Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 12

  • Le balcon

    L'une des vidéos de Marioupol les plus dupliquées aujourd'hui sur les réseaux sociaux. Quelqu'un filme une façade d'immeuble abîmé par la guerre. Soudain apparaît un vieux monsieur au coin d'un balcon. La personne qui filme zoome sur le personnage, lequel fait signe d'attendre une seconde, et revient avec un petit drapeau: d'un côté les couleurs de la Russie, de l'autre celles de la République de Donetsk. Il sourit et salue.

  • Ukraine: des journalistes se rebiffent

    Onze correspondants de guerre historiques de grands médias italiens pourtant typiques de la pensée unique (Corriere della Sera, Rai, Ansa, Tg5, Repubblica, Panorama, Sole 24 Ore), mais à la retraite, publient une lettre ouverte :

    « En observant les télévisions et en lisant les journaux qui parlent de la guerre en Ukraine, nous nous sommes rendu compte que quelque chose ne fonctionne pas, que quelque chose tourne plutôt mal. Nous avons vu la guerre pour de vrai et de l’intérieur : nous avons été sous les bombes, certains de nos collègues et amis sont tombés. C’est précisément pour cette raison que nous n’aimons pas la façon dont le conflit en Ukraine, premier conflit à grande échelle de l’ère du web avancé, est représenté aujourd’hui. Nous sommes inondés de nouvelles, mais dans la représentation médiatique, les belligérants sont divisés de façon acritique en bons et mauvais. Et même très bons et très mauvais. Une seule pensée dominante est créditée, et ceux qui ne pensent pas ainsi sont catalogués comme des amis de Poutine et donc, d’une certaine manière, comme coresponsables des massacres en Ukraine. Mais ce n’est pas le cas. Nous devons nous rendre compte que la guerre déplace des intérêts inavouables qui ne sont pas connus du grand public. La propagande n’a qu’une seule victime : le journalisme.

    Massimo Alberizzi, Remigio Benni, Toni Capuozzo, Renzo Cianfanelli, Cristiano Laruffa, Alberto Negri, Giovanni Porzio, Amedeo Ricucci, Claudia Svampa, Vanna Vannuccini, Angela Virdò.

    L’un d’eux, Toni Capuozzo, a donné un entretien à La Bussola. Extrait :

    — La propagande russe, on connaît, mais y a-t-il un risque de propagande dans les images qui affluent ces jours-ci, également en provenance d’Ukraine ?

    — Le risque existe. Prenez, par exemple, ce que nous voyons à Boutcha…

    — Oui…

    — Cette horreur est attribuée à un crime russe, mais il y a des choses qui ne collent pas.

    — Par exemple ?

    — Dans ce défilé de corps, il n’y a pas de sang, nous sommes des reporters de guerre et le sang est la constante d’une guerre. Si on vous tire dessus dans la tempe, comme on l’a dit, la première chose que vous voyez est une mare de sang.

    — Et que signifie cette absence ?

    — Beaucoup de choses. Par exemple, qu’on a tiré sur ces corps alors qu’ils étaient déjà morts. Je sais, ce sont des détails macabres, mais des détails qui devraient alerter les journalistes. S’ils ont tiré sur eux alors qu’ils étaient déjà morts, pourquoi l’ont-ils fait ?

    — Et surtout, qui ?

    — C’est là qu’intervient la question de la propagande.

  • En Russie

    Asianews nous apprend que l’Académie russe d’éducation a publié un nouveau manuel scolaire destiné aux écoles primaires, intitulé "Fondements des cultures religieuses et de l'éthique laïque. Fondements de la culture orthodoxe".

    Il a été présenté par la présidente de l’Académie, Olga Vasilieva. (De 2016 à 2020 elle était ministre de l’Education, et quand elle avait été nommée les bonnes âmes occidentales s’inquiétaient d’une « menace sur les valeurs laïques »…)

    Dans une conférence en ligne destinée à l'ensemble du corps enseignant, Olga Vasilieva a déclaré qu'elle « a eu le grand honneur d'être l'éditrice scientifique de ce manuel, qui permettra d'élargir les horizons des élèves et de former des citoyens et des patriotes honnêtes, dignes et ordonnés, qui aiment leur patrie, leur nation et leur région, prêts à la servir et à prendre soin des personnes âgées et des plus jeunes, toujours à la recherche de la vérité, de la créativité et du dévouement au travail ».

    Les principales caractéristiques du texte sont les liens intrinsèques entre toutes les matières scolaires, la langue russe, la littérature, l'étude de l'environnement, l'art, la musique, la technologie, et l'histoire.

    Le président du département synodal pour l'éducation religieuse de l'Église orthodoxe russe, le métropolite Eugène d'Ekaterinbourg, a souligné que « nous n'avons pas voulu créer un simple manuel, mais un écosystème dans lequel le pédagogue, quel que soit son lieu de résidence, aurait la possibilité de poser des questions et de recevoir des réponses, avec des collègues concernés par les sujets du texte, ayant en main un outil souple et efficace pour préparer les leçons ».

    Viktoria Kopylova, vice-présidente de la maison d'édition, explique pour sa part : « Nous avons travaillé dans une grande synergie entre enseignants, méthodologistes et chercheurs, en impliquant également les parents d'élèves, à qui nous avons expliqué les raisons pour lesquelles il est important d'insister sur la culture religieuse... Nos enfants doivent sentir en eux les bases et les points de référence, pas moins que les adultes. »

    Le manuel comprend les principaux points du catéchisme orthodoxe, les commandements, Pâques, le langage liturgique slavon, les prières, ainsi que les grands idéaux spirituels, la "charité comme sommet des vertus"… À chaque chapitre sont joints divers projets didactiques visant l'éducation religieuse et morale, le développement des facultés intellectuelles et de la pensée créative des élèves.

    Avant sa publication, le manuel a été testé dans certaines régions, à commencer par Moscou et Saint-Pétersbourg, mais aussi en Sibérie et dans la région de l'Oural, recevant ainsi l'approbation ministérielle et l'autorisation de l'utiliser, et dès la prochaine année scolaire il sera en vigueur dans toutes les écoles du pays.

  • Folie trans

    Jeudi dernier c’était paraît-il la « Journée internationale de la visibilité transgenre ». Pour l’occasion, le ministère américain de la Santé a hissé les couleurs « transgenres », et le ministre Xavier Becerra a twitté :

    Capture d’écran 2022-04-05 à 12.27.15.png

    En cette Journée internationale de la visibilité transgenre, je dis à nos communautés transgenres : nous vous voyons, nous sommes à vos côtés, et nous serons là pour vous. Pour la première fois dans l'histoire, le drapeau transgenre flotte devant une agence fédérale, le bâtiment Hubert Humphrey du ministère de la Santé. »

    Un deuxième tweet a suivi : « La discrimination contre les personnes transgenres n'a pas sa place dans ce pays. Le ministère de la Santé continuera à faire tout ce qui est en son pouvoir pour protéger les soins de santé des personnes transgenres, y compris leur accès à des soins conformes au genre. »

    Capture d’écran 2022-04-05 à 12.27.27.png

    Des textes ont été publiés ce même jour qui précisent ce que sont les « soins ». Par exemple « la chirurgie du haut » permettant de créer une poitrine typiquement masculine ou de créer des seins, et la « chirurgie d’en bas », celle des organes génitaux, la féminisation du visage, les traitements hormonaux pour les jeunes…

    Deux jours plus tôt, Jobidon avait publié une proclamation pour cette Journée, qui se terminait ainsi : « Les personnes transgenres font partie des Américains les plus courageux que je connaisse, et notre nation et le monde sont plus forts, plus dynamiques et plus prospères grâce à eux. Aux Américains transgenres de tous âges : je veux que vous sachiez que vous êtes très courageux. Vous avez votre place. Je vous soutiens. »

    Ceci était accompagné de l’annonce de nouvelles mesures, notamment administratives, en faveur des « trans ».

  • Dans les ruines

    L’évêque de Nantes ayant trop de fidèles, il fait savoir qu’il ne reviendra pas sur sa décision de ne pas conférer la confirmation selon les livres liturgiques de 1962. Il souligne avoir l’accord de l’archevêque de Rennes et des évêques du Mans et de Quimper, et du nonce apostolique qui dit que cette décision est conforme au motu proprio, à la réponse aux dubia et au décret du 11 février sur la FSSP.

    Vu le trop grand nombre de messes dans son diocèse, l’archevêque de Chambéry confirme qu’il ne reviendra pas sur sa décision de supprimer plusieurs messes traditionnelles, et ajoute qu’il aurait pu toutes les supprimer.

    Comme il reste encore trop de paroisses dans le diocèse de Coutances, à savoir 43, l’évêque a décidé qu’il n’y en aurait plus que 15. Ce qui a en outre a l’avantage de couper court à toute velléité de messe traditionnelle. En revanche on peut se demander s’il est bien nécessaire d’avoir un monseigneur pour 15 paroisses.

    Dimanche dernier à Paris (XIVe) a eu lieu une « messe féministe », une « messe inclusive où les femmes peuvent enfin célébrer Dieu·e »

    VWmxRE3t.jpg

  • Mardi de la Passion

    Mais pourquoi les envoie-t-il à la fête, leur disant : « Allez, vous autres, à cette fête : pour moi, je n'y vais point encore ? » Par là, il fait voir qu'il ne le dit point pour s'excuser, ou pour leur complaire, mais pour permettre l'observance du culte judaïque. Pourquoi donc Jésus est-il allé à la fête, après avoir dit : « Je n'irai pas ? » Il n'a point dit simplement : Je n'irai pas, mais il ajoute : « maintenant », c'est-à-dire avec vous, « parce que mon temps n'est pas encore accompli ». Cependant il ne devait être crucifié qu'à la Pâque prochaine. Pourquoi donc n'y alla-t-il pas avec eux?  car s'il n'y fut pas avec eux, parce que son temps n'était pas encore venu, alors il n'y devait point aller du tout ? Mais il n'y fut point pour souffrir la mort, seulement il y fut pour les instruire.

    Pourquoi y alla-t-il secrètement, car il pouvait y aller publiquement, se présenter au milieu d'eux, et réprimer leur fureur et leur violence comme il l'a souvent fait ? C'est parce qu'il ne le voulait pas faire trop souvent. S'il y eût été publiquement, et s'il les eût encore frappés d'une sorte de paralysie, il aurait découvert sa divinité avant le temps d'une manière trop claire, et l'aurait trop fait éclater par ce nouveau miracle. Mais comme ils croyaient que la crainte le retenait et l'empêchait d'aller à la fête, il leur fait voir au contraire qu'il n'a nulle crainte ; que ce qu'il fait, c'est par prudence, et qu'il sait le temps auquel il doit souffrir : quand ce temps sera venu, il ira alors librement et volontairement à Jérusalem. Pour moi, il me semble que ces paroles : « Allez, vous autres », signifient ceci : Ne croyez pas que je veuille vous contraindre de demeurer avec moi malgré vous. Et quand il ajoute : « Mon temps n'est pas encore accompli », il veut dire qu'il faut qu'il fasse des miracles, qu'il prêche et qu'il enseigne le peuple, afin qu'un plus grand nombre croie, et que les disciples, voyant la constance et l'assurance de leur Maître, et aussi les tourments qu'il a endurés, en deviennent plus fermes dans la foi.

    Saint Jean Chrysostome, homélie 48 sur saint Jean, traduction Jeannin, 1865.

    « Vous, montez à cette fête, moi je ne monte pas encore à cette fête, parce que mon temps n’est pas encore accompli. »

    Tel est le texte évangélique que commente saint Jean Chrysostome. C’est le texte de la tradition byzantine et syriaque, mais la tradition latine a : « moi je ne monte pas à cette fête ». Une fois n’est pas coutume, la critique moderne a suivi la tradition latine… En se fondant sur les deux seules grandes onciales importantes qui n’ont pas le mot « encore » (οὔπω) : le Sinaïticus et le Codex Bezae. Si les autres manuscrits ont ce mot, ont-ils décidé, c’est parce que le texte a été corrigé : en effet, en ajoutant ce mot on supprimait la difficulté : comment Jésus peut-il dire qu’il ne va pas à la fête alors qu’il va y aller ? S’il dit : « pas encore », cela laisse entendre qu’il va y aller ensuite. Mais dans les années 1950 on a découvert deux manuscrits, les papyrus P66 et P75, qui sont sans doute les plus anciens témoins que l’on ait aujourd’hui de l’évangile de saint Jean. Or, dans ces deux manuscrits il y a « encore ».

  • Danseurs "ukrainiens"

    393.jpg

    La National Gallery de Londres, qui passait jusqu’ici pour une institution sérieuse et l’un des principaux musées du monde, vient de changer le nom des Danseurs russes de Degas. Ce sont désormais des Danseurs ukrainiens, sous prétexte qu’ils ont notamment du jaune et du bleu dans les cheveux, et surtout parce qu’il faut effacer tout ce qui est russe.

    Voilà donc Degas lui aussi victime de la cancel culture antirusse. Le plus admirable est que la National Gallery entend ainsi rendre à l’Ukraine son patrimoine culturel. Moi qui croyais que Degas était français…

    Le problème, quand même, c’est que Degas a réalisé de nombreux pastels sur le même modèle, et qui s’appellent tous Danseurs russes. Il va donc falloir faire la chasse à tous ces tableaux, ceux des musées et ceux des collections privées, pour exiger qu’ils soient renommés Danseurs ukrainiens

  • Ukraine

    D’autres images de Marioupol, ici, et (la même vidéo ici avec des sous-titres en anglais).

    De nombreuses autres vidéos montrent des habitants de Marioupol qui remercient les Russes de les avoir libérés. Je n’y renvoie pas parce que je sais ce qu’on m’opposerait : ces sont des gens qui parlent sous la contrainte, ou carrément des agents russes.

    Une petite mise au point historique s’impose. Marioupol est une ville qui fut fondée par des Grecs (Mariou-poli, la ville de Marie) et développée par Catherine II. 40% des habitants sont de nationalité russe. Marioupol est la deuxième ville de l’oblast de Donetsk, ukrainien par la volonté de Lénine. En 2014, lorsque les Américains ont imposé leur gouvernement à Kiev (on a la preuve irréfutable que ce sont eux qui ont composé le gouvernement ukrainien après la révolution de Maïdan qu’ils avaient fomentée), les gens de Marioupol se sont révoltés. Le gouvernement ukrainien a envoyé les chars (on peut revoir les images sur les réseaux sociaux). Les gens de Marioupol se sont révoltés de nouveau l’année suivante. Le gouvernement ukrainien a de nouveau envoyé l’armée, et depuis lors le régiment Azov est l’armée d’occupation. Et c’est ce régiment, conjointement avec d’autres unités ukrainiennes, qui est au premier chef responsable des destructions de la ville.

    Ce matin, Reuters a publié une nouvelle longue dépêche où on lit: "Reuters n'a pas pu vérifier de façon indépendante qui était responsable du meurtre des résidents." Et plus loin: "Reuters n'a pas pu vérifier de façon indépendante les descriptions faites par les résidents."

    *

    La médiatrice de Louhansk, Victoria Serdyukova, rappelle : « La Cour européenne des droits de l'homme à Strasbourg a ignoré les 689 plaintes déposées contre Kiev pour le massacre au ralenti de civils dans la République populaire de Lougansk au cours des 8 dernières années. »

    *

    Les Russes se sont retirés de Boutcha le 30 mars. Le 1er avril, le maire de Boutcha a publié une vidéo sur Facebook où il claironnait que l’armée ukrainienne avait remporté une grande victoire la veille en libérant sa ville et disait que c'était un jour de joie (la vidéo est ici). Le 1er avril les troupes ukrainiennes entrent dans la ville. Le 2 avril, on commence à voir des images de corps dans les rues de Boutcha. Le 3 avril le monde entier dénonce le « génocide » accompli par les Russes. L’agence Reuters est sur place et en fin de soirée publie un long reportage, sur ce qu’elle a vu et sur ce qu’on lui dit et ajoute : « Reuters n’a pas pu immédiatement vérifier les allégations d’Arestovych et de Fedoruk » (un conseiller de Zelensky et le maire de Boutcha) sur les responsables.

    Le 1er avril, la police nationale ukrainienne faisait savoir que le régiment Safari des forces spéciales a commencé l’opération de nettoyage de Boutcha : la ville est en train d’être nettoyée des saboteurs et des complices des forces russes.

    Dans la presse ukrainienne. Article sur Boutcha, le 2 avril. Pas de cadavre sur la photo. Pas de cadavre dans l'article, qui évoque la chasse aux collabos des Russes.

    FPcfE93XEAModXq.png

    Addendum. Je ne peux m'enlever de la tête que ce n'est pas un hasard s'il s'agit de Boutcha, nom qui est presque le mot "boucher" en anglais, et plus encore en américain.  Comme si "on" avait choisi la ville en raison de son nom (et parce qu'elle est tout près de Kiev ce qui est plus commode pour une mise en scène) afin de donner immédiatement un retentissement mondial et comme hypnotique à l'opération sous "false flag".

     

    Capture d’écran 2022-04-04 à 20.00.32.png

    L'armée américaine ne peut pas confirmer de façon indépendante des crimes de guerre à Boutcha, dit un représentant de la Défense. (CNBC)

    *

    Scott Ritter (l’inspecteur américain qui contre tout l'appareil politico-médiatique avait osé affirmer que Saddam Hussein n’avait pas d’armes de destruction massive) : « J'ai grandi et beaucoup voyagé à travers le continent européen, j'y ai des amis, de la famille Je suis désolé pour ce qu'ils vont vivre en termes de souffrance économique et sociale. Mais je me souviens qu'ils voulaient infliger cette douleur à la Russie. »

  • Une bonne nouvelle

    Le Fidesz, parti de Viktor Orban, a remporté les élections malgré la coalition hétéroclite (six partis de l’extrême gauche à l’extrême droite) qui était censée les gagner (et l’on avait pris soin de mettre en tête de liste un conservateur pro-famille etc.). On espérait aussi que la proximité d’Orban avec Poutine allait parachever sa chute. C’est le contraire qui s’est passé. D’après les résultats provisoires, Orban devrait conserver les deux tiers des sièges. A noter que, puisque la Hongrie est une épouvantable dictature, 200 observateurs de l’OSCE avaient été envoyés, pour la première fois, pour surveiller le scrutin. Cette humiliation dérisoire a le mérite de faire en sorte que personne ne peut mettre en doute le résultat…

    Et c’est une grande défait pour Ursule, Soros, Jobidon et consorts.

    Comme un bonheur n’arrive jamais seul, on apprend aussi la victoire, apparemment écrasante (près de 60% des voix) du président serbe Aleksandar Vučić. Encore un qui devait pâtir de sa proximité avec le Kremlin…

  • Lundi de la Passion

    L’hymne des vêpres (de saint Venance Fortunat, fin du VIe siècle), par la Chorale de Roger Wagner*, dans l’un des deux disques de plain chant enregistrés par cette formation en 1952.


    podcast

    Vexílla Regis pródeunt :
    Fulget Crucis mystérium,
    Qua vita mortem pértulit,
    Et morte vitam prótulit.

    Les étendards du Roi s’avancent :
    il resplendit le mystère de la Croix,
    sur laquelle la Vie a souffert la mort,
    et par la mort a produit la vie.

    Quæ, vulneráta lánceæ
    Mucróne diro, críminum
    Ut nos laváret sórdibus,
    Manávit unda et sánguine.

    C’est là que, transpercé du fer
    cruel d’une lance,
    son côté épancha l’eau et le sang,
    pour laver la souillure de nos crimes.

    Impléta sunt quæ cóncinit
    David fidéli cármine,
    Dicéndo natiónibus :
    Regnávit a ligno Deus.

    Il s’est accompli, l’oracle de David
    qui, dans un chant inspiré,
    avait dit aux nations :
    « Dieu régnera par le bois. »

    Arbor decóra et fúlgida,
    Ornáta Regis púrpura,
    Elécta digno stípite
    Tam sancta membra tángere.

    Tu es beau, tu es éclatant,
    arbre paré de la pourpre du Roi ;
    noble tronc appelé à l’honneur
    de toucher des membres si sacrés.

    Beáta, cuius bráchiis
    Prétium pepéndit sǽculi,
    Statéra facta córporis,
    Tulítque prædam tártari.

    Arbre bienheureux, dont les bras
    ont porté la rançon du monde !
    Tu es la balance où fut pesé ce corps,
    et tu as enlevé à l’enfer sa proie.

    O Crux, ave, spes única,
    Hoc Passiónis témpore
    Piis adáuge grátiam,
    Reísque dele crímina.

    Salut, ô Croix, unique espérance !
    En ces jours de la Passion,
    accrois la grâce chez les justes,
    efface le crime des coupables.

    Te, fons salútis, Trínitas,
    Colláudet omnis spíritus :
    Quibus Crucis victóriam
    Largíris, adde prǽmium.
    Amen.

    O Trinité, source de notre salut,
    que tous les esprits vous louent ensemble :
    vous nous donnez la victoire par la Croix :
    daignez y ajouter la récompense.
    Amen.

    * Né à Dijon en 1914, mort à Dijon en 1992, Roger Wagner a vécu toute sa vie aux Etats-Unis, et plus précisément à Hollywood, où il fut d'abord, à 12 ans, organiste de l’église Saint-Ambroise. Puis il fonda une « chorale » surtout connue pour ses prestations dans les films, un disque de Noëls vendu à plus de 500.000 exemplaires, et en accompagnement de célèbres chanteurs, puis sous la direction des plus grands chefs de musique classique. Dès 1951 il avait enregistré la « Messe du pape Marcel » de Palestrina, disque qui fut inscrit au « Registre des enregistrements nationaux » de la Bibliothèque du Congrès, et en 1952 il enregistra deux disques de plain chant, dont un avec huit introïts sur les huit modes.