« A bord d’un bus humanitaire ».
Non. Il s’agissait d’un camion.
« Aux côtés de civils contraints de fuir pour échapper aux bombes russes. »
Non. Le gouverneur de Lougansk, Serhiy Haidi, qui a informé le premier de la mort du journaliste, a écrit que « notre véhicule blindé d’évacuation » (de l’armée ukrainienne) « allait récupérer dix personnes », et que la mission a été arrêtée après la mort du journaliste.
Plus tôt dans la journée, le gouverneur avait fait état d’un convoi de dix véhicules, dont un « humanitaire blindé », se rendant à Lisichansk (pour apporter des munitions aux troupes en difficulté à Severodonetsk qui est juste de l’autre côté de la rivière). Cela faisait plusieurs jours que cette route était sous le feu russe alors que le front ukrainien se disloque. Le camion humanitaire qui prend des risques considérables pour aller chercher « dix personnes » fait penser aux hélicoptères qui tentaient d’exfiltrer les chefs du régiment Azov d’Azovstal.
Ces « dix personnes », auraient dû prendre place – se cacher - dans la remorque du camion, car la photo montre clairement qu’il s’agit de la cabine d’un camion. Immatriculé en Grande-Bretagne, avec le volant à droite. Le conducteur était un « policier de patrouille », selon le gouverneur, qui « a été sauvé par son casque ». Il avait à sa gauche une kalachnikov.
Les transports d’armes dans des véhicules civils, c’est courant. Et le petit bandeau « Humanitarian aid », en anglais, aux couleurs de l’Ukraine, n'est pas forcément convaincant - ni surtout très visible de loin.
En tout état de cause le journaliste n’a pas été tué parce qu’il était journaliste, ni parce qu’il accompagnait des civils dans un bus.
(N.B. Dans le même temps, une petite fille et une femme ont été tuées à Donetsk par un missile ukrainien, car les Ukrainiens, comme s'ils n'avaient rien de plus urgent à faire, continuent de bombarder Donetsk comme ils le font depuis 8 ans. Mais les Ukrainiens sont gentils, donc ce ne sont pas des crimes de guerre.)