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  • Apparition de la Bienheureuse Marie Vierge Immaculée

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    Début de l’encyclique Le pèlerinage de Lourdes, de Pie XII, 2 juillet 1957.

    Le pèlerinage de Lourdes, que Nous avons eu la joie d'accomplir en allant présider, au nom de Notre Prédécesseur Pie XI, les fêtes eucharistiques et mariales de la clôture du Jubilé de la Rédemption, a laissé en Notre âme de profonds et doux souvenirs. Aussi Nous est-il particulièrement agréable d'apprendre que, sur l'initiative de l'Evêque de Tarbes et Lourdes, la Cité mariale s'apprête à célébrer avec éclat le Centenaire des Apparitions de la Vierge Immaculée dans la grotte de Massabielle, et qu'un Comité international a même été constitué à cet effet sous la présidence de l'Eminentissime Cardinal Eugène Tisserant, Doyen du Sacré Collège. Avec vous, Chers Fils et Vénérables Frères, Nous tenons à remercier Dieu pour l'insigne faveur faite à votre Patrie et pour tant de grâces répandues depuis un siècle sur la multitude des pèlerins. Nous voulons également convier tous Nos fils à renouveler, en cette année jubilaire, leur piété confiante et généreuse envers Celle qui, selon le mot de S. Pie X, daigna établir à Lourdes « le siège de son immense bonté » (Lettre du 12 juillet 1914).

    Toute terre chrétienne est une terre mariale, et il n'est pas de peuple racheté dans le sang du Christ, qui n'aime à proclamer Marie sa Mère et sa Patronne. Cette vérité prend toutefois un relief saisissant quand on évoque l'histoire de la France. Le culte de la Mère de Dieu remonte aux origines de son évangélisation et, parmi les plus anciens sanctuaires marials, Chartres attire encore les pèlerins en grand nombre et des milliers de jeunes. Le Moyen Age qui, avec Saint Bernard notamment, chanta la gloire de Marie et célébra ses mystères, vit l'admirable efflorescence de vos cathédrales dédiées à Notre-Dame : Le Puy, Reims, Amiens, Paris et tant d'autres... Cette gloire de l'Immaculée, elles l'annoncent de loin par leurs flèches élancées, elles la font resplendir dans la pure lumière de leurs vitraux et l'harmonieuse beauté de leurs statues ; elles attestent surtout la foi d'un peuple se haussant au-dessus de lui-même dans un élan magnifique pour dresser dans le ciel de France l'hommage permanent de sa piété mariale.

    Dans les villes et les campagnes, au sommet des collines ou dominant la mer, les sanctuaires consacrés à Marie, — humbles chapelles ou splendides basiliques, — couvrirent peu à peu le pays de leur ombre tutélaire. Princes et pasteurs, fidèles innombrables y sont accourus au long des siècles vers la Vierge Sainte, qu'ils saluèrent des titres les plus expressifs de leur confiance ou de leur gratitude. Ici l'on invoque Notre-Dame de Miséricorde, de Toute Aide ou de Bon Secours ; là le pèlerin se réfugie auprès de Notre-Dame de la Garde, de Pitié ou de Consolation ; ailleurs sa prière monte vers Notre-Dame de Lumière, de Paix, de Joie ou d'Espérance ; ou encore il implore Notre-Dame des Vertus, des Miracles ou des Victoires. Admirable litanie de vocables, dont l'énumération jamais achevée raconte, de province en province, les bienfaits que la Mère de Dieu répandit au cours des âges sur la terre de France.

    Le XIXe siècle devait pourtant, après la tourmente révolutionnaire, être à bien des titres le siècle des prédilections mariales. Pour ne citer qu'un fait, qui ne connaît aujourd'hui la « médaille miraculeuse » ? Révélée, au cœur même de la capitale française, à une humble fille de S. Vincent de Paul que Nous eûmes la joie d'inscrire au catalogue des Saints, cette médaille frappée à l'effigie de « Marie conçue sans péché » a répandu en tous lieux ses prodiges spirituels et matériels. Et quelques années plus tard, du 11 février au 16 juillet 1858, il plaisait à la Bienheureuse Vierge Marie, par une faveur nouvelle, de se manifester sur la terre pyrénéenne à une enfant pieuse et pure, issue d'une famille chrétienne, laborieuse dans sa pauvreté. « Elle vient à Bernadette, disions-Nous jadis, elle en fait sa confidente, la collaboratrice, l'instrument de sa maternelle tendresse et, de la miséricordieuse toute-puissance de son Fils, pour restaurer le monde dans le Christ par une nouvelle et incomparable effusion de la Rédemption » (Discours du 28 avril 1935 à Lourdes).

    Les événements qui se déroulèrent alors à Lourdes, et dont on mesure mieux aujourd'hui les proportions spirituelles, vous sont bien connus. Vous savez, Chers Fils et Vénérables Frères, dans quelles conditions étonnantes, malgré railleries, doutes et oppositions, la voix de cette enfant, messagère de l'Immaculée, s'est imposée au monde. Vous savez la fermeté et la pureté du témoignage, éprouvé avec sagesse par l'autorité épiscopale et sanctionné par elle dès 1862. Déjà les foules étaient accourues, et elles n'ont pas cessé de déferler vers la grotte des apparitions, à la source miraculeuse, dans le sanctuaire élevé à la demande de Marie. C'est l'émouvant cortège des humbles, des malades et des affligés ; c'est l'imposant pèlerinage de milliers de fidèles d'un diocèse ou d'une nation ; c'est la discrète démarche d'une âme inquiète qui cherche la vérité ... « Jamais, disions-Nous, en un lieu de la terre, on n'a vu pareil cortège de souffrance, jamais pareil rayonnement de paix, de sérénité et de joie ! ». Jamais, pourrions-Nous ajouter, on ne saura la somme de bienfaits dont le monde est redevable à la Vierge secourable !

    O specus felix, decorata divae
    Matris aspectu ! Veneranda rupes,
    Unde vitales scatuere pleno
    Gurgite lymphae !

    (Office de la fête des Apparitions, Hymne des II Vêpres). [Ô bienheureuse grotte, embellie par la vision de la divine Mère ! Roche vénérable d’où les eaux de la vie jaillissent à grands flots !]

    Ces cent années de culte marial, au surplus, ont en quelque sorte tissé entre le Siège de Pierre et le sanctuaire pyrénéen des liens étroits, qu'il Nous plaît de reconnaître. La Vierge Marie elle-même n'a-t-elle pas désiré ces rapprochements ? « Ce qu'à Rome par son Magistère infaillible le Souverain Pontife définissait, la Vierge Immaculée Mère de Dieu, bénie entre toutes les femmes, voulut, semble-t-il, le confirmer de sa bouche, quand peu après elle se manifesta par une célèbre apparition à la grotte de Massabielle ». (Décret pour la Canonisation de Ste Bernadette, 2 juillet 1933). Certes la parole infaillible du Pontife romain, interprète authentique de la vérité révélée, n'avait besoin d'aucune confirmation céleste pour s'imposer à la foi des fidèles. Mais avec quelle émotion et quelle gratitude le peuple chrétien et ses pasteurs ne recueillirent-ils pas des lèvres de Bernadette cette réponse venue du ciel : « Je suis l'Immaculée Conception » !

  • Psychiatrique

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    Je n’avais pas fait état de ce titre d’Euractiv parce que l’information ne pouvait pas être vraie, mais que je ne comprenais pas où était le lézard. D’autant que l’article se terminait en une eau de boudin opaque. En fait le lézard était sous mon nez, il s’appelle Darmanin.

    A l’issue d’un conseil des ministres de l’Intérieur de l’UE, le 3 février, Darmanin (en tant que président tournant de ce conseil puisque c’est la France qui exerce cette présidence) annonçait que « tout le monde est d’accord » pour dire que tous les pays de l’UE doivent prendre leur part de responsabilité dans l’accueil des « réfugiés » et donc pour qu’il y ait « une certaine solidarité obligatoire », solidarité qui « ne sera pas facultative ». Sic, non seulement elle sera obligatoire mais en plus elle ne sera pas facultative…

    Cela paraissait simple, même si c’était absurde : il était tout simplement inimaginable que les ministres polonais et hongrois, par exemple, aient acquiescé.

    La suite de l’article d’Euractiv était un embrouillamini. Cela devenait « une initiative franco-allemande », et « on peut toutefois se demander quels seront les États membres de l’UE qui participeront effectivement à l’initiative franco-allemande ». D’autant que « la plupart des ministères de l’Intérieur contactés par EURACTIV ont déclaré » qu’ils n’en avaient pas discuté chez eux…

    Et selon le ministre allemand « 12 Etats membres » seraient « prêts à accueillir » des « réfugiés ». Un nombre « exagéré » selon certains entourages de ministres…

    Bref à la fin de l’article il ne restait plus rien de l’annonce de Darmanin. Sauf le titre.

    L’autre site européiste, EUobserver, n’avait pas cru bon de parler de cette tambouille. Alors pour en parler quand même il souligne que « l’Autriche conteste l’annonce par la France d’un accord sur la migration ». C’est seulement un porte-parole anonyme de la représentation autrichienne qui l’a dit mardi à Bruxelles. Ce qui suffit pour annihiler la prétention darmaninesque.

    Mais qui encore écoute un ministre qui prétend qu’« il n'y a pas un Français qui pense » que Macron « n'a pas été un bon président de la République » ?

    N.B. C'est le même qui vient de déclarer: « Il y a beaucoup d'argent disponible pour l'islam. »

  • Sainte Scholastique

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    L'Abbesse, seule éveillée parmi le peuple de ses brebis,
    Écoute son frère qui parle et qui ne sait pas qu'il est minuit.
    Son frère, c'est Saint Benoît, patriarche des Moines d'Occident.
    Scolastique le regarde et tremble et loue Dieu qui l'a rendu si grand !
    Elle a fait ce qu'il lui a commandé de faire et elle sait que c'était bien,
    L'Abbesse dans le grand vestige de l'Abbé, attentive jusqu'à la fin.
    Maintenant ce n'est pas qu'elle écoute mot à mot et comprenne tout ce qu'il dit :
    Benoît est avec elle simplement, et demain elle sera dans le Paradis.
    Et de même que le soir, en ces temps où l'on met la table en plein air,
    La lampe éclaire d'en dessous le noyer qui paraît vermeil et vert,
    Avec sa tige et le feuillage frais rempli de fruits pondéreux,
    L'arbre au-dessus de la famille d'où sort un souffle ténébreux,
    Tout de même dans l'ombre de Dieu et la stature de ce puissant qui la protège
    Scolastique écoute son frère et ses paroles qui tombent comme de la neige !
    Elle entend le nom de Jésus dans sa bouche et elle frémit :
    Il est là, c'est son dernier jour de la terre et demain elle sera dans le Paradis.
    C'est fini. Que Dieu est grand et qu'il est magnifique d'être né !
    Son frère, c'est Saint Benoît, elle a fait ce qu'il lui avait commandé.
    C'est bien son tour à présent de lui faire faire ce qu'elle veut, ainsi que les femmes en ont l'art !
    Il parle, et parfois s'interrompt, s'inquiète et il lui semble qu'il est tard.
    Mais alors on entend ce grand vent et cette grande pluie
    Qu'accorde à sa fille Scolastique Dieu qui est à qui le prie.
    Elle sourit, Benoît cède, et attend avec patience et douceur,
    Tout plein de textes et d'idées, et les yeux fixés sur sa sœur,
    Que le tonnerre à son tour ait fini et lui permette de reprendre le fil.
    Et c'est pourquoi le charretier à deux mains qui retient ses chevaux indociles,
    Le meunier en toute hâte dans la nuit qui court pour lever les vannes de son écluse,
    La barque qui fuit devant le temps comme une caille qui piète et ruse,
    S'étonnent et ne comprennent rien du tout à cette furie de tempête à tout casser,
    Qui sans rime ni raison s'est tout-à-coup déchaînée,
    Afin que les Anges tranquillement écoutent comme une musique
    Benoît, pur comme un enfant, qui cause avec sa sœur Scolastique.

    Paul Claudel, Corona benignitatis anni Dei.

  • Tellement beau…

    La nouvelle église de la communauté catholique de Gland (VD) sera consacrée par l’évêque le 13 février 2022. L’aboutissement du projet commencé il y a onze ans est aussi un signe d’espérance dans un environnement où les lieux de culte tendent à disparaître.

    Une église moderne et ouverte sur le monde qui n’oublie pas pour autant ses racines. «Il y a même une volonté de retour aux sources», note Gilles Vallat. Le concept général étant de retrouver ce qui caractérisait les premières communautés chrétiennes.

    La forme circulaire donne une dimension communautaire à l’action liturgique. L’assemblée, les lecteurs et chanteurs y font naturellement «corps». L’autel, l’ambon et le siège de la présidence forment un triangle au milieu des chaises placées en demi-cercle. Une configuration qui permet une participation plus active de l’assemblée. Tout cela dominé par un plafond qui laisse passer une lumière zénithale douce.

    La forme générale du bâtiment rappelle celle des premières églises chrétiennes.

    Sic.

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  • Saint Cyrille d’Alexandrie

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    Saint Cyrille imposant la maternité divine de Marie au concile d'Ephèse. Icône copte.

    Tout ce que le Christ avait à faire sur la terre était maintenant accompli ; mais il fallait absolument que nous « devenions participants de la nature divine » du Verbe (2P 1,4), c’est-à-dire que nous abandonnions notre vie propre pour qu’elle se transforme en une autre… En effet, aussi longtemps qu’il demeurait dans la chair auprès des croyants, le Christ leur apparaissait, je crois, comme le donateur de tout bien. Mais lorsque viendrait le moment où il devrait monter vers son Père des cieux, il faudrait bien qu’il soit présent par son Esprit auprès de ses fidèles, qu’il « habite par la foi dans nos cœurs » (Ep 3,17).

    Les hommes en qui l’Esprit est venu et a fait sa demeure sont transformés ; ils reçoivent de lui une vie nouvelle comme on peut facilement le voir par des exemples pris dans l’Ancien et le Nouveau Testament. Samuel, après avoir adressé tout un discours à Saül, lui dit : « L’Esprit du Seigneur fondra sur toi et tu seras changé en un autre homme » (1S 10,6). Quant à saint Paul : « Nous tous qui, le visage dévoilé, reflétons la gloire du Seigneur, nous sommes transfigurés en cette même image, de gloire en gloire, comme il convient au Seigneur qui est Esprit. Car le Seigneur, c’est l’Esprit » (2Co 3,18).

    Vous voyez comment l’Esprit transforme pour ainsi dire en une autre image ceux en qui on le voit demeurer. Il fait passer facilement de la considération des choses terrestres à un regard exclusivement dirigé vers les réalités célestes ; d’une lâcheté honteuse à des projets héroïques. Nous constatons que ce changement s’est produit chez les disciples : fortifiés ainsi par l’Esprit, les assauts des persécuteurs ne les ont pas paralysés ; au contraire, ils se sont attachés au Christ par un amour invincible. C’est absolument indubitable. Elle est donc bien vraie, la parole du Sauveur : « C’est votre intérêt que je retourne au ciel » (Jn 16,7). Car c’est le moment de la descente de l’Esprit.

    Commentaire sur l’évangile de saint Jean, 10 (trad. Delhougne, Les Pères commentent).

  • L’Eglise de François…

    Si François a effectué le grand reset de l’Académie pontificale pour la vie, c’était pour qu’elle devienne l’Académie pontificale pour la mort.

    L’Académie pontificale pour la vie s’est montrée récemment favorable à ce que l’Église italienne ne s’oppose plus à la législation sur le suicide assisté. Un tournant dans la stratégie adoptée par Rome sur les questions de bioéthique : l’Église espère ainsi continuer à pouvoir faire entendre sa voix, quitte à participer à des « lois imparfaites ».

    (…)

    Ce tournant stratégique, qui acte en quelque sorte le fait que l’Église catholique n’est plus en capacité, dans certains pays, de s’imposer par un rapport de force ou de se faire entendre par ses arguments classiques, est validé au plus haut niveau par le pape François. Depuis le début de son pontificat, le successeur de Benoît XVI ne cesse en effet de rappeler que l’enseignement moral de l’Église ne doit pas primer sur l’annonce de l’Évangile.

    « L’annonce de l’amour salvifique de Dieu est première par rapport à l’obligation morale et religieuse. Aujourd’hui, il semble parfois que prévaut l’ordre inverse », soulignait-il ainsi dès 2013. Et aujourd’hui, le changement promu par l’Académie pontificale pour la vie semble donc tirer les enseignements de ce principe.

    Le principe d’inversion…

  • Sissi de plus en plus fort…

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    Après avoir fait voter une loi qui permet de régulariser les églises construites sans permis quand c’était mission impossible (à ce jour 1.958 églises et dépendances ont été régularisés), et avoir imposé à Al Azhar un profil bas quasi œcuménique, le maréchal président Abdel Fattah al Sissi a décidé que dans le cadre de l'intense programme de développement urbain qui vient d’être lancé, chaque nouveau quartier construit aura sa propre église.

    C'est ce qu'a confirmé le patriarche copte orthodoxe Tawadros II, qui a consacré samedi la nouvelle église de la Vierge et de sainte Marie l’Egyptienne construite à El Salam City, un nouveau quartier de la vaste zone du Caire (photo).

    Espérons que Sissi soit sûr de ses gardes du corps…

  • Saint Jean de Matha

    Extrait de la longue notice sur saint Jean de Matha dans Les Petits Bollandistes (édition 1881).

    Les détails attendrissants que les deux disciples de saint Jean de Matha lui donnèrent sur leur mission à Maroc [Marrakech], si heureusement accomplie, le portèrent à suspendre toutes ses fondations et ses œuvres de zèle en Italie et en France, et à partir lui-même, après avoir recommandé à saint Félix de Valois, supérieur de la maison de Cerfroy, de veiller à la délivrance des chrétiens esclaves dans les contrées occidentales du Maroc, et de réaliser au plus tôt les espérances que les deux premiers envoyés avaient laissées dans les cachots qu'ils avaient déjà visités. Il voulait, quant à lui, briser les fers des Italiens qui gémissaient en grand nombre à Tunis et à Tripoli. Ainsi, sur tout le littoral d'Afrique, on vit briller en même temps l'étendard de la rédemption; car, peu de jours après, Jean et quelques-uns des siens parurent sur ces plages inhospitalières et si justement redoutées.

    La ville de Tunis, quoique plus antique que Maroc, n'en avait pas la magnificence. Celle-ci comptait à peine un siècle d'existence, que déjà elle était la capitale d'un des plus puissants empires du monde. Tunis, au contraire, était pauvre, et ses féroces habitants avaient encore moins d'égards pour les droits de l'humanité que ceux de la capitale des Etats barbaresques; éloignés des regards du souverain, ils pouvaient se livrer, sans contrôle, à leur fanatisme cruel sur leurs esclaves chrétiens.

    L'homme de Dieu n'ignorait point cela : inaccessible néanmoins à tout autre sentiment qu'à celui de la charité, il demanda audience au gouverneur qui ne put résister à son éloquente parole. Toutefois, la rançon des captifs fut taxée à un prix énorme, ce qui fit que notre Saint, malgré d'abondantes aumônes, ne put obtenir que cent dix esclaves. Il fournit à d'autres des vêtements et quelques objets de première nécessité, en même temps qu'il ranimait leur foi et leur laissait l'espoir de voir arriver bientôt de nouveaux libérateurs.

    Les mahométans, irrités du zèle avec lequel le saint missionnaire exhortait les captifs à mourir plutôt que d'abandonner leur religion, épiaient le moment d'assouvir leur rage. Quelques-uns de ces furieux l'ayant trouvé seul, se précipitèrent donc sur lui, le dépouillèrent de ses habits, lui firent subir mille outrages, l'accablèrent de coups, et le croyant mort, ils le laissèrent, nageant dans son sang. Mais Dieu le conserva par miracle, et ses forces à peine revenues, il recommença, plein d'ardeur, son œuvre de miséricorde.

    Nul ne peut peindre la scène qui s'offrit au moment où notre Saint, muni du sauf-conduit du gouverneur, descendit dans les antres hideux de l'esclavage. Les infortunés qui y gisaient, couchés sur leurs chaînes, s'étonnèrent d'abord de voir des figures qui n'étaient point celles de leurs impitoyables geôliers; puis, revenus de leur surprise et instruits de la mission de ces charitables étrangers, ils se jettent spontanément à leurs pieds, implorent leur tendre commisération, baisent leurs mains libératrices et les arrosent de larmes amères; ils montrent leurs fers, disent leurs souffrances, exposent leurs malheurs. Ah ! il n'en fallait pas tant pour toucher le cœur aimant de Matha. Le tableau de tant de misères lui déchirait l'âme, et l'impuissance de les soulager toutes grandissait sa douleur. Il fallut choisir. Ce choix difficile désigna, pour la liberté, les malheureux esclaves dont l'état excitait le plus la pitié; puis les portes de fer se refermèrent sur leurs compagnons d'infortune.

    A la suite de Jean de Matha, les captifs rachetés quittèrent l'affreux séjour si longtemps témoin de leurs maux. Puis ils montèrent dans le navire qui devait leur rendre une patrie, une famille et le repos, après les longues fatigues de l'esclavage; le vaisseau ne voguait pas assez vite à leur gré. Enfin, on découvrit le rivage, on salua avec transport les côtes de l'Italie, et on jeta l'ancre dans le port d'Ostie; alors on put les voir dans le délire de la joie, baiser, avec reconnaissance, cette terre hospitalière, d'où était parti leur libérateur.

    Jean de Matha, dont le contentement avait quelque chose de céleste, dirigea vers Rome ses chers esclaves. Une multitude empressée accourut. Rome païenne avait insulté des guerriers et des rois vaincus, Rome chrétienne, au contraire, vint s'associer au bonheur de ces pauvres affranchis. Jadis les vainqueurs traînaient au Capitole leurs malheureux captifs; en ce jour, Jean de Matha, plus grand que les Scipion et les César, conduisait au temple saint ceux dont il avait brisé les fers et les renvoyait libres dans leurs familles reconnaissantes.

  • Quand Poutine reçoit Macron...

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    Dans le respect des gestes barrière, sans doute...

    Quelques détournements pour sourire quand même un peu...

  • En Inde

    Un groupe de militants radicaux hindous a détruit le Centre de la Sainte Croix de Saint Antoine, un lieu catholique de prière et d'accueil, construit il y a 40 ans à Urandady Gudde-Panjimogaru, près de la ville de Magalore, dans l'état de Karnataka, au sud de l'Inde. Le 5 février, des membres du groupe " Shri Sathya Kordabbu Seva Samiti " ont rasé la structure. Les militants sont arrivés avec un bulldozer, démolissant le bâtiment qui offrait des services sociaux.

    Le centre Sainte-Croix de Saint-Antoine fonctionnait comme un centre d'asile et d'hébergement pour les familles défavorisées. Une trentaine de familles locales ont exprimé leur grande détresse et leur inquiétude face à cet incident et se sont retrouvées sans abri.

    La démolition a eu lieu sans aucune justification légale, alors que la structure avait fait l'objet d'une plainte de groupes hindous qui la considéraient comme "illégale" et demandaient sa démolition. Dans un ordre précis, les autorités civiles ont émis ces derniers jours une circulaire stipulant que personne n'avait le droit de pénétrer dans les locaux du Centre jusqu'à une décision de justice, attendue lors d'une audience prévue le 14 février.

    Fides