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  • Saint Hygin

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    Jean-Baptiste de’Cavalieri, Pontificum Romanorum effigies, 1580.

    Intéressante notice du cardinal Schuster :

    Après Télesphore, saint Irénée ajoute : ‘Ensuite Hygin’. La commémoration de saint Hygin n’est entrée dans le Missel romain que durant le bas moyen âge, car à Rome, à l’exception des deux Princes des Apôtres, presque tous les martyrs des deux premiers siècles n’avaient laissé anciennement aucune trace de culte liturgique. En effet, les depositiones Episcoporum et Martyrum contenues dans le Laterculus Philocalien ne nous offrent que les noms des pontifes et des martyrs romains du IIIe et du IVe siècles ; comme on ignorait généralement la tombe de ceux qui étaient morts pendant les deux siècles précédents, la station annuelle (natalis) qui aurait dû être célébrée près de leur sépulcre n’est pas même indiquée dans l’antique Férial.

    Cette lacune, parfaitement justifiable, alors que le culte des martyrs avait un caractère éminemment local et sépulcral, et quand le sens matérialiste de la société païenne aurait pu méconnaître encore la signification véritable de la dévotion catholique envers les saints, la calomniant comme une forme nouvelle de religiosité polythéiste, cette lacune, disons-nous, fut comblée au contraire par l’Église, dès que tout danger d’équivoque put être écarté et que la foi rayonna sur tout l’univers.

  • Flos pudicitiae

    On retrouve dans la séquence suivante plusieurs des figures mariales de Ad Jesum accurrite. Mais celle-ci fut beaucoup moins connue. On la trouve dans un livre anglais du XIIIe siècle, intitulée « Cantus de Domina post cantum Aaliz », chant à Notre Dame sur le chant d’Aaliz, mélodie qui était alors célèbre et dont on trouve la mention dans un lai de Marie de France. Or c’est dans le genre du lai qu’est la paraphrase en anglo-normand qui accompagne le texte (reproduit ci-dessous tel qu’il se trouve dans le Thesaurus hymmnologicus de Hermann Adalbert Daniel, Leipzig 1855).

    Flos pudicitiae,
    Aula munditiae,
    Mater misericordiae.

    Fleur de virginité, Sanctuaire de pureté, Mère de miséricorde.

    Salve, Virgo serena,
    Vitae vena,
    Lux amoena,
    Rore plena.

    Salut ! Vierge sereine, source de vie, lumière aimable,

    Septiformis Spiritus,
    Virtutibus
    Ornantibus,
    Ac moribus
    Vernantibus.

    Ornée des vertus de l’Esprit septiforme et de ses mœurs.

    Rosa jucunda,
    Castitatis lilium,
    Prole foecunda,
    Gignis Dei Filium ;
    Virgoque munda
    Tu post puerperium.

    Rose agréable, lis de chasteté, par ta fécondité tu enfantes le Fils de Dieu, et tu restes vierge pure après l’enfantement.

    Modo miro,
    Sine viro,
    Prole fecundaris.
    Summi Ducis,
    Verae lucis
    Partu decoraris.
    Virga, flore,
    Rubo, rore,
    Virgo designaris,
    Vellereque
    Madenteque
    Digna Domini paris.

    Merveilleusement, sans mari, tu es féconde. Du grand Prince, de la vraie lumière, l’enfantement fait ta gloire. Par la branche, la fleur, le buisson, la rosée, est désignée ta virginité, et par la toison et humide tu es digne de mettre au monde le Seigneur.

    Virgo prolem,
    Stella solem,
    Profers, expers paris.

    Vierge, tu produis un Fils, étoile, un soleil, à jamais sans égale.

    Ob hoc rite,
    Via vitae
    Jure praedicaris.

    De cette façon, la Voie de la vie à bon droit nous t’appelons.

    Tu spes et refugium
    Lapsorum humilium :
    Tu medela criminum,
    Salus poenitentium.

    Tu es l’espoir et le refuge des pauvres âmes tombées, tu es le remède des péchés, le salut des pénitents.

    Tu solamen tristium,
    Levamen debilium ;
    Tu purgatrix sordium,
    Confirmatrix cordium.

    Tu es la consolation des affligés, le soulagement des faibles, tu es celle qui purifie les souillures, qui affermit les cœurs.

    Tu laus, tu remedium
    In te confidentium,
    Tu vitale praemium
    Tibi servientium.

    Tu es la gloire et le secours de ceux qui en toi se confient, tu es la récompense pleine de vie pour ceux qui te servent.

    O pia Maria, lapsis advocata,
    Tu cunctis miseris dulcis spes et grata,
    Erige, dirige Corda tuorum,
    Ad pia gaudia regni coelorum.

    Miséricordieuse Marie, avocate de ceux qui ont chuté, tu es douce et gracieuse espérance pour tous les malheureux. Élève, dirige les cœurs des tiens vers les saintes joies du royaume des cieux.

    Quo vere gaudere per te possimus,
    Cum Natoque tuo, regnantes simus.

    Où nous puissions goûter par toi la vraie joie, et régner avec ton Fils.

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  • Dimanche de la Sainte Famille

    C'est aujourd'hui le dimanche de la Sainte Famille. Nous pouvons encore nous mettre à la place des pasteurs de Bethléem qui, ayant reçu l'annonce de l'ange, s'empressèrent d'accourir à la grotte et trouvèrent « Marie, Joseph et le nouveau-né couché dans la crèche » (Lc 2, 16). Arrêtons-nous nous aussi pour contempler cette scène et réfléchissons sur sa signification. Les premiers témoins de la naissance du Christ, les pasteurs, se trouvèrent non seulement en face de l'Enfant Jésus, mais d'une petite famille : la mère, le père et le fils nouveau-né. Dieu a voulu se révéler en naissant dans une famille humaine, et c'est pourquoi la famille humaine est devenue une icône de Dieu ! Dieu est Trinité, il est communion d'amour et la famille en est une expression qui reflète le Mystère insondable de Dieu amour, dans toute la différence qui existe entre le Mystère de Dieu et sa créature humaine. L'homme et la femme, créés à l'image de Dieu, deviennent dans le mariage « une seule chair » (Gn 2, 24), c'est-à-dire une communion d'amour qui engendre une nouvelle vie. La famille humaine, dans un certain sens, est une icône de la Trinité du point de vue de l'amour interpersonnel et de la fécondité de l'amour.

    La liturgie d'aujourd'hui propose le célèbre épisode évangélique de Jésus âgé de douze ans qui reste au Temple, à Jérusalem, à l'insu de ses parents, qui, surpris et inquiets, l'y retrouvent après trois jours alors qu'il discute avec les docteurs. À sa mère qui lui demande des explications, Jésus répond qu'il doit « être dans la propriété », dans la maison de son Père, c'est-à-dire de Dieu (cf. Lc 2, 49). Dans cet épisode, le jeune Jésus nous apparaît plein de zèle pour Dieu et pour le Temple. Demandons-nous : de qui Jésus avait-il appris l'amour pour les « choses » de son Père ? Assurément en tant que fils, il a eu une intime connaissance de son Père, de Dieu, d'une profonde relation personnelle permanente avec Lui, mais, dans sa culture concrète, il a assurément appris les prières, l'amour envers le Temple et les institutions d'Israël de ses propres parents. Nous pouvons donc affirmer que la décision de Jésus de rester dans le Temple était surtout le fruit de sa relation intime avec le Père, mais aussi le fruit de l'éducation reçue de Marie et de Joseph. Nous pouvons ici entrevoir le sens authentique de l'éducation chrétienne : elle est le fruit d'une collaboration à rechercher toujours entre les éducateurs et Dieu. La famille chrétienne est consciente que les enfants sont un don et un projet de Dieu. Par conséquent, elle ne peut pas les considérer comme sa propriété, mais, en servant à travers eux le dessein de Dieu, elle est appelée à les éduquer à une plus grande liberté, qui est précisément celle de dire « oui » à Dieu pour faire sa volonté. La Vierge Marie est l'exemple parfait de ce « oui ». Nous lui confions toutes les familles, en priant en particulier pour leur précieuse mission éducative.

    Benoît XVI

  • Verbum bonum et suave

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    (Graduel de l'abbaye de Saint-Victor, XIIIe siècle)

    Verbum bonum et suave,
    Personemus illud Ave
    Per quod Christi fit conclave
    Virgo, mater, filia.

    Cette parole bonne et suave, faisons-la résonner : Ave, par laquelle le Christ fit de la Vierge, sa mère et sa fille, une chambre fermée.

    Per quod Ave salutata
    Mox concepit fecundata
    Virgo David stirpe nata,
    Inter spinas lilia.

    Saluée par cet Ave, aussitôt fécondée elle conçut, la Vierge née de la souche de David, lis entre les épines.

    Ave, veri Salomonis
    Mater, vellus Gedeonis,
    Cujus Magi tribus donis
    Laudant puerperium.

    Ave, mère du véritable Salomon, toison de Gédéon, dont les Mages louent l’enfantement avec trois dons.

    Ave, solem genuisti;
    Ave, prolem protulisti,
    Mundo lapso contulisti
    Vitam et imperium.

    Ave, toi qui as engendré le soleil, Ave, toi qui as produit une lignée, tu as apporté au monde déchu la vie et la souveraineté.

    Ave, sponsa Verbi summi,
    Maris portus, signum dumi,
    Aromatum virga fumi,
    Angelorum Domina.

    Ave, épouse du Verbe très-haut, port de la mer, signe du buisson, colonne de fumée d’aromates, maîtresse des anges.

    Supplicamus : nos emenda,
    Emendatos nos commenda
    Tuo Nato, ad habenda
    Sempiterna gaudia.

    Nous te supplions : corrige-nous, et une fois corrigés recommande-nous à ton Fils, afin que nous ayons la joie éternelle.

    Cette jolie et toute simple séquence était très connue au moyen âge, puisqu’elle se trouve dans pas moins de 155 livres répertoriés par le site Cantus Index. On la voit semble-t-il pour la première fois dans le Codex 339 de Saint-Gall, qui date de 980. Mais elle y a été ajoutée (au cours du XIe siècle). Voir ci-dessous. On constate des variantes : « inter rosas lilia » (ce qui est très curieux), l’inversion de protulisti et genuisti, et « regis summi » au lieu de « verbi summi », ce que l’on retrouvera par la suite dans certains manuscrits, dont le graduel de Rouen du XIIIe siècle.

    « Inter rosas » est curieux, et manifestement une erreur, parce que l'expression fait référence au Cantique des cantiques, qui a « sicut lilium inter spinas » : Marie est « comme le lis parmi les épines ». Il n’y a pas de roses dans le Cantique des cantiques.

    La séquence énumère par ailleurs les autres figures de la Mère de Dieu, dont deux prophéties de sa virginité perpétuelle : le buisson ardent qui ne se consume pas (mais je n’avais jamais vu le mot « dumos » pour le désigner), la toison de Gédéon. La colonne de fumée d’aromates vient aussi du Cantique des cantiques, et le « conclave », la chambre fermée à clef, est une autre figure de la virginité perpétuelle (en écho de la cellaria du Cantique des cantiques). Marie est la mère du vrai Salomon parce que Salomon était le plus grand roi d’Israël et l’auteur des livres de la Sagesse... dont le Cantique des cantiques où il est le Bien-Aimé. « Aromatum virga fumi » est encore une des figures de Marie dans le Cantique des cantiques.

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  • Contre les sœurs de Mère Teresa, ça s’aggrave

    Le 3 janvier, les Missionnaires de la Charité ont dû abandonner leur orphelinat de Kampur dans l’Uttar Pradesh. Elles ont été expulsées par le bureau du ministère de la Défense qui s’occupe des terrains appartenant à l’Etat. Le terrain avait été cédé par l’Etat en 1968, pour 90 ans, à un particulier qui en avait fait don aux religieuses de Mère Teresa. Or le bail de 90 ans a pris fin, et l’Etat refuse de le renouveler. En outre, le bureau leur demande de verser une amende 20 millions de roupies (340.000 €) pour avoir occupé illégalement les lieux pendant deux ans… Or depuis le 1er janvier elles sont privées par l’Etat fédéral de la licence leur permettant de recevoir des dons de l’étranger…

    Et pendant ce temps le harcèlement continue dans l’Etat de Gujarat contre les Missionnaires de la Charité accusées de « conversions forcées » et d’offense aux sentiments religieux hindous. La persécution est telle que le tribunal de Valdorada a demandé à la police de « s’abstenir d’arrêter » des religieuses au moins jusqu’à la nouvelle audience du 10 janvier…

  • Ubu plus Kafka

    D’une amie, reçu ce matin :

    J’appartiens désormais à une catégorie qui n’existe pas pour la sécu. Non vaccinée, guérie du Covid, mais quand même paria et privée de tout "passe sanitaire" et/ou vaccinal. 

    Ayant interrogé le docteur, puis la pharmacienne sur ma situation « nouvelle », ces deux dames m’ont répondu que désormais, j’allais être tranquille 6 mois et non obligée de faire des tests négatifs. Il suffirait de montrer l’ancien test positif et le nouveau test négatif. 
    Cela me semblait trop beau pour être vrai. Et donc, ce matin, je suis allée dans un café et ai demandé au serveur de flasher le QRcode du dernier test négatif. Et, bien sûr, il était périmé. En discutant avec lui, j’ai donc appris que, rescapée du Covid ou pas, je n’ai pas droit au « passe sanitaire » et donc je serai astreinte chaque fois que nécessaire (train, musée, restaurant) à faire le test valable 24 h. Et ce, jusqu’à ce que je sois enfin vaccinée pour de bon, ce qui ne peut se produire pour la première dose avant 6 mois. 
    Bref, même les docteurs et les pharmaciens pataugent dans cette réglementation ubuesque, et je vais donc continuer à vivre en paria pour au moins un an: ni musée, ni voyages, ni cafés, ni théâtre…

  • Analphabètes

    Sur Vatican News, hier :

    Demain, c'est la célébration de Noël chez les fidèles des églises orientales, catholiques et orthodoxes. Après la prière mariale de l'Angélus, François a exprimé ses souhaits de paix pour que le Christ illumine les familles et les communautés.

    Noël c’est le 25 décembre au Liban pour tous les chrétiens, orthodoxes et catholiques, et en Grèce (sauf sur l'Athos), et chez les melkites catholiques et orthodoxes, et chez les syriaques catholiques et orthodoxes, et chez les assyriens et les chaldéens, et chez les syro-malabar et syro-malankar, et chez les Roumains (gréco-catholiques et orthodoxes), et chez les grecs-catholiques italo-albanais, et je dois en oublier quelques-uns.

    En bref Noël est le 25 décembre pour tous les chrétiens sauf ceux qui ont gardé le calendrier julien (donc ceux de tradition slavonne) et ceux qui ont un autre calendrier liturgique (arméniens, coptes).

  • Ad Jesum accurrite

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    (Basilique Sainte-Marie du Trastevere)

    « Prose » (séquence) qui se chantait après l’alléluia dans les messes de l’octave de l’Epiphanie en divers diocèses. Prise ici dans le « Missel de Paris latin-françois imprimé par ordre de Monseigneur l’Archevêque » (Mgr de Vintimille), 1739.

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  • Au tableau d'honneur

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    Et les 183 membres du Congrès américain (plus du tiers des élus !) qui demandent à la Cour suprême de s'opposer aux obligations vaccinales décrétées par Jobidon.

  • Epiphanie

    L’antienne du Magnificat aux secondes vêpres.

    Tribus miráculis ornátum diem sanctum cólimus: hódie stella Magos duxit ad præsépium: hódie vinum ex aqua factum est ad núptias: hódie in Iordáne a Ioánne Christus baptizári vóluit, ut salváret nos, allelúia.

    Trois prodiges ont marqué ce jour que nous honorons. Aujourd’hui l’étoile a conduit les Mages à la crèche ; aujourd’hui l’eau a été changée en vin au festin nuptial ; aujourd’hui le Christ a voulu être baptisé par Jean dans le Jourdain, pour notre salut, alléluia.

    Par les moines de Solesmes (avec le Magnificat), sous la direction de dom Richard Gagné, chef de chœur de 1996 à 2003. Curieusement, c’est la version de 1934 (et non celle de 1960).

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