Jean-Baptiste de’Cavalieri, Pontificum Romanorum effigies, 1580.
Intéressante notice du cardinal Schuster :
Après Télesphore, saint Irénée ajoute : ‘Ensuite Hygin’. La commémoration de saint Hygin n’est entrée dans le Missel romain que durant le bas moyen âge, car à Rome, à l’exception des deux Princes des Apôtres, presque tous les martyrs des deux premiers siècles n’avaient laissé anciennement aucune trace de culte liturgique. En effet, les depositiones Episcoporum et Martyrum contenues dans le Laterculus Philocalien ne nous offrent que les noms des pontifes et des martyrs romains du IIIe et du IVe siècles ; comme on ignorait généralement la tombe de ceux qui étaient morts pendant les deux siècles précédents, la station annuelle (natalis) qui aurait dû être célébrée près de leur sépulcre n’est pas même indiquée dans l’antique Férial.
Cette lacune, parfaitement justifiable, alors que le culte des martyrs avait un caractère éminemment local et sépulcral, et quand le sens matérialiste de la société païenne aurait pu méconnaître encore la signification véritable de la dévotion catholique envers les saints, la calomniant comme une forme nouvelle de religiosité polythéiste, cette lacune, disons-nous, fut comblée au contraire par l’Église, dès que tout danger d’équivoque put être écarté et que la foi rayonna sur tout l’univers.