Extrait d’un texte trouvé ici.
Après la mort du saint évêque, beaucoup de personnes atteintes de maux de gorge ont été guéries par son intercession. C’était un fait tellement public et reconnu de tous, qu’un médecin grec de la fin du cinquième siècle, Acléon, parmi les remèdes qu’il enseigne pour ce mal, indique particulièrement l’invocation de saint Blaise.
Dans les siècles de foi, où les prières étaient plus efficaces, parce qu’elles étaient plus ferventes et surtout plus confiantes, ce moyen de guérison était connu de l’univers entier. Nous en trouvons une preuve dans l’Histoire du Japon, où nous lisons qu’en 1589, une femme ayant une arête de poisson au gosier, ne pouvait plus ni parler, ni respirer, au point qu’un Père jésuite qu’elle fit appeler, put à peine la confesser. Mais avant de la quitter, il lui ordonna d’invoquer saint Blaise, lui promettant de lui envoyer de ses reliques. A peine les eut-elle, qu’elle les baisa trois fois avec respect, les appliqua sur sa gorge, et, sur le champ, elle respira et parla librement ; elle put même manger ; elle était guérie.
En 1692, dans le royaume de Naples, une cruelle maladie, qui consistait en une angine, parcourut tout le pays, et sévit particulièrement dans la ville même de Naples : attaquant d’abord les enfants dans l’âge le plus tendre, et ensuite les adultes, elle défiait toute l’habileté des médecins et causait une grande mortalité. On implora le secours de saint Blaise, et bientôt le mal diminua et finit par disparaître tout à fait. Alors le cardinal-archevêque de Naples, Boncompagni, pour reconnaître cette puissante protection, fit ériger une magnifique église en l’honneur de saint Blaise.
De nos jours, encore à Rome, dans l’église Saint-Blaise, où l’on voit au-dessus du maître-autel, un tableau représentant la scène de l’enfant guéri par le saint évêque, il est de tradition, quand on souffre de la gorge, de se oindre le cou avec de l’huile bénite le jour de la fête de ce saint.
A Rome encore, dans l’église de Saint-Charles et Saint-Blaise, où l’on vénère l’anneau épiscopal du saint évêque, son autel est richement orné, et sa chapelle est tapissée d’ex-veto qui attestent les faveurs obtenues par son intercession. Le jour de sa fête les mères apportent ou amènent leurs enfants et font toucher leur gorge à l’anneau du saint évêque.
Dans les autres églises où l’on vénère saint Blaise, on prend de l’huile des lampes allumées devant son autel, et on s’en met sur la gorge. Dans chaque famille, on aime à conserver de cette huile merveilleuse, appelée huile de saint Blaise.
De nombreux miracles ont été obtenus par l’intercession de saint Blaise, en 1875, au moment où sévissait une terrible maladie de gorge, qui a enlevé un grand nombre d’enfants. Depuis cette époque, la dévotion au saint martyr s’est accrue et répandue dans Rome et les environs, particulièrement à Frascati, et son culte est devenu bien cher surtout à toutes les jeunes mères qui implorent sa protection contre la terrible maladie du croup.
Voici un fait tout récent communiqué, l’année dernière [mais le texte n’est pas daté], à la rédaction du Pèlerin de Paray-le-Monial :
Ma jeune parente, depuis quatre ou cinq ans, souffrait de la gorge et n’avait plus de voix. Elle était allée à Paris, plusieurs fois, consulter un spécialiste, mais sans résultat. Cet état durait encore au mois de juillet dernier. Lors de la translation des reliques de saint Blaise, je lui donnai un petit reliquaire, en lui disant de prier le saint martyr pour sa gorge. Pendant les neuf jours qui précédèrent la fête de l’Assomption, elle pria Marie et saint Blaise. Au jour de sa fête, elle s’aperçut tout d’un coup, à l’office, que sa voix était revenue, et elle s’est mise à chanter sans fatigue. Depuis ce temps, sa voix n’a rien perdu, et aujourd’hui elle est complètement guérie de sa grave infirmité.
Il est bon de dire en passant, pour ceux qui vont à Paray-le-Monial, que la basilique possède une relique insigne de saint Blaise : C’est tout un bras, de notre bienheureux martyr, renfermé dans un magnifique reliquaire offert tout récemment, par de généreux bienfaiteurs.
Voici l’autel de l’église Saint Blaise (San Biagio) des Arméniens, à Rome. Je ne trouve pas de meilleure photo du tableau.
On le retrouve sur la façade :