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  • En Chine

    Screenshot_2021-02-20 Yining’s Sacred Heart church to be torn down.png

    Hier, les catholiques de Yining (Xinjiang) ont été avertis par les autorités qu’ils devaient enlever tout ce qui se trouve à l’intérieur de l’église du Sacré Cœur, parce qu’elle va être démolie.

    Cette église avait été construite en 2000, avec toutes les autorisations voulues, et elle avait été inaugurée en présence des autorités du district et de la province, qui avaient félicité les catholiques pour la beauté de cette construction.

    Bien entendu le terrain avait été choisi par les autorités : loin du centre, afin qu’elle ne soit pas trop visible (et sa hauteur avait été réduite de 5 mètres par rapport au projet initial). Mais la ville s’est étendue, et le terrain pourrait servir à une zone commerciale, ou tout simplement on veut élargir la route qui mène à l’aéroport, l’église se trouvant en bordure de cette route.

    Les autorités ne donnent pas la raison de la destruction. Mais la situation a considérablement empiré pour les chrétiens depuis l’arrivée au pouvoir de Xi Jinping, et plus encore depuis que le nouveau secrétaire régional du parti, remplaçant l’ancien jugé trop libéral, a carrément promis en 2017 une « politique de terre brûlée » contre les religions.

    De ce fait, en 2018, tout ce qui était spécifiquement religieux sur la façade a été détruit (deuxième photo) : la grande croix (et les clochers « trop voyants »), les statues de saint Pierre et saint Paul, les quatre bas-reliefs, les ornements des tympans.

    Ce sera la quatrième église de la province à être détruite ces dernières années.

    Un prêtre dit à AsiaNews : « Nous nous demandons ce que nous devrons encore souffrir pour que le pape et le Vatican prennent conscience de notre persécution et de l’inutilité de l’Accord entre le Saint-Siège et la Chine. »

    Mais le pape et le Vatican vous ont oubliés. Fratelli tutti, c’est avec les musulmans et les communistes. On ne peut pas faire plaisir à tout le monde.

  • Une nouvelle abbaye

    Communiqué de l'ex-prieuré Sainte-Marie de la Garde

    Screenshot_2021-02-20 Abbaye Sainte-Madeleine du Barroux - Élection abbatiale Apostolat Vie monastique.png

  • Samedi après les Cendres

    Screenshot_2021-02-19 Cantus Ultimus — Halifax (Canada), St Mary’s University - Patrick Power Library, M2149 L4 1554.png

    Me étenim de die in diem quærunt, et scire vias meas volunt.

    C’est moi en effet qu’ils cherchent de jour en jour, et ils veulent savoir mes voies.

    Screenshot_2021-02-19 GregoBase - Me etenim de die.png

    Au moyen âge, cette antienne avait une place variable. On la trouve comme antienne de psaume ou de Benedictus le jeudi après les Cendres, ou le vendredi, parfois le mercredi des Cendres, et finalement elle s’est fixée au Benedictus du samedi. Assez curieusement, puisque le texte est tiré de l’épître du vendredi. Mais il est vrai que l’épître du samedi n’est que la suite de celle-là, et surtout l’antienne n’a plus le même sens que dans son contexte, comme on le constate assez souvent dans la liturgie.

    En effet, dans le texte d’Isaïe, Dieu manie l’ironie (amère) : c’est ce qu’ils disent, ce qu’ils prétendent, qu’ils me cherchent de jour en jour et veulent connaître mes voies, mais en réalité ils font tout le contraire ; ils disent qu’ils jeûnent et ils pratiquent l’injustice. Qu’ils pratiquent la justice et alors je leur répondrai.

    Dans l’antienne toute ironie a disparu : Dieu parle de vrais fidèles qui veulent vraiment le connaître. Et cela correspond particulièrement bien au Benedictus.

    (En illustration je mets cette antienne telle qu’elle se trouve - au vendredi - dans l’antiphonaire cistercien de Salzinnes (Namur), qui date de 1554. On remarque que le scribe l’a écrite en clef d’ut bien que ce soit un premier mode et que de cette façon la tonique est la et non ré. Mais cela lui permet d’éviter d’avoir à mettre un si bémol sur « scire ». – Ce qui prouve que si on l’écrit en clef de fa on a bien un si bémol et non un si naturel.)

  • L'acathiste

    Le joyau du carême byzantin est l'hymne acathiste. Il est lié aux matines du samedi, mais en pratique il est chanté le vendredi soir. Par parties les premières semaines, en entier le 5e samedi. Voici les hirmi (qui commencent chaque ode), avec à la fin l'hymne "Invincible chef d'armée". A Mezzojuso (Sicile), le 27 mars 2020, en plein confinement (d'où la présence seulement du curé et d'un seul chantre).

    Passer sur YouTube (en cliquant sur YouTube en bas de l'image à droite) pour avoir le texte grec et sa traduction française.

  • En Caroline du Sud

    L’arrivée de Jo Bidon n’empêche pas pour le moment la guérilla politico-juridique pro-vie de continuer. Le gouverneur de Caroline du Sud, Henry MacMaster, a signé ce vendredi la loi adoptée mercredi par l’« Assemblée générale » de l’Etat à une forte majorité : 79 contre 35, qui impose une échographie à toute femme qui veut avorter, et si un battement de cœur est détecté l’avortement est interdit (sauf urgence médicale, viol, inceste ou anomalie du fœtus).

    Le Planning familial et le Centre pour les droits reproductifs ont immédiatement demandé à un juge fédéral de bloquer la loi.

  • Ponce Pilate

    Comme on pouvait s’en douter, le président du Portugal, le « fervent catholique » « conservateur » Marcelo Rebelo de Sousa, a envoyé à la Cour constitutionnelle la loi d’euthanasie, au motif que cette « question aussi complexe et controversée » pose des problèmes de constitutionnalité : elle « emploie des concepts excessivement indéterminés », ce qui pourrait créer une « situation d’incertitude juridique ».

    Elle méritait seulement un veto présidentiel.

    La Cour constitutionnelle a 25 jours pour le rassurer.

    La Constitution portugaise proclame que la vie humaine est sacrosainte, mais l’avortement est légal…

  • Routine

    Le grand titre de EUobserver, ce matin, c’était pour annoncer que la Commission européenne lance une nouvelle procédure contre la Hongrie. Parce que la Cour de Justice de l’UE avait jugé que la loi restreignant le financement étranger des ONG violait les règles de l’UE, et que le gouvernement hongrois n’a rien changé.

    (Addendum 20 février. C'est toujours le gros titre ce samedi et il le restera donc jusqu'à lundi puisque à EUobserver on observe scrupuleusement le week-end.)

    Mais pour le site Euractiv, le premier titre du jour est le « Nouveau scandale concernant le principal candidat hongrois à la CJUE ». Selon le journal hongrois d’opposition Telex (on se demande comment il peut y avoir un journal d’opposition sous la dictature Orban…), le candidat hongrois à la Cour de Justice de l’UE, Zoltan Csehi, « n’aurait » pas été sélectionné par une procédure de candidature publique « ni aucune autre procédure de sélection officielle ». « Selon des sources de Telex, M. Csehi avait été avocat dans le cabinet du prédécesseur de Mme Varga » (l’actuelle ministre de la Justice). Ce qui est censé être rédhibitoire… En fait, Zoltan Csehi est, depuis 2016, juge au Tribunal qui est l’une des deux institutions de la Cour de Justice de l’UE. Il est donc l’un des rares Hongrois à connaître la maison… En outre, si les Hongrois avaient une influence à la CJUE, ça se saurait. Voir ci-dessus…

  • Abandonnés

    En Chine, l’Administration de l’Etat communiste pour les « Affaires religieuses » a publié un nouveau directoire, qui entrera en vigueur le 1er mai. L’article 16 concerne les « évêques catholiques ». Cela commence ainsi :

    « Les évêques catholiques sont approuvés et consacrés par la Conférence des évêques catholiques chinois. » Conférence de l’Eglise officielle, qui est l’« Association patriotique des catholiques chinois », l’une et l’autre dirigées par le Parti et non reconnues par Rome.

    Est ensuite précisée la liste des documents à joindre au formulaire qui sera remis à l’administration. Dont une déclaration de la « communauté catholique » garantissant « l’élection démocratique de l’évêque », le certificat de consécration de l’évêque signé par l’évêque consécrateur, la lettre d’approbation de la « Conférence des évêques ».

    Nulle part il n’est question du pape ou de Rome.

    Bitter Winter, le magazine en ligne sur la liberté de religion et les droits de l'homme en Chine, commente : « Une véritable gifle en pleine figure pour le Vatican ».

    Lequel ne dit rien. Sans doute parce que l’Evangile dit qu’il faut tendre l’autre joue…

    Les catholiques chinois, cette fois, sont complètement abandonnés.

  • Ubu au Vatican

    Le pape se rend en Irak du 5 au 8 mars. Pour la première fois, un protocole sanitaire est imposé aux journalistes qui veulent être du voyage. L’information a été donnée le 20 janvier par ACI Stampa mais je ne l’ai vue nulle part avant hier sur le Forum catholique. Car aucun journaliste n’a trouvé curieux que le Vatican lui impose sa dictature « sanitaire »…

    Tous les journalistes devront être vaccinés, et avoir reçu les deux doses, est-il précisé. Et cela peut se faire au Vatican. Avant le vol il y aura un test PCR obligatoire et le port du masque sera obligatoire. Si par hasard des journalistes (c’est au pluriel) sont testés positifs en Irak avant le retour, ils « devront supporter les coûts des pénalités liées à l'hôtel en Irak et au billet d'avion », et « affronter les périodes de surveillance sanitaire dans le pays, selon ce qui est prévu par les autorités compétentes, en fournissant ce qui est nécessaire pour le séjour et les dépenses sanitaires »… Côté miséricorde c’est limite… Mais l’urgence sanitaire prime la miséricorde papale.

    Ne me demandez pas pourquoi un vacciné doit porter un masque et se faire faire des tests. C’est la question que posent aussi les vieux vaccinés dans les Ehpad. « Et c’est difficile de leur expliquer », disait l’autre jour un responsable à la télévision. Tellement difficile qu’il ne donnait aucune explication.

    Mais il y a pire. L’Etat du Vatican a promulgué un décret qui impose la vaccination à tous ses salariés en temps de pandémie. Autrement dit c’est le premier Etat au monde qui rend la vaccination obligatoire. Le décret précise que si un employé peut justifier une contrindication, il sera relégué dans un placard où il n’aura de contact avec personne, mais avec le même salaire (c’est là qu’on voit la miséricorde en acte, n’est-ce pas) ; mais si le récalcitrant ne peut pas se justifier, il sera passible d’une sanction, et là le décret renvoie à un autre texte, de 2011, où il est précisé que la sanction peut être le licenciement. Autrement dit le bannissement de l’Etat. Plouf, la miséricorde.

    Le texte ayant fait quelque bruit, le Vatican a publié une note de rétropédalage. Laquelle, en fait, ne change rien au décret, tout en prétendant respecter la liberté vaccinale. La référence au texte de 2011 n’implique pas qu’il y ait des sanctions, dit la note. Le récalcitrant… sera mis au placard. (Inutile donc de s’embêter à trouver un certificat de contrindication, le résultat est le même : au fond c’est le seul intérêt de la note...)

    Et ne dites pas que vous préférez donner vos doses à un pauvre. Dans ces cas-là, l’Eglise des pauvres ça ne marche pas. Les pauvres, ils n’ont qu’à s’adresser à l’ONU.

  • Vendredi après les Cendres

    Le carême est d’abord un temps de jeûne, comme le rappelle la collecte de ce jour : « Seigneur, veuillez accompagner de votre bienveillance les jeûnes que nous avons commencés ; pour que cette observance pratiquée corporellement, nous puissions aussi l’accomplir avec des âmes sincères. »

    Mais deux autres « exercices » ont également une importance particulière : la prière et l’aumône.

    C’est ce que soulignent ce jour les antiennes de Benedictus (au laudes) et de Magnificat (à vêpres) :

    Cum facis eleemósynam nésciat sinístra tua quid fáciat déxtera tua.

    Quand tu fais l’aumône, que ta main gauche ignore ce que fait ta main droite.

    Tu autem cum oráveris, intra in cubículum tuum: et clauso óstio, ora Patrem tuum.

    Mais toi quand tu vas prier, entre dans ta chambre, et, porte close, prie ton Père.

    On reconnaît l’évangile de saint Matthieu. Le chapitre 6 commence par trois paragraphes parallèles sur l’aumône, la prière et le jeûne (avec, au centre, le Pater). Après la phrase sur l’aumône reprise dans l’antienne, il y a : « afin que ton aumône soit faite dans le secret, et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra. » Il en est de même pour la prière et pour le jeûne. « Et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra. »

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    On remarque que les deux antiennes ont la même mélodie. Le parallèle entre l’aumône et la prière est voulu, et en quelque sorte commandé par la phrase qui est sous-entendue, la phrase du « secret »… La mélodie est en deux parties qui se terminent par une cadence sur la tonique, et qui riment. Dans l’antienne de Benedictus l’accent est ainsi mis sur l’opposition entre la main gauche et la main droite. Dans l’antienne de Magnificat, les cadences sont sur « cubiculum » et « Patrem tuum », ce qui suggère fortement, sans avoir à le dire, que ton Père, qui est dans le secret de ta chambre, te le rendra…