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  • Mercredi Saint

    Potum meum cum fletu temperábam : quia élevans allisísti me : et ego sicut fænum árui : tu autem, Dómine, in ætérnum pérmanes : tu exsúrgens miseréberis Sion, quia venit tempus miseréndi ejus.

    Je mélangeais ma boisson avec mes larmes, car tu m’as soulevé et brisé. Et moi comme du foin je me suis desséché. Mais toi, Seigneur, tu demeures à jamais. Toi, dresse-toi, prends en pitié Sion, car le temps est venu de lui faire grâce.

    L’antienne de communion de la messe de ce jour est longue par rapport à beaucoup d’autres. La composition du texte est étonnante. Il s’agit du psaume 101, qu’on a déjà vu à l’introït, au trait et à l’offertoire, mais dans un curieux découpage : on a là la deuxième moitié des versets 10, 11 et 12, la première moitié du verset 13, et tout le verset 14. La pièce étant très ancienne, le texte est celui du psautier romain, avec « temperabam » au lieu de « miscebam ». Saint Jérôme a eu raison de changer le verbe. Tempero veut dire d’abord mélanger, ou plutôt combiner, et il a beaucoup d’autres sens, alors que misceo est plus immédiatement clair. C’est aussi le mot que choisira saint Jérôme quand il retraduira les psaumes depuis l’hébreu.

    La mélodie commence un peu comme celle d’un trait. Elle n’a guère de relief, en dehors du geste de secouer en l’air (elevans allisisti). Mais exactement au milieu (d’où le découpage du texte) il y a l’exclamation, l’appel, « Mais toi Seigneur », qui va se poursuivre en vagues (aeternum, exsurgens, tempus) jusqu’à la fin qui reprend le thème du début.

    Voici cette antienne dans une interprétation quelque peu atone et aplatie, comme c’est hélas la mode, par le Chœur grégorien de Paris (mais assurément il y a pire).

  • Mardi Saint

    Dom Pius Parsch :

    C’est encore une fois Jérémie qui nous fait entendre sa voix plaintive à l’épître. Il nous donne aujourd’hui les propres paroles de ses ennemis, qui ont conspiré de le faire mourir. Tout y est mystérieux ; et l’on sent que le Prophète est ici la figure d’un plus grand que lui. « Mettons, disent-ils, du bois dans son pain », c’est-à-dire : Jetons un bois vénéneux dans sa nourriture, afin de lui causer la mort. Tel est le sens littéral, quand il ne s’agit que du Prophète ; mais combien ces paroles s’accomplissent plus pleinement dans notre Rédempteur ! Sa chair divine est, nous dit-il, un Pain véritable descendu du ciel ; ce Pain, ce corps de l’Homme-Dieu, est meurtri, déchiré, sanglant ; les Juifs le clouent sur le bois, en sorte qu’il en est tout pénétré, en même temps que ce bois est tout arrosé de son sang. C’est sur le bois de la croix que l’Agneau de Dieu est immolé ; c’est par son immolation que nous sommes mis en possession d’un Sacrifice digne de Dieu ; et c’est par ce Sacrifice que nous participons au Pain céleste, qui est en même temps la chair de l’Agneau et notre Pâque véritable.

    • Sur la falsification rabbinique de ce verset, adoptée par la néo-« liturgie » (et la soi-disant « néo-Vulgate »), voir ici.
  • Toujours pire…

    Screenshot_2021-03-29 Le Planning Familial - Publications Facebook(1).png

    L'éducation sexuelle selon le Planning familial :

    « En amour, il y a plein de possibilités ! Qu’on soit enfant ou adulte, il est possible de changer souvent d’amoureux.ses, ou d’avoir plusieurs amoureux.ses en même temps. Être en couple, relation composée de deux personnes, est un modèle mais pas le seul. »

    Le texte complet de cette saloperie, c’est ici.Screenshot_2021-03-29 Le Planning Familial - Publications Facebook.png

  • Le cardinal Sarah réagit

    Le cardinal Sarah, s’inscrivant explicitement à la suite des cardinaux Burke, Müller et Brandmüller, publie un long texte contre l’interdiction des messes non concélébrées à Saint-Pierre de Rome. On y relève par exemple ceci :

    « Le rôle principal – pour ne pas dire le seul – d’un autel, c’est en fait qu’on y offre le sacrifice eucharistique. La présence des reliques des saints sous les autels a une valeur biblique, théologique et spirituelle d’une telle portée qu’il n’est nul besoin d’y faire allusion. Avec la nouvelle réglementation, les autels de Saint-Pierre sont destinés à faire seulement office, sauf une fois par an, de tombes des saints, voire de simples œuvres d’art. Ces autels devraient en revanche vivre, et leur vie c’est la célébration quotidienne de la sainte Messe. »

    Le texte se termine ainsi :

    « Pour toutes les raisons exposées ici et pour bien d’autres raisons encore, avec un nombre immense de baptisés (dont beaucoup veulent pas ou ne peuvent pas manifester leur propre opinion), je supplie humblement le Saint-Père de décider du retrait des récentes normes décrétées par la Secrétairerie d’État, qui manquent autant de justice que d’amour, qui ne correspondent pas à la vérité ni au droit, qui ne contribuent pas à la dignité de la célébration, à la participation dévote à la Messe ni à la liberté des enfants de Dieu mais les mettent plutôt en péril. »

     C’est à lire chez Sandro Magister.

  • "Je vous propose de commettre un délit"

    Je n'ai jamais apprécié Francis Lalanne, mais là, chapeau.

  • Lundi Saint

    Afin que les hommes ne s’imaginassent point que Lazare était un fantôme et n’avait pas été vraiment ressuscité, il était du nombre de ceux qui se trouvaient à table ; il était vivant, il parlait, il prenait part au festin : la vérité se manifestait ainsi au grand jour, et l’incrédulité des Juifs se trouvait confondue. Jésus était donc à table avec Lazare et les autres, et Marthe, une des sœurs de Lazare, les servait. « Or Marie », l’autre sœur de Lazare, « prit une livre d’un parfum de nard pistique de grand prix, elle en oignit les pieds de Jésus, et les essuya avec ses cheveux, et la maison fut remplie de l’odeur du parfum. » Vous avez entendu le récit du fait, cherchons le mystère qu’il renferme.

    Qui que tu sois, veux-tu être une âme fidèle, répands avec Marie sur les pieds du Seigneur un parfum précieux. Ce parfum, c’était la justice ; voilà pourquoi il pesait une livre [libra : la livre, et aussi la balance, donc la balance de Thémis] ; c’était aussi un parfum « de nard » pur et précieux. Le nom de pisticus donné à ce parfum indique vraisemblablement la contrée d’où il venait, mais ce mot n’est pas mis sans dessein, et il est en parfait rapport avec le mystère dont il s’agit. Le mot grec pistis se rend en latin par fides (la foi). Tu cherches à opérer la justice : « Le juste vit de la foi. » Oins les pieds de Jésus par une vie sainte, suis les traces du Seigneur.

    Essuie ses pieds avec tes cheveux ; si tu as du superflu, donne-le aux pauvres, et tu auras essuyé les pieds du Seigneur, car les cheveux semblent pour le corps quelque chose de superflu. Tu vois ce qu’il faut faire de ton superflu ; superflu pour toi, il est nécessaire aux pieds du Seigneur. Peut-être que, sur la terre, les pieds du Seigneur se trouvent dans le besoin. N’est-ce pas de ses membres, en effet, que le Sauveur doit dire à la fin des temps : « Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits d’entre mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait ? » Vous avez distribué votre superflu, mais vous avez soulagé mes pieds.

    « La maison fut remplie de l’odeur du parfum » ; le monde s’est rempli de la bonne renommée ; car la bonne odeur, c’est la bonne renommée. Ceux qui vivent mal et qui portent le nom de chrétiens font injure à Jésus-Christ ; c’est de ceux-là qu’il est dit : « A cause de vous, le nom de Dieu est blasphémé. » Mais, si à cause d’eux le nom de Dieu est blasphémé, à cause des bons, le nom du Seigneur est comblé de louanges. Écoutez l’Apôtre : « Nous sommes, dit-il, une bonne odeur du Christ en tous lieux. »

    Saint Augustin, traité 50 sur saint Jean, lecture des matines.

  • Dimanche des Rameaux

    Le tropaire des Rameaux en la cathédrale de Piana degli Albanesi (capitale des Arberèches de Sicile) le 19 mars 1989.

    Τὴν κοινὴν Ἀνάστασιν, πρὸ τοῦ σοῦ Πάθους πιστούμενος, ἐκ νεκρῶν ἤγειρας τὸν Λάζαρον Χριστὲ ὁ Θεός· ὅθεν καὶ ἡμεῖς ὡς οἱ Παῖδες, τὰ τῆς νίκης σύμβολα φέροντες, σοὶ τῷ Νικητῇ τοῦ θανάτου βοῶμεν· Ὡσαννὰ ἐν τοῖς ὑψίστοις, εὐλογημένος ὁ ἐρχόμενος, ἐν ὀνόματι Κυρίου.

    Voulant, avant ta Passion, fonder notre foi en la commune résurrection, tu as ressuscité Lazare d’entre les morts, ô Christ Dieu. C’est pourquoi, comme les enfants d’alors, nous portons les symboles de la victoire, et te chantons, à toi, vainqueur de la mort : Hosanna au plus haut des cieux ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur !

    C'est extrait de cette vidéo où l'on voit la procession des Rameaux, avec Mgr Sotìr Ferrara sur un âne, et la fanfare...

  • Le chant de Lazare

    Antique tradition que les Arberèches avaient apportée de Grèce où il a semble-t-il quasiment disparu, le « chant de Lazare », kënga e Lazërit. Le samedi qui précède les Rameaux est dans la liturgie byzantine le « Samedi du saint et juste Lazare ». La veille au soir, on chante à l’église le Kënga e Lazërit, puis les enfants (hors temps de coronapychose) vont le chanter par les rues et quémander aux habitants des œufs (les œufs qui seront teints en rouge pour Pâques) et des friandises. Il est remarquable que les Albanais de Sicile, plus de cinq siècles après leur exode, continuent de le chanter, y compris comme ici à Palazzo Adriano où il y a très longtemps qu’ils ne parlent plus arberèche. Cette vidéo est le chant à la fin de la divine liturgie des présanctifiés, hier soir. On peut voir ici celui de l’année dernière, par les deux prêtres de Palazzo Adriano qui montent au clocher pour annoncer la résurrection de Lazare à la ville confinée.

    Texte et traduction:

    Lire la suite

  • Samedi de la Passion

    Les Juifs virent Lazare ressuscité, et comme ce grand miracle du Seigneur avait été publié avec une telle évidence, manifesté si notoirement que ses ennemis ne pouvaient ni dissimuler le fait ni le nier, voyez l’expédient qu’ils trouvèrent. « Les princes des prêtres songèrent à faire mourir Lazare lui-même. » O projet stupide et aveugle cruauté ! Le Seigneur Jésus-Christ, qui a pu ressusciter cet homme mort par suite d’une maladie, ne pourrait-il pas lui rendre la vie s’il était tué ? En donnant la mort à Lazare, ôteriez-vous au Seigneur sa puissance ? S’il vous semble qu’autre chose est de ressusciter un homme décédé, autre chose de ressusciter un homme tué, sachez que le Seigneur a fait l’un et l’autre miracle. Il a ressuscité Lazare, victime d’une mort naturelle, et il s’est ressuscité lui-même après que vous l’avez fait mourir de mort violente.

    « Le Lendemain, une foule nombreuse qui était venue pour la fête, ayant appris que Jésus venait à Jérusalem, prit des rameaux de palmiers, et alla au-devant de lui, criant : Hosanna, béni celui qui vient au nom du Seigneur, le roi d’Israël. » Les rameaux de palmiers sont les louanges et l’emblème de la victoire : le Seigneur devait en effet vaincre la mort en mourant lui-même, et triompher par le trophée de la croix, du démon, prince de la mort. Selon quelques interprètes qui connaissent la langue hébraïque, Hosanna est une parole de supplication qui exprime plutôt un sentiment du cœur qu’une pensée déterminée ; tels sont les mots qu’on appelle interjections dans la langue latine ; ainsi dans la douleur nous nous écrions : hélas ! ou dans la joie : ah !

    La foule le saluait donc par ces acclamations : « Hosanna ! béni celui qui vient au nom du Seigneur, le roi d’Israël. » Quelle torture l’esprit envieux des princes des Juifs ne devait-il pas souffrir lorsqu’une si grande multitude acclamait le Christ comme son roi ? Mais qu’était-ce pour le Seigneur que d’être roi d’Israël ? Était-ce quelque chose de grand pour le roi des siècles, de devenir roi des hommes ? Le Christ ne fut pas roi d’Israël pour exiger des tributs, armer de fer des bataillons et dompter visiblement ses ennemis, mais il est roi d’Israël parce qu’il gouverne les âmes, parce qu’il veille sur elles pour l’éternité, parce qu’il conduit au royaume des Cieux ceux qui croient en lui, qui espèrent en lui et qui l’aiment.

    Saint Augustin, traité 50 sur saint Jean, lecture des matines.

  • Humour inattendu

    Screenshot_2021-03-26 Cargo ship drew giant penis in Red Sea before wedging itself in Suez Canal.png

    Le gigantesque porte-conteneurs Evergreen coincé dans le canal de Suez avait tracé une figure étrange dans la Mer Rouge avant d’entrer dans le canal.

    L’image est réelle, elle a été authentifiée par vesselfinder.com, et l’on peut d’ailleurs suivre son tracé sur cette vidéo :

    On a l'impression d'entendre le commandant: "Zob ! Ils vont encore attendre longtemps avant de nous permettre d'entrer dans ce putain de canal ?". Et il était très énervé. Résultat...

    L’affaire n’a pas échappé aux Russes et a provoqué l’ironie de la compagnie d’Etat Rosatom, l’une des plus grandes entreprises d’énergie atomique du monde. On n’imaginait pas que les dirigeants (ou les communicants) de Rosatom aient de l’humour, mais ils ont tweeté :

    Fil : les raisons de considérer le Passage du Nord-Est comme une alternative viable au Passage du Canal de Suez.

    1. Beaucoup plus d'espace pour permettre aux navires géants de dessiner des images particulières.
    2. Si vous êtes coincé par un iceberg, nous avons des brise-glace, bons pour briser la glace [dont la flotte appartient à Rosatom].
    3. Vous pouvez rester englué dans le canal de Suez pendant des jours.

    Et là il faut voir la vidéo.