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Saint Damase

Lettre de saint Damase à saint Jérôme, datée de 384, peu avant la mort du pape. Saint Jérôme vient de terminer la révision de la version latine des Evangiles. (Il n’a pas encore commencé la traduction de l’Ancien Testament.)

Damase à son fils très aimé Jérôme.

Tu dors, et voici longtemps que tu lis plutôt que tu n'écris. Les petits problèmes que je t'adresse vont te réveiller ; ainsi en ai-je décidé. Non pour t'interdire le devoir de la lecture - car c'est la nourriture quotidienne qui alimente et engraisse l'oraison -, mais pour que ta lecture porte ses fruits, si tu te mets à écrire.

Il ne saurait y avoir, je crois, de sujet de conversation plus honorable pour nos entretiens que de causer entre nous des Écritures ; je veux dire : moi faisant les demandes et toi les réponses.

Il n'est, à mon avis, rien de plus agréable ici-bas qu'une telle méthode de vie, car cette nourriture de l'âme surpasse en douceur toutes les gâteries. Combien douces à mon palais tes paroles, dit le prophète, plus douces que le miel à mes lèvres ! [Ps 118, 103]. Si, en effet, nous autres hommes différons des bêtes en ce que nous possédons la faculté du langage, de quelle louange n'est-il pas digne celui qui surpasse tous les autres, précisément en ce qui fonde la supériorité des hommes sur les animaux ?

Au travail donc...

(Traduction J. Labourt, dans Jérôme, Lettres, 35, Paris, t. II, Les Belles Lettres, 1953. Trouvé sur Wikipedia.)

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