Lux ecce surgit aurea,
Pallens fatiscat cæcitas,
Quæ nosmet in præceps diu
Errore traxit devio.
Hæc lux serenum conferat,
Purosque nos præstet sibi :
Nihil loquamur subdolum,
Volvamus obscurum nihil.
Sic tota decurrat dies,
Ne lingua mendax, ne manus
Oculive peccent lubrici,
Ne noxa corpus inquinet.
Speculator astat desuper,
Qui nos diebus omnibus
Actusque nostros prospicit
A luce prima in vesperum.
Deo Patri sit gloria,
Ejusque soli Filio,
Cum Spiritu Päraclito,
Et nunc et in perpetuum. Amen
Le soleil renaissant redore la Nature,
Laissons évanouir l’indigne aveuglement
Qui nous précipita dans l’erreur et l’ordure
D’un long et sale égarement.
D’un visage serein recevons la lumière,
Que son éclat nous rende un esprit net et pur ;
Que la fraude aux discours n’offre plus de matière,
Ni la malice rien d’obscur.
Que jamais de la bouche un mensonge ne sorte,
Que la main fuie et l’air et l’ombre du péché,
Qu’à rien de criminel le regard ne se porte,
Qu’en rien le corps ne soit taché.
Songeons qu’il est là-haut un arbitre sévère
Qui voit tout ce qu’on fait, entend tout ce qu’on dit,
Du matin jusqu’au soir que sa justice opère,
Que jusque dans l’âme elle lit.
Gloire soit à jamais au Père inconcevable,
Gloire au Verbe incarné, gloire à l’Esprit divin,
Gloire à leur unité, dont l’essence immuable
Règne sans borne et sans fin.
Hymne des laudes, de Prudence, traduction Pierre Corneille. On peut comparer avec celle de Jean Racine.