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  • Saint Bernardin de Sienne

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    Le nom de Jésus est la gloire des prédicateurs, parce qu’il fait annoncer et entendre sa parole dans une gloire lumineuse. Comment crois-tu que se soit répandue dans le monde entier une clarté de foi si grande, si rapide et si fervente, sinon parce qu’on a prêché Jésus? N’est-ce pas par la clarté et la saveur de ce nom que Dieu nous a appelés à son admirable lumière? À ceux qui ont été illuminés et qui voient la lumière dans cette lumière, l’Apôtre peut bien dire: Autrefois, vous n’étiez que ténèbres; maintenant, dans le Seigneur, vous êtes devenus lumière; vivez comme des fils de la lumière.

    Par conséquent, il faut faire connaître ce nom pour qu’il brille, et ne pas le passer sous silence. Cependant, il ne doit pas être proclamé dans la prédication par un cœur impur ou une bouche souillée, mais il doit être conservé puis proclamé par un « vase choisi ». C’est pourquoi le Seigneur dit au sujet de saint Paul : Cet homme est le vase que j’ai choisi pour qu’il porte mon Nom auprès des nations païennes, auprès des rois et des fils d’Israël. Le vase que j’ai choisi, dit-il, est celui où se montre un liquide très doux et de grand prix, pour qu’on ait envie de boire parce qu’il brille et resplendit dans des vases de choix : afin qu’il porte mon nom, dit le Seigneur.

    Lorsqu’on allume un feu pour nettoyer les champs, les buissons et les épines, sèches et stériles, se mettent à brûler, lorsque les ténèbres sont chassées par les rayons du soleil levant, les voleurs, les vagabonds nocturnes, les cambrioleurs vont se cacher. C’est ainsi que la prédication de saint Paul, comme un fracas de tonnerre, comme un incendie violent, comme le soleil à son aurore, faisait disparaître l’incroyance, dissipait l’erreur, mettait en lumière la vérité, à la manière dont la cire se liquéfie sous un feu intense.

    En effet, il mettait partout le nom de Jésus: dans ses paroles, ses lettres, ses miracles et ses exemples. Il louait le nom de Jésus continuellement, il le chantait dans son action de grâce.

    De plus, l’Apôtre portait ce nom auprès des rois, des nations païennes et des fils d’Israël, comme une lumière dont il illuminait les nations du monde, et partout il s’écriait: La nuit est bientôt finie, le jour est tout proche. Rejetons les activités des ténèbres, revêtons-nous pour le combat de la lumière. Conduisons-nous honnêtement, comme on fait en plein jour. Il montrait à tous la lampe ardente, posée sur le lampadaire, annonçant en tout lieu Jésus, le crucifié.

    Aussi l’Église, épouse du Christ, toujours appuyée sur son témoignage, exulte-t-elle en disant avec le Prophète: Mon Dieu, tu m’as instruit dès ma jeunesse, et je redirai tes merveilles jusqu’à présent, c’est-à-dire toujours. Le prophète y exhorte aussi en disant: Chantez le Seigneur en bénissant son nom, de jour en jour proclamez son salut, c’est-à-dire Jésus le Sauveur.

    Sermon 49.

    Saint Bernardin avait coutume de prêcher avec une tablette de bois portant le monogramme de Jésus IHS en lettres d’or au centre d’un soleil de flammes, avec laquelle il bénissait la foule. Il convainquit la ville de Sienne d’adopter ce symbole comme blason. Peinture du XVIe siècle, château de Langeais. Sur les portraits de saint Bernardin il y a souvent l’inscription « manifestavi nomen tuum hominibus » : J’ai manifesté ton nom aux hommes (Jean 17,6). Il se trouve que le saint est mort pendant les premières vêpres de l’Ascension, quand on chantait l’antienne de Magnificat « Pater, manifestávi nomen tuum homínibus… » Il semble que sur cette peinture il y ait « Domine manifestavi hominibus nomen tuum » (sous toute réserve).

  • Derrière l’inquiétude irlandaise

    Le gouvernement irlandais ne cesse de manifester son inquiétude face au Brexit. Sans jamais dire ouvertement pourquoi. La raison en est que l’Irlande soi-disant indépendante, un siècle après le soulèvement, est plus que jamais dépendante de l’Angleterre : l’économie du pays est sous contrôle de groupes anglais, c’est pourquoi le Brexit pose de vrais graves problèmes pour l’économie du pays.

    Toujours sans dire ce qu’il en est, le Premier ministre Enda Kenny, hier, le jour même où il démissionnait du poste de président de son parti, donc de son poste de chef du gouvernement (qu’il continue de diriger jusqu’au 2 juin), a déclaré que l’Irlande devrait demander l’aide sonnante et trébuchante de l’UE pour surmonter les terribles dommages que le Brexit va faire subir à son pays…

    Si le gouvernement irlandais adoptait aussi le pragmatisme anglais au lieu de l’idéologie européiste, la solution serait toute trouvée : il suffirait que l’Irlande suive le Royaume-Uni par un Irlexit, un Eirxit, qui permettrait de garantir la pérennité de l’ensemble économique des îles britanniques (très liées d’autre part l’une et l’autre au Etats-Unis).

    Quiconque va en Irlande peut constater qu’il faut passer un contrôle de police et un contrôle de douane, puisque le pays ne fait pas partie de l’espace Schengen. Si l’Irlande se séparait de l’UE ça ne changerait rien de ce côté-là.

    Mais nul doute que ce serait une honte pour les fiers nationalistes irlandais que de quitter le carcan supranational de l’UE pour rester associés au libre Royaume-Uni…

    Quelle époque…

  • Remplacement

    La municipalité du Havre (c’est-à-dire l’actuel Premier ministre) a donné à des islamistes le presbytère de la paroisse Saint-Jean Baptiste pour y installer une école musulmane.

    « La croix ornant l’édifice a d’ores et déjà été retirée et les travaux viennent tout juste de démarrer. »

  • Saint Yves

    Gaude mater Ecclesia,
    Et exulta Britannia,
    Nam per orbem celebria
    Sunt Yvonis solemnia.

    Réjouissez-vous, Eglise notre mère, et vous, terre de Bretagne, tressaillez d’allégresse, car le monde entier célèbre la gloire de saint Yves.

    Hic tonitrui filius,
    Prædicator egregius,
    In convescendo sobrius,
    Egenis erat socius.

    Ce saint, puissant comme le fils du tonnerre, fut un prédicateur distingué. Sobre dans sa nourriture, il se plaisait dans la société des pauvres.

    Ipsis una refectio
    De prægrossis cibariis,
    Nec huic erat plus socio
    Quam illis erat socius.

    Il mangeait, à la même table, des mets grossiers comme ils en mangeaient eux-mêmes, et avec une égalité parfaite.

    Fidelis in obsequiis
    Et justus in judicio,
    Discretus in consiliis
    Pressis erat præsidio.

    Il se prêtait à procurer fidèlement tous les secours qu’on lui demandait, rendait la justice avec une admirable équité, était d’une grande discrétion dans les conseils qu’il donnait, et portait joie et consolation à tous les opprimés.

    Intentus pio studio,
    In sedandis discordiis,
    Nullaque sibi ultio
    De susceptis injuriis.

    Tout ce qu’il entreprenait, il le faisait avec un soin remarquable, s’appliquait à apaiser les discordes et ne cherchait jamais à tirer vengeance des injures qu’il recevait.

    Una vultus hilaritas,
    Una mentis constantia
    Quam non fregit adversitas,
    Nec resolvit lætitia.

    Sur ses traits, c’était toujours la même gaîté, dans son âme, la même constance : aucune adversité ne décourageait ses desseins ; rien n’assombrissait les traits de son visage.

    Assiduo circuitu
    Ibat prædicans populis,
    Fusco contectus habitu,
    Sed coruscans miraculis !

    Il parcourait avec assiduité tout le pays de Tréguier, prêchait au peuple, en allant comme en venant, toujours revêtu d’un habit bien pauvre, mais recevant un éclat extraordinaire des miracles qu’il opérait.

    Sit laus trino et simplici
    Deo, qui per suffragia
    Yvonis tam mirifici
    Det nobis cœli gaudia. Amen.

    Gloire, honneur et puissance au Christ que nous prions, par les miracles insignes de saint Yves, de nous donner la joie du ciel.

    Hymne du XVe siècle, traduction (parfois étrange) de l’abbé France, curé-archiprêtre de Lannion, 1893.

  • Ça les occupe

    Le Parlement européen vote à jet continu des résolutions qui permettent essentiellement aux députés européens de penser qu’ils existent.

    Hier ils ont voté par 393 voix pour, 221 contre et 64 abstentions, une résolution en faveur du déclenchement de la procédure de l’article 7 contre la Hongrie. Procédure dont ils savent pertinemment qu’elle ne peut pas aboutir.

    Le seul intérêt du vote de cette résolution a été de voir que pour la première fois des députés PPE ont rejoint la gauche et l’extrême gauche pour condamner le gouvernement Orban, alors que les députés hongrois du parti d’Orban sont au PPE.

    Il y a eu 68 députés PPE pour voter la résolution ; 98 ont voté contre, et 40 se sont abstenus.

    Selon la résolution, les évolutions qu'a connues la Hongrie ont « provoqué une grave détérioration de l'état de droit, de la démocratie et des droits fondamentaux ces dernières années », et tous les éléments « pris ensemble, pourraient être le signe de l'émergence d'une menace systémique pour l'état de droit dans cet État membre ». Alors que Frans Timmermans, au nom de la Commission européenne, affirme qu’il n’y a pas de « menace systémique »…

    Le Parlement européen « charge par conséquent sa commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures, d'engager la procédure et d'élaborer un rapport spécifique en vue de mettre aux voix en plénière une proposition motivée invitant le Conseil à agir conformément à l'article 7, paragraphe 1, du traité UE ».

    Le Conseil déterminera alors s’il existe un « risque clair » d’une « violation grave » des « valeurs européennes » par la Hongrie. Si le texte obtient les quatre cinquièmes des voix, une autre réunion du Conseil, après objurgations au gouvernement hongrois, devra constater l’existence d’une violation « grave et persistante ». Cette fois à l’unanimité. Et on s’arrêtera là, puisqu’on ne pourra pas obtenir l’unanimité, la Pologne ayant clairement dit et rappelé qu’elle s’y opposerait (comme la Hongrie au cas où la Pologne serait confrontée à la même procédure).

    Addendum

    Réaction du gouvernement hongrois : "La résolution votée hier par le Parlement européen traite de questions qui, à notre avis, ne relèvent en rien de l'Union européenne ou du Parlement européen."

  • Bénédiction

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    Le nouveau président de Corée du Sud Moon Jae-in a pris officiellement possession de la « Maison Bleue », le palais présidentiel, le 13 mai. Et il a fait bénir les locaux, le jour même, par son curé, le Père Paolo Ryu Jong-Man.

    Au cours de la bénédiction solennelle, le curé, accompagné par des religieuses, a imposé les mains au Président et à son épouse, priant pour lui afin qu’il soit « sage comme le Roi Salomon ». Il lui a ensuite déclaré : « Avant de prendre toute décision concernant l’Etat, priez le Saint-Esprit. Il descendra sur vous et vous donnera Sa lumière et Sa force. »

    Et le 13 mai, c’était le jour de la fête de Notre-Dame de Fatima…

  • De pis en pis

    J’avais aperçu quelque part que le cardinal Francesco Coccopalmerio mettait en doute l’invalidité des « ordinations » anglicanes. Je n’étais pas allé voir de plus près, considérant que le borborygme d’un progressiste cacochyme, fût-il cardinal, ne méritait guère l’attention. J’avais tort. Car j’avais oublié que le personnage est tout de même président du Conseil pontifical pour les textes législatifs (nommé à ce poste, hélas, par Benoît XVI, qui l’a fait cardinal…). Et Jeanne Smits a eu raison de se reporter au texte.

    C’est un exemple de plus du relativisme absolu qui remplace désormais la doctrine :

    « Nous avons eu, et nous avons toujours une vision très rigide de la validité et de l’invalidité : ceci est valide, cela est invalide. On devrait pouvoir dire : “Ceci est valide dans un certain contexte, et cela est valide dans un autre contexte”. »

    Autrement dit les « ordinations » anglicanes sont « valides » dans un certain contexte. On est donc censé comprendre que dans ce contexte-là le pasteur anglican consacre le pain et le vin qui devient le Corps et le Sang du Christ.

    La seule conclusion possible, à moins d’être dément, est que la personne qui profère cette énormité ne croit plus ni au sacerdoce ni à la Présence réelle. Ce qui semble être le cas, puisque pour le cardinal Coccopalmerio ce ne sont pas des « éléments fondamentaux » qui justifient une division entre chrétiens.

    Et une fois de plus je me demande si nous faisons vraiment partie de la même Eglise.

  • Saint Venant

    Peintures murales de l’église Sant-Venant de Pfärrenbach, Horgenzell, Bade-Wurtemberg.

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    Saint Venant est pendu la tête en bas au-dessus d’un feu ; il est jeté aux lions mais les lions ne le mangent pas et il prêche le Christ ; alors qu’on le conduit au lieu où il sera décapité il fait jaillir une source pour les soldats qui meurent de soif ; il est enterré par des chrétiens.

  • Pied de nez

    « Mme Sylvie Goulard, ministre des Armées ».

    Sylvie Goulard est inconnue du grand public. Mais elle est la grande lobbyiste de l’Europe fédérale depuis longtemps. En 2001 elle était près de Romano Prodi pour travailler à la préparation de la Constitution européenne. En 2006 elle était devenue présidente de la branche « française » du Mouvement européen : un lobby qui avait été dirigé et financé par la CIA pour construire les Etats-Unis d’Europe. En 2009, étiquetée Modem, elle était devenue député européen, c’est-à-dire principale militante du Mouvement européen au sein du Parlement européen.

    La voici donc récompensée par un portefeuille ministériel (au moment où les Etats-Unis ont un président qui n’a pas du tout comme priorité la construction des Etats-Unis d’Europe…).

    Mais le gag, le mauvais gag, est qu’elle est « ministre des Armées ». Elle qui, comme son nouveau patron Macron, est pour la dissolution des nations dans un Etat européen. Dans la configuration psychologique de ces gens-là, c’est comme si elle était ministre des Armées du Minnesota ou de l’Alabama… Eh non, ça n’existe pas.

    Le message est bien sûr que « les Armées » françaises ne doivent plus exister non plus, au profit d’une armée fédérale européenne.

    Sur le « Mouvement européen », marionnette de l’American Committee for a United Europe, voir ci-après mon article de Daoudal Hebdo du 4 juin 2009 : « Comment la CIA a dirigé la construction européenne ».

    *

    On notera qu'il y a un "ministre de l'Europe et des Affaires étrangères" (l'Europe nommée d'abord), et, comme si ça ne suffisait pas, un "ministre chargé des Affaires européennes". "Europe" est le seul mot qui figure deux fois dans l'organigramme.

    *

    On a appris que Jean-Louis Bourlanges allait être candidat aux législatives.

    Jean-Louis Bourlanges a été le lobbyiste du Mouvement européen (dont il a été président entre 1995 et 1999) au Parlement européen de 1989 à 2007. Il a démissionné en 2007 (au milieu de son quatrième mandat), parce qu’il désespérait de voir réalisée dans un avenir proche la destruction des nations dans une Europe unifiée. Voilà que Macron, dix ans plus tard, redonne de l’espoir au vieux Bourlanges au point qu’il retourne au combat…

    *

    J’aurais bien ironisé sur Collomb à l’Intérieur, mais la suppression de la liberté d’expression en ce qui concerne toutes les « phobies » (sauf la christianophobie, évidemment) m’en empêche.

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  • Eurodictature

    La Commission européenne a prévenu hier que les pays qui n’auront pas accepté des demandeurs d’asile d’ici juin encourront une procédure de sanction.

    Beata Szydlo, Premier ministre de Pologne, a immédiatement répondu qu'il n'y a pour son pays « aucune possibilité de prendre des réfugiés. C'est la position du gouvernement. Nous disons très clairement : il n’y a aucun accord du gouvernement polonais pour se voir imposer de force des quotas de réfugiés ».

    On constatera que la Commission européenne n’attend même pas le jugement de la Cour européenne de Justice pour proférer ses menaces. Car l’affaire est pendante depuis que la Hongrie et la Slovaquie ont porté plainte contre les quotas. Dans une démocratie, on attendrait le verdict de la Cour suprême…