Le grand mufti de l’Etat de Pahang en Malaisie, Abdul Rahman Osman, a déclaré que les que les musulmans qui soutenaient le parti d’action démocratique (DAP) commettaient un péché, et que plus généralement tous ceux qui contestent une loi visant à appliquer la charia sont « kafir harbi », à savoir des mécréants « de la guerre », autrement dit qu’il est licite de tuer. (Le « dar al Harb » est le pays de la guerre, de la guerre de l’islam pour soumettre les infidèles, par opposition au « dar al islam », le pays où règne la charia.)
Cette déclaration ayant provoqué une certaine émotion, et même des plaintes pour incitation à la haine, Abdul Rahman Osman a déclaré ensuite qu’il n’avait pas du tout prôné le meurtre de ceux qu’il avait appelés « kafir harbi », et qu’il n’avait pas utilisé l’expression de façon littérale. Il a précisé : « En tant que musulmans nous avons la responsabilité de déclarer le jihad contre les kafir harbi. Mais dans ce contexte, le jihad ne signifie pas nécessairement prendre les armes et aller à la guerre. Dans ce cas, le jihad signifie seulement que nous déclarons la guerre à leur idéologie par le débat. »
Soulignant qu’il ne s’excuserait pas d’avoir utilisé cette expression (qui veut bel et bien dire que quiconque est en droit de tuer la personne ainsi désignée), il a ajouté que les non-musulmans n’ont pas à s’inquiéter des amendements visant à renforcer les tribunaux de la charia, puisque ces tribunaux ne concernent que les musulmans. « Cela ne les concerne pas et ils feraient mieux de ne pas interférer dans nos affaires religieuses… » Ce qui ressemble quand même à une nouvelle menace… Et l’on sait que non loin de là, dans la province indonésienne d’Aceh, la charia est aujourd’hui appliquée aux non-musulmans…