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  • Le jihad en Irak… et au Liban !

    Les jihadistes de l’Etat islamique ont encore conquis trois localités du nord de l’Irak, dont la ville de Sinjar. Pendant l’attaque, quelque 70 yazidis ont été tués. Une bonne partie de la population a fui dans les montagnes, dont la minorité chrétienne, pour échapper à la jizya aussitôt instaurée : 80 dollars par personne. L’église syro-orthodoxe a été transformée en bureaux, les bâtiments, livres, ornements, incendiés.

    Les jihadistes ont bombardé une autre localité, Telkef, où un chrétien a été tué.

    Le chef kurde Massoud Barzani a ordonné à ses troupes de reprendre Sinjar et d’infliger un « coup fatal » aux milices de l’Etat islamique, et il fait venir des combattants du Kurdistan syrien. Les ennemis de nos ennemis étant nos amis, on assiste à un rapprochement entre les Kurdes et le gouvernement chiite de Bagdad, lequel a promis une assistance aérienne.

    Les dirigeants de l’Etat islamique ont proclamé l’état de guerre dans toute la région, et leur intention d’aller au Liban. On parle de commandos suicides prêts à aller s’y faire exploser.

    En attendant ce sont des combattants se réclamant du Front al Nosra, et aussi de l’Etat islamique, qui se battent déjà à l’intérieur du Liban, à Ersal, contre l’armée libanaise qui cherche à reprendre la ville tombée entre leurs mains.

    L’armée libanaise a déjà perdu 16 hommes dans les combats. La situation est « très critique » et la bataille « extrêmement dure », selon un responsable de l’armée.

    L’issue est évidemment très importante : une défaite de l’armée libanaise serait une terrifiante victoire des jihadistes, une porte ouverte au déferlement vers le Liban, avec l’aide d’islamistes infiltrés parmi les centaines de milliers de réfugiés.

    Cela dit, les jihadistes n’ont guère de soutiens au Liban, contrairement à ce qui se passe en Syrie et en Irak. Les sunnites sont minoritaires et très largement opposés aux islamistes, et Saad Hariri (fort du soutien de l’Arabie saoudite) vient de le leur faire savoir. Walid Joumblatt, le chef des druzes, appelle à s’opposer aux « Huns » (sic). Les jihadistes entendent défier le Hezbollah chez lui, mais là ils se heurtent à forte partie.

  • La Corée du Nord imperturbable

    L’archidiocèse de Séoul, dans une lettre au gouvernement de Corée du Nord, avait invité les catholiques de ce pays à participer à la messe du pape le 18 août prochain à la cathédrale de Myeongdong.

    L’« Association des catholiques de Corée du Nord » a rejeté l’invitation, au motif que la Corée du Sud « n’a pas annulé les manœuvres militaires conjointes avec les Etats-Unis, une position qui rend toute visite impossible ».

    Chacun sait que l’« Association des catholiques de Corée du Nord », qui prétend avoir 3.000 membres, est une organisation fictive du gouvernement nord-coréen (il n’y a aucun prêtre dans le pays, et tout culte est strictement interdit en dehors de celui des « grands dirigeants » Kim Il-sung et Kim Jong-il), mais on pouvait penser que le régime pourrait se saisir de l’occasion pour montrer qu’il respecte la liberté religieuse et donner un tout petit signe d’ouverture qui n’engage à rien. Mais non. Le régime stalinien bétonné ne bougera pas d’un poil.

    Les Coréens les plus optimistes font valoir que ce n’est pas le gouvernement en tant que tel qui a répondu, ce qui laisse un espoir qu’il y ait une délégation nord-coréenne. Espoir a priori absurde. Mais il n’y a rien de plus absurde que le gouvernement nord-coréen.

  • Croix enlevées : l’évêque de Wenzhou réagit

    Depuis le début de l’année, les autorités ont enlevé au moins 360 croix d’édifices religieux protestants et catholiques dans la province du Zhejiang, sous prétexte qu’il s’agit d’édifices illégaux ou qui ne respectent pas les normes d’urbanisme.

    Le 30 juillet, Mgr Vincent Zhu Weifang, l’évêque de Wenzhou, la capitale de la province, a publié une lettre pastorale dans laquelle il dénonce ces destructions.

    L’évêque commence par demander pardon aux prêtres et aux fidèles pour avoir tant tardé à réagir. À les « consoler, les encourager et renforcer leur foi ». C’est, dit-il, qu’il pensait que cette campagne, qui le laissait perplexe, ne durerait pas. Cette campagne de destruction est « mauvaise et injuste », dénonce-t-il, parce que même des bâtiments parfaitement en règle sont touchés. Cibler le symbole de la foi chrétienne « aggrave la tension entre l’Eglise et le gouvernement » et crée une « instabilité sociale ». Mgr Zhu demande aux fidèles de prier pour le diocèse en offrant un rosaire quotidien et un chemin de croix chaque vendredi. Il ocnclut en disant : « Nous prions pour que ceux qui nous persécutent changent. »

    Ce qui est notable dans cette réaction est que Mgr Zhu est un évêque de l’Eglise officielle, donc reconnu par le gouvernement communiste. Et qu’il est également reconnu par le Saint-Siège.

    Le lendemain 31 juillet, les prêtres du diocèses ont à leur tour publié un texte, demandant au gouvernement provincial d’arrêter la démolition des croix, et de dire quelle loi ou quel règlement stipule qu’il serait illégal de poser une croix sur le toit d’une église ou qu’une seule croix est permise dans un secteur donné. Les prêtres (de l’Eglise officielle) demandent au gouvernement provincial de « respecter l’Eglise catholique, respecter nos croix sacrées et inviolables, et respecter les sentiments religieux des catholiques ».

  • Dédicace de Sainte-Marie aux Neiges

    « A Rome, sur le mont Esquilin, Dédicace de la Basilique Sainte-Marie aux Neiges ». Cette basilique, une des plus importantes de Rome, est un sanctuaire qui intéresse grandement la piété de l’Église romaine. La dédicace d’une cathédrale ou d’une église paroissiale reste une fête locale ; la dédicace des églises-mères de la chrétienté (le Latran, Saint-Pierre, Saint-Paul, Sainte-Marie-Majeure) se célèbre, au contraire, dans l’univers entier, en signe de la communion de tous les fidèles avec Rome. Sainte Marie-Majeure est une des grandes stations du calendrier liturgique où nous nous rendons plusieurs fois tous les ans par la pensée (à Noël, à Pâques, aux mercredis des Quatre-Temps).

    Ce sanctuaire, primitivement appelé Basilica Sicinini, remonte à l’époque constantinienne. L’histoire de sa fondation repose sur une légende dont on ne trouve pas trace avant le moyen âge. En voici les épisodes d’après le bréviaire : « Sous le pontificat du pape Libère (352-366), le patrice romain Jean et son épouse, étant tous deux sans enfants, décidèrent de donner leur héritage à la Très Sainte Vierge en la suppliant ardemment de leur faire connaître, d’une manière ou d’une autre, à quelle œuvre pieuse devaient employer leurs richesses. Marie écouta leur prière et y répondit par un miracle. Le 5 août, à l’époque des grandes chaleurs à Rome, une partie du mont Esquilin fut couverte de neige durant la nuit. Cette même nuit, les pieux époux eurent un songe pendant leur sommeil, et la Mère de Dieu les avertit séparément d’élever une église qui lui serait dédiée à l’endroit qu’ils verraient couvert de neige : ainsi voulait-elle être instituée leur héritière. Le patrice Jean rapporta la chose au pape Libère qui avait eu la même vision. Celui-ci se rendit alors processionnellement, accompagné de son clergé et du peuple, à la colline couverte de neige, et y détermina l’emplacement de l’église ».

    La basilique fut reconstruite sous le pontificat de Sixte III (431-440) qui la dédia (432) à Marie, dont le Concile d’Éphèse (431) venait de proclamer le titre de Mère de Dieu. L’abside et les murs du nouvel édifice furent ornés de mosaïques représentant la vie du Sauveur. A la fin du quatrième siècle, on y avait bâti une grotte à l’image de la Grotte de Bethléem ; de là le nom de Sainte-Marie-à-la-Crèche qu’on lui donne aussi. C’était Bethléem que les fidèles de Rome croyaient retrouver en ce temple. On l’appelle encore : Basilique Libérienne (du nom du pape qui. l’a construite), Sainte-Marie-Majeure (en raison de son importance), et Sainte-Marie-aux-Neiges (d’après la légende de son origine).

    Contrairement à l’usage habituel, la liturgie utilise aujourd’hui, non pas l’Office de la Dédicace, mais l’office de la Sainte Vierge avec la messe si connue du commun : Salve Sancta Parens.

    Dom Pius Parsch

  • Le bébé trisomique qui fait exploser le mythe de la GPA

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    A lire, le commentaire (et les informations) de Jean-Marie Le Méné.

    A noter que l’élan de générosité rend déjà la mère porteuse, qui devient la mère adoptive, bénéficiaire non plus de dix fois le prix de la GPA (10.000 €), mais 15 fois (et ce n’est pas fini).

  • Un nouveau rapport pour la sortie du Royaume-Uni de l’UE

    Le maire de Londres Boris Johnson avait demandé à son conseiller économique Gerard Lyons un rapport évaluant l’impact sur la City de divers scénarios d’évolution des relations entre le Royaume-Uni et l’UE.

    Gerard Lyons a été chef économiste de trois grandes banques avant d’être appelé par le maire de Londres. Il a été plusieurs fois gratifié du titre de « meilleur prévisionniste » par le Times, notamment pour avoir dit que le Royaume Uni ne devait pas adopter l’euro parce que la zone euro connaîtrait rapidement une très grave crise.

    La meilleure option pour Londres, selon le rapport de Gerard Lyons, est que le Royaume-Uni reste dans l’UE, à condition que l’UE soit profondément réformée selon les vœux du Royaume-Uni.

    La seconde meilleure option, qui talonne la première, est de quitter l’UE, mais en mettant en place de nouvelles politiques commerciales spécifiques destinées à amortir les pertes d’emplois.

    Le PIB de Londres est de 440 milliards d’euros (un cinquième du PIB du Royaume-Uni). En restant dans une UE substantiellement réformée selon les intérêts britanniques, ce PIB passerait à 800 milliards en 2034. En cas de sortie de l’UE, avec de nouvelles politiques commerciales, il passerait à 770 milliards. Une sortie de l’UE sans nouvelles politiques verrait le PIB stagner à 540 milliards à l’horizon 2034, avec un million de chômeurs (à Londres).

    Comme il est évident que l’UE n’acceptera jamais les réformes demandées par le Royaume-Uni, puisqu’elles sont contraires au traité et visent à globalement revenir à la CEE (une communauté de libre échange), la solution préconisée par Gerard Lyons est donc la sortie de l’UE…

  • En Afrique aussi, la famille se désintègre

    « La menace contre la famille dans notre région est beaucoup plus réelle actuellement qu’elle ne l’était auparavant » affirme le communiqué final de la 18ème Assemblée plénière de l’AMECEA (Association des Membres des Conférences épiscopales d’Afrique orientale) qui s’est récemment tenue dans la capitale du Malawi, Lilongwe, informe l’agence Fides.

    « La crise du mariage et de la famille est aggravée par l’individualisme de la société contemporaine, par l’écroulement des valeurs morales, les attaques portées contre l’unité de la famille, la pauvreté et par le chômage », écrivent les 250 évêques d’Afrique orientale.

    « En tant qu’Eglise dans la région, nous nous engageons à offrir des soins pastoraux aux familles désagrégées et à tous ceux qui se trouvent en difficulté au sein de leurs familles » affirme le document qui réaffirme la conception de la famille comme « union d’amour indissoluble fondée par un homme et une femme, ouverte à la procréation » et qui dénonce « les unions de personnes du même sexe et autres déviances qui vont à l’encontre de la nature humaine et de la loi naturelle ».

    A noter que l’assemblée à élu comme nouveau président le chef d’une Eglise catholique orientale : Mgr Berhaneyesus Demerew Souraphiel, archevêque métropolitain d’Addis-Abeba des Ethiopiens, primat de l’Eglise catholique éthiopienne (érigée en 1961).

  • En privé le pape est hétérodoxe, et il le fait savoir

    Nombre de propos de François sont terriblement ambigus. Leur interprétation obvie est qu’ils sont hétérodoxes, mais en les examinant on découvre généralement qu’on peut leur donner une interprétation catholique. Ce n’est pas le cas de son discours de Caserte aux fidèles de son ami pentecôtiste Traettino. A cause d’une référence à Cullman, comme l’explique Alessandro Gnocchi (traduit par Benoît et moi).

    Une fois de plus, François parle de la « diversité » et de « l’unité » dans « l’Eglise », sans préciser s’il parle de l’Eglise catholique ou d’une hypothétique Eglise qui réunisse tous les chrétiens au-delà de leurs dénominations. Mais cette fois il appuie son propos sur Oscar Cullmann :

    « L'Esprit Saint fait la diversité dans l'Église, et cette diversité est si riche, si belle; mais, plus tard, le même Esprit Saint fait l'unité. Et ainsi l'Eglise est une dans la diversité. Et pour utiliser une belle parole d'un évangélique que j'aime beaucoup: une diversité réconciliée par l'Esprit Saint. »

    L’évangélique qui a parlé de la diversité réconciliée par l’Esprit Saint, c’est Cullman. C’est lui, souligne Gnocchi, qui a imaginé en 1986, dans un ouvrage intitulé L'unité à travers la diversité, le passage « de la diversité excommuniée à la diversité réconciliée ».

    Cette fois, il est donc très clair que François expose une ecclésiologie hérétique, l’ecclésiologie « évangélique », celle d’une super-“Eglise” spirituelle englobant tous ceux qui se réclament de Jésus d’une façon ou d’une autre, et qu’en passant il blasphème le Saint-Esprit.

    Heureusement, il s’agit d’un propos privé. Puisqu’on nous a dit et répété qu’il s’agissait d’une visite privée.

    Mais ce qui est ahurissant est que ce propos ouvertement hétérodoxe (associé à une repentance surréaliste) se retrouve sur le site du Vatican, au moins en deux endroits : dans la rubrique des discours officiels du pape (tout en nous rappelant que c’est une visite privée…), et dans le Bulletin d’informations du Saint-Siège.

    Et, autre scandale, dans le Bulletin en question, donc sur le site du Saint-Siège, on trouve aussi le discours du pasteur Traettino…

  • Saint Dominique

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    Dante, La divine comédie, Le Paradis, chant XII, traduction Auguste Brizeux, éd. 1846.

  • 8e dimanche après la Pentecôte

    L’évangile de ce jour est celui de « l’intendant infidèle ». Comme souvent, les traductions sont en deçà du texte. Il s’agit exactement de « l’économe de l’iniquité », comme dit la Vulgate, ou « de l’injustice ». Avec en grec l’article défini qui insiste sur le fait que cet économe, avec tout le sens positif et constructif du mot économie en grec, qui est passé dans la langue théologique : « l’économie du salut », est le représentant de l’injustice, l’incarnation même de l’iniquité.

    Or c’est cet homme-là que loue le « kyrios », le « dominus », qui est sans doute le maître du domaine, mais qui est bel et bien, aussi, le Seigneur Dieu, le Christ, celui-là même qui va ajouter : « Et moi je vous dis », comme dans cette impressionnante suite de préceptes du chapitre 5 de saint Matthieu où Jésus reprend des commandements de la Loi et les modifie en disant « Et moi je vous dis », montrant la plénitude de son autorité divine.

    Le Kyrios va donc faire l’éloge de l’économe de l’iniquité, de ce personnage si abject qu’il contredit radicalement sa fonction. Parce qu’il a agi « avec sagesse », « de façon sensée ». Nouvelle contradiction. Pour nous montrer de façon brutale que les enfants de ce siècle sont plus habiles que les enfants de lumière pour arriver à leurs fins. Or notre fin est le Royaume éternel. Nous devons donc utiliser le « Mammon d’iniquité » (là encore, les traductions sont fautives : il s’agit de la richesse divinisée, donc un faux dieu) de façon à être reçus dans les tentes éternelles, celles du vrai Dieu. Oui, il s’agit bien de profit, et de profiter. Mais c’est le niveau où on le place qui fait la différence. Essentielle.