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8e dimanche après la Pentecôte

L’évangile de ce jour est celui de « l’intendant infidèle ». Comme souvent, les traductions sont en deçà du texte. Il s’agit exactement de « l’économe de l’iniquité », comme dit la Vulgate, ou « de l’injustice ». Avec en grec l’article défini qui insiste sur le fait que cet économe, avec tout le sens positif et constructif du mot économie en grec, qui est passé dans la langue théologique : « l’économie du salut », est le représentant de l’injustice, l’incarnation même de l’iniquité.

Or c’est cet homme-là que loue le « kyrios », le « dominus », qui est sans doute le maître du domaine, mais qui est bel et bien, aussi, le Seigneur Dieu, le Christ, celui-là même qui va ajouter : « Et moi je vous dis », comme dans cette impressionnante suite de préceptes du chapitre 5 de saint Matthieu où Jésus reprend des commandements de la Loi et les modifie en disant « Et moi je vous dis », montrant la plénitude de son autorité divine.

Le Kyrios va donc faire l’éloge de l’économe de l’iniquité, de ce personnage si abject qu’il contredit radicalement sa fonction. Parce qu’il a agi « avec sagesse », « de façon sensée ». Nouvelle contradiction. Pour nous montrer de façon brutale que les enfants de ce siècle sont plus habiles que les enfants de lumière pour arriver à leurs fins. Or notre fin est le Royaume éternel. Nous devons donc utiliser le « Mammon d’iniquité » (là encore, les traductions sont fautives : il s’agit de la richesse divinisée, donc un faux dieu) de façon à être reçus dans les tentes éternelles, celles du vrai Dieu. Oui, il s’agit bien de profit, et de profiter. Mais c’est le niveau où on le place qui fait la différence. Essentielle.

Commentaires

  • Bonsoir,
    "Le Kyrios va donc faire l’éloge de l’économe de l’iniquité, de ce personnage si abject qu’il contredit radicalement sa fonction. Parce qu’il a agi « avec sagesse », « de façon sensée »"

    Dans le même ordre d'idée, Le Kyrios ferait-Il, aujourd'hui, l'éloge de nos chers boursiers, qui se servent de notre argent pour spéculer soit à la hausse, soit à la baisse, selon qu'ils savent par avance que le situation boursière va aller vers le haut ou vers le bas?
    Si le Rédempteur c'est servi de cette parabole, ce n'est certainement pas pour nous encourager à pratiquer la malhonnêteté!
    "Tu ne voler pas" et même "Tu ne mentiras pas" ne peuvent-être transgresser par leur auteur même.

    Alors voyons plutôt l'approbation de cette éloge comme un encouragement à nous servir des biens qui nous sont confiés, à l’établissement d'une certainement "justice" pour la venue du Royaume.
    "Faîtes-vous des amis avec le malhonnête argent"
    De toutes les façons que nous considérions l'affaire, l'argent que nous avons en surplus de nos besoins vitaux est toujours de l'argent "malhonnête", car il appartient à la collectivité qui nous l'a fait gagner.
    Le seul bien qui nous appartienne est le fruit du travail quotidien, de nos propres mains: "Tu gagneras ton pain à la sueur de ton front."
    Chaque fois que nous employons un ouvrier pour faire notre propre travail nous expose à subir une perte sèche.
    Merci!
    JFL

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