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  • Citoyenneté à vendre

    Le gouvernement de Malte espérait que sa vente de passeports rapporterait 30 millions d’euros sur un an. Mais, en quelque six mois, plus de 200 demandes ont été faites et la plupart devraient être acceptées, ce qui correspond pour l’île à un gain de plus de 200 millions d’euros, puisque chaque passeport coûte plus d’un million d’euros au demandeur.

    Pour acheter un passeport maltais, il faut

    - investir au moins 650.000 € dans l’île (plus 25.000 € par femme et enfant mineur)

    - acheter une propriété d’au moins 350.000 € ou louer une résidence pour 16.000  € pendant cinq ans (le gouvernement s’attendait à une grosse majorité de locations, or ce sont les achats qui dominent)

    - verser 150.000 € à un « instrument financier » (en bref à l’Etat).

    La majorité des demandes émane de Russes, mais une trentaine de nationalités sont représentées. L’acquisition d’un passeport maltais est ipso facto l’acquisition de la citoyenneté européenne, avec tout ce qui en découle en matière de droit de vote et de libre circulation.

  • Saint Bernard

    Le début de ce sermon de saint Bernard sur l’Assomption était la lecture des matines du 19 août, veille de la fête de saint Bernard, avant qu’on ait l’idée saugrenue de supprimer l’octave de l’Assomption :

    En montant aujourd'hui dans les cieux, la glorieuse Vierge a certainement porté à son comble la joie des citoyens du ciel. Car elle n'est rien moins que celle dont la voix fit tressaillir de joie, dans les entrailles d'une mère qu'elle a saluée, l'enfant qui y était encore enfermé. Si l'âme d'un enfant qui n'était pas encore né s'est fondue de bonheur à sa voix, quelle ne dut pas être l’allégresse des esprits célestes quand ils eurent le bonheur d'entendre sa voix, de contempler son visage ? Et même pour nous, mes frères bien-aimés, quelle fête n'est point le jour de son Assomption, quels motifs de joie et de bonheur n'y a-t-il point dans son assomption ? La présence de Marie éclaire le monde entier, c'est au point que les cieux eux-mêmes brillent d'un plus vif éclat, à la lumière de cette lampe virginale.

    C'est donc avec raison que les actions de grâce et les chants de gloire retentissent dans les cieux; mais nous, mes frères, il semble que nous avons plus de motifs de gémir que d'applaudir. En effet, ce monde inférieur ne doit-il pas proportionner son deuil, quand elle le quitte, à l'allégresse même que sa présence répand dans les cieux ? Pourtant, trêve de plaintes chez nous, car, après tout, nous n'avons point ici une cité permanente, nous aspirons à celle où Marie fait aujourd’hui son entrée; si nous devons un jour en être citoyens, il est juste que, même dans notre exil, et jusque sur les bords des fleuves de Babylone, nous l'ayons présente à la pensée, nous participions à ses joies, nous partagions son allégresse, surtout à celle qui remplit si bien aujourd'hui même, comme un torrent, cette cité de Dieu, que, même ici-bas, nous en recevons quelques gouttes qui tombent jusque sur la terre. Notre Reine nous a précédés, et le glorieux accueil qui lui est fait doit nous engager à suivre Notre Dame, nous ses humbles serviteurs, en nous écriant : « Attirez-nous à votre suite, nous courrons dans l'odeur de vos parfums. » Notre exil a envoyé en avant une avocate qui, en sa qualité de mère de notre Juge, de mère de la miséricorde, doit traiter en suppliante, mais en suppliante écoutée, l'affaire de notre salut.

    Aujourd'hui notre terre a envoyé un précieux présent au ciel, pour rapprocher, par cet heureux échange de présents d'amitié, les hommes de Dieu, la terre des cieux, notre bassesse de l'élévation suprême. Un fruit sublime de la terre s'est élevé là d'où nous viennent tous dons excellents, tous dons parfaits, et une fois montée dans les cieux, la bienheureuse Vierge comblera à son tour les hommes de ses dons. Pourquoi n'en serait-il point ainsi ? Car le pouvoir ne lui manquera pas plus que la volonté. Elle est la Reine des cieux, et une Reine de miséricorde, et de plus elle est la Mère du Fils unique de Dieu; est-il rien qui puisse nous faire concevoir une plus haute estime de son pouvoir et de sa bonté ? A moins qu'on ne croie pas que le Fils de Dieu honore sa mère, ou qu'on doute que les entrailles de Marie, où la charité même de Dieu a passé corporellement neuf mois entiers, se soient remplies de sentiments de charité.

    Si je parle de la sorte, mes frères, c'est pour nous que je le fais, attendu que je n'ignore pas combien il est difficile que, dans un si grand dénuement, on ne puisse trouver cette charité parfaite qui ne cherche point ses propres intérêts. Mais, sans parler des grâces que nous recevons pour sa glorification, pour peu que nous ressentions d'amour pour elle, nous nous réjouirons de la voir retourner à son Fils. Oui, mes frères, nous la féliciterons, à moins pourtant qu'il ne nous arrive, ce qu'à Dieu ne plaise, d'être tout à fait ingrats envers celle qui a trouvé; la grâce. Car elle est aujourd'hui reçue dans la cité sainte par celui qu'elle a reçu elle-même la première, lorsqu'il fit son entrée dans monde, mais avec quel honneur, avec quelle allégresse et quelle gloire! Sur la terre, il n'est point un seul endroit plus honorable que le temple du sein virginal où Marie reçut le Fils de Dieu, et, dans le ciel, n'est point de trône supérieur à celui sur lequel le Fils, de Dieu a placé sa mère. Recevant ou reçue, elle est également bienheureuse, elle l’est dans les deux cas d'un bonheur ineffable parce qu'elle l'est d'un bonheur inimaginable.

    Mais pourquoi lit-on aujourd'hui dans l’Eglise du Christ précisément le passage où il est donné à entendre que la femme bénie entre les femmes a reçu le Sauveur ? C'est, je pense pour nous faire estimer ou plutôt pour nous faire comprendre combien est inestimable la réception que Marie reçoit aujourd'hui de son Fils par celle qu'il lui a été donnée à elle-même de lui faire. En effet, qui pourrait dire, même en empruntant les secours de la langue des anges et de celle des hommes, comment expliquer de quelle manière le Saint-Esprit est survenu en Marie; la vertu du Très-Haut l'a couverte de son ombre, la vertu de Dieu par qui tout a été fait, s'est lui-même fait chair, de quelle manière enfin le Seigneur de majesté, que l'univers entier ne peut contenir, devenu homme, s'est enfermé dans les entrailles d'une Vierge ?

    Mais qui pourra se faire une juste idée de la gloire au sein de laquelle la reine du monde s'est avancée aujourd'hui, de l'empressement plein d'amour avec lequel toute la multitude des légions célestes s'est portée à sa rencontre; au milieu de quels cantiques de gloire elle a été conduite à son trône, avec quel visage paisible, quel air serein, quels joyeux embrassements, elle a été accueillie par son Fils, élevée par lui au-dessus de toutes les créatures avec tout l'honneur dont une telle mère est digne, et avec toute la pompe et l'éclat qui conviennent à un tel Fils ? Sans doute, les baisers que la Vierge mère recevait des lèvres de Jésus à la mamelle, quand elle lui souriait sur son sein virginal, étaient pleins de bonheur pour elle, mais je ne crois pas qu'ils l'aient été plus que ceux qu'elle reçoit aujourd'hui du même Jésus assis sur le trône de son Père, au moment heureux où il salue son arrivée, alors qu'elle monte elle-même à son trône de gloire, en chantant l'épithalame et en disant : «Qu'il me baise d'un baiser de sa bouche. » Qui pourra raconter la génération du Christ et l'Assomption de Marie ? Elle se trouve dans les cieux comblée d'une gloire d'autant plus singulière que, sur la terre, elle a obtenu une grâce plus insigne que toutes les autres femmes. Si l'œil n'a point vu, si l'oreille n'a point entendu, si le cœur de l'homme n'a point connu dans ses aspirations ce que le Seigneur a préparé à ceux qui l'aiment, qui pourrait dire ce qu'il a préparé à celle qui l'a enfanté, et, ce qui ne peut être douteux pour personne, qui l'aime plus que tous les hommes ? Heureuse est Marie, mille fois heureuse est-elle, soit quand elle reçoit le Sauveur, soit quand elle est elle-même reçue par lui; dans l'un et dans l'autre cas, la dignité de la Vierge Marie est admirable, et la faveur dont la majesté divine l'honore, digne de nos louanges. « Jésus entra dans une bourgade, nous dit l'Évangéliste, et une femme l'y reçut dans sa maison (Luc. X , 38). » Mais laissons plutôt la place aux cantiques de louanges, car ce jour doit être consacré tout entier à des chants de fête. Toutefois, comme le passage que je viens de vous citer, nous offre une ample matière à discourir, demain, lorsque nous nous réunirons de nouveau, je vous ferai part, sans céder à l'envie, de ce que le ciel m'aura inspiré pour vous le dire, afin que le jour consacré à la mémoire d'une si grande Vierge, non seulement nous soyons excités à des sentiments de dévotion ; mais encore a faire des progrès dans la pratique de notre profession, pour l'honneur et la gloire de son Fils, Notre Seigneur, qui est Dieu béni par-dessus tout dans les siècles. Ainsi soit-il.

  • Victoire pro-vie en Argentine

    La province de Buenos Aires avait annoncé la création d’équipes médicales mobiles chargées de pratiquer des avortements légaux mais rendus impossibles par l’objection de conscience de la plupart des médecins. Les réactions ont été telles que la mesure a été abandonnée. Bonne nouvelle connexe : le gouverneur et le ministre provincial de la santé jurent aujourd’hui, la main sur le cœur, qu’ils sont contre l’avortement…

    A lire chez Jeanne Smits.

  • Notre cheval de Troie

    Selon un sondage de l’institut britannique ICM Research pour l’agence russe Rossya Segodnya, réalisé en Grande-Bretagne, en France et en Allemagne, 16% des « Français » ont une opinion « favorable » à l’Etat islamique. Très favorable : 3%, assez favorable : 13%.

    Les Français étant informés de ce qu’est et de ce que fait l’Etat islamique, c’est en toute connaissance de cause que 16% de nos « compatriotes » se disent favorables aux massacres des chrétiens et des autres minorités, et à l’instauration de la charia avec décapitations à la chaîne.

    Ce qui est encore plus remarquable dans ce sondage est que, répondant à la même question, dans des conditions identiques, avec des panels analogues (la fiche technique du sondage est ici), 7% des Britanniques et 2% des Allemands disent avoir une opinion favorable de l’Etat islamique. Or on sait l’importance de la population musulmane en Angleterre, et en Allemagne. On sait aussi que leur origine n’est pas la même. Et cela est manifestement d’une importance capitale.

    Bien entendu, 16% est une moyenne. Et si l’on ne s’intéresse qu’aux personnes les plus jeunes, on obtient des résultats encore plus importants, encore plus inquiétants. Et le fossé avec nos voisins britanniques et allemands demeure :

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  • Saint Jean Eudes

    Je vous dirai, mon très cher frère, que ce même Jésus qui a voulu être le Cœur et la vie de sa très sainte Mère, veut aussi être votre Cœur et votre vie: Le Christ votre vie (Col 3, 4), et que vous ayant fait la grâce d'être l'un de ses membres, il doit vivre en vous, de telle sorte que vous puissiez dire avec son Apôtre: Jésus-Christ est vivant en moi (Ga 2, 20). C'est son dessein, c'est son désir très ardent.

    Je vous prie de considérer que Jésus-Christ Notre Seigneur est votre véritable Chef, et que vous êtes un de ses membres, et que de là procèdent cinq grandes choses.

    Il est à vous comme le Chef est à ses membres; tout ce qui est à lui est à vous, son esprit, son Cœur, son corps, son âme, et toutes ses facultés, et vous devez en faire usage comme de choses qui sont vôtres, pour servir, louer, aimer et glorifier Dieu.

    Vous êtes à lui, comme les membres sont à leur chef. Aussi désire-t-il ardemment faire usage de tout ce qui est en vous, pour le service et la gloire de son Père, comme de choses qui sont à lui.

    Non seulement il est à vous, mais il veut être en vous y vivant et y régnant, comme le chef est vivant et régnant dans ses membres. Il veut que tout ce qui est en lui soit vivant et régnant en vous: son Esprit dans votre esprit son Coeur dans votre coeur, toutes les puissances de son âme dans les facultés de votre âme, afin que ces divines paroles s'accomplissent à votre égard: Glorifiez et portez Dieu dans votre corps (I Co 6, 20), et que la vie de Jésus paraisse visiblement en vous (Cf. 2 Co 4, 1O).

    Et non seulement vous êtes au Fils de Dieu, mais vous devez être en lui, comme les membres sont en leur chef. Tout ce qui est en vous doit être incorporé en lui et recevoir vie et conduite de lui. Il n'y a de véritable vie pour vous qu'en lui seul, qui est la très unique source de la vraie vie hors de lui, il n'y a que mort e t perdition pour vous. Il doit être le seul principe de tous les mouvements, usages et fonctions de votre vie; vous ne devez vivre que de lui et pour lui, suivant ces divines paroles: Nul d'entre nous ne vit pour soi-même, comme nul ne meurt pour soi-même; si nous vivons, nous vivons pour le Seigneur, et si nous mourons, nous mourons pour le Seigneur. Donc, dans la vie comme dans la mort, nous appartenons au Seigneur. Car Jésus-Christ est mort et ressuscité, afin de régner sur les morts et les vivants (Rm 14, 7-9).

    Enfin vous n'êtes qu'un avec ce même Jésus, comme les membres ne sont qu'un avec leur chef. Et par conséquent vous ne devez avoir qu'un même esprit, une même âme, une même vie, une même volonté, un même sentiment un même cœur avec lui. Et lui-même doit être votre esprit, votre cœur, votre amour, votre vie et votre tout.

    Or ces grandes choses commencent dans un chrétien par le Baptême; elles s'accroissent et se fortifient par le sacrement de la Confirmation et par le bon usage qu'il fait des autres grâces que Dieu lui communique. Et elles reçoivent leur souveraine perfection par la sainte Eucharistie.

    Le Cœur admirable de la très sacrée Mère de Dieu, I, 5.

  • C’est si dur de dire la vérité…

    Il paraît que la vérité finit toujours par être connue, même s’il faut attendre longtemps… De fait, il aura fallu attendre le 18 août 2014 pour lire dans Le Monde (du moins sur le site) un article titré :

    « Nous chrétiens pouvions vivre sous le régime de Saddam Hussein »

    Du moins c’est ce que j’ai lu ce matin. Le titre étant entre guillemets parce qu’il s’agissait d’une citation, d’une interview d’un prêtre irakien.

    Mais c’était trop violent. Et le titre a été changé. Ce soir, c’est une autre citation du même prêtre que l’on peut lire :

    « Pour beaucoup d'Arabes, ici, l'Etat islamique n'est pas un mouvement terroriste »

    Cela dit, c’est également une information importante, qui confirme de nombreux autres témoignages, et qui détruit la stupide propagande du « vivre ensemble ».

    Voici les derniers mots de l’interview :

    « La politique menée par les Etats-Unis en Irak a conduit à monter les communautés les unes contre les autres pour parvenir à leurs fins. Mais ici, les équilibres sont très anciens et fragiles, ils ont privilégié une stratégie à très court terme, et maintenant, le pays est dans un chaos indescriptible. Nous, chrétiens, pouvions vivre sous le régime de Saddam Hussein, ce n’est plus le cas aujourd’hui. »

  • « La plus haute église traditionnelle du monde »

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    Ainsi titre le blog Rorate Caeli, en annonçant que l’église Sainte-Walburge de Preston, en Angleterre, va devenir une église consacrée à la messe de saint Pie V à partir du 27 septembre prochain. Or cette église a le plus haut clocher des îles britanniques, et sera donc la plus haute église dédiée à la liturgie traditionnelle dans le monde (record à battre, évidemment).

    Cette église a été construite par l’architecte Joseph Hamson au milieu du XIXe siècle. Grande et haute, avec un clocher de 94 mètres, elle était le symbole de la renaissance du catholicisme en Angleterre. Mais en 2007 le diocèse annonçait sa fermeture. L’année suivante le diocèse donna un délai de sept ans pour trouver une solution. Le 4 avril dernier, l’évêque de Lancaster annonçait que l’église allait être reprise par l’Institut du Christ Roi Souverain Prêtre.

    Pour ceux qui lisent l’anglais, l’article de Wikipedia dit tout et donne les références.

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  • Saint Agapit

    Les Actes de ces divers martyrs sont de valeur inégale. Ceux de sainte Restituta ont été rédigés à une époque trop tardive pour qu’on puisse s’appuyer sur leur témoignage. Bien que la Passion de saint Agapit ne se présente pas d’abord sous des apparences meilleures, certains passages de l’interrogatoire ont de la vraisemblance. Seigneur, dit au président un employé de l’officium, si tu écoutes les discours de ce sacrilège obstiné, tu ne pourras jamais le vaincre par des paroles. Interroge-le sur les richesses patrimoniales qu’il a portées de Rome en venant ici, de peur que ce qui devait servir à la république ne lui fasse défaut. Le magistrat suivit ce conseil ; et, après qu’Agapit eut courageusement confessé devant lui le Christ mort sur la croix, il lui dit brusquement : Tous ces blasphèmes seront punis des supplices les plus cruels ; mais, auparavant, dis-moi où sont les trésors que tu as apportés ici après avoir vendu ton patrimoine. Agapit répondit : Les richesses que j’ai retirées de mon patrimoine et que tu me demandes avec tant d’avidité, sont déposées et conservées dans le trésor de mon Christ, d’où les voleurs ne peuvent approcher. Pas plus que le juge de saint Laurent, le président qui interrogeait Agapit n’entendit les obscurités volontaires de ce langage mystique, et ne comprit que tout le bien du martyr avait été dépensé en aumônes : aussi, usant peut-être de la liberté laissée aux magistrats dans les procès des chrétiens par l’indifférence du gouvernement provisoire, proposa-t-il à Agapit une sorte de marché : Il y a longtemps, dit-il, que je souffre patiemment tes propos insensés. Je t’avertis donc que tu as un choix à faire : vois ce que tu préféreras, ou de nous montrer les trésors cachés dans ta maison, et de te retirer en paix, ou de sacrifier aux dieux immortels. Car j’ai compassion de ton jeune âge, et j’admire comment un enfant de quinze ans à peine ne craint pas de mourir de l’horrible mort des chrétiens. Cette préoccupation des richesses du martyr, ces pressantes questions pour découvrir le lieu où se cachent de prétendus trésors, sont un des traits caractéristiques de la dernière moitié du troisième siècle. Le jeune martyr protesta que tous ses biens avaient été irrévocablement déposés dans le trésor du Christ, et refusa de sacrifier : d’après ses Actes dégagés de ce qui sent l’amplification et la légende, il fut d’abord exposé aux bêtes dans l’amphithéâtre de Préneste, où deux lions se couchèrent à ses pieds ; conduit ensuite hors des murs, il fut décapité : les chrétiens déposèrent son corps dans un sarcophage neuf et l’enterrèrent à un mille de la cité.

    Paul Allard, Les dernières persécutions du IIIe siècle, ch. 5.

  • 10e dimanche après la Pentecôte

    Pendant ces derniers dimanches, l’Église s’est plu à représenter la vie chrétienne sous l’aspect d’antithèses. Rappelons-nous : nous avons vu l’esclave du péché et l’esclave de Dieu, l’homme spirituel et l’homme charnel, le bon arbre et le mauvais arbre, les enfants de lumière et les enfants du monde. Nous nous trouvons aujourd’hui encore en face d’une pareille antithèse : la parabole si vivante de l’humble publicain et de l’orgueilleux pharisien. Assurément, l’Église notre Mère ne nous laisse pas le choix entre ces images opposées. Non ; nous nous sommes déjà prononcés pour le Christ au moment de notre baptême. Mais, quand nous regardons jusqu’au fond de notre cœur, nous découvrons qu’il y a toujours deux âmes en nous, l’âme inférieure qui veut nous entraîner en bas, et l’âme supérieure qui tend vers Dieu, l’âme païenne et l’âme chrétienne. Ces deux âmes se disputent la possession de notre cœur. La tâche de notre vie est de vaincre de plus en plus notre âme païenne et d’établir la puissance exclusive de notre âme chrétienne. Aujourd’hui, l’Église porte la lumière dans notre intérieur et nous fait découvrir l’âme petite et humble du publicain d’une part et, d’autre part, l’âme orgueilleuse et fière du pharisien. Elle s’unit avec l’âme du publicain et la conduit à la maison de Dieu. Apprenons à connaître davantage ces deux âmes que nous portons en nous.

    L’âme inférieure est naturellement indépendante, fière, rebelle ; elle veut être son propre dieu. L’orgueil est un triste héritage qui lui vient de notre premier père. Il lui vient aussi de Lucifer qui osa crier à Dieu : « Je ne servirai pas ». « Je veux élever mon trône au-dessus du trône du Très-Haut ». Satan insinua à Adam : « Vous serez comme Dieu, connaissant le bien et le mal ». L’orgueil est le masque du royaume infernal. Alors est venu sur la terre le second Adam, le Christ, revêtu du manteau de l’humilité. Son œuvre rédemptrice est un grand acte d’humilité. Saint Paul le dit magnifiquement : « Il s’est dépouillé lui-même, il a pris l’aspect d’un esclave... il a été obéissant jusqu’à la mort, jusqu’à la mort de la Croix » (Phil. II, 7 sq.). L’humilité est la grande loi fondamentale du royaume de Dieu. Chaque soir, l’Église formule cette loi dans son cantique d’action de grâces pour la Rédemption (Magnificat), en empruntant les paroles de la Mère de Dieu. « Il fait descendre de leur trône les puissants et il exalte les humbles... »

    Or l’Église prend aujourd’hui par la main cette âme petite et humble ; elle la conduit au Saint-Sacrifice de la Messe et lui donne le gage de la rémission des péchés. Comment nous rendons-nous à l’église ? L’âme du publicain monte au temple (c’est aujourd’hui l’église). Elle s’avance, chargée de ses péchés et de ses faiblesses, consciente de n’avoir rien de bon en elle. Elle ne balbutie qu’un mot : « Seigneur, aie pitié de moi qui suis pécheur ! » C’est aujourd’hui l’Introït, le Confiteor, le Kyrie. Cependant, cette conscience de notre incapacité n’écrase pas notre âme. Au pauvre publicain, notre Mère l’Église montre l’autel sur lequel le Christ est présent : « Jette tes soucis sur le Seigneur ; c’est lui qui te nourrira ! » Et comme cette âme a l’impression qu’elle est un vase vide, Dieu, le Seigneur, se plaît à y verser d’abord, à l’avant-messe, l’eau de la sainte doctrine, dans l’Épître et l’Évangile ; il y verse surtout le vin de la grâce, au Saint-Sacrifice. — L’âme du publicain fait un pas de plus, elle va à l’Offrande. Jusqu’ici elle en était restée à l’Introït, elle s’avance maintenant vers l’autel. Ah ! s’écrie-t-elle, toute honteuse, que puis-je offrir ? Je n’ai que mes misères et mes péchés. Notre Mère l’Église vient encore à son secours ; elle lui montre l’autel, le Christ dans sa gloire : « Élève ton regard vers lui, aie confiance en lui ; personne n’a été confondu après avoir espéré en lui » (Offertoire). Humilité et confiance profonde, tels sont aujourd’hui les dons que nous déposerons sur l’autel. Le Seigneur Jésus se présente réellement devant nous au moment de la Consécration, comme il apparut à Thomas l’incrédule après sa Résurrection. A la Communion, il vient à nous, pauvres publicains, et nous dit : « Va en paix, tu es justifié ». L’âme tombe comme Thomas aux pieds du Seigneur et chante avec confiance le Miserere, le psaume de pénitence (ps. 50) (antienne de communion). L’âme du publicain est venue à l’église, accablée du poids de ses péchés, avec un profond besoin de rédemption ; elle s’en retourne avec la certitude joyeuse d’avoir été pardonnée.

    Dom Pius Parsch

  • La messe de Robert Ménard

    Robert Ménard a voulu que la Féria de Béziers commence par une messe, parce que « Béziers ce n’est pas Ibiza », que la féria ce n’est pas qu’une beuverie, et que la fête doit retrouver un sens « plus familial, plus traditionnel ». Hurlements des laïcards, et surtout du Parti de Gauche, contre ce maire qui viole ouvertement la laïcité…

    Rue 89 (dont je n’avais pas remarqué que c’est devenu une simple succursale du Nouvel Observateur) a envoyé une équipe à Béziers, pour faire un grand reportage, afin évidemment de montrer à quel point la population est hostile à cette initiative de l’ancien héros de la liberté de la presse dans le monde devenu un immonde collaborateur de l’extrême droite.

    Or les journalistes d’extrême gauche ont été contraints de constater que l’initiative était accueillie avec enthousiasme, et qu’elle ne dérange même pas « Abdel qui revient du Maroc ».

    Rue 89 n’a pu que recueillir des approbations, éventuellement enthousiastes, et des propos de bon sens, comme : « Personne n’est obligé d’y aller. »

    En effet. Personne n’était obligé d’y aller. Mais il y avait 5.000 personnes à cette messe. Qui ont acclamé Robert Ménard.

    Je dois dire que lorsqu’une publication de la gauche laïcarde publie un grand reportage où elle en prend plein la gueule (en ayant l’honnêteté de le publier), ça fait plaisir (surtout qu’on devine entre les lignes ce qui n’a pas été publié). Et c’est vraiment à lire.