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  • Saint Joachim

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    (Notre-Dame de Kernascleden, XVe siècle)

    Et voici qu'un ange du Seigneur parut, disant : « Anne, Anne, le Seigneur Dieu a entendu ta prière. Tu concevras, tu enfanteras et l'on parlera de ta postérité dans la terre entière. » Anne répondit : « Aussi vrai que vit le Seigneur Dieu, je ferai don de mon enfant, garçon ou fille, au Seigneur mon Dieu et il le servira tous les jours de sa vie. »

    Et voici, deux messagers survinrent, qui lui dirent : « Joachim, ton mari, arrive avec ses troupeaux. Un ange du Seigneur est descendu auprès de lui, disant : Joachim, Joachim, le Seigneur Dieu a exaucé ta prière. Descends d'ici. Voici que Anne ta femme a conçu en son sein. »

    Aussitôt Joachim est descendu, il a convoqué ses bergers, leur disant : « Apportez-moi ici dix agneaux sans tache ni défaut. Ces dix agneaux seront pour le Seigneur Dieu. Apportez-moi aussi douze veaux bien tendres et les douze veaux seront pour les prêtres et le Conseil des Anciens. Aussi cent chevreaux, et les cent chevreaux seront pour tout le peuple. »

    Joachim arriva avec ses troupeaux. Anne l'attendait, aux portes de la ville. Dès qu'elle le vit paraître avec ses bêtes, elle courut vers lui, se suspendit à son cou et s'écria : « Maintenant je sais que le Seigneur Dieu m'a comblée de bénédictions ! Voici : la veuve n'est plus veuve et la stérile a conçu! » Et Joachim, ce premier jour, resta chez lui à se reposer.

    Le lendemain, il apportait ses offrandes : « Si le Seigneur Dieu m'a été favorable, pensait-il, la lame d'or du prêtre me le révélera. » Il présenta ses offrandes, et scruta la tiare du prêtre quand celui-ci monta à l'autel du Seigneur ; et il sut qu'il n'y avait pas de faute en lui. « Maintenant, dit-il, je sais que le Seigneur Dieu m a fait grâce et m'a remis tous mes péchés. » Et il descendit du temple du Seigneur, justifié, et rentra chez lui.

    Six mois environ s'écoulèrent ; le septième, Anne enfanta. « Qu'ai-je mis au monde ? » demanda-t-elle à la sage-femme. Et celle-ci répondit : « Une fille. » Et Anne dit : « Mon âme a été exaltée en ce jour ! » Et elle coucha l'enfant. Quand les jours furent accomplis, Anne se purifia, donna le sein à l'enfant et l'appela du nom de Marie.

    (Protévangile de Jacques)

  • L’Assomption

    Merveille, vraiment! * La source de la Vie * est déposée au tombeau * et sa tombe devient l'échelle du ciel. * Réjouis-toi, Gethsémani, * temple sacré de la Mère de Dieu. * Fidèles, écrions-nous avec l'archange Gabriel: * Pleine de grâce, réjouis-toi, * le Seigneur est avec toi, * qui par toi donne la grâce du salut au monde. (3 fois)

    Mystère sublime que le tien! * Toi, le trône du Très-Haut, * en ce jour, ô notre Dame, * tu es transférée de la terre jusqu'au ciel. * Ta gloire  brille du pur éclat * de la grâce de Dieu. * Vierges, accompagnez vers les hauteurs * le cortège de la Mère du Roi. * Pleine de grâce, réjouis-toi, * le Seigneur est avec toi, * qui par toi donne la grâce du salut au monde. (3 fois)

    Ta Dormition est glorifiée * par les Puissances, les Trônes, les Principautés, * les Dominations, les Vertus, les Chérubins * et les sublimes Séraphins. * Les mortels sont dans la joie: * ta gloire divine est leur plus bel ornement. * Les rois se prosternent devant toi * avec les Anges et les Archanges chantant: * Pleine de grâce, réjouis-toi, * le Seigneur est avec toi, * qui par toi donne la grâce du salut au monde. (2 fois)

    Gloire au Père... Maintenant…

    Les Apôtres divins, sur un signe de Dieu * des quatre coins de l'univers  portés sur les célestes nuées, * recueillirent ton corps très-pur qui avait mis au monde notre Vie, * et pieusement l'entouraient de respect. * Les  plus hautes puissances des cieux, présentes ainsi que leur Seigneur, * saisies de crainte accompagnaient le corps qui fut de Dieu même le temple très-saint; * elles s'avançaient dans les cieux * et criaient, sans être vues, aux chefs des armées célestes: * « C'est la Souveraine de l'univers, * la Vierge divine qui s'avance; élevez les frontons * pour accueillir de merveilleuse façon * la Mère de l'intarissable Clarté. * Par elle aux hommes est advenu le salut, * sur elle nous ne pouvons porter nos regards, * et nous ne pouvons lui offrir l'hommage qui convient à son rang, * car sa précellence dépasse l'entendement ». * Vierge sainte et très-pure Mère de Dieu, * toujours vivante avec ton Fils, le Roi de la vie, * sans cesse prie le Christ pour qu'il sauve de tout danger * de toute atteinte de l'Ennemi ce nouveau peuple qui est tien. * Nous tous, nous sommes sous ta protection * et te magnifions dans les siècles.

    Liturgie byzantine, grandes vêpres de la Dormition, lucernaire.

  • La réalité telle qu’elle est

    Témoignage d’un yazidi publié par la Tribune de Genève (via FDesouche) :

    Outre les Irakiens, « les jihadistes étaient des Afghans, Bosniens, Arabes ou même Américains et Britanniques. Mais les pires massacres ont été orchestrés par ceux qui vivaient avec nous, nos voisins musulmans. Les tribus Mewet, Khawata et Kejala, c’était tous nos voisins. Mais ils ont rejoint l’État islamique (EI), ont reçu des armes, et leur ont indiqué qui était Yazidi et qui ne l’était pas. »

    Voilà une preuve de plus du mensonge de ceux qui prétendent que les jihadistes n’ont « rien à voir » avec l’islam réel (ou carrément avec l’islam tout court…). La réalité réelle, c’est que les jihadistes ne peuvent tenir d’aussi vastes territoires, et en gagner d’autres tant dans le nord de la Syrie que dans le centre de l’Irak, que parce qu’ils ont l’appui des tribus sunnites. Des « tribus Mewet, Khawata et Kejala », qui sont de braves tribus musulmanes parfaitement normales…

    Et ceci est une illustration du billet de Camillo Langone.

  • Ils doivent des excuses à Benoît XVI

    Je découvre, par le blog Rorate Caeli, un remarquable billet de Camillo Langone paru dans Il Foglio le 12 août, tiré d’une chronique quotidienne intitulée « Prière ». Ici la « prière » est adressée à « saint » Manuel II Paléologue. Vérifications faites, cet empereur n’a pas été (non plus) canonisé par les orthodoxes, bien qu’il mourût moine et que ses écrits figurent à juste titre dans la patrologie grecque. Mais peu importe. Quiconque connaît la conférence de Benoît XVI à Ratisbonne verra à quel point le billet est imprégné de l’enseignement de cette conférence (pas seulement la citation de Manuel Paléologue). C’en est même quasiment un bref résumé sous forme polémique.

    *

    Saint Manuel Paléologue, ils doivent vous présenter des excuses. Ils doivent aussi présenter des excuses à Benoît qu’ils ont attaqué après qu’il eut cité à Ratisbonne : « Montre-moi ce que Mahomet a apporté de nouveau et tu ne trouveras que des choses mauvaises et inhumaines, comme son ordre de diffuser par le moyen de l’épée la foi qu'il prêchait. » Aujourd’hui que dans l’ex-Irak l’actualité fait de nouveau l’histoire, et montre à quiconque a des yeux pour voir ce qu’est le Coran traduit en actes, ils doivent présenter des excuses. Mais ils ne le feront pas : parce qu’ils ne croient pas aux textes sacrés. Ce sont des Européens, et un Européen ne croit pas en l’Evangile, même s’il est catholique. Même s’il est prêtre (le dimanche, à la messe, les seuls mots de la foi sont ceux qui sont écrits dans le missel, pendant que ceux qui sont conçus par le prêtre – le prêche, les monitions, les divers bavardages, sont de tristes manifestations d’incroyance). Pour un Européen, croire que quelqu’un croit en sa propre religion est impossible. Quant aux Italiens : dans leur dictionnaire, au mot “Religion” il est écrit : “une chose bonne et humaine”, donc ils ne présenteront jamais d’excuses, ni à toi ni à Benoît. Qui n’est plus capable de croire en Dieu n’est même plus capable de croire en la réalité : ils ne savent pas reconnaître une épée, même quand elle leur entre dans le cou.

  • Vigile de l’Assomption

    Au son des cymbales entonnons * des cantiques d'ovation * comme prélude à la fête des adieux; * élevons la voix pour chanter * près du sépulcre un brillant choral; * car la Mère de Dieu, cette arche dorée, * se prépare maintenant * à passer de la terre vers les hauteurs, * vers la nouvelle vie * et la divine splendeur.

    En chœur assemblez-vous * de merveilleuse façon * en ce jour, saints Apôtres, depuis les confins de l'univers; * car la cité vivante * de celui qui domine le monde entier * va bientôt s'élever * dans la gloire vers le ciel * pour exulter comme reine près de son Fils; * et pour sa divine sépulture chantez d'un même cœur * avec les armées célestes un chant d'adieu.

    Cortège des prêtres saints, * tous les princes et les rois, * chœurs des vierges, hâtez-vous maintenant, * avec tout le peuple accourez * pour chanter ensemble près du tombeau; * la souveraine de l'univers * est à la veille, en effet, * de gagner le logis éternel * pour y remettre son esprit * entre les mains de son Fils.

    Liturgie byzantine, « avant-fête de la Dormition de la très sainte Mère de Dieu et toujours vierge Marie », lucernaire.

  • En Finlande

    L’abbé Anders Hamberg a été ordonné le 7 juin dans la cathédrale Saint-Henri d’Helsinki. L’Eglisede catholique compte moins de 12.000 membres en Finlande (dont la moitié de Polonais). L’abbé Anders Hamberg est le… sixième prêtre a être ordonné dans le pays depuis la réforme protestante. Le lendemain 8 juin, il a célébré sa première messe… dans la forme extraordinaire du rite romain. Dans la cathédrale, qui était comble.

    Article, photographies et commentaires sur Paix liturgique.

  • Sainte Radegonde

    Radegonde était fille de Berthaire, roi des Thuringiens. A dix ans, elle fut emmenée captive par les Francs dont les rois se la disputèrent pour son insigne et royale beauté. Le sort la donna à Clotaire de Soissons qui confia son éducation à d’excellents maîtres. Plus que toutes sciences l’enfant reçut avidement les notions de la foi chrétienne, et abjurant le culte des fausses divinités qu’elle avait reçu de ses pères, elle résolut d’observer non seulement les préceptes de l’Évangile, mais aussi ses conseils.

    Lorsqu’elle eut grandi, Clotaire, dont c’était depuis longtemps l’intention, la voulut pour épouse. Malgré son refus, malgré ses tentatives de fuite, elle fut donc aux applaudissements de tous proclamée reine. Élevée aux honneurs du trône, la dignité royale dut se plier à ses charités, à ses continuelles oraisons, à ses veilles fréquentes, à ses jeûnes, à ses autres macérations, si bien que, par dérision pour une telle piété, les courtisans disaient d’elle que c’était, non une reine, mais une nonne que le roi avait épousée.

    Les dures épreuves, les chagrins de plus d’une sorte que lui infligeait le prince, firent briller grandement sa patience. Mais ayant un jour appris que son frère germain venait d’être par ordre de Clotaire injustement mis à mort, elle quitta aussitôt la cour, du consentement du roi lui-même, et se rendant auprès du bienheureux évêque Médard, elle le supplia instamment de la consacrer au Seigneur. Or les grands s’opposaient vivement à ce que le pontife donnât le voile à celle que le roi s’était solennellement unie. Elle donc aussitôt pénétrant dans la sacristie, se revêt elle-même du vêtement monastique, et de là se rendant à l’autel interpelle ainsi l’évêque : « Si vous différez de me consacrer, craignant plus un homme que Dieu, il y aura quelqu’un pour vous demander compte de mon âme ». Médard, ému de ces paroles, mit le voile sacré sur la tête de la reine, et par l’imposition de la main la consacra diaconesse.

    Elle alla ensuite à Poitiers, où elle fonda un monastère de vierges qui fut plus tard appelé de Sainte-Croix. L’éclat de ses vertus éminentes y attira, pour embrasser la vie de la sainte religion, des vierges presque innombrables. A cause des témoignages singuliers de la divine grâce qui était en elle, le désir de toutes la mettait à la tête ; mais elle aimait mieux servir que commander.

    Bien que la multitude de ses miracles, eût répandu au loin sa renommée, cependant oublieuse de la première dignité, elle ambitionnait les plus vils et les plus abjects offices. Le soin des malades, des pauvres, des lépreux surtout, faisait ses principales délices ; souvent ils étaient miraculeusement guéris par elle. Telle était sa piété envers le divin sacrifice de l’autel, qu’elle faisait de ses mains les pains à consacrer, et en fournissait diverses églises. Mais si parmi les délices royales elle s’était toute adonnée à mortifier sa chair, si dès son adolescence elle avait brûlé du désir du martyre : maintenant qu’elle menait la vie monastique, de quelles rigueurs ne devait-elle pas affliger son corps ? Ceignant ses reins de chaînes de fer, elle allait jusqu’à poser ses membres sur des charbons ardents pour les mieux tourmenter, à fixer intrépidement sur sa chair des lames incandescentes, pour qu’ainsi cette chair elle-même fût à sa manière embrasée par l’amour du Christ.

    Clotaire ayant résolu de la reprendre et de l’enlever à son cloître, étant même déjà en marche pour venir à Sainte-Croix, elle sut si bien l’en détourner par des lettres adressées à saint Germain évêque de Paris, que le prince, prosterné aux pieds du saint prélat, le supplia d’implorer de la pieuse reine pardon pour son roi et son époux.

    Elle enrichit son monastère de reliques saintes apportées de divers pays. Ayant même envoyé dans ce but des clercs à l’empereur Justin, elle en obtint une partie insigne du bois de la Croix du Seigneur, qui fut reçue en grande solennité par la ville de Poitiers, le clergé et le peuple entier tressaillant d’allégresse. On chanta en cette occasion les hymnes composées à la louange de la Croix auguste par Venance Fortunat, qui fut depuis évêque, et jouissait alors de l’intimité sainte de Radegonde, dont il administrait le monastère.

    Enfin la très sainte reine étant mûre pour le ciel, peu de jours avant qu’elle ne sortit de cette vie, le Seigneur daigna lui apparaître sous les traits d’un jeune homme éclatant de beauté, et elle mérita d’entendre de sa bouche ces mots : « Pourquoi ce désir insatiable de jouir ? Pourquoi te répandre en tant de gémissements et de larmes ? Pourquoi ces supplications répétées à mes autels ? Pourquoi sous tant de travaux briser ton pauvre corps ? Quand je te suis uni toujours ! Ma noble perle, sache qu’entre les pierres sans prix du diadème de ma tête tu es une des premières ». L’année donc 587, elle exhala son âme très pure dans le sein du céleste Époux qu’elle avait uniquement aimé. Elle fut ensevelie, selon son désir, dans la basilique de la bienheureuse Marie par saint Grégoire de Tours.

    (Bréviaire bénédictin cité dans L’Année liturgique)

  • Sainte Claire

    En ce temps-là, la sainte Eglise était secouée parles guerres du schismatique empereur Frédéric et le val de Spolète but le calice amer de sa fureur plus souvent que les autres pays. Le dit monarque avait envoyé dans cette vallée plusieurs escadrons et compagnies de gens armés, parmi lesquels se trouvaient beaucoup de Sarrazins et de nombreux archers; ils fourmillaient comme un essaim d'abeilles et couvraient toute la terre. Ils brûlaient et démolissaient villes, forteresses et châteaux, coupaient les arbres, rasaient les vignes et les jardins, prenaient hommes, femmes et enfants pour les tuer ou les jeter en prison. Les habitants d'Assise, épouvantés, s'étaient enfuis à leur approche, à l'exception d'un très petit nombre. Bientôt, en effet, la rage des ennemis se tourna vers la cité qui était spécialement chère au Seigneur. Les Sarrazins, gens pleins de malice et de cruauté, toujours prêts à répandre le sang chrétien, coururent d'abord au monastère des Pauvres Dames. Avec une frénétique et bestiale audace, ils entrèrent dans le cloître en escaladant les murs. Les pauvres Sœurs eurent tant d'effroi que leurs cœurs tremblaient dans leurs corps. Tout en larmes, elles se pressèrent au chevet de leur bonne Mère, qui était alors couchée et gravement malade, et lui dirent la raison de leur épouvante. Sans aucune crainte, la douce vierge Claire réconforta ses filles en disant :

    « — Mes Sœurs et filles, ne craignez rien, si Dieu est avec nous, que pourront nous faire ses ennemis ? Confiez-vous en Notre Seigneur Jésus-Christ, car il vous délivrera. »

    Elle se fit alors conduire jusqu'à la porte et mettre devant les barbares. Puis elle ordonna d'apporter le corps de Notre Seigneur, lequel était précieusement enfermé dans une petite cassette d'argent, recouverte d'une autre en ivoire. La séraphique Claire recommanda à la Fleur de la virginité, Notre Seigneur Jésus-Christ, celle de ses filles, et, se prosternant à terre, le pria avec beaucoup de larmes, disant :

    « — Te plaira-t-il, mon doux Jésus, que tes servantes sans défense, que j'ai toujours nourries du lait savoureux de ton très doux amour, tombent maintenant aux mains de ces païens ? O mon Seigneur Jésus ! qu'il te plaise de garder tes pauvres servantes, car je ne les puis sauver maintenant ! »

    Lorsqu'elle eut dit ces paroles, Madame Sainte Claire et les deux Sœurs qui la soutenaient, sœur Françoise de Colle di Mezzo et sœur Illuminata, de Pise, ouïrent une voix d'enfant qui répondit avec une infinie douceur.

    « — Je vous garderai toujours. »

    Claire répliqua :

    « — Je te prie, mon Seigneur, s'il te plaît, de garder aussi cette ville, car pour ton amour elle nous donne de quoi vivre. »

    Et Notre Seigneur répondit encore :

    « — La ville n'aura aucun mal par ma grâce, et pour ton amour, je la délivrerai. »

    A cette voix merveilleuse, le visage de la sainte fut irradié de lumière, de sorte que les Sœurs étaient en grande admiration ; la séraphique vierge, levant vers le ciel ses yeux pleins de larmes, commença à réconforter ses filles, leur disant :

    « — Je vous commande, mes belles filles, de vous consoler et de n'avoir aucune peur, ayez confiance et espérance en Dieu, car les Sarrazins ne vous feront pas de mal. »

    Chose admirable, soudain tous ces méchants chiens qui étaient entrés avec tant de férocité dans le cloître furent saisis d'un si grand effroi que, remontant par-dessus les murs, ils s'enfuirent en hâte. Et c'est ainsi qu'ils furent chassés par la vertu de l'oraison de Madame Sainte Claire. Ni les Sœurs, ni le moutier, ni le jardin ne subirent aucun dommage, et peu après les Sarrazins partirent sans troubler la cité d'Assise.

    Cette invasion de Saint-Damien eut lieu au mois de septembre [1242], un vendredi, à trois heures environ, et la très douce vierge Claire, ce soir-là, dans sa profonde humilité, appela les deux Sœurs qui seules avaient ouï la voix et leur commanda de n'en parler à personne tant qu'elle vivrait.

    Thomas de Celano, Vie de sainte Claire, ch. 16

  • Saint Tiburce et sainte Suzanne

    Saint Tiburce, selon les Actes, était le fils du préfet Chromatius, et il fut mis à mort sous Dioclétien. Son corps fut enseveli dans le cimetière ad duas Lauros, non loin de ce qui devint plus tard la villa impériale de Constantin sur la voie Labicane.

    Damase y plaça l’inscription suivante :

    TEMPORE • QVO • GLADIVS • SECVIT • PIA • VISCERA • MATRIS
    EGREGIVS • MARTYR • CONTEMPTO • PRINCIPE • MVNDI
    AETHERIS • ALTA • PETIT • CHRISTO • COMITANTE • BEATVS
    HAEC • TIBI • SANCTVS • HONOR • SEMPER • LAVDESQVE • MANEBVNT
    CARE • DEO • VT • FOVEAS • DAMASVM • PRECOR • ALME • TIBVRTI

    Quand le glaive du persécuteur transperçait le sein de la Mère Église,
    ce noble martyr, méprisant les ordres du prince temporel,
    suivit, bienheureux, le Christ au royaume céleste.
    Cela t’a mérité les honneurs de la liturgie sacrée et une louange impérissable.
    O saint martyr Tiburce, cher à Dieu, je te supplie de protéger Damase.

    Grégoire IV transféra le corps de Tiburce à Saint-Pierre, et, dans l’Ordo Romanus XI, nous lisons que le Pape, avant de commencer les vigiles solennelles au Vatican, allait encenser l’autel de saint Tiburce.

    La liste des Évangiles de Würzbourg, d’accord avec la plus ancienne tradition romaine, n’indique que la seule messe de saint Tiburce, avec la lecture évangélique : Hoc est praeceptum meum, comme pour la vigile des Apôtres. Sainte Susanne est venue plus tard.

    Bienheureux cardinal Schuster

  • 9e dimanche après la Pentecôte

    Et comme il approchait de Jérusalem, voyant la cité, Jésus pleura sur elle.

    Jésus vient de Béthanie, par le mont des Oliviers. Béthanie, où il a pleuré la mort de son ami Lazare avant de le ressusciter. Le mont des Oliviers, où il sera triste à en mourir, et où son corps lui-même tout entier pleurera des larmes de sang.

    Jésus descend du mont des Oliviers, du mont de l’Agonie, pour remonter, au-delà du Cédron, vers Jérusalem, vers le Temple du Dieu vivant.

    C’est le triomphe des Rameaux, mais Jésus descend dans la mort. Puis il ressuscite et entre dans le Temple de sa gloire, maison de prière qu’il débarrasse de tout négoce du monde des mortels.

    Pleurant sur Jérusalem, Jésus annonce de façon précise la destruction de la ville sainte par les Romains. Parce qu’elle n’a pas connu le temps où elle a été visitée. Jésus ne pleure pas sur les pierres mais sur les âmes. Or une autre Jérusalem va succéder à la première : l’Eglise. Dont nous sommes les membres. Origène : « Nous sommes nous-mêmes la Jérusalem sur laquelle le Seigneur pleure : quand malgré la connaissance de l’Evangile, l’enseignement de l’Eglise et ses sacrements, l’un de nous vient à pécher, il y a lieu de gémir et de pleurer sur lui. »

    C’est sur nous que pleure Jésus. Mais nous pouvons encore connaître le temps de sa visitation. Nous pouvons connaître aujourd’hui, in hac die, ce qui nous donnera la Paix, Celui qui est notre paix.