Laurent Fabius a déclaré hier que le gouvernement français était « favorable » à l’ouverture d’un nouveau chapitre de négociations entre l’UE et la Turquie, le chapitre 22 sur la politique régionale. Ce qui pourrait se faire dès cette semaine si aucun pays n’y met de veto. Or le seul veto aurait été français. Car, malgré la très hypocrite égalité des pays de l’UE dans les institution européennes, Chypre n’a évidemment pas les moyens d’opposer un veto toute seule (comme on l’a déjà vu à plusieurs reprises). En outre Chypre est aujourd’hui plongée dans une terrible crise. En outre il y aura dimanche prochain une élection présidentielle. Le moment n’a pas été choisi au hasard…
Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Philippe Lalliot, a souligné que la France souhaitait « apporter un nouvel élan aux relations entre l'Union européenne et la Turquie », comme en écho à la réaction immédiate du commissaire européen à l’élargissement, Stefan Fuele, qui a twitté : « Le signal que la France est prête pour que l’UE reprenne les discussions sur la politique régionale avec la Turquie ajoute à l’élan qui doit faire de 2013 un tournant dans nos relations. »
On rappellera qu’il y a toujours 35.000 soldats turcs dans la partie occupée de Chypre, et que la Turquie interdit toujours l’accès à ses ports et aéroports aux bateaux et avions chypriotes. Ce qui fait que, quand même, la Commission européenne elle-même a mis son veto à un certain nombre de chapitres.