Memento, homo, quia pulvis es, et in pulverem reverteris.
Accordez-nous, Seigneur, d’entrer par de saints jeûnes dans les rangs de la milice chrétienne, de sorte qu’ayant à lutter contre les esprits mauvais, nous soyons munis des secours que procure l’abstinence.
Aujourd’hui, des associations, et même des évêques, inventent des jours de jeûne, pour telle ou telle raison, déconnectés de la liturgie au point qu’ils tombent éventuellement en des jours de fête, ou, pire, pendant le temps pascal, ce qui est évidemment contraire à toute la tradition chrétienne tant orientale qu’occidentale.
C’est que le besoin du jeûne a subrepticement réapparu, quelques décennies après que la hiérarchie ecclésiastique l’a aboli. On note le même phénomène à propos de la miséricorde, mot qui a été effacé de la « liturgie » en français, et qui réapparaît dans des « congrès » qui lui sont dédiés…
La révolution liturgique a en effet quasiment supprimé toute mention du jeûne, y compris pendant le carême. Alors que la liturgie traditionnelle rappelle tous les jours que tous les jours du carême sont des jours de jeûne. Peu à peu le jeûne a disparu de la pratique catholique, et comme il avait disparu on a supprimé le mot. Alors qu’il était important de conserver le mot, pour le jour où les chrétiens retrouveraient la chose. Ce que certains sont en train de redécouvrir, de façon anarchique.
Voici donc le premier des quarante jours de jeûne. Du jeûne non pas inventé, mais de cette « solennité de jeûne », comme dit la collecte, célébrée par l’Eglise depuis toujours, image vraie et efficace des quarante jours de jeûne de Moïse et d’Elie avant leur rencontre avec Dieu, image vraie et efficace des quarante jours de jeûne du Christ qui vainc le démon.