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  • L’immunité du ramadan

    La police de Manchester a reçu la consigne de ne pas procéder à des arrestations pendant les heures de prière au cours du mois du ramadan. Un courrier électronique en ce sens a été envoyé aux policiers, précisant les heures de prière. Cela est resté tellement discret qu’on ne l’apprend qu’à la fin du ramadan.

    La particularité de Manchester,  troisième ville de Grande-Bretagne, est d’avoir un maire musulman, Mohammed Afzal Khan, né au Pakistan.

  • Propos présidentiels

    Intéressantes considérations de Valery Giscard d’Estaing, dans une interview au magazine télé du Figaro : « Lors d’une grande élection, il faut choisir non pas un programme (car on sait bien que ces catalogues sont réalisés par des experts et qu’ils sont rarement appliqués), mais une option. » Et un peu plus loin, en réponse à la question Quel conseil donneriez-vous à ceux qui conduiront les destinées du pays ? : « Il faut avoir dans sa tête quelques objectifs fondamentaux, sachant que les élections ne se font pas sur ces objectifs, mais que la conduite du pays, oui. »

    Il y a là matière à méditation, pour les commentateurs des propos des uns et des autres.

  • A propos des "crunchy cons" (suite)

    Philippe Maxence a répondu sur son blog à mon texte de samedi dernier sur les « crunchy cons ». Je reprends ici l’essentiel de sa réponse, pour montrer où se situe le débat, bien que ce débat soit semble-t-il impossible. J’ai ajouté (en bleu) les notes qui me paraissaient indispensables. En toute amitié, bien que Philippe Maxence le conteste.

    Comme pour sa critique de Narnia, Yves Daoudal mélange deux choses. La critique de fond et la moquerie envers les personnes. La première est bienvenue et appartient au domaine de la correction fraternelle. (…) La seconde est inacceptable.

    J’avais complètement oublié l’affaire de Narnia. Sinon je n’aurais rien écrit sur les conservateurs écolos. Il est interdit de discuter des opinions de Philippe Maxence. Je ne le ferai plus.

    Dans mes articles sur Narnia je ne me suis moqué de personne, j’ai donné mon opinion. Pour cela j’étais bien obligé de citer l’opinion que je contestais, je l’ai fait sans nommer qui que ce soit. Du reste ne c’était pas à Philippe Maxence que je pensais d’abord. En ce qui concerne Rod Dreher, dont je n’ai pas cité le nom, je me suis contenté de m’amuser un peu de son itinéraire. Mais il est aussi interdit de sourire.

    Mais surtout, il ne s’agit en aucune manière de « correction fraternelle ». Je dis seulement ce que je pense, dans un domaine que je croyais ouvert à la libre discussion.

    Alors que Daoudal est un fin connaisseur de l’Orient chrétien et de l’orthodoxie, il a décidé de se moquer de Rod Dreher, l’auteur de « Crunchy » Cons, parce que celui-ci est passé du catholicisme à l’orthodoxie. Il ne discute pas ce passage (sur les raisons desquelles il ne connaît probablement rien), mais il le décrit comme un « papillonnage » sur le marché chrétien. À la moquerie s’ajoute ici la perfidie, car Daoudal a senti que le marché posait problème à des personnes comme Dreher. Pourtant, Daoudal sait très bien que l’orthodoxie possède ses richesses. Cela ne veut bien sûr pas dire qu’il est neutre ou sans conséquence d’être catholique ou orthodoxe. Mais quand même, c’est bien Daoudal qui distingue, dans son intervention sur les limbes, la théologie occidentale asséchante de la théologie orientale (dont celle des orthodoxes) contemplative. On en vient à se demander pourquoi la richesse orientale serait profitable pour Daoudal dans son discours sur les limbes et non pour Rod Dreher dans sa recherche de Dieu et de la vérité.

    D’abord une définition, pour éclairer le lecteur : perfide : qui manque à sa parole, trahit celui qui lui faisait confiance (Petit Robert). Je ne vois pas qui j'ai trahi.

    Ensuite une profession de foi : je suis catholique, et je ne peux pas accepter que l’on ne soit plus catholique sous prétexte de profiter de la « richesse orientale », des « richesses orthodoxes ». Toutes les richesses « orthodoxes » sont catholiques, tant en liturgie qu’en théologie et en spiritualité. Saint Jean Chrysostome, saint Jean Damascène, saint Athanase, saint Cyrille d’Alexandrie, saint Cyrille de Jérusalem, saint Grégoire de Nazianze, saint Basile, saint Ephrem, sont des saints catholiques et des docteurs de l’Eglise catholique. Les liturgies byzantines (grecque et slavonne), arménienne, copte, éthiopienne, assyro-chaldéenne, syriaque, syro-malabar, sont des liturgies catholiques. Devenir orthodoxe quand on était catholique, ce n’est pas accéder à des richesses qui seraient absentes de l’Eglise catholique, c’est se couper (schisme) d’une richesse essentielle, tout ce qui concerne la succession apostolique romaine. On ne quitte pas l’Eglise catholique quand on cherche Dieu et la vérité, puisque c’est dans et par l’Eglise catholique qu’on accède à Dieu et à la vérité.

    Il y a jusque dans les mots employés qui sont blessants alors que Daoudal prétend réagir avec « amitié ». L’amitié peut être rude, directe, pas blessante. Rod Dreher ne s’est pas présenté comme un « prophète » et les « crunchy cons » ne sont pas une secte. Daoudal ne le dit pas. Mais c’est la conclusion logique. Et Yves Daoudal est un trop bon journaliste, bien au fait des manipulations, pour ne pas savoir ce que certains sous-entendus entraînent dans l’esprit du lecteur. Au fait, parlant de « Crunchy cons », Yves Daoudal, qui lit parfaitement l’anglais, a-t-il lu ce livre ?

    Non, car ça ne me paraît pas utile. Et en outre je ne lis pas du tout parfaitement l’anglais. En ce qui concerne l’amitié, je persiste et signe. Nous sommes dans une drôle d’époque, où la moindre critique devient « blessante ». Quand on pense aux polémistes d’autrefois, quand on pense à ce que s’envoyaient les pères de l’Eglise, ou les théologiens du moyen âge…

    Très justement, Yves Daoudal fait remarquer, dans un intéressant développement, ce qu’est la civilisation et ce qu’est la civilisation chrétienne. Bien que sa description soit idyllique (j’ai entendu ma grand-mère raconter comment elle cousait les vêtements de sa famille, comment elle faisait un certain nombre de choses pour lesquelles il y avait déjà des magasins et des artisans), il a raison de dire que la civilisation repose sur l’échange des biens et des services et non sur le repli sur soi. Il a encore plus raison quand il affirme que le prêtre a conquis les familles, les a christianisées et leur a fait l’instruction.

    Je n’ai rien décrit du tout. J’ai bien précisé que je ne parlais pas en historien mais en diseur de mythe.

    Globalement, il a raison. Sauf que ce qu’il décrit est vrai dans sa globalité mais pas dans le détail. Pendant des siècles, les familles ont fait leur pain, pour reprendre cet exemple terre-à-terre. Même au plus haut moment de la civilisation chrétienne ! Il n’y a rien d’antinomique entre le fait de faire son pain soi-même et d’être civilisé.

    Je répète que je ne décrivais pas des situations historiques. S’il faut « décrire », précisons que ce n’était pas la famille qui faisait le pain, mais une « maisonnée », à savoir la famille élargie et un certain nombre de domestiques, et que l’on allait cuire ce pain au four banal (qui permettait de cuire du vrai pain), lieu de convivialité et d’échange entre les maisonnées.

    Pendant des siècles aussi, les premiers apprentissages se sont faits à la maison. C’est ensuite que les enfants se sont vus confier à des collèges de Jésuites puis, avec l’Empire, à des lycées d’État. Mais, ce passé, d’ailleurs, pourquoi devrions-nous estimer qu’il est forcément positif sans inventaire ? En quoi était-il profitable aux enfants d’être envoyés loin de leur famille, dans des pensions froides, sans liens affectifs, à un âge encore tendre ?

    Mais laissons le passé et regardons notre société contemporaine. Yves Daoudal ne semble pas s’apercevoir que justement le monde moderne a mis ou tend à mettre par terre de plus en plus la civilisation décrite par ses soins. La famille explose et l’artisanat disparaît. Dans les villages de France, et même dans certaines petites villes, les commerces de proximité meurent. Les relations de voisinage s’estompent. La grande surface ? Son fonctionnement interne est un scandale et ses méthodes de vente reposent sur le mensonge. La qualité de ses produits ? Au mieux, ils respectent les normes d’hygiène, mais sinon ? Ils sont de plus en plus sans odeurs, sans saveurs, etc. Cela ne pose pas de problème à Yves Daoudal ? Tant mieux ! Mais, pourquoi s’en prendre à ceux à qui cela en pose ? À ceux, par exemple, qui ont un certain nombre d’enfants et qui sont partis vivre en dehors des villes pour se loger. Qui préfèrent de ce fait fabriquer leurs produits plutôt que d’en acheter des tonnes dans des grands magasins parce que cela coûte plus cher et qu'ils sont moins bons.

    Comme je l’ai expliqué, je n’ai attendu ni Rod Dreher ni Philippe Maxence pour me préoccuper de la qualité des produits. Pendant des années, j’ai appris à produire, et j’ai produit, des aliments sains et goûteux (fruits, légumes, boeuf, veau, volaille, agneaux, chevreaux, beurre, fromage, miel). Je ne vois pas ce qui autorise Philippe Maxence à affirmer que je ne m’y intéresse plus. C’est tout simplement faux.

    On laissera de côté l’affirmation injurieuse qui est de dire que nous ne savons rien du christianisme. C’est vrai que nous avons beaucoup à apprendre et nous remercions ceux qui nous aident par leurs remarques à prendre le chemin de la sainteté. Mais c’est un peu rapide de prétendre que nous sommes des « intellectuels » et des « bourgeois » sans connaître exactement qui nous sommes, comment nous vivons. Il ne suffit pas d’avoir été un « anarcho-écolo » breton pour être la mesure de ces choses. Il faudrait aussi savoir prendre le temps de lire. Par exemple lorsque nous parlons des problèmes que nous pose Internet.

    Ne rien savoir du christianisme, c’était un raccourci un peu brutal qui concernait Rod Dreher, pour la raison que j’ai expliquée plus haut : quand on sait vraiment ce qu’est le christianisme, on ne quitte pas l’Eglise catholique. Cela ne s’adressait en aucune manière à Philippe Maxence, dont le « nous » prend un sens étrange. Les mots "intellectuels bourgeois" concernaient également les propagandistes « crunchy cons », américains comme leur nom l’indique, et certainement pas Philippe Maxence, que je connais tout de même un peu.

    Il faudrait aussi nous dire en quoi cela pose problème à Yves Daoudal que nous n’ayons pas un amour fou pour la télévision.

    Ça ne me pose aucun problème. C’était seulement pour décrire, en quelques mots, ce que font les « crunchy cons ». Je n’ai fait aucune observation.

    Il faudrait qu’il nous dise pourquoi aussi il semble gêné que nous cherchions à vivre en chrétien.

    Premièrement, cela ne me gêne en aucune façon que les gens vivent comme ils l'entendent, surtout quand ce n'est pas contraire à l'Evangile. Deuxièmement, il serait chrétien de penser qu’il n’y a pas qu’une seule façon de vivre en chrétien.

    Or, il ne me semble pas que la société moderne, les comportements qu’elle induit, favorisent des comportements chrétiens. Peut-être pour l’ermite qui n’a plus charge de famille ? Peut-être pour celui dont le niveau de spiritualité est suffisamment élevé et nourri des Pères qu’il parvient à ne plus les publicités agressives et immorales dans les rues, qu’il ne voit plus chez les marchands de journaux, à côté du journal dont il signe l’éditorial, qu’il y a bien d’autres supports moins recommandables ou qui peut se rendre encore chez les commerçants de son choix sans problème pour son porte-monnaie.

    Yves Daoudal nous amuse aussi beaucoup quand il parle de fixation sur le pain et le yaourt. Fixation ? Ne confond-t-il pas fixation et exemple ? Faut-il vraiment que nous lui disions que, outre le pain et le yaourt, nous faisons notre beurre, notre fromage blanc, notre sauce tomate, nos pâtes, que nous allons ramasser nos haricots (oui, encore maintenant, nous avons de la chance), etc. Horreur, des bourgeois intellectuels qui veulent jouer aux hippies en se prétendant chrétiens ! Pour la fabrication du pain, on signalera juste à Yves Daoudal que cela fait longtemps que l’on trouve sur Internet la façon de faire son levain. On sait même – il sera surpris – qu’il faut une vache pour avoir du lait. Nous n’en avons pas et nous ne trouvons pas tellement que nous sommes plus riches de ne pas en avoir.

    « Dans une civilisation digne de ce nom, chacun à son métier ». Là encore, même remarque. Autrefois, peut-être. Mais dans notre société contemporaine, les gens, à part quelques uns, n’ont plus de métier. Ils ont des emplois. Ils sont interchangeables. Le métier disparaît et ce n’est pas un hasard.

    Le métier disparaît aussi dans l’esprit de ceux qui s’imaginent pouvoir faire tous les métiers, alors qu’il est précisément urgent de le réhabiliter.

    Est-ce que Yves Daoudal s’est rendu compte que notre société n’était plus chrétienne ? Oui, bien sûr. Il le sait. Il y a moins de chrétiens pratiquants, l’avortement et la contraception sont autorisés, le catéchisme n’est pas bien enseigné. Mais le reste ne lui pose pas de problème. Le problème scolaire est pour lui un problème intellectuel. Pour nous, il s’agit du problème de nos enfants. Entre un professeur déformé par un IUFM et des parents, notre choix est fait. La modernité du « spécialiste » ne nous convainc pas. Il est quand même croustillant (crunchy) de voir ainsi défendu le monde des spécialistes, de ceux qui sauraient, contre l’ignorance des péquenots que sont les parents, juste bons à engendrer. Et encore, si on pouvait confier cela à l’État, quel soulagement ! J’exagère, bien sûr (et moi aussi), mais c’est pour indiquer le sens de la remarque. Personne humaine détruite ? Sur quelle base Daoudal se fonde-t-il pour affirmer cela ? Combien de cas de destruction contre combien de cas de réussite ? À l’école à la maison et dans le système scolaire normal ? A-t-il lu les témoignages sur ce blog ?

    Mais, plus important que tout, nous n’avons jamais dit qu’il s’agissait d’un système dans lequel il fallait entrer. Nous n’aimons pas les systèmes, ni les partis, même si nous reconnaissons que ces derniers sont effectivement le mode actuel de représentation politique. Ni pour l’école, ni pour le reste, nous ne voulons un système. Nous sommes pour les villages, les commerçants, les échanges entre les uns et les autres, pour l’école vraiment catholique, pour avoir des maisons suffisamment grandes pour nos familles (où Daoudal a-t-il pris l’idée de la maison petite ?).

    C’est ce que j’avais cru comprendre à la lecture du portrait de Dreher dans L’Homme nouveau (critique des « mansions », évocation du « minuscule logis » où il a découvert la vraie vie et du « bungalow » où il vit). Va donc pour les grandes maisons, ça ne me préoccupe pas plus que la télévision. Sauf qu'il faut les chauffer, mais ce n'est pas mon problème.

    En bref pour une société qui renaisse avec des familles et des communautés en essayant d’être le moins possible esclave de la technique, qui est, peut-être, neutre per se, mais ne l’est pas, ne l’est plus dans certaines circonstances.

    Fuir la société ? J’allais dire : non pas vous Yves Daoudal ! C’est l’accusation qu’on nous lance comme on accuse le Front national d’être fasciste. Nous ne sommes pas en dehors de la société. Nous sommes dedans. L’Évangile nous y oblige. Nous le savons aussi bien que vous. Nous voulons que cette société change. Pour ce faire, nous pensons judicieux, sans nous interdire d’autres moyens, de commencer le mouvement par nous-mêmes.

    Être levain dans la pâte ? Oui, bien sûr ! Mais s’il faut pour cela qu’il y ait une pâte, il faut aussi qu’il y ait du levain. Pour qu’il y ait du levain dans la pâte, il faut qu’il y ait la pâte. Il faut aussi qu’il y ait du levain. Très justement, vous nous avez rappelé qu’il fallait du temps pour en avoir. Nous tentons justement de faire du levain. Avec l’aide de Dieu.

    Priez pour nous plutôt que de nous porter des coups.

    Si toute objection doit être définie comme un « coup », on refuse tout débat. C’est dommage.

  • Le message de Le Pen aux Herbiers

    Jean-Marie Le Pen s’est rendu samedi en Charente-Maritime, et dimanche en Vendée. Aux Herbiers, il a prononcé un grand et important discours, dans la lignée de ceux qu’il tenait lorsqu’il faisait sa rentrée politique à La Trinité  : une analyse géopolitique globale, et l’application à l’Europe et à la France des enseignements de cette analyse.

    Après la fin de l’affrontement Est-Ouest, on a assisté, rappelle Jean-Marie Le Pen, à la « célébration utopique d’une ère nouvelle », qui était celle de la démocratie universelle et d’un nouvel ordre mondial garant de la paix perpétuelle. On avait oublié que si le communisme était mort, il restait d’autres systèmes opposés à l’Occident, notamment l’islam.

    L’utopie a laissé place à « la réalité d’une paix impériale très agressive ». Car la disparition de l’URSS, « pour salutaire qu’elle fût », a déséquilibré les rapports de force, désormais dominés par les Etats-Unis, qui conduisent des guerres contre les Etats perturbateurs de l’ordre nouveau, et obligent leurs « alliés », ou plutôt leurs clients, à les aider dans leurs entreprises. « Bush père, Clinton puis Bush fils ont littéralement assujetti leurs vassaux au service des armes, version moderne du service d’ost par lequel Charlemagne obligeait les siens à envoyer des soldats à la guerre pour aider leur suzerain ».

    On voit le résultat en Irak ou au Kosovo : « Plus encore que la loi du plus fort, le monde contemporain subit le désordre du plus fort. »

    Ce désordre est patent dans le domaine des conflits militaires. Mais aussi dans le domaine économique. Car on assiste également à une guerre économique où le plus fort impose sa loi, à savoir le chaos. Les Etats-Unis imposent l’ouverture des frontières aux autres mais se protègent eux-mêmes. L’ouverture des frontières détruit nos industries et nos emplois au profit des pays du tiers monde, mais sans profit pourtant pour ces pays « dans lesquels l’esclavage, la malnutrition, et le travail des enfants sont monnaie courante » : « Voilà les fruits vénéneux du libéralisme sauvage : la pauvreté en Occident, la jungle dans le tiers monde. »

    Il s’agit donc d’un désordre économique, qui à son tour « produit et entretient un gigantesque désordre démographique », avec à la clef les pressions migratoires, introduisant dans nos pays des « germes de conflits civils et territoriaux », et favorisant des désordres sanitaires.

    Ainsi, « le libre-échangisme mondial débouche sur une anarchie internationale, qu’arbitre cependant à son profit Frère Grand » (qui a une grande bouche et de grandes dents…).

    Il est nécessaire de tirer les conséquences de cette situation, à savoir « reprendre les moyens de notre indépendance », en retrouvant le contrôle et la maîtrise de l’accès à notre territoire dans tous les domaines. Il est « impératif de sortir de cette Europe-là, fédéraliste et colonisatrice », et de « renforcer drastiquement notre effort de défense nationale, dans l’optique non de la guerre d’hier, mais de celle de demain, non pour faire la guerre, mais pour s’en protéger », selon l’adage « Si vis pacem para bellum ». « Dans cette perspective, l’esprit de défense, corollaire des moyens physiques de la sécurité, doit être réhabilité dans les familles et à l’école. »

    Alors la France pourra « promouvoir un ordre international juste et durable », fondé sur le respect des nations. Car « ce n’est pas la nation, mais précisément la négation de la nation, qui conduit à la guerre ». La souveraineté des nations est une condition de l’équilibre géopolitique. Cela va de pair avec la construction d’une Europe de la coopération entre les peuples libres de « l’arc boréal » (de Brest à Vladivostok), et avec une « grande politique de co-développement pour sortir l’Afrique de la misère, tarir les flux d’immigration et contribuer à l’équilibre du monde ».

    Tel est le rendez-vous que donne Jean-Marie Le Pen aux Français, dans la perspective de l’élection présidentielle, « mais surtout pour sortir le monde de l’anarchie et du chaos, c’est-à-dire pour rendre à la France le sens de sa mission universelle ».

    L’objectif n’étant pas de refaire le monde, mais de « de le conserver, de l’adapter dans le respect des règles morales salvatrices et des organisations légitimes ».

    « Encore une fois, a conclu Jean-Marie Le Pen, dans un monde que menacent les ambitions prométhéennes de certains, il faut garder raison, au plus proche de la terre, des paysages, des hommes et de leurs attaches naturelles, et pour ne pas désespérer, conserver toujours les yeux levés vers le ciel ».

  • Gustate

    Gustate et videte, quoniam suavis est Dominus ; beatus homo qui sperat in eo. Timete Dominum, omnes sancti ejus, quoniam non est inopia timentibus eum. (Psaume 33)

    Goûtez et voyez combien le Seigneur est doux ; heureux l'homme qui espère en lui. Craignez le Seigneur, tous ses saints, parce que rien ne manque à ceux qui le craignent.

  • XXe dimanche après la Pentecôte

    Une belle traduction de l’oraison de ce dimanche, dans le missel des moines de l’abbaye de Clervaux : « Que votre bienveillance, Seigneur, accorde à vos fidèles le pardon et la paix ; qu’ils soient purifiés de tout péché et vous servent d’un cœur tranquille. »

  • A propos des « crunchy cons »

    J’ai mis un lien vers le blog de Philippe Maxence (dont le nom est caelum et terra), dès que j’en ai appris la création (sur Le Salon Beige, évidemment). Je connais un peu Philippe Maxence, mais je ne savais pas du tout qu’il allait essentiellement consacrer son blog aux idées des « Crunchy Cons », ou conservateurs écolos américains, dont il paraît épouser les thèses. Voici ce que cela m’inspire, en toute amitié.

    Il y a très très longtemps (je parle non en historien mais en diseur de mythe), les hommes vivaient chacun dans leur coin, sans se rencontrer. Ils devaient donc faire pour eux-mêmes tout ce dont ils avaient besoin. Par exemple leur pain et leurs sandales. Un jour certains d’entre eux en eurent assez de manger un mauvais pain et de porter de mauvaises sandales, car ils avaient beau faire, ils n’arrivaient pas à trouver la technique. Ils se réunirent et décidèrent que celui qui avait réussi à faire un pain mangeable allait ne s’occuper que de cela, ce qui lui permettrait de se perfectionner, et que celui qui arrivait à confectionner des sandales à peu près correctes allait faire de même. Ils choisirent ainsi celui qui était le moins mauvais dans chaque domaine, et ils construisirent un village, où chacun travaillait pour tous. Non seulement on finit par avoir du pain (chez le boulanger) et de bonnes sandales (chez le cordonnier), mais les échanges entre les habitants permettaient aussi de devenir plus humain.

    Cela s’appelle la civilisation.

    Un jour arriva un homme étrange vêtu d’un sac, avec pour ceinture une sorte de collier de boules de bois. Il leur parla d’un certain Jésus qui était Dieu et qui était mort et ressuscité pour que tous participent à sa vie éternelle. L’homme était convaincant, et surtout il respirait la joie et la bonté. Ils le gardèrent, et construisirent une église. L’homme était instruit, il savait lire et écrire, il avait le don d’enseigner des tas de choses très simplement, et les familles lui confièrent leurs enfants pour qu’il les instruise aussi.

    Cela s’appelle la civilisation chrétienne.

    Beaucoup, beaucoup plus tard, dans le pays qui était devenu le plus riche du monde, il y eut des intellectuels qui n’étaient pas contents du tour qu’avait pris la civilisation. Ils décidèrent que chacun devait faire son pain et ses sandales, et enseigner à ses enfants. Les hippies l’avaient fait avant eux, et l’avaient fait, non en continuant à profiter de tout le confort moderne, mais en réalisant vraiment ce programme. Ils l’avaient fait en communauté, parce qu’il est impossible de le réaliser seul. Ces intellectuels ne sont pas des hippies, ce sont des bourgeois raisonnables et bien comme il faut. Ils sont chrétiens, aussi, et ils croient que leur manière de vivre est plus conforme aux exigences chrétiennes et les rend plus chrétiens. Mais ils ne savent pas ce qu’est le christianisme. Ce n’est pas un hasard si un de leurs prophètes vient de devenir orthodoxe après avoir été baptiste, épiscopalien, catholique romain, maronite… (suite au prochain numéro). On papillonne sur le marché chrétien comme on fait son marché bio.

    Cette « dissidence » du « consumérisme » consiste donc (je caricature, bien sûr) à avoir une maison moins grande, à prendre moins sa voiture, à ne pas avoir la télé (mais internet, oui...), à faire son pain et ses yaourts, à manger du muesli bio et à marcher en sandales. Pourquoi cette fixation sur le pain et les yaourts ? Pourquoi pas les pâtes et le fromage blanc ? Mystère. Mais surtout je voudrais savoir ce que ces gens-là appellent faire son pain et ses yaourts. S’agit-il d’acheter de la farine et une poudre que l’on mélange avec de l’eau ? S’agit-il d’acheter du lait et une poudre que l’on y mélange ? Si c’est cela il s’agit d’une double régression de civilisation. Pour ma part je sais aussi faire du yaourt, et, quand j’étais anarco-écolo, j’ai fait du yaourt sans acheter ni lait ni poudre, avec du lait que je trayais de mes vaches qui étaient nourries avec l’herbe, le colza et les grains que je cultivais. Eh bien oui, si l’on veut aller dans cette voie, allons jusqu’au bout. Je sais faire le pain aussi, et je sais que c’est très long de faire du vrai pain, sans poudre achetée : du pain au levain avec du levain qu’on fait soi-même. Il faut faire le levain, il faut faire la pâte, il faut malaxer la pâte, il faut la laisser reposer, il faut la malaxer de nouveau, il faut la laisser lever, il faut la cuire à juste température et le temps juste. Tout cela est très long, tout cela est gorgé de symbolisme spirituel aussi, et c’est le symbolisme que le boulanger n’a pas trop d’une vie pour assimiler, pour faire de son métier une voie d’éternité.

    Le métier. Dans une civilisation digne de ce nom, chacun a son métier. On ne singe pas le boulanger ou le cordonnier. On respecte sa fonction, on la respecte d’autant plus que chaque métier est une voie spirituelle pour celui qui en est conscient. On ne mélange pas tout. On ne s‘improvise pas boulanger ou cordonnier. Le plus grave est de s’improviser enseignant et d’enfermer ses enfants à la maison, soi-disant pour les protéger et leur donner une bonne éducation. Evidemment, bon nombre des « crunchy cons » sont des enseignants. Mais ceux qui ne le sont pas ? La plupart des gens ne savent pas enseigner. Il ne s’agit ni d’intelligence ni d’instruction, conditions déjà nécessaires, ce qui disqualifie beaucoup de parents, mais pas suffisantes. Il faut savoir faire. Et celui qui croit pouvoir le faire, alors qu’il ne sait pas, provoque un désastre. Et là il ne s’agit pas de pain mal levé ou de yaourt raté, il s’agit de personnes humaines détruites.

    Voilà pourquoi je ne suis pas du tout d’accord avec Philippe Maxence. Et la raison essentielle se trouve dans l’évangile. Le chrétien ne se met pas en dehors de la société, quel que soit l’état de cette société. Il est le levain dans la pâte. Si l’on enlève le levain de la pâte, il ne sert plus à rien, il se dessèche dans son coin, et l’on n’a pas de pain.

    Mais je crois bien que les Américains ne savent pas ce qu’est le levain.

  • Saint Hilarion

    Saint Hilarion fut le plus célèbre disciple de saint Antoine, et la popularité de cet ascète était immense dans tout l’Orient chrétien. Il voulait être ermite, mais chaque fois qu’il s’installait quelque part, une nombreuse communauté se formait autour de lui. Il s’était d’abord établi à Gaza, puis il partit en Egypte, puis en Sicile, puis en Dalmatie, et finalement à Chypre où il passa les 15 dernières années de sa vie. Saint Jérôme a écrit sa vie, émaillée d’innombrables miracles. Il souligne que lorsque des chrétiens de « Syrie » (cela couvrait aussi la Palestine ) allaient voir saint Antoine dans son désert d’Egypte, celui-ci leur répondait : « Mais pourquoi venez-vous me voir, alors que vous avez mon fils Hilarion près de chez vous ? »

  • La mosquée de la mairie de Paris

    Le maire de Paris Bertrand Delanoë a inauguré hier un « centre de préfiguration » de l’« Institut des cultures musulmanes » dont la construction est prévue dans le quartier de la Goutte d’Or. « Paris doit dire merci à toutes les composantes de son âme, dans l’âme de Paris il y a l’identité musulmane », a-t-il osé déclarer. « J’ai voulu cet institut de manière à ce que l’identité musulmane soit connue et partagée ». Où a-t-il vu que l’identité musulmane pouvait être partagée ? Elle ne sait que s’imposer. Et on voit qu’elle le fait donc à Paris, grâce à son maire, et à son conseiller Hammou Bouakaz.

    Bertrand Delanoë n’a pas craint non plus de prétendre que son projet respecte strictement la loi de 1905 : la loi qui dit que la République ne connaît ni ne finance aucun culte. Or, bien entendu, l’Institut des cultures musulmanes abritera des « activités cultuelles », avec des « espaces » qui « pourront servir de salles de prière ». Du reste, toute mosquée est en soi un « institut de culture musulmane ». Celle-ci sera la mosquée de la mairie de Paris…

    Delanoë met ainsi en pratique l’axiome désormais célèbre de Jean Glavany : « Aujourd’hui, être un bon laïque, c’est encourager la construction de mosquées en France. »

  • C’est la nationalité française qui est « discriminatoire »

    Le Gisti (lobby de soutien aux travailleurs immigrés), la Ligue des droits de l’homme et le MRAP ont annoncé en fin de matinée que la Halde (haute autorité de lutte contre les discriminations) avait jugé « discriminatoire » l’article 44 de la loi budgétaire du 22 mars1924, toujours en vigueur, qui réserve le bénéfice de la carte famille nombreuse aux citoyens français. Le délibéré de la Halde date en fait du 18 septembre, et l’on ne sait pourquoi il n’est divulgué qu’aujourd’hui. Quoi qu’il en soit, le gouvernement a aussitôt réagi à cette information, en annonçant qu’il allait étendre le bénéfice de la carte aux étrangers en situation régulière, en faisant voter un amendement dans le projet de loi de « protection de l’enfance » qui doit être venir au parlement le mois prochain.

    Dans un communiqué, Jean-Marie Le Pen remarque cette étonnante promptitude, et souligne : « Ce ne sont donc plus le gouvernement et le parlement qui décident des lois, mais des comités anonymes et non élus. » Il ajoute : « Nul doute que dans un avenir proche la Halde décide qu’il est “discriminatoire“ de refuser la carte de famille nombreuse aux clandestins, dont sait qu’ils bénéficient déjà d’une protection spéciale s’ils ont des enfants scolarisés. »

    « En réalité, conclut-il, ce n’est pas la carte de ceci ou de cela qui est “discriminatoire“ ; c’est la nationalité française. A quand son abolition ? »