Le Gisti (lobby de soutien aux travailleurs immigrés), la Ligue des droits de l’homme et le MRAP ont annoncé en fin de matinée que la Halde (haute autorité de lutte contre les discriminations) avait jugé « discriminatoire » l’article 44 de la loi budgétaire du 22 mars1924, toujours en vigueur, qui réserve le bénéfice de la carte famille nombreuse aux citoyens français. Le délibéré de la Halde date en fait du 18 septembre, et l’on ne sait pourquoi il n’est divulgué qu’aujourd’hui. Quoi qu’il en soit, le gouvernement a aussitôt réagi à cette information, en annonçant qu’il allait étendre le bénéfice de la carte aux étrangers en situation régulière, en faisant voter un amendement dans le projet de loi de « protection de l’enfance » qui doit être venir au parlement le mois prochain.
Dans un communiqué, Jean-Marie Le Pen remarque cette étonnante promptitude, et souligne : « Ce ne sont donc plus le gouvernement et le parlement qui décident des lois, mais des comités anonymes et non élus. » Il ajoute : « Nul doute que dans un avenir proche la Halde décide qu’il est “discriminatoire“ de refuser la carte de famille nombreuse aux clandestins, dont sait qu’ils bénéficient déjà d’une protection spéciale s’ils ont des enfants scolarisés. »
« En réalité, conclut-il, ce n’est pas la carte de ceci ou de cela qui est “discriminatoire“ ; c’est la nationalité française. A quand son abolition ? »