Le blog d'Yves Daoudal - Page 859
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Reconquête N° 344
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Apostrophe
Quimper a refusé Fañch à cause du tilde, Rennes refuse Derc’hen à cause de l’apostrophe.
Deux municipalités qui refusent des prénoms bretons pour obéir à une circulaire ultra-jacobine de 2014 qui fixe les signes diacritiques autorisés. Dont ne font donc pas partie le tilde ni l’apostrophe. Circulaire qu’on nous sort après avoir brandi la loi du 2 Thermidor An II et l’arrêté du 24 Prairial an XI…
Mais cela ne concerne que les Bretons. Les autres ont tous les droits. Une mairie aurait-elle refusé João ? Et pour Derc’hen, les journalistes ont immédiatement retrouvé dans les archives de… Rennes, depuis la fameuse circulaire, des nouveaux-nés appelés Tu'iueva, N'néné, D'jessy, N'Guessan, Chem's, N'Khany.
Ah oui, bien sûr, ce ne sont pas des prénoms bretons… Sauf erreur ce ne sont pas non plus des noms chrétiens… Et là subitement l’ultra-jacobinisme s’évapore…
(Dec’hen est la forme bretonne de Derrien. Saint Derrien est l’un des évangélisateurs venus de l’île de Bretagne au Ve ou au Vie siècle, en compagnie de saint Neventer. D’où les communes limitrophes de Saint-Derrien et de Plouneventer, entre Landivisiau et Le Folgoët. Diverses associations ont le nom de sant Derc’hen.)
Sant Derc'hen à la Vallée des Saints. Pourquoi un cheval ? Voir ici.
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Museveni rompt le consensus…
On sait comment le propos de Donald Trump sur les « pays de merde » (shithole countries en v.o.) a été universellement condamné, d’abord par Haïti (ils ont osé !) puis par le groupe africain de l’ONU et par l’Union africaine.
Mais, hier, devant l'Assemblée législative d'Afrique de l'Est, le président ougandais Yoweri Museveni a déclaré :
« J’aime Trump parce qu’il parle aux Africains franchement. Je ne sais pas s’il a été mal cité ou quoi. Mais il parle aux Africains franchement. Les Africains doivent résoudre leurs problèmes. On ne peut pas survivre si on est faible. C’est la faute des Africains s’ils sont faibles. Nous sommes 12 fois plus grands que l’Inde, mais pourquoi ne sommes-nous pas aussi forts ? »
Certes, Museveni, au pouvoir depuis… 32 ans, a fait réellement de l’Ouganda cette « perle de l’Afrique » dont parlait Churchill en 1907. Son pays est parmi les derniers auxquels Trump pouvait faire référence. Mais ce qui est amusant est que, juste avant son discours, l’ambassadeur des Etats-Unis (Deborah Malac, nommée par Obama), parlant à la présidente du Parlement ougandais, avait déploré les propos « dérangeants et navrants » de Donald Trump…
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Gag
Après de très longues tergiversations et négociations, il semble acquis qu’on s’achemine en Allemagne vers une réédition de la « grande coalition » CDU-SPD.
La nouveauté est que le troisième parti représenté au Bundestag est l’AfD, qui devient ainsi le premier parti d’opposition.
Or la tradition du Bundestag veut que le poste de président de la Commission du budget revienne au principal parti d’opposition.
Si la coalition se concrétise, le parti le plus anti-UE sera donc à la tête de la commission qui s’occupe notamment des contributions européennes, et dont on connaît le poids dans la définition des aides européennes.
(Et cela peu après que les "grands" partis ont refusé à l'AfD une vice-présidence du Bundestag.)
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Saint Timothée
Bienheureux cardinal Schuster :
Son culte fut très répandu en Orient, surtout après que l’empereur Constance eut, en 356, fait transférer ses ossements à Constantinople. En Occident, bien que les Pères de l’Église aient souvent loué la sainteté et le zèle de Timothée, sa figure ne devint jamais vraiment populaire, et il faut, descendre jusqu’à Clément VIII pour que sa fête pénètre dans le Bréviaire romain avec le rite semi-double [1602]. Plus tard, en 1854, Pie IX l’éleva au rang de solennité de rite double. Dans les calendriers grecs, saint Timothée est fêté, avec le titre d’apôtre, le 22 janvier.
Maître en douceur, sobre en tout et de noble conscience comme prêtre revêtu, au Vase d’élection tu as puisé les ineffables vérités ; tu as gardé la foi et comme lui mené ta course à bonne fin ; saint apôtre Timothée, prie le Christ notre Dieu de sauver nos âmes.
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Ça va mieux en le disant
Il n’y a pas d’intelligence artificielle. Ce devrait être évident pour tout le monde, mais tout le monde utilise cette expression absurde. Avec le sous-entendu que l’homme n’est pas le sommet de la création mais peut être dépassé par la machine. Et que l’homme devra s’associer à la machine, etc.
Yann LeCun vient de mettre le point sur le i. Et il s’y connaît, puisqu’il est rien moins que le responsable de la recherche sur « l'intelligence artificielle » de Facebook.
Lors d’un point de presse, il a dit que ces systèmes ont « moins de sens commun que les rats » :
« La machine n'a pas la capacité d'apprendre de nouveaux comportements sans en faire l'expérience au préalable, contrairement aux humains et aux animaux qui, grâce à l'observation, sont capables de prévoir à l'avance. »
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Subversion vaticane
Ce n’est pas un site bergoglio-sceptique qui le dit, c’est Asianews, l’organe de l’Institut pontifical pour les missions étrangères :
Le Vatican demande à des évêques légitimes de se retirer en faveur d’évêques illégitimes.
Tel est le titre d’un long article publié hier.
Il y est question de Mgr Peter Zhuang Jianjian, de Shantou, qui a été ordonné secrètement en 2006. Le Vatican lui demande de laisser la place à l’évêque officiel, Huang Bingzhang, qui est excommunié, et qui est en outre, depuis longtemps, député au Congrès national populaire…
Mgr Peter Zhuang Jianjian a reçu une lettre en ce sens le 26 octobre. Il a refusé d’obéir. Le 18 décembre, il a été conduit à Pékin, pour rencontrer des fonctionnaires du gouvernement et des envoyés du Vatican. Le 20 décembre on l’a emmené au siège de l’Association patriotique catholique chinoise (nom de l’Eglise officielle) et de la soi-disant Conférence des évêques de Chine, dont il a rencontré le président, le vice-président et le secrétaire général, trois évêques dont deux ne sont pas reconnus par le Saint-Siège.
Le lendemain il a été reçu par trois fonctionnaires de l’Administration d’Etat pour les Affaires religieuses, puis il a été conduit par un prêtre de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples dans un autre endroit pour rencontrer un évêque et trois prêtres venus du Vatican.
L’évêque (sans doute Mgr Claudio Maria Celli) expliqua que le but de son voyage en Chine était de parvenir à une entente avec le gouvernement, et que pour cela il devait se retirer et laisser la place à Huang Bingzhang, mais qu’on lui permettait de donner trois noms de prêtres parmi lesquels l’évêque excommunié par Rome mais désormais nommé par Rome devrait choisir son vicaire général… C’en était trop pour Mgr Zhuang qui, selon un témoin, n’a pas pu retenir ses larmes d’être traité avec un tel mépris (il va de soi que la « consolation » qu’on lui donnait n’est qu’une insulte de plus : l’évêque une fois en poste peut révoquer son vicaire général comme il le veut).
Puis la délégation du Vatican s’est rendue dans le Fujian, pour rencontrer Mgr Vincent Zhan Silu, l’un de sept évêques illicitement sacrés mais qui font l’objet de négociations pour être reconnus par Rome (c’est aussi le cas de Mgr Huang). La manœuvre est ici de faire de Mgr Zhan l’évêque de Mindong reconnu tant par Rome que par Pékin, ce qui suppose que l’évêque de l’Eglise clandestine, Mgr Joseph Guo Xijin, devienne le coadjuteur de l’évêque officiel contrôlé par l’Etat communiste…
Au fait... vous connaissez l'intention de prière de François pour le mois de janvier ?
« Prions pour que les chrétiens, ainsi que les autres minorités religieuses, puissent vivre leur foi en toute liberté dans les pays asiatiques. »
Sic.
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Saint Raymond de Penyafort
Après avoir réalisé pour Grégoire IX une nouvelle édition des décrétales pontificales (gros travail de compilation et d’harmonisation des décisions prises par le pape), saint Raymond retourna en 1236 à Barcelone. Mais avant d’y arriver il accosta à Tossa de Mar, où on le conduisit près d’un mourant qui avait perdu l’usage de ses sens, et sa famille se lamentait qu’il ne puisse pas se confesser. Raymond pria longuement puis demanda au mourant s’il voulait se confesser. Pas de réponse. Alors il pria de nouveau, avec ses compagnons et la famille, et tous ceux qui étaient là, puis il posa la question derechef. Alors le mourant sortit du coma et dit : « Mais oui, je veux me confesser et j’en ai un vif désir. » Alors Raymond éloigna tout le monde, confessa le malade, qui mourut en paix. (Saint Raymond de Penyafort avait aussi rédigé une très importante « somme pénitentielle ».)
A Tossa de Mar on raconte que Raymond, sur le navire qui le ramenait de Rome, eut la révélation qu’en ce lieu, sur la plage, un mourant, avait besoin de lui. Mais aucun bateau ne pouvait accoster. Raymond prit une chaloupe, avec quelques assistants, et se dirigea vers la plage. Les rochers se séparèrent afin de le laisser passer. Raymond confessa le mourant comme on l’a déjà vu, et lorsqu’il fit le signe de croix de l’absolution un éclair grava la croix dans le rocher. On voit toujours cette croix (qui pour les rationalistes n’est qu’une veine naturelle de feldspath), et l’on installa une stèle, avec les premiers mots du cantique qui fut composé pour l’occasion. Et l’on célébra la messe en ce lieu tous les ans en la fête de sant Ramon de Penyafort.
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Une nouvelle victoire de l’AGRIF
La cour d’appel de Nancy infirme la décision du tribunal de Briey sur la profanation du cimetière de Labry en Meurthe-et-Moselle en 2015.
En mars 2017, le tribunal de Briey avait rejeté la demande de l’AGRIF que les « dégradations » soient requalifiées avec la circonstance aggravante d’avoir été commises en raison de la religion chrétienne. Le tribunal suivait ainsi le procureur, qui avait déclaré d’emblée, avant l’enquête, qu’il s’agissait de dégradations et non d’une profanation.
Or la profanation antichrétienne ne faisait aucun doute. L’un des deux coupables avait expliqué que mettre des croix à l’envers et inscrire 666 était « un truc du diable » et qu’il s’agissait de « l’antichrist ». Ajoutant : « Cela correspond à ce que je pense. Le diable, c’est bien. On veut exprimer nos idées. » L’autre avait dit que retourner des croix, « c’est s’opposer à Dieu et à Jésus ». Aux enquêteurs qui lui demandaient s’il y croyait vraiment, il avait répondu par l’affirmative.
Aujourd’hui, la cour d’appel constate qu’elle trouve « dans les faits mêmes des éléments suffisants pour estimer que le comportement, que les mineurs admettent avoir eu, porte objectivement atteinte au respect de l’identité chrétienne et sont dès lors constitutifs d’une faute civile vis-à-vis de l’AGRIF dont l’objet statutaire est précisément de lutter contre le racisme anti-chrétien ».
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Salaud de peuple
Valérie Pécresse (encore elle, désolé) annonce l'expérimentation, à compter de février, d'arrêts de bus, la nuit, entre deux stations, à la demande des femmes, pour contrer les violences sexuelles.
« Il y a quelque chose de très spécifique qui m'a été demandé par les femmes, et notamment dans les quartiers populaires d'Ile-de-France: la possibilité par expérimentation d'arrêter les bus à la demande, la nuit, entre deux stations. »
Les quartiers populaires ? Ces quartiers où « le peuple » agresse les femmes ?
Mais qu’on mette donc en œuvre ce que disait Berthold Brecht (pour lequel la Pécresse a forcément de la tendresse) : « Si le peuple vote mal, qu’on change le peuple ». Si le peuple agresse les femmes, qu’on change ce peuple !