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Apostrophe

Quimper a refusé Fañch à cause du tilde, Rennes refuse Derc’hen à cause de l’apostrophe.

Deux municipalités qui refusent des prénoms bretons pour obéir à une circulaire ultra-jacobine de 2014 qui fixe les signes diacritiques autorisés. Dont ne font donc pas partie le tilde ni l’apostrophe. Circulaire qu’on nous sort après avoir brandi la loi du 2 Thermidor An II et l’arrêté du 24 Prairial an XI…

Mais cela ne concerne que les Bretons. Les autres ont tous les droits. Une mairie aurait-elle refusé João ? Et pour Derc’hen, les journalistes ont immédiatement retrouvé dans les archives de… Rennes, depuis la fameuse circulaire, des nouveaux-nés appelés Tu'iueva, N'néné, D'jessy, N'Guessan, Chem's, N'Khany.

Ah oui, bien sûr, ce ne sont pas des prénoms bretons… Sauf erreur ce ne sont pas non plus des noms chrétiens… Et là subitement l’ultra-jacobinisme s’évapore…

(Dec’hen est la forme bretonne de Derrien. Saint Derrien est l’un des évangélisateurs venus de l’île de Bretagne au Ve ou au Vie siècle, en compagnie de saint Neventer. D’où les communes limitrophes de Saint-Derrien et de Plouneventer, entre Landivisiau et Le Folgoët. Diverses associations ont le nom de sant Derc’hen.)

2012-11-05-022-Derrien.jpeg

Sant Derc'hen à la Vallée des Saints. Pourquoi un cheval ? Voir ici.

Commentaires

  • La Gueuse toujours fidèle à elle-même. Ne pas appliquer de la même façon ses propres règles en fonction de l'origine du prénom relève d'une discrimination répugnante.. Une juridiction s'est t'elle déjà prononcé sur cette injustice ? Des recours ont-ils été lancés? Cet arbitraire dans l'appréciation des règlements ne parait pas défendable.
    Solidarité avec nos frères Bretons!

  • Je vous suggère Moh'ammed, Fat'ima ou Sal'omon.

  • Attention ! Fatima est devenu un prénom très chrétien chez les Portugaises et les Espagnoles à cause, bien sûr, de Notre-Dame de Fatima...

  • Les tribunaux finiront par nous donner raison.

  • Au passage, le C'H a été inventé en 1659 par le BX Julien Maunoir (jésuite missionnaire des campagnes bretonnes, 1606-1683) afin de différencier le son c'h (proche de la jota espagnole ou du ch allemand) du son ch qui se prononce comme en français. C'est d'ailleurs lui aussi qui a inventé le ñ (en vieux français, on disait tiltre, et non tilde, qui est la forme ibérique) C'est lui aussi qui a commencé à noter les mutation consonantiques initiales (ex : Tad, père ; me zad, mon père) propres aux langues celtiques qui jusqu'ici ne figuraient pas à l'écrit. Il a fait tout ce travail pour rendre plus accessible à l'écrit la langue bretonne dont l'orthographe archaïque n'avait alors plus grand chose à voir avec la langue parlée. Tout cela "ad maiorem Dei gloriam" pour la mission. Il est en cela le père de l'orthographe moderne du breton. Ses réformes orthographiques ont été rapidement adoptées et n'ont posé jusqu'ici aucun problème pour l'administration royale ou républicaine (de nombreux toponymes ou patronymes utilisent officiellement le c'h : Crac'h, Brec'h, Cléac'h, Argouarc'h, Ronarc'h....

  • Adendum : dans la liste non exaustive des patronymes bretons les plus connus, j’ai oublié de citer : Le Floc’h (Ar Floc’h, Le Page en français) et aussi bien sûr
    Kerbourc’h (la ville du bourg, beau pléonasme) par ailleurs, j’ai oublié de dire que le ñ en breton ne correspondait pas au castillan mais signifiait une voyelle nasalisée. Pour finir, s’il est vrai que le c’hest très fréquent en breton pour les toponymes et les patronymes, il est plutôt rare pour les prénoms et les noms de saints patrons ; ex: Derc’hen (Derrien) ; Bec’hed (Brigitte) , Goulc’hen (Goulven), c’est peut être pourquoi le fonctionnaire inculte de l’état français parachuté en Bretagne s’est emmêlé les pinceaux en décrétant fort de son petit pouvoir d’agent de la république une et indivisible que le c’h
    était illégal même s’il était en usage depuis 4 siècles en Bretagne.

  • Adendum : dans la liste non exaustive des patronymes bretons les plus connus, j’ai oublié de citer : Le Floc’h (Ar Floc’h, Le Page en français) et aussi bien sûr
    Kerbourc’h (la ville du bourg, beau pléonasme) par ailleurs, j’ai oublié de dire que le ñ en breton ne correspondait pas au castillan mais signifiait une voyelle nasalisée. Pour finir, s’il est vrai que le c’hest très fréquent en breton pour les toponymes et les patronymes, il est plutôt rare pour les prénoms et les noms de saints patrons ; ex: Derc’hen (Derrien) ; Bec’hed (Brigitte) , Goulc’hen (Goulven), c’est peut être pourquoi le fonctionnaire inculte de l’état français parachuté en Bretagne s’est emmêlé les pinceaux en décrétant fort de son petit pouvoir d’agent de la république une et indivisible que le c’h
    était illégal même s’il était en usage depuis 4 siècles en Bretagne.

  • La France qui n'a d'identité que par sa langue ne peut supporter que des " patois" prétendent se hisser à son rang. Et il n'y a pas que pour les prénoms : l'IGN ne supporte pas le C'H, et via les regroupements de communes, on désidentifie à tour de bras :
    Bon Repos sur Blavet, a éliminé Perret, Laniscat ( pauvre abbé Yvon Motreff...)

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