Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Le blog d'Yves Daoudal - Page 855

  • Le Bulgare ne prend pas de gants

    Jeudi dernier il y avait à Bruxelles une conférence sur la sécurité et la gestion des migrations dans les Balkans. Il y avait là forcément le commissaire européen ad hoc, Dimitris Avramopoulos, qui assura que le plan de relocation des migrants avait été « une réussite européenne » (« a european success story »). Prenant ensuite la parole, Boyko Borisov, Premier ministre bulgare, qui assure à ce titre la présidence tournante du Conseil européen, déclara tout net que cette politique avec été « un échec complet » et qu’il fallait donner des solutions permettant d’en finir avec le « chaos » engendré par cette politique…

    « Au lieu de nous disputer entre nous pour savoir combien de migrants chacun doit accepter, nous devons adopter une nouvelle approche. »

    Laquelle, dit Borisov, passe par le renforcement des frontières extérieures de l’UE, et la définition de critères distinguant clairement les réfugiés des migrants économiques à des points d’entrée, tout en améliorant les échanges de données entre les Etats membres pour mieux suivre les terroristes potentiels.

    Non seulement il faut sélectionner les « migrants » avant qu’ils entrent sur le territoire de l’UE, mais, a-t-il ajouté, il faudrait construire des installations sécurisées sur les frontières des pays en guerre afin de traiter cette question avant que les migrants potentiels quittent leur pays.

    Quant à ceux qui sont là et qui ne sont pas de vrais réfugiés, il faut qu’ils rentrent chez eux : « Je ne comprends pas pourquoi nous devrions verser des milliards d’euros dans les économies de pays comme l’Afghanistan, la Libye et la Syrie et ensuite réparer les dégâts causés par quelqu’un d’autre. Nous devons réfléchir à comment préparer les gens de ces pays à rentrer chez eux et à réparer leurs propres économies. »

  • Islamisation ?

    949867.jpeg

    Vendredi, donc au dernier jour de l’opération, une vendeuse de cette boutique de Grenoble assurait qu’aucun client n’avait fait la moindre remarque sur cette affiche.

  • Corée(s)

    D’abord on a appris que la Corée du Nord allait participer aux Jeux Olympiques en Corée du Sud en y envoyant des… pom-pom girls. Cela ressemblait à un gag de comédie américaine, mais c’était vrai : et en plus des pom-pom girls il allait y avoir quelques sportifs, et même les deux pays vont défiler sous une bannière unique, et même il va y avoir une équipe commune de hockey sur glace féminine…

    Et l’on a appris hier qu’en outre le « président de l’Assemblée suprême du peuple » viendra pendant trois jours en Corée du Sud, du 9 au 11 février, à l’occasion de l’ouverture des JO, à la tête d’une délégation de 22 personnes. Il n’est pas dit explicitement s’il participera à la cérémonie d’ouverture, où seront notamment le vice-président américain Mike Pence et le Premier ministre japonais Shinzo Abe.

    Le « président de l’Assemblée suprême du peuple », Kim Yong-nam, est de par sa fonction le chef de l’Etat nord-coréen. En fait il n’a strictement aucun pouvoir, y compris en tant que président du Parlement, lequel ne sert qu’à applaudir les diktats du pouvoir. D’ailleurs il n’est sur la liste noire ni de l’ONU ni des Etats-Unis, ce qui permet précisément son déplacement : or ce n’était jamais arrivé depuis l’existence des deux Corée qu’un haut responsable de Corée du Nord vienne en Corée du Sud.

    Si par hasard c’était le prélude à un dégel, on le devrait sans doute aux menaces de Donald Trump.

  • A Deir ez-Zor

    DSC_9673.jpeg

    DSC_8573.jpeg

    Le patriarche d’Antioche des syro-orthodoxes, Ignace Ephrem II, a célébré une messe samedi dans les ruines de l’église Notre-Dame de Deir ez-Zor, pour la première fois depuis la libération de la ville (ou de ce qu’il en reste), l’une des plus disputées entre l’Etat islamique et l’Etat syrien. Il a également inauguré la clinique Saint-Ephrem, initiative conjointe du Patriarcat et de l’OMS. De nombreuses photos sur le site du patriarcat.

  • Sainte Agathe

    St-Agatha-square-715425.jpeg

    Mosaïque de la basilique du Sanctuaire national de Washington. Y est écrit ce que sainte Agathe avait répondu au préfet de Sicile : « Multo praestantior est christiana humilitas regum opibus et superbia ».

    La véritable citation, selon la légende du bréviaire, est :

    « Multo praestantior est Christiana humilitas et servitus, regum opibus, ac superbia. »

    L’humilité et servitude chrétienne vaut beaucoup mieux que les trésors et l’orgueil des rois.

    Il y avait la place pour « servitus », qui aurait même équilibré l’inscription. Mais déjà dans ces années 1920 on trouvait que c’était « too much » que de parler d’esclavage. Pourtant c’est en devenant esclave de Jésus-Christ qu’on devient libre, comme l’explique saint Paul. Et les premières antiennes des matines, surtout dans le bréviaire monastique, insistent sur ce point (traduction Port-Royal) :

    Ingénua sum, et ex spectábili génere, ut omnis parentéla mea testátur.

    Je suis d'une condition libre et d'une maison considérable, comme le témoigne assez la qualité de mes parents.

    Et si ingénua es, cur te osténdis servílem persónam? — Quia ancílla Christi sum, ídeo me ostendo servilem persónam.

    Puisque vous êtes noble, pourquoi vous rendez-vous méprisable ? — Je méprise l’honneur du monde, parce que je suis la servante du Seigneur.

    Summa ingenúitas ista est, in qua sérvitus Christi comprobátur.

    La vraie et souveraine liberté et elle où on fait voir qu’on est esclave de Jésus-Christ.

    Ancílla Christi sum, ídeo me osténdo servilem habére persónam.

    Je suis la servante de Jésus-Christ, c’est pourquoi je veux bien paraître d’une condition servile.

    La fête de sainte Agathe est toujours célébrée de façon grandiose à Catane, du 3 au 6 février. Ici un aperçu de la « sortie de sainte Agathe » et de la procession qui suit (le soir du 4 février, me semble-t-il) :

  • Sexagésime

    L’antienne d’offertoire de la messe de ce jour montre admirablement que cette pièce était un chant de procession, la procession lente et solennelle des oblats vers l’autel. Au temps où c’était encore le cas, l’antienne était le refrain qui accompagnait trois (ou quatre) versets, pris dans le même psaume 16.

    Pérfice gressus meos in sémitis tuis, ut non moveántur vestígia mea : inclína aurem tuam, et exáudi verba mea : mirífica misericórdias tuas, qui salvos facis sperántes in te, Dómine. (psaume 16 versets 5, 6, 7)

    Affermissez mes pas dans vos sentiers, afin que mes pieds ne soient pas ébranlés. Inclinez vers moi votre oreille et exaucez mes paroles. Faites éclater vos miséricordes, vous qui sauvez ceux qui espèrent en vous, Seigneur.

    1- Exaudi Domine justitiam meam, intende deprecationem meam, auribus percipe orationem meam. (verset 1)

    Écoutez, Seigneur, ma juste cause, soyez attentif à ma supplication, prêtez l’oreille à ma prière.

    2- Custodi me, Domine, ut pupillam oculi, sub umbra alarum tuarum protege me, eripe me Domine, ab impio. (verset 8)

    Gardez-moi, Seigneur, comme la prunelle de l’œil, à l’ombre de vos ailes protégez-moi, délivrez-moi, Seigneur, de l'impie.

    3- Ego autem cum justitia apparebo in conspectu tuo, satiabor dum manifestabitur gloria tua. (verset 15 et dernier)

    Pour moi, c’est dans la justice que je paraîtrai en votre présence, je serai comblé quand sera manifestée votre gloire.

    Screenshot-2018-2-3 e-codices – Bibliothèque virtuelle des manuscrits en Suisse.png

    On voit le premier verset sur la page du célèbre graduel dit des séquences de Notker (codex 121 d’Einsiedeln, Xe siècle). Les deux autres sont sur la page suivante. On constate aussi au début de l’antienne l’indication que les deux doubles-notes du deuxième mot, gressus (les pas !) doivent être allongées (ce sont deux x, qui veulent dire : exspectare : attendre, donc retarder, et sur le neume suivant le t qui veut dire tenere : retenir).

    Screenshot-2018-2-3 e-codices – Bibliothèque virtuelle des manuscrits en Suisse(1).png

    Voici cette antienne par les moines de Triors :

    Sur la sexagésime, voir aussi :

    L’introit.

    L'épître, l'évangile et saint Grégoire le Grand.

    Seminat seminare semen.

    La mission de Noé.

  • Messori fait échec à Spielberg

    Dès 2014 Steven Spielberg avait annoncé son intention de tourner « The kidnapping of Edgardo Mortara », sur l’affaire du petit juif monstrueusement arraché à ses parents par l’horrible Pie IX pour qu’il vive en catholique : le scénariste serait Tony Kushner, et le film produit par Dreamwork et « The Weinstein Company »… En 2016 on annonçait qu’il tournerait ce film avant Indiana Jones 5. Puis que Harvey Weinstein allait faire cavalier seul, avec un autre scénariste, et Robert de Niro comme réalisateur.

    Aujourd’hui, le film de Spielberg, qui devait sortir cette année, est prévu pour… 2021 selon les sites spécialisés. En fait il a été abandonné par Spielberg (et la carrière de Weinstein a succombé à la campagne que l’on sait).

    On ne verra donc sans doute pas ce qui devait être le film le plus anticatholique de Spielberg, qui avait même été annoncé (un peu rapidement) comme son dernier long métrage : son testament.

    La raison ? La publication d’un texte qui détruit la légende noire de l’affaire Mortara. Un texte écrit par… Mortara lui-même. Difficile à contester.

    C’est Vittorio Messori qui a découvert en 2004 le manuscrit autobiographique écrit en 1888 par le P. Mortara… pour répondre aux mensonges sur son histoire. Messori l’a publié en italien, avec une longue introduction. Et voici qu’après nombres de blocages, le livre paraît enfin aux Etats-Unis, sous le titre Kidnapped by the Vatican ?.

    Et Steven Spielberg annonce qu’il suspend la réalisation du film, parce que, dit-il, il a vu « un millier d’enfants » pour interpréter le rôle du « kidnappé », mais qu’il n’en a trouvé aucun qui fasse l’affaire…

  • Il faut oser…

    C’est l’agresseur qui se pose en victime : l'ambassade d'Israël à Varsovie dénonce une « vague d'attaques à base d'antisémitisme » en Pologne, « dont nombre visant directement l'ambassadeur Anna Azari ».

    L’ambassadeur faisait connaître la position du gouvernement israélien qui attaque la Pologne de façon virulente et absurde à propos de la loi visant à interdire de parler de « camps de la mort polonais ». Il va de soi que les Polonais réagissent. Et réagissent contre le gouvernement israélien, et contre son représentant en Pologne. Or, scoop !, l’ambassadeur est une juive ! Donc c’est de l’antisémitisme que de dénoncer ses mensonges !

    Le comble a été que sur la chaîne publique TVP Info un commentateur a ironisé que si l’on peut dire ce que l’on veut on pourrait davantage parler de camps juifs que de camps polonais…

    La chaîne a présenté des excuses officielles, et annoncé que « des mesures disciplinaires » seraient prises contre les coupables… Mais c’est insuffisant : il faut sans doute les envoyer au four crématoire…

  • De la Sainte Vierge le samedi

    Après la Septuagésime on ne peut plus chanter l’Alléluia. Il est remplacé par un « trait », que voici chanté par les moines de Timadeuc (1975), dans une version sans doute cistercienne, car elle est légèrement différente des versions romaine et dominicaine :


    podcast

    Gaude, María Virgo, cunctas hǽreses sola interemísti. ℣. Quæ Gabriélis Archángeli dictis credidísti. ℣. Dum Virgo Deum et hóminem genuísti : et post partum, Virgo, invioláta permansísti. ℣. Dei Génetrix, intercéde pro nobis.

    Réjouissez-vous, Vierge Marie, vous avez anéanti à vous seule toutes les hérésies. Car vous avez cru à la parole de l’Archange Gabriel. Car, étant Vierge vous avez enfanté l’Homme-Dieu : et après avoir été mère, vous êtes restée Vierge inviolée. Mère de Dieu, intercédez pour nous.

  • Menace israélienne

    Screenshot-2018-2-2 LEBANON-ISRAEL 'Block 9' new front in Israeli-Lebanese confrontation.png

    Lundi, le ministre libanais de l’Energie a annoncé que le consortium international auquel ont été attribuées les licences d’exploration et de production d’hydrocarbures offshore pour le bloc 4 et le bloc 9 de la zone économique exclusive (ZEE) libanaise a déposé les accords signés pour l’exploration et la production de pétrole, et que la cérémonie officielle aura lieu le 9 février sous le patronage du président de la République Michel Aoun. (Le consortium réunit les sociétés française Total, italienne Eni, russe Novatek, sous la direction de Total qui avait repéré les gisements en 2004. L’est de la Méditerranée, entre le Sinaï et la Syrie, recélerait les plus grandes réserves de gaz du monde ; la partie libanaise couvre 22.000 km2 sur 83.000.)

    Mercredi, le ministre israélien de la Défense Avigdor Lieberman a violemment réagi :

    « Lorsqu'ils attribuent l'exploitation d'un champ gazier, notamment le bloc 9, qui, selon tous les normes, nous appartient, il s'agit d'un comportement très très provocateur. »

    On peut constater sur la carte ci-dessus la pertinence du propos. Quand Lieberman parle de « toutes les normes », il faut entendre : à l’exclusion des normes internationales et des frontières reconnues par l’ONU…

    Michel Aoun a aussitôt répliqué : « Les propos de Lieberman sur le bloc 9 constituent une menace pour le Liban et son droit d'exercer sa souveraineté sur ses eaux territoriales. » Le Premier ministre Saad Hariri, le ministre des Affaires étrangères et le ministre de l’Energie et le président du Parlement Nabih Berry ont argumenté dans le même sens. Bien entendu le Hezbollah se déchaîne contre des propos qui entrent « dans le cadre de la politique d'agression contre le Liban » et se dit « prêt à riposter ».

    Puis Avigdor Lieberman a mis de l’huile sur le feu en parlant ouvertement d’une éventuelle nouvelle guerre au Liban :

    « Toutes les options sont sur la table. Nous devons nous préparer à d'éventuels mouvements sur le sol, même si au final nous pourrions ne pas avoir recours à cela. Mais si c'est le cas, nous le ferons avec toute notre force, nous irons de l'avant aussi rapidement que possible. Nous ne verrons pas des images comme celles provenant de la “deuxième guerre du Liban” (juillet 2006) dans lesquelles on voit des habitants de Beyrouth à la plage, alors que les résidents de Tel Aviv se trouvaient dans des abris. Si en Israël les habitants doivent s'abriter, alors lors du prochain conflit, tous les habitants de Beyrouth devront s'abriter aussi. »

    Le fantasme des habitants de Beyrouth à la plage quand ceux de Tel Aviv sont aux abris n’a fait que décupler la colère des Libanais.

    Hier, Michel Aoun a dit, faisant allusion aux menaces israéliennes et à la démarche du ministre des Affaires étrangères libanais à l’ONU en date du 18 janvier :

    « Le Liban a agi sur le plan diplomatique contre ces allégations israéliennes et souligné son droit à défendre sa souveraineté et son intégrité territoriale par tous les moyens disponibles. Nous devons être vigilants face à ce que trame l’ennemi israélien contre le Liban, d’autant que certains dans le pays et à l’étranger œuvrent à créer un climat propice aux menaces israéliennes d’agression contre le Liban et son droit à exploiter ses ressources d’hydrocarbures offshore. »