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Le blog d'Yves Daoudal - Page 815

  • En Slovénie

    Le Parti démocratique slovène (« La Slovénie d’abord ») de Janez Janša (qui se réclame de Trump et d’Orban et est explicitement soutenu par ce dernier) est arrivé largement en tête des législatives, avec 25% des voix, contre 13% à celui qui est arrivé deuxième, la Liste de Marjan Šarec, un ancien acteur comique qui était arrivé second également à la dernière présidentielle en octobre dernier (avec 25% des voix).

    Le parti de Janez Janša obtient 25 sièges sur 90, ce qui est très insuffisant pour gouverner. Or 6 partis sur les 9 représentés refusent toute alliance avec lui, à commencer par Marjan Šarec. Lequel pourrait constituer un gouvernement qui ne donnera de boutons à personne…

  • Vendeur de mort

    Ludwig Minelli, le fondateur de l’entreprise de « suicide assisté » Dignitas, était accusé de gagner trop d’argent avec son petit commerce et de verser des salaires disproportionnés. Car en Suisse le « suicide assisté » est autorisé à condition de n’avoir aucun « mobile égoïste ». Le procès était l’occasion de définir « à partir de quel montant on peut considérer qu’un honoraire s’apparente à un mobile égoïste », et de « déterminer si le fonctionnement de Dignitas est conforme à la loi ».

    Mais le juge a considéré que les montants du financement des différentes activités de l’organisation étaient « acceptables », et les salaires de MInelli « pas excessifs au regard de sa fonction de chef ». Quant à l’Allemande qui a donné 100.000 francs pour son euthanasie, « rien ne permet de prouver que Ludwig Minelli ait agi en vue d’obtenir ce don ». En conclusion : « Ce n’est pas à l’accusé de démontrer qu’il a agi par altruisme (sic), c’est à l’accusation de prouver qu’il était poussé par des mobiles égoïstes prédominants ».

    Minelli était donc poursuivi à tort, et l’Etat va rembourser les 135.000 francs de ses frais d’avocat, et lui donner 500 francs à titre de réparation…

  • Greffes

    Au Royaume Uni, les premières greffes d’utérus de donneuses vivantes devraient être pratiquées d’ici la fin de l’année 2018, a annoncé Richard Smith, gynécologue au Queen Charlotte's et au Chelsea Hospital de Londres. En 2015, 10 transplantations ont été autorisées à partir d’utérus provenant de « donneuses décédées dont le cœur battait encore ».

    On appréciera la rare précision du propos. Oui, les greffes se font avec des organes de gens qui sont légalement morts mais dont le cœur bat encore…

  • Propagande : toujours plus

    Françoise Nyssen, ministre de la Propagande d’Etat, a présenté lundi son projet de transformation de l’audiovisuel public.

    En bref, l’audiovisuel public doit devenir un « média engagé » (comme s’il ne l’était pas déjà, et à gros bouillon…), particulièrement en ce qui concerne « la diversité » : « Le pays des Lumières, sur ce sujet de la diversité, est hautement réactionnaire. Avec une volonté politique sans ambiguïtés, notre média engagé changera les mentalités sur le terrain. » Sic. Elle n'a pas précisé si on enverra les récalcitrants en prison ou en hôpital psychiatrique.

  • Ville de honte

    La Ville de Paris aura pour la première fois un char à la Marche des Fiertés à la fin du mois dans la capitale, a décidé le Conseil de Paris. Sur proposition du groupe écologiste…

    Ce sera le 30 juin. Les trois jours précédents, l'Hôtel de Ville accueillera la Conférence internationale de l'European Gay Police Association (EGPA).

    La capitale accueille également l'événement sportif des Gay Games en août.

  • Coup double

    La Cour suprême des Etats-Unis a pris hier deux décisions allant dans le bon sens.

    En ce qui concerne l’adolescente mexicaine entrée illégalement sur le territoire américain pour se faire avorter, la Cour a annulé l’arrêt de la cour d’appel fédérale qui lui permettait d’avorter. Cet arrêt était du 24 octobre. La jeune fille avait avorté le lendemain matin, ce qui avait court-circuité l’action du ministère de la Justice. (La décision de la Cour suprême est « per Curiam », donc anonyme et a priori unanime.)

    Dans l’interminable procès du pâtissier qui en 2012 avait refusé de confectionner un gâteau pour une paire d’invertis militants, la Cour suprême donne raison au pâtissier, et c’est une grosse surprise, par 7 voix contre 2. C’est le juge Kennedy, dont on ne sait jamais de quel côté il va pencher, qui s’est exprimé au nom de la majorité. Il a souligné que la loi et la Constitution peuvent, et en certains cas doivent, protéger les personnes et les couples gays dans l’exercice de leurs droits civils », mais que « les objections religieuses et philosophiques au mariage gay sont des opinions protégées (« protected views ») et en certains cas des formes d’expression protégées ». Or la Commission des droits civiques a fait preuve d’hostilité envers les convictions du boulanger en le condamnant et en lui demandant de suivre une formation contre les discriminations. Quant à savoir si une entreprise commerciale peut ou non refuser de servir des gays, la Cour suprême dit qu’il faut attendre « une élaboration ultérieure ».

    Ce second arrêt est d’une grande importance. Les militants LGBT se sont aussitôt inquiétés de son impact sur les législations en cours dans plusieurs Etats pour permettre aux agences d’adoption de refuser aux paires d’invertis d’adopter des enfants…

  • Le blocage qui ne bloque rien

    Ce matin Vatican News publiait un bref article titré : « Communion du conjoint protestant: le Vatican invite l'épiscopat allemand à la prudence ». Il y était question, en termes vaporeux, d’une lettre envoyée par la Congrégation pour la doctrine de la foi aux évêques allemands sur la question de la communion des conjoints protestants.

    Cet article flou fait suite à celui de Sandro Magister qui, hier, a publié intégralement la lettre en question (datée du 25 mai), titrant quant à lui : « François bloque le document des évêques allemands en faveur de l’intercommunion ».

    Ce titre est littéralement exact, mais il ne dit pas tout.

    En effet, la lettre (explicitement cautionnée par le pape) interdit aux évêques allemands de publier leur texte sur la communion des conjoints protestants.

    Mais, dans la grande « tradition » de Vatican II, elle permet à chaque évêque de faire ce que permettait le document de la conférence des évêques…

    Il s’agit du fameux canon 844 §4 dont voici la traduction française :

    En cas de danger de mort ou si, au jugement de l'Évêque diocésain ou de la conférence des Évêques, une autre grave nécessité se fait pressante, les ministres catholiques peuvent administrer licitement ces mêmes sacrements aussi aux autres chrétiens qui n'ont pas la pleine communion avec l'Église catholique, lorsqu'ils ne peuvent pas avoir recours à un ministre de leur communauté et qu'ils le demandent de leur plein gré, pourvu qu'ils manifestent la foi catholique sur ces sacrements et qu'ils soient dûment disposés.

    Et voici ce que dit la lettre :

    Étant donné que dans certains secteurs de l’Église, il y a des questions ouvertes sur ce sujet, les dicastères compétents du Saint-Siège ont déjà été chargés de fournir une clarification convenable sur ces questions au niveau de l’Église universelle. Il semble en particulier opportun de laisser l’évêque diocésain juger de l’existence d’une « grave nécessité ».

    Bref, dans le document de la conférence épiscopale, la « grave nécessité » ne paraît pas si « pressante », mais après tout c’est à chaque évêque d’en juger.

    La dérive est toujours la même. Ici dans le texte même du code on passe du « danger de mort » à d’« autres graves nécessités », et finalement on laisse entendre que la simple envie de communier peut être une nécessité, au jugement de l’évêque.

    Cela fait penser à l’avortement en Irlande. Le référendum précédent, c’était pour savoir si l’on devait légaliser l’avortement pour les femmes qui menacent de se suicider. La réponse, on vient de l’avoir avec le référendum suivant : c’est l’avortement pour toutes.

    On rappellera d’ailleurs que ce fut la réaction du cardinal Marx au lendemain de la réunion à Rome. Le pape ayant demandé aux évêques allemands de trouver un consensus, et comme le consensus est impossible, le président de la conférence épiscopale avait dit que ce serait à chaque évêque de décider.

    C’est la doctrine à la carte, comme on le voit déjà avec la communion aux adultères civilement remariés. On se souvient de la réponse d’un certain Mgr Bergoglio à une femme qui se plaignait que son curé ne voulait pas lui donner la communion ; « Vous n’avez qu’à aller à la messe dans une autre paroisse. »

    En fait on sait que la communion est distribuée, depuis longtemps, tant aux « divorcés remariés » qu’aux conjoints protestants, dans de larges secteurs de l’Eglise. Par des prêtres qui ne savent manifestement plus de quoi il s’agit. Sous l’autorité d’évêques qui ne le savent plus non plus. Dans une infinie débauche de sacrilèges, à supposer du moins que les consécrations soient valides, et on en vient à espérer qu’elles ne le soient pas.

  • Coucou !

    Dimanche après-midi, un orage a fusillé ma boîte à wifi. J’en aurai une autre demain. Aujourd’hui, ma femme s’est avisée qu’on pouvait se connecter par son Smartphone (étant pathologiquement allergique au téléphone je n’en ai pas). Donc, tant que ça marche par le Smartphone, voici quelques nouvelles.

  • 2e dimanche après la Pentecôte

    Dómine, convértere, et éripe ánimam meam : salvum me fac propter misericórdiam tuam.

    Revenez à moi, Seigneur, et sauvez mon âme ; délivrez-moi à cause de votre miséricorde.

    Le bref chant d’offertoire de ce dimanche passe presque inaperçu. En 6e mode, ce qui est très rare, il reste comme collé à sa tonique, le fa. Il n’en bouge presque pas, et quand il s’en éloigne, sur « propter », mot qui se trouve ainsi le plus souligné de tous (tu me sauveras parce que tu es miséricordieux), il y revient juste après pour une broderie sur le fa illustrant la miséricorde.

    Avant le cruel élagage de saint Pie V, cet offertoire était comme un répons, avec deux versets (ce qui était le plus courant) :

    1. Domine, ne in ira tua arguas me: neque in furore tuo corripias me.

    Seigneur, ne me reprenez pas dans votre courroux, et ne me punissez pas dans votre indignation.

    2. Miserere mihi, Domine, quoniam infirmus sum : sana me, Domine, quoniam conturbata sunt omnia ossa mea.

    Ayez pitié de moi, Seigneur, car je suis sans force, Seigneur : guérissez-moi, Seigneur, parce que tous mes os sont troublés.

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    On constate que si le premier verset reste presque entièrement dans les mêmes limites, avec toutefois un beau mélisme de départ sur « Domine » (la révérence sur le nom du Seigneur) et une pointe si-do sur « ira » (la colère qui monte !), le second en revanche s’établit en 5e mode, ce qui permet à la mélodie de s’envoler, d’abord sur « Domine », bien sûr, puis sur « ossa » en une très longue vocalise. Et après chaque verset on revient au refrain de l’antienne de départ : Sauve-moi à cause de ta miséricorde.

    Dans les anciens manuscrits, où se trouvent ces deux versets, cet offertoire est soit assigné à ce dimanche, soit plus souvent au lundi de la cinquième semaine de carême, parfois aux deux.

    Je ne connais pas d’autre enregistrement que celui de la Schola Hungarica sous la direction de son chef László Dobszay. Un personnage que je trouve déconcertant. Il était d’une parfaite lucidité sur la destruction de la liturgie latine, dont il montrait que le premier acte avait été la révolution du bréviaire par saint Pie X, mais il interprétait le plain chant de façon résolument moderne, certes non sans élégance, mais en brisant le souffle, l’élan, pour aligner des formules toutes mises sur le même plan. C’est pourquoi je ne mets jamais ses interprétations sur mon blog. D’autant que, bien entendu, il établit sa propre partition, qui ne correspond pas à celle des livres officiels. On remarquera aussi qu’elle ne correspond pas davantage à celle du graduel du XIIe siècle conservé à Porrentruy. (Toutefois on conviendra que son interprétation est en phase avec la composition de Palestrina qui suit.)

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  • De la Sainte Vierge le samedi

    Revoilà la messe Salve Sancta Parens d’après la Pentecôte, c’est-à-dire la messe du commun des fêtes de la Sainte Vierge, dont le propre est repris de la messe de la Nativité de la Sainte Vierge, sauf l’offertoire qui est celui du 4e dimanche de l’Avent, et l’Alleluia qui est la seule pièce originale dans le graduel actuel, texte et mélodie.

    Allelúia, allelúia. Post partum, Virgo, invioláta permansisti : Dei Génetrix, intercéde pro nobis. Allelúia.

    Allelúia, allelúia. Après l’enfantement vous êtes demeurée Vierge inviolée : Mère de Dieu, intercédez pour nous. Alléluia.

    L’Alléluia Post partum, dit dom Gajard, « a la même mélodie que deux anciens Alléluias hors d’usage, l’Usque modo du cinquième dimanche après Pâques et l’Assumpta est, et se rencontre lui-même dans quelques-uns des plus anciens manuscrits du XIe siècle ». (Dom Gajard devrait dire « un » Assumpta est, différent de celui de la messe actuelle de l’Assomption, qui était déjà celui d’avant la proclamation du dogme.)

    Le voici par les moines de Solesmes sous la direction de dom Gajard, en 1958 :