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Le blog d'Yves Daoudal - Page 818

  • Irlande

    Traduction du sermon prêché hier par dom Mark Kirby, prieur du Prieuré bénédictin de Silverstream, Stamullen, comté de Meath, Irlande.

    Au nom de la Très Sainte Trinité, de laquelle découle toute autorité et à laquelle toutes les actions des hommes et des États doivent se conformer, comme notre but suprême,

    Nous, peuple de l'Irlande,

    Reconnaissant humblement toutes nos obligations envers notre Seigneur, Jésus-Christ, qui a soutenu nos pères pendant des siècles d'épreuves,

    Se souvenant avec gratitude de leur lutte héroïque et implacable pour rétablir l'indépendance à laquelle notre Nation avait droit,

    Désireux d'assurer le bien commun, tout en respectant la prudence, la justice et la charité, afin de garantir la dignité et la liberté de chacun, de maintenir un ordre véritablement social, de restaurer l'unité de notre pays et d'établir la paix avec toutes les autres nations,

    Nous adoptons, nous promulguons et nous nous donnons la présente Constitution.

    Au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit. Amen.

    En cette fête de la Très Sainte Trinité, deux jours après l'apostasie nationale par l'Irlande de la Sainte Foi Catholique, comment pourrions-nous entendre l'Evangile qui a été chanté il y a quelques instants sans nous rappeler la Constitution que le peuple irlandais s’est donnée il y a 80 ans en 1938 ? Le vote de vendredi ne portait pas seulement sur l'avortement ; il s'agissait de tuer l'âme de l'Irlande, d'étouffer tout ce qui faisait de l'Irlande un phare parmi les nations, de renoncer publiquement à tout cela, depuis le temps où saint Patrick avait allumé son feu ardent sur la colline de Slane, faisant de cette île notre patrie un magnifique foyer catholique accueillant dans un monde devenu froid et sombre. L'Irlande était, parmi toutes les nations de la terre, celle qui envoyait sans compter ses fils et ses filles, intrépides dans la confession de la Sainte Trinité, pour apporter la lumière de la foi jusqu’aux coins les plus reculés du globe.

    Et Jésus, venant, leur parla, disant : Toute puissance m'a été donnée dans le ciel et sur la terre. Allez donc, enseignez toutes les nations; les baptisant au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit. (Matthieu 28, 18)

    Comment en sommes-nous arrivés là ? Parmi ceux qui ont voté "oui" vendredi, le plus grand nombre a été baptisé et marqué du sceau du Don du Saint-Esprit par la confirmation. Certains d'entre eux ont été confirmés il y a seulement quelques années. Parmi eux se trouvaient des gens qui un jour se sont agenouillés à l'autel pour recevoir l'adorable Corps du Christ, formé par le Saint-Esprit dans le sein de la Vierge Marie, immolé sur la Croix, ressuscité du tombeau, monté au ciel et qui reviendra dans la gloire. Parmi eux se trouvent des gens qui (et je le dis avec crainte et tremblement) oseront même se présenter à la Sainte Communion aujourd'hui. Pour ceux-ci, je ne peux que répéter ce que l'Apôtre dit :

    Quiconque mangera ce pain, ou boira le calice du Seigneur indignement, sera coupable du corps et du sang du Seigneur. Mais que chacun s’éprouve lui-même, et qu'il mange de ce pain et boive du calice. Car celui qui mange et boit indignement, mange et boit son jugement, ne discernant pas le corps du Seigneur. (1 Corinthiens 11, 27-29)

    On ne peut pas dire que nous n'avons pas été prévenus. Dieu a envoyé ses prophètes en Irlande. Certains ne sont venus - je pense à saint Jean-Paul II en octobre 1979 - que pour être acclamés et aussitôt oubliés, sinon ridiculisés et haineusement méprisés. La lettre du pape Benoît XVI aux catholiques d'Irlande, écrite il y a seulement huit ans, était prophétique. Qu'est-elle devenue ? Pourquoi a-t-elle été classée et non prise en compte ?

    On rapporte des célébrations de victoire à Dublin et ailleurs : un chant satanique, des railleries lancées contre Notre Seigneur, contre Sa Mère Vierge et contre l'Église. Tout ce climat fait étrangement penser à la France de 1789, au Mexique de 1910, à la Russie de 1917, à l'Allemagne de 1933 et à l'Espagne de 1936. Pire encore que cette foule qui veut célébrer le choix de la mort contre la vie, sont les mensonges complaisants de ces souriants ministres du gouvernement qui, avec une satisfaction suffisante, parlent d'une Irlande nouvelle, d'une Irlande de compassion, de justice et de respect pour les femmes. L'accent dans tous ces discours est celui de l'ancien serpent :

    Or, le serpent était plus habile que toutes les bêtes de la terre que le Seigneur Dieu avait faites. Et il dit à la femme : Pourquoi Dieu t'a-t-il commandé de ne pas manger de tous les arbres du paradis ? La femme lui répondit : Nous mangeons du fruit des arbres qui sont au paradis ; mais quant au fruit de l'arbre qui est au milieu du paradis, Dieu nous a commandé de ne pas en manger ; et que nous ne devrions pas y toucher, de peur que nous ne mourions. Et le serpent dit à la femme : Non, vous ne mourrez pas de mort. Car Dieu sait que, le jour où vous en mangerez, vos yeux s'ouvriront, et vous serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal. (Genèse 3, 1-5)

    Vous me pardonnerez de répéter aujourd'hui les paroles du prophète Ezéchiel :

    Tu t'es prostituée avec les nations parmi lesquelles tu as été souillée par leurs idoles. Tu as marché dans le chemin de ta sœur, et je mettrai sa coupe dans ta main. Ainsi parle le Seigneur, l'Eternel : Tu boiras la coupe de ta sœur, profonde et large, et tu seras un objet de risée et de raillerie ; sa capacité est très grande. Tu seras remplie d'ivresse et de douleur, avec la coupe de chagrin et de tristesse, avec la coupe de ta sœur Samarie. Et tu la boiras, et tu la boiras jusqu'à la lie, et tu en dévoreras les morceaux ; tu déchireras ta poitrine, parce que je l'ai dit, dit le Seigneur, l'Éternel. (Ezéchiel 23, 30-34)

    Que nous reste-t-il ? Je vais vous dire ce qui reste:

    Et maintenant il reste la foi, l'espérance et la charité, ces trois-là: mais le plus grand d'entre eux est la charité. (1 Corinthiens 13, 13)

    Approchez-vous de l'autel du Saint Sacrifice, comme nos ancêtres s’approchaient des « rochers de messe »*. L'autel est le Foyer Divin de l'Irlande. Ce n'est pas pour rien que l'autel de l'Agneau fut montré à Knock en 1879. Tombez en adoration et en réparation. Pleurez vers la Mère Immaculée de Dieu, toujours Reine d'Irlande et Mère Douloureuse. Mon cher père, avec toute la sagesse de ses 91 ans, m'a dit hier : « Dieu a un plan. Dieu aura le dernier mot. » Et que dit Notre Seigneur dans l'Évangile d'aujourd'hui ? Il dit ceci : « Voici, je suis avec vous tous les jours, jusqu'à la consommation du monde » (Matthieu 28, 20). Dans cette promesse de Dieu faisons reposer toute notre espérance.

    * « Mass rocks ». On appelait ainsi les rochers où l’on célébrait la messe, dans les bois ou en rase campagne, au moment de la persécution.

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  • La dictature de l'UE jusqu’à la caricature

    Le « président » italien Sergio Mattarella a destitué Giuseppe Conte de son poste de Premier ministre quatre jour après l’avoir nommé. Parce que le militant politique Mattarella refuse que Paolo Savona devienne ministre des Finances. Parce que Paolo Savona est ouvertement eurosceptique.

    En bref le président italien refuse que les Italiens aient un gouvernement qui reflète leur vote. C’est un clair déni de démocratie. Le président italien n’est pas le garant de la démocratie mais un valet de Bruxelles, le garde chiourme de la dictature eurocratique, et par elle de la finance mondiale.

    Et il n’hésite pas à pousser son rôle jusqu’à la caricature : il reçoit aujourd’hui Carlo Cottarelli, dans l’intention de le nommer Premier ministre. Carlo Cottarelli était un haut responsable du FMI. Il y a occupé divers postes dont celui de directeur des affaires fiscales entre 2008 et 2013, année où le gouvernent Letta l’a nommé commissaire extraordinaire pour la révision des dépenses publiques. Il y a gagné le surnom de « Monsieur Ciseaux » et « Monsieur Austérité ».

    Matteo Salvini, chef de la Ligue, a réagi sur Twitter : « Nous avons travaillé pendant des semaines pour faire naître un gouvernement qui défende les intérêts des citoyens italiens. Mais quelqu'un (sur la pression de qui ?) nous a dit non. Nous ne serons plus jamais les larbins de personne. L'Italie n'est pas une colonie, nous ne sommes pas les esclaves des Allemands ou des Français, du spread ou de la finance. Les Italiens d'abord. Moi je ne lâche rien. » Puis il a déclaré que la seule solution était de nouvelles élections : « Dans une démocratie, si nous sommes toujours en démocratie, il n'y a qu'une seule chose à faire, laisser les Italiens avoir leur mot à dire. »

    De son côté, Luigi Di Maio, le chef du M5S, a dit dans une vidéo sur Facebook : «  Il y a un grand problème en Italie : la démocratie. C'est une crise institutionnelle sans précédent… Nous étions prêts à gouverner et on nous a dit non, parce que le problème est les que les agences de notation dans toute l'Europe étaient inquiètes à cause d'un homme qui allait devenir ministre de l'Economie. Alors disons-le clairement qu'il est inutile d'aller voter, puisque les gouvernements ce sont les agences de notation, les lobbies financier et bancaire qui les font. Toujours les mêmes. » Et il a appelé à destituer le président pour avoir « trahi la Constitution ». Il compte invoquer l’article 90 qui permet de mettre en accusation le chef de l'Etat pour haute trahison ou atteinte à la Constitution.

     

    Addendum 12h35 : Sergio Mattarella a chargé Carlo Cottarelli de former un gouvernement...

     

    Addendum 2

    Déclaration de Carlo Cottarelli :

    « Je me présenterai au Parlement avec un programme qui, si j'obtiens la confiance, inclura le vote du budget 2019. Ensuite, le Parlement sera dissous, avec des élections début 2019. »

    Donc, s’il a la confiance des députés, il dissout l’Assemblée. Je n’avais encore jamais entendu quelque chose d’aussi absurde.

    Mais évidemment il ne peut pas avoir la confiance des députés qui ont été élus pour mener une tout autre politique. Dans ce cas les élections se dérouleront « après le mois d’août »…

    (Carlo Cottarelli est soutenu par le parti démocrate : 111 sièges sur 630.)

     

    Addendum 3

    Déclaration de notre petit Macron :

    « Je redis mon amitié et mon soutien au président Mattarella qui a une tâche essentielle à mener, celle de la stabilité institutionnelle et démocratique (sic) de son pays, ce qu'il fait avec beaucoup de courage et un grand esprit de responsabilité. »

  • Saint Augustin de Cantorbéry

    Lorsque saint Grégoire le Grand était père abbé du monastère bénédictin de Rome, son prieur s’appelait Augustin. Devenu pape, saint Grégoire envoya Augustin et 40 autres moines en Angleterre.

    Le commando de missionnaires monastiques débarqua en Angleterre en 597 et fut bien accueilli par le roi Ethelbert. Les Anglais se convertirent en masse à la prédication des moines et aux innombrables miracles d’Augustin.

    Devenu premier évêque de Cantorbéry, puis archevêque et primat d’Angleterre après avoir fondé d’autres évêchés sous l’autorité de Grégoire (et un monastère bénédictin, évidemment), il mourut le 26 mai 604. Son culte se développa aussitôt en Angleterre.

    C’est seulement en 1882 qu’il fut inscrit au calendrier romain, par Léon XIII qui fixa la date de sa fête au 28 mai parce que le 26 il y avait déjà saint Philippe Néri et saint Eleuthère et que le 27 il… n’y avait pas encore cet autre Anglais de saint Bède (que Léon XIII inscrira en 1899), mais il y avait le pape saint Jean Ier. Les bénédictins célèbrent toutefois saint Augustin de Cantorbéry à la date de sa naissance au ciel, le 26 mai.

    « Cette fête fut introduite dans le calendrier par Léon XIII, et, dans l’intention de ce grand Pontife, elle était comme un cri d’immense amour et un tendre appel de l’Église Mère à cette glorieuse île Britannique jadis si féconde en saints », écrit le bienheureux cardinal Schuster. C’était le dernier appel avant la dure mais juste et infaillible sentence qu’allait prononcer le même pape 14 ans plus tard, en 1896, dans Apostolicae curae : les ordinations faites selon le rite anglican « ont été et sont absolument nulles et sans valeur ». Et pour enfoncer le clou, le pape qui avait fait cardinal John Henry Newman dès le début de son pontificat faisait en 1899 de Bède le Vénérable un docteur de l’Eglise catholique, fixant le jour de sa fête la veille de celle de saint Augustin.

    La cathédrale de Cantorbéry, édifiée à l’emplacement de la première église édifiée par saint Augustin, a été volée par les anglicans qui en ont fait le centre de leur secte, et voilà ce qu’ils ont fait de l’abbaye :

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  • La Très Sainte Trinité

    Au Xe siècle commença à se répandre ici ou là, notamment à Liège, une fête de la Sainte Trinité. Au siècle suivant, le pape Alexandre II rejeta cette fête, au motif qu’on ne pouvait trouver aucun dimanche ni aucun jour de semaine pour instituer une fête de la Trinité, ou d’ailleurs de l’Unité divine, puisque l’Eglise dans sa liturgie rend gloire à la Trinité comme à l’Unité tous les jours et toutes les heures du jour dans son office et dans toutes ses messes. Un siècle plus tard, Alexandre III réitéra ce rejet, en tout cas pour l’Eglise de Rome, avec les mêmes arguments, bien qu’entre temps on ait tenté de redorer le blason de la fête en prétendant qu’elle n’était pas de l’obscur évêque de Liège Etienne mais du très prestigieux Alcuin, donc de Charlemagne, qui l’avait instituée sur les instances du non moins prestigieux saint Boniface. Sauf que saint Boniface était mort près de 30 ans avant qu’Alcuin devienne conseiller de Charlemagne. La fête continuant à se développer, finalement Jean XXII accepta de l’inscrire au calendrier romain… en Avignon, en 1334. Mais on voit ensuite que le cardinal d’Ailly, en 1405, obtint par son éloquence de « Benoît XIII », Pedro de Luna, considéré comme le vrai pape notamment par la France, la Savoie et toute la péninsule ibérique, qu’il ordonne la célébration de cette fête qui n’était célébrée que dans peu d’églises. C’est donc en réalité par la volonté d’un anti-pape que se généralisa, au XVe siècle, la fête de la Sainte Trinité.

    Les chants de la messe se ressentent de cette arrivée tardive. Les mélodies viennent toutes de chants existants, qu’on a plus ou moins (selon les pièces) cherché à faire coïncider harmonieusement avec le texte.

    La mélodie de l’introït, chanté ci-dessous par les moines de Fontgombault, est celle de l’introït du premier dimanche de carême. Mais la cadence qui concluait la première phrase est devenue le début de la deuxième incise, laissant entendre à la fin de Trinitas qu’on est en do majeur… Puis on n’a porté aucune attention à l’accent de confitébimur qui se trouve sur une note de liaison… Peut-être a-t-on choisi cette mélodie pour la fin, qui en effet s’accorde parfaitement avec le texte (la descente sur misericordia et la solennité de suam).

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    L’introït du premier dimanche de carême :

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  • Exit Irlande

    Les résultats officiels ne sont pas encore connus, mais le oui à la mort l’a très largement emporté, et, pire encore, avec un très fort taux de participation.

    Sans surprise, la circonscription du centre de Dublin a voté la mort des bébés par 76,5%. Mais la circonscription dite très « conservatrice » de Gallway-est a voté pour à 60,2%...

    Le Premier ministre mi-pakistanais sodomite s’est déjà réjoui d’avoir réussi cette infamie.

    L’Irlande a donc pleinement désormais pleinement rattrapé son « retard » sur la pire décadence. Avec l’aval, il faut bien le dire, des évêques et du clergé.

    Honneur aux Irlandais pro-vie qui se sont battus comme des lions, contre tout l'établissement politico-médiatique et au mieux dans l'indifférence des autorités religieuses.

    La chute de l’Irlande aura été plus rapide que celle du Québec.

    Vive la Pologne…

     

    Addendum

    Résultat officiel : 66%.

    Exactement 66,4. Participation 64,1%.

  • A Genève

    Le Canton de Genève en Suisse vient de modifier sa loi sur la santé. Jusqu’à présent le suicide assisté était autorisé, à certaines conditions. (Il n’y a pas de juge à Genève comme en Californie pour rappeler que le suicide n’améliore pas la santé…) Désormais tous les établissements médicaux-sociaux (EMS) seront obligés d’accéder aux désirs de « suicide assisté ». Au nom de « l’équité ».

    La modification de loi a été acceptée par 68 voix contre 37, alors que le conseiller d’Etat chargé de la Santé, Mauro Poggia, y était fermement opposé.

  • Claude Duboscq

    Demain dimanche 17 mai, à 16h, aura lieu à la chapelle Notre Dame des Armées de Versailles un concert en l’honneur des 80 ans de la disparition de Claude Duboscq. Avec Damien Top et Florent Nagel. Il y a déjà eu un concert à Paris hier soir, mais centré sur des œuvres instrumentales. Celui de demain est plus représentatif de la personnalité de Claude Duboscq, étant entièrement composé d’œuvres spirituelles. On y entendra notamment les Prières du matin et du soir, les Monodies d’après saint Jean de la Croix et les Cantiques aux saints de l’hiver (sur des poèmes du compositeur. Voici sainte Cécile, par Odile Thomas et Dominique Joubert (CD “Petites heures mystiques”) :


    podcast

    J’ai écrit dans L’Homme Nouveau, dans Reconquête et dans La Nef que l’abbé Gilles Duboscq a écrit un grand et beau livre, alerte et vivant, sur son père :

    Screenshot-2018-5-26 Claude Duboscq - Recherche Google.png

  • Samedi des quatre temps de Pentecôte

    Ut accépta tibi sint, Dómine, nostra ieiúnia : præsta nobis, quǽsumus ; huius múnere sacraménti purificátum tibi pectus offérre. Per Dóminum.

    Afin que nos jeûnes vous soient agréables, Seigneur, accordez-nous, s’il vous plaît, de vous offrir un cœur purifié au moyen du bienfait de ce sacrement.

    Ou :

    Pour que nos jeûnes vous soient agréables, accordez à nos prières, Seigneur, que, par la vertu de ce sacrement, nous vous offrions un cœur pur.

    La « secrète » de ce jour est la seule oraison des quatre temps de Pentecôte qui évoque le jeûne. On la trouve dans le sacramentaire gélasien au mardi de la 3e semaine de carême (où le jeûne va de soi contrairement à la semaine de la Pentecôte), et dans des suppléments aux sacramentaires médiévaux, comme seule oraison propre d’une messe votive « pro gratia Sancti Spiritus », sous-entendu : « postulanda » : pour demander la grâce du Saint-Esprit.

    On remarque qu’elle fait demander une grâce « par la fonction de ce sacrement ». A priori il s’agit de l’eucharistie. Mais le « sacrement » n’existe pas au moment où le prêtre dit cette prière. Il est à venir. La collecte étant très ancienne (et toujours assignée à ce moment de la messe), on peut voir dans « sacramentum » un sens plus large, celui de mystère, et en l’occurrence le mystère de la messe, le saint sacrifice. De ce fait le mot ici semble bien désigner à la fois le saint sacrifice et ce qui en résulte, le sacrement de l’eucharistie.

  • A propos de l’Italie, etc.

    Ci-dessous la traduction d’un article fort intéressant, signé Leonid Bershidsky, pour Bloomberg. J’avais été très frappé, en écrivant jadis ma petite histoire de Pologne, qu’un roi, contre l’avis unanime de ses conseillers, avait baissé drastiquement les impôts alors que le caisses étaient vides, et avait ainsi très rapidement rétabli la situation. Depuis lors je me suis souvent demandé pourquoi les gouvernements contemporains n’en faisaient pas autant. Mais c’est ce qui se fait en partie en Pologne et en Hongrie, et qui va se faire en Italie. L’article ci-dessous est d’autant plus intéressant que l’auteur, comme on le voit par la pique de la dernière phrase (in cauda venenum…), est un adversaire résolu, par ailleurs, des politiques « populistes ».

    Les propositions de politique économique de la coalition populiste italienne ont effrayé les marchés, qui ont fait grimper les rendements de la dette publique. Et pourtant, les deux partenaires de la coalition, la Ligue et le Mouvement Cinq Étoiles, pourraient avoir mis le doigt sur quelque chose avec leur proposition d'un impôt uniforme à deux niveaux.

    Aujourd'hui, l'Italie a cinq tranches d'imposition avec des taux allant de 23% à 43%. La coalition propose de les «aplatir» à deux, avec des taux de 15% et 20%. Sur le papier, le changement menace le gouvernement d’une grande perte de revenus. Pourtant, si l'on regarde l’expérience de la Russie et des pays de l'Europe de l'Est, l'Italie pourrait finir par percevoir plus d’impôts, malgré l'obstacle de la longue histoire du pays en matière d’inégalités de recouvrement.

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