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Le blog d'Yves Daoudal - Page 672

  • Bonne pioche…

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    Ça hurle de nouveau chez les militants américains de la culture de mort, ce qui est toujours bon signe : le secrétaire d’Etat Mike Pompeo a nommé hier Mary Ann Glendon à la tête d’une commission sur les « droits inaliénables ». Cette commission devra « réfléchir à la question la plus fondamentale: qu'est-ce que cela signifie de dire, ou de prétendre, que quelque chose est un droit humain ». A la lumière de la « loi naturelle ». Mais oui.

    Mary Ann Glendon est assurément la personne qu’il faut pour ce travail. Professeur de droit à Harvard depuis 1987, elle fut choisie par Jean-Paul II pour prendre la tête de la délégation du Saint-Siège à la célèbre conférence de l’ONU sur les femmes à Pékin, où elle se fit remarquer par son combat sans concession non seulement contre l’avortement et la contraception (qui ne pouvaient pas être reconnus comme « droits » à l’époque), mais surtout contre l’idéologie du genre, dont elle avait perçu (avec le pape) le caractère subversif anti-humain. Oui, c’était en… 1995, et c’est véritablement historique. Jean-Paul II a été le premier à dénoncer l’idéologie du genre sur la scène internationale, et Mary Ann Glendon fut son efficace porte-parole.

    Tardivement nommée ambassadeur des Etats-Unis au Vatican par George Bush, elle ne put le rester qu’un an, jusqu’à la prise de fonction d’Obama (janvier 2009). Cette année-là elle défraya la chronique en refusant la Laetare Medal, la plus prestigieuse décoration catholique des Etats-Unis, décernée par l’Université Notre-Dame, parce que cette université avait invité Obama à prononcer le discours d’ouverture de l’année, et que les positions pro-avortement du nouveau président étaient contraires à l’enseignement catholique. L’an dernier, le Centre éthique et culturel de l’Université Notre-Dame a attribué son prix Evangelium vitae à Mary Ann Glendon, la félicitant d’avoir « combattu de manière constante les forces de destruction des femmes, des enfants nés et à naître et de la famille dans la société moderne avec une élégance, une clarté et une compassion extraordinaires ».

    Mary Ann Glendon a déclaré à Mike Pompeo qu’elle ferait de son mieux pour remplir sa mission, soulignant que « les droits fondamentaux de la personne sont mal compris par beaucoup, manipulés par beaucoup, et ignorés par les pires violateurs des droits de l’homme dans le monde ».

    Quand on sait que Mary Ann Glendon a 80 ans, et que la voilà de nouveau en première ligne face à la meute, on ne peut que tirer son chapeau.

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  • Un Cœur immaculé monastique

    En 1855, la Congrégation des rites approuvait les offices propres de la « Congrégation de France » des bénédictins, à savoir de Solesmes, proposés par dom Guéranger après l’acceptation du calendrier en 1851. A priori on peut être étonné de voir un moine bénédictin inscrire dans son calendrier, au 9 juillet, une fête du Cœur immaculé de Marie (presque un siècle avant Rome, et la fête instituée par Pie XII ne fut pas reçue dans le calendrier monastique...). Mais si l’on considère les dates, et si l’on se souvient du rôle joué par dom Guéranger dans la bataille pour le dogme de l’Immaculée Conception (promulgué en 1854), on comprend mieux…

    Comme évangile, dom Guéranger avait choisi… la visite des bergers à la crèche. Avec comme commentaire cet extrait de l’homélie de saint Bernard pour le dimanche dans l’octave de l’Assomption :

    Ne voyons-nous point que, dès le principe, Marie est la première personne que rencontrent les bergers? L'Évangéliste nous dit en effet : « ils trouvèrent Marie et Joseph avec l'enfant qui était posé dans une crèche. » Il en est de même des Mages, si vous vous en souvenez, qui ne trouvèrent point non plus l'enfant Jésus sans Marie, et plus tard, quand elle porta le Seigneur dans son temple, elle entendit Siméon lui parler longuement de son fils et d'elle-même sans cesser de se montrer aussi peu pressée de parler qu'elle était avide d'écouter. Et même « Marie conservait toutes ces paroles et les repassait dans son cœur. » Mais, dans toutes ces circonstances, on ne trouve pas qu'elle ait dit un seul mot du grand mystère de l'Incarnation. Oh malheur à nous qui avons toujours la parole à la bouche, malheur à nous qui laissons un si libre cours à toutes nos pensées, « qui sommes percés partout », comme dit le comique. Que de fois Marie entendit son fils non seulement parler à la foule en particulier, mais encore révéler à ses apôtres, lors des entretiens particuliers, les mystères du royaume de Dieu. Que de fois le vit-elle opérer des miracles, puis elle le vit attaché à la croix, expirant, ressuscité et montant au ciel. Or, dans toutes ces circonstances, c'est à peine si on rapporte que notre pudique tourterelle éleva la voix. Enfin, nous lisons dans les Actes des apôtres qu'en revenant du mont des Oliviers, ils persévéraient unanimement dans la prière. De qui est-il parlé ainsi ? Si Marie se trouvait du nombre, qu'elle soit nommée la première, puisqu'elle est plus grande que tous les autres, tant par la prérogative de sa maternité qu'à cause du privilège de sa sainteté. Or, l'historien sacré dit : « C'étaient Pierre et André, Jacques et Jean, » et les autres. « Tous, ils persévéraient unanimement dans la prière avec les femmes et avec Marie, mère de Jésus. » Est-ce donc ainsi qu'elle se montrait la dernière des femmes pour être nommée après toutes ?

    On peut bien dire que les disciples étaient vraiment charnels, alors que, n'ayant pas reçu le Saint-Esprit, parce que Jésus n'était pas encore glorifié, ils eurent une discussion pour savoir qui était le plus grand parmi eux. Marie, au contraire, s'humiliait non seulement en toutes choses, mais encore plus que tous les autres, d'autant plus profondément qu'elle était plus grande.

    Aussi, est-ce avec raison que celle qui s'était faite la dernière de tous quand elle était la première, fût élevée du dernier rang au premier ; c'est avec raison qu'elle devient la maîtresse de tous, comme elle s'était faite la servante de tous ; c'est justice enfin qu'elle fut élevée au dessus des anges mêmes, après s'être placée avec une ineffable douceur au dessous des veuves et des pécheresses pénitentes, au dessous même de celle d'où sept démons avaient été chassés.

    Je vous en prie, mes enfants bien-aimés, cherchez à acquérir cette vertu si vous aimez Marie; oui, si vous avez à cœur de lui plaire, imitez sa modestie. Il n'y a rien qui soit plus convenable à l'homme en général, rien qui siée davantage au chrétien en particulier ; mais surtout il n'est pas de vertu qui convienne mieux que celle-là à des moines.

  • En Grèce

    La « droite » a obtenu la majorité absolue aux législatives, et la gauche perd donc le pouvoir.

    Le nouveau Premier ministre est le libéral Kyriákos Mitsotákis (diplômé de Harvard et de Stanford), qui a prêté serment ce jour à 13 h, devant le président de la République et l’archevêque Jérôme II d’Athènes.

    On dit que le ministre des Affaires étrangères devrait être Margaritis Schinas, actuelle porte-parole en chef de la Commission européenne.

    C’est tout dire…

    Toutefois cela nous épargne la réédition de la pénible cérémonie où Tsipras avait refusé la présence de représentants de l’Eglise de Grèce, et de prêter serment sur l’Evangile, ce qui était sans précédent.

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    (A gauche sa femme Mareva Grabowski et leurs trois enfants Constantin, Sophie et Daphné.)

  • Šefčovič

    Vice-président de la Commission européenne chargé de l'Union de l'énergie dans l’actuel organigramme, le Slovaque Maroš Šefčovič était annoncé comme futur Haut Représentant de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité. Mais c’est l’Espagnol Josep Borrell qui a été désigné. Maroš Šefčovič entend bien rester néanmoins à la Commission européenne, mais ça coince en Slovaquie. Depuis qu’il a vanté haut et fort les mérites non seulement professionnels mais personnels et familiaux de l’homme qui écrit ses discours, le parti national slovaque, qui fait partie de la coalition au pouvoir, considère qu’il ne peut plus lui donner son aval. Car le « nègre » de Šefčovič est un inverti qui élève avec son « mari » des enfants issus de mères porteuses. Le commissaire trouve cela vraiment très bien, mais le parti national slovaque juge que c’est « éthiquement inacceptable »…

  • La France de Macron

    « La France est devenue l’une des plus grandes menaces mondiales contre la liberté d’expression. »

    Jonathan Turley, professeur de droit à l’Université George Washington (et chroniqueur libertarien).

    Extraits en français ici.

  • Dictature de fous

    Le pouvoir érythréen est allé jusqu’au bout de son entreprise anticatholique qui est d’abord contre son pauvre peuple et les plus pauvres de ce peuple misérable : vendredi dernier, il a expulsé les religieuses de l’hôpital de Zager et a mis les scellés.

    Les 22 structures hospitalières catholiques du pays sont désormais fermées. Conformément à une loi de… 1995.

  • Vive la Pologne (2) !

    Le 17 mai dernier, le magasin Ikea de Cracovie célébrait la Journée mondiale contre l’homophobie et la transphobie par un message sur son réseau intranet. Un employé a commenté qu’il n’était pas d’accord parce qu’il est catholique, et il citait deux phrases de la Bible à l’appui de sa réprobation. Il a refusé de retirer son commentaire, au motif qu’il ne peut pas censurer la parole de Dieu. Fin juin, il a été licencié, parce que « le fondement de notre culture d’entreprise est la liberté d’opinion, la tolérance et le respect pour chaque employé ». Sic.

    L’employé a porté plainte contre Ikea. Et le ministre de la Justice et procureur général Zbigniew Ziobro a ordonné une enquête, soulignant que l’attitude d’Ikea est « inacceptable » et « absolument scandaleuse ».

    Le 5 juillet, le conseil de la Conférence de l’épiscopat polonais pour l’apostolat des laïcs a publié un long communiqué prenant fermement la défense de l’employé licencié. Dès le premier paragraphe les évêques dénoncent « l’énorme dégoût, la tristesse, l’inquiétude pour l’avenir et même le sentiment d’insécurité qu’inspirent aux citoyens ordinaires le comportement et les paroles des activistes de ce milieu et des journalistes qui les soutiennent ». « Ils se battent pour la liberté, la tolérance et le respect, mais sans tolérance, avec mépris pour les personnes qui pensent différemment et avec agressivité. »

    Le deuxième paragraphe commence ainsi : « Dans ce contexte, il est nécessaire de considérer comme inacceptable du point de vue de la loi, mais surtout de la décence et du bon sens, l’attaque de l’employé d’Ikea qui ne voulait pas de l’endoctrinement LGBT sur son lieu de travail  », attaque accompagnée de « discours pleins d’agression et de mépris ».

    D’autre part, « il est intellectuellement malhonnête de réagir en Pologne à des citations de la Sainte Bible, comme si la culture européenne ne découlait pas logiquement du christianisme ». « Le roi Sigismond II Auguste, roi de Pologne, déclarait : “Je ne suis pas le roi de vos consciences.” Cet employeur l’est d’autant moins et ne peut pas usurper un tel droit. »

    Puis les évêques félicitent l’employé « pour le courage dont il a fait preuve pour professer et défendre la foi au quotidien », et espèrent que la justice le récompensera et que l’entreprise mettra fin « aux actions idéologiques fondées sur sa position privilégiée d’employeur ». « Après tout, c’est un élément important de l’ordre politique et culturel. »

    Ensuite, les évêques évoquent « les signaux inquiétants concernant des tentatives de propagande de l'idéologie LGBT émanant d'autres entreprises et sociétés », utilisant les adresses électroniques des employés, organisant « des réunions d’agitation » « avec des militants étrangers », tandis que les salariés de taisent de peur d’être licenciés ou victimes de discrimination. « Nous demandons aux employeurs de respecter la conscience des employés. Nous comprenons la situation difficile des employés pour qui perdre un emploi serait un problème sérieux, mais nous devons vous rappeler qu'il existe partout des limites qu’on ne peut franchir. »

    Les évêques évoquent enfin la situation dans les écoles, où « de nombreux enseignants » tentent de faire pénétrer la propagande LGBT par toute sorte de moyens : lecture, théâtre, cinéma, cours de langues étrangères, discussions qu’on fait dévier, etc. Et ils rappellent aux parents que les enfants n’appartiennent pas à l’école, qui doit être au service des parents.

    En conclusion il citent quelques extraits de l’Hymne à la Vierge Noire du poète… juif Roman Brandstaetter : « Mère du Verbe [des mots], Mère de bonté, Priez pour la bonté de tous les mots polonais, Ne laissez pas un seul mot se tromper, Ne laissez pas un mot haïr, Ne le laissez pas faire du mal, Ne le laissez pas tuer, Qu’il pardonne, Qu’il guérisse, Qu’il apaise, Qu’il ferme les blessures humaines, Priez, Notre Dame de Jasna Góra, Vierge noire, aux cicatrices sur le visage comme la terre polonaise. »

  • Vive la Pologne (1) !

    En 2016, un imprimeur de Łódź avait refusé de fabriquer des affiches (des « roll-ups ») pour le « LGBT Business Forum », disant qu’il ne voulait pas « contribuer par son travail à la promotion du mouvement LGBT ». Le dit « LGBT Business Forum » porta plainte. L’imprimeur fut condamné pour discrimination en première instance puis en appel. Le ministre de la Justice et procureur général Zbigniew Ziobro saisit alors la Cour suprême. Laquelle, le 14 juin 2018, confirma la condamnation de l’imprimeur. Triomphe du lobby. Mais Zbigniew Ziobro décida alors de saisir la Cour constitutionnelle. Et celle-ci a décidé, le 26 juin dernier, que la loi anti-discrimination est anticonstitutionnelle. Parce que la sanction encourue pour refus de fournir des services en invoquant des convictions personnelles est contraire au droit des prestataires de services d’agir selon leur conscience.

    Réaction de Zbigniew Ziobro : « Je suis heureux que mes opinions et arguments aient été partagés par le tribunal. Je souhaite dire que tout le monde a droit à la liberté et que personne, avec des slogans de tolérance, ne doit utiliser l'appareil de l'État pour contraindre les autres à violer leurs propres libertés, que ce soit la liberté de conscience, la liberté de religion ou la liberté économique. »

    91e49bae-066f-467e-a2df-57f293dbee26_900x.jpegOn ne peut que saluer l’opiniâtreté du gouvernement polonais. Polityka, le magazine des intellectuels communistes reconvertis bobos, a fait sa une de cette affaire, prétendant avec la plus extrême mauvaise foi que la décision de la Cour constitutionnelle était une menace directe contre les mères de famille et les handicapés… Courrier international a jugé intelligent de reprendre cette stupide argumentation, ce qui a fait connaître l’affaire. Et voilà que la « catholique » Loiseau, dont on n’avait plus entendu parler depuis qu’elle s’était flinguée en plein vol au Parlement européen, a cru nécessaire de dégainer un tweet vengeur : « La décision de la Cour constitutionnelle polonaise autorise de fait les discriminations. Elle est contraire à la charte des droits fondamentaux de l’UE et à la convention européenne des droits de l’homme. Mobilisons-nous ! »

    Mais oui Nathalie. On n’a pas besoin de toi pour constater que c’est contraire à la convention européenne des droits de l’homme. Et ce sera fort intéressant, si le lobby saisit la cour européenne.

  • Sainte Elisabeth de Portugal

    Urbain VIII qui mit sa fête au calendrier composa pour son office deux hymnes, la légende des matines et les antiennes de Benedictus et Magnificat. La première est l’acclamation de Judith, qui est utilisée dans la liturgie de la Sainte Vierge, la seconde souligne le rôle de pacificatrice de la reine de Portugal qui était née Isabelle d’Aragon.

    Tu glória Jerúsalem, * tu lætítia Israël, tu honorificéntia pópuli tui.

    Vous êtes la gloire de Jérusalem, * vous êtes la joie d’Israël, vous êtes l’honneur de votre peuple.

    Elísabeth, * pacis et pátriæ mater, in cælo triúmphans, dona nobis pacem.

    Élisabeth, * mère de la paix et de la patrie, triomphante dans le ciel, donnez-nous la paix.

    Deux portraits et son tombeau.

    Un autre portrait.

  • 4e dimanche après la Pentecôte

    Allelúia, allelúia. Deus, qui sedes super thronum, et iúdicas æquitátem : esto refúgium páuperum in tribulatióne. Allelúia.

    Alléluia, alleluia. O Dieu, qui siégez sur votre trône et jugez avec équité, soyez le refuge des pauvres dans la tribulation. Alléluia.

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    Ce qui apparaît au premier coup d’œil, dans le verset d’alléluia de la messe de ce jour, est qu’il est d’une longueur inhabituelle (pour un alléluia d’avant les facéties liturgiques d’après la Renaissance). Ce qui apparaît ensuite, c’est qu’au cœur de ce verset il y a un très long mélisme, insolite dans une telle pièce, et qui en outre a davantage l’allure d’un mélisme de graduel. De fait, il a été emprunté soit au graduel Benedictus Dominus du dimanche dans l’octave de l’Epiphanie, soit au graduel Clamaverunt justi de la messe Salus autem pour plusieurs martyrs. (Graduels qui existaient avant cet alléluia dont on n’a pas trouvé trace jusqu’ici avant un livre de Bénévent du XIe siècle.)

    Dans le graduel Benedictus Dominus, ce mélisme orne le mot pacem, la paix, dans le graduel Clamaverunt justi c’est le mot Dominus, le Seigneur, et ici c’est thronum, le trône de Dieu. Toute la mélodie de la longue première partie du verset est une contemplation extatique du trône de Dieu, montant dans les hauteurs du 7e mode après avoir parcouru toute la gamme. La seconde partie, plus brève, est la prière : « Sois le refuge des pauvres dans la tribulation. » Et la mélodie descend à la tonique et se cogne la tête sur le plancher du 7e mode dans sa tribulation, notes qui sont aussi les premières de l’alléluia, et se poursuivent donc par le jubilus: la prière a été exaucée.