Le blog d'Yves Daoudal - Page 570
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Et vlan !
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Discrimination
En Roumanie, le Conseil national pour la lutte contre la discrimination ne s’occupe pas que de « racisme ». Il vient d’infliger une amende de 10.000 lei (2.000€) à Google Roumanie pour « discrimination » parce que sur Google Map la balise localisant la « cathédrale du salut de la nation roumaine » à Bucarest avait été modifiée en « cathédrale de la duperie de la nation roumaine ».
Le président du Conseil de la lutte contre la discrimination a déclaré que cette modification était « humiliante et dégradante », et il a demandé à Google Roumanie de publier pendant 10 jours sur sa page d’accueil un résumé de la décision.
Google Roumanie attend la notification officielle pour réagir, mais souligne que ses agents font ce qu’ils peuvent pour surveiller les modifications qu’apportent les utilisateurs (contributions qui sont encouragées par Google), et que celle-ci n’était pas restée longtemps. A l’audience, Google Roumanie avait tenté de faire valoir que le responsable ne peut être que Google Irlande (la maison mère)…
(La très grande cathédrale toujours en construction est la cible de polémiques pour son coût jugé excessif.)
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Syrie
Depuis hier 17 juin et pendant théoriquement cinq ans, la Syrie est sous le coup de nouvelles sanctions américaines, par l’entrée en vigueur du « Caesar Act ».
Réaction de Mgr Joseph Tobji, archevêque maronite d’Alep, à l’agence Fides :
« Maintenant, à Alep, tous disent : nous étions beaucoup mieux sous les bombes. La bombe arrive à l'improviste et tue les personnes autour du lieu où elle tombe. Maintenant, en Syrie, on perçoit véritablement la faim et des millions de personnes ont devant les yeux la perspective de se voir lentement mourir d'une mort annoncée et sans échappatoires possibles. La valeur de la livre syrienne s'est effondrée de manière vertigineuse. Avant la guerre, 1 dollar équivalait à 50 livres syriennes alors qu'il en faut maintenant 3.000, sachant que le salaire moyen d'un employé est resté ce qu'il était à l'époque, à savoir 50.000 livres, en pratique moins de 20 euros. Les magasins, les petites entreprises ferment leurs portes. Chacun essaie de survivre avec ce qu'il trouve. Ceux qui ont des dépôts dans les banques du Liban ne peuvent les retirer à cause de la crise financière libanaise. Dans les hôpitaux, les médicaments et les appareillages indispensables aux interventions chirurgicales urgentes font défaut. En entrant dans l'intimité des familles, les histoires entendues tirent les larmes des yeux. La situation peut encore empirer. Le caractère ciblé des sanctions est un mensonge auquel ne croirait pas même un enfant. Tous voient très bien quel est l'objectif poursuivi : augmenter les souffrances au sein de la population pour alimenter le mécontentement populaire et produire de cette manière un changement de régime. Cependant, cette manière d'agir est criminelle. Jeter dans la souffrance un peuple entier à un moment comme celui-ci, où plane sur le monde entier le spectre de la pandémie, est terroriste, inhumain. C'est le signe que pour arriver à ses fins, quelqu'un est disposé à tout, même à sacrifier des millions de personnes, de pauvres, de familles. Il s'agit d'un acte diabolique. »
AsiaNews publie la réaction identique de la supérieure des trappistines d’Azeir, sœur Martha :
« Les gens autour de nous meurent de faim et de maladie, non pas parce qu'il y a un virus ! Mais parce qu'ils ne peuvent plus trouver de médicaments pour le diabète, l'hypertension, le cancer, les maladies cardiaques. Les pharmacies sont fermées. Il n’y aplus d’importation de n'importe de matières premières et la production de médicaments est bloquée. La livre syrienne perd de la valeur à d’heure en heure. Nous espérions que l’Europe [qui a également renouvelé ses sanctions], faisant l’expérience de la précarité et voyant la vie menacée par le coronavirus, pourrait comprendre comment les gens peuvent vivre dans la tragique réalité de la guerre, comment des sanctions peuvent affecter une situation déjà compromise. Le temps après les combats est plus difficile, parce qu’il y a une guerre économique pour le pouvoir et l’influence, tandis que les terroristes continuent d’incendier les champs de blé dans le nord. Les sanctions frappent des gens comme vous et moi : les hommes, les femmes et les enfants... pas les politiciens, pas les dirigeants. Les sanctions sont contre le peuple. Bien sûr, ceux qui décident de les imposer savent cela. Leur objectif est de pousser les gens à renverser ceux qui gouvernent, à obtenir ce que les armes ne peuvent pas obtenir. Mais est-il moral d'utiliser la souffrance du peuple à des fins politiques ? »
Le Caesar Act tire son nom du pseudonyme du photographe qui a publié une série de photos de prisonniers morts dans les geôles syriennes. Il a été incorporé à la loi budgétaire de la Défense américaine, votée par le Congrès le 17 décembre 2019 et signé quelques jours plus tard par Donald Trump. Ses dispositions devaient entrer en vigueur six mois plus tard.
L’ironie diabolique (pour reprendre le mot de Mgr Tobji), est que le nom complet de la loi est « Loi César de protection des civils en Syrie »…
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Saint Ephrem
Reflétant les beautés du Paradis et savourant les prairies éternelles, tu fis fleurir pour le monde, Père vénérable, la connaissance de Dieu; y prenant part, nous aussi, en nos âmes par disposition spirituelle, nous refleurissons en esprit.
Ayant décrit la seconde venue du Juge, avec des flots de larmes, Père saint, tu enseignes à toute âme à tenir sa lampe allumée, proclamant l'arrivée de l'Epoux: Revêtons nos habits lumineux pour aller à la rencontre du Christ!
Fortifiant ton corps par la tempérance, tu mortifias l'élan des passions dans les jeûnes, Père saint, et les veilles de toute la nuit; aussi la puissance de l'Esprit, te couvrant de son ombre, fit de toi un flambeau spirituel pour l'univers.
Gloire au Père…
Ayant sagement quitté le tumulte de la vie, Ephrem très-digne de nos chants, tu gagnas le désert par amour de la paix; et par là t'approchant de Dieu réellement, tu brillas comme un flambeau pour le monde et pour les hommes fis jaillir les paroles de vie; aussi, d'incessante façon affermis-nous par tes prières, pour que nos âmes soient sauvées des ravages de l'Ennemi, vénérable Père.
Liturgie byzantine, Lucernaire
Mosaïque du Nouveau Monastère de Chios, XIe siècle. Saint Ephrem présente une béatitude selon saint Luc : Μακάριοι οι κλαίοντες νυν ότι γελάσετε. Bienheureux vous qui pleurez maintenant, parce que vous rirez.
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Irlande du Nord
Sans surprise, les députés britanniques ont voté, par 253 voix contre 136, les réglementations qui imposent l’avortement en Irlande du Nord, contre l’avis des élus d’Irlande du Nord et contre la volonté des habitants d’Irlande du Nord.
La pétition qui a recueilli 18.000 signatures est celle qui avait été lancée par la jeune trisomique Heidi Crowter « contre une loi sur l’avortement qui me donne l’impression que je serais mieux morte ».
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Reconquête N° 368
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Saint Grégoire Barbarigo
(Cathédrale de Padoue.)
En mai 1656 éclate à Rome la peste bubonique, qui dure jusqu'en août 1657, faisant des milliers de victimes. Le pape Alexandre VII (Fabio Chigi), qui était à Castelgandolfo, revient immédiatement à Rome et, pour encourager les Romains, on l’y voit marchant à pied. Pour diriger les secours au Trastevere, l'épicentre de l'infection, il choisit un prêtre de 31 ans, Grégoire Barbarigo, de la famille vénitienne de ce nom. Et il sait ce qu'il fait. Il était nonce à Münster (Allemagne) dans la décennie précédente, pour négocier la paix après la guerre de Trente Ans ; et là il avait rencontré le jeune Barbarigo, alors secrétaire de l'ambassadeur de Venise. Il le conseilla ensuite dans ses études, jusqu'au sacerdoce. Enfin, élu pape en 1655, il l'appelle à Rome. Il lui fait confiance comme à lui-même et l'envoie donc aux pestiférés du Trastevere.
Il obéit, sans cacher sa peur. Il en parle également dans des lettres à son père. Mais quand il voit comment ces gens vivent et meurent, il sait être chef, guide, frère ; il est prêtre, infirmier, fossoyeur, il est le père des Trasteverini.
En 1657, le pape le nomme évêque de Bergame et en 1658 cardinal. Dans son diocèse il prend Charles Borromée comme modèle, mettant un accent personnel passionné sur l'enseignement religieux. Nommé évêque de Padoue (1664), dans la ville de la grande université, il donne une impulsion au grand séminaire : il stimule la formation théologique et biblique et veut l'enrichir de connaissances classiques, de science et de pratique des langues ; il donne aux clercs une bibliothèque très riche et crée une imprimerie utilisant aussi des caractères grecs et orientaux, jetant des ponts culturels entre l'Europe et l'Asie. En même temps, dit un témoin, « il ne mange que parce qu’il le faut et ne cesse jamais d’enseigner la doctrine chrétienne, de faire des missions et d’assister les mourants ».
A propos des coutumes du clergé d’alors, il ne plaisantait pas. Nommé par le pape Innocent XI pour inspecter un couvent romain qui faisait jaser, celui-ci dut fermer définitivement, car « une crainte salutaire » avait frappé tous les frères de Rome (Pastor). Deux fois il est sur le point de devenir pape, et deux fois il dit non. Pour lui, vivre c’est Padoue, c'est étudier, c'est la charité. Il sonne la cloche du catéchisme pour les enfants, il prépare les bancs et les chaises lui-même, pour la joie de les éduquer personnellement à la foi, comme il avait soigné de ses mains les pestiférés du Trastevere.
Grégoire a été béatifié par Clément XIII en 1761. Puis tout s'est arrêté pendant 150 ans. En 1911, Pie X reçut des appels pour sa canonisation, et l'un d'eux avait parmi ses signataires le « prof. sac. Angelo Roncalli » de Bergame. Qui ne savait pas qu'un autre demi-siècle devait encore s'écouler. Et enfin, sous le nom de Jean XXIII, il proclamera Grégoire saint, le 26 mai 1960, à Saint-Jean de Latran, avec une légère touche élégante sur la longue attente: « Nous aimons nous féliciter avec ferveur de le voir élevé par la Sainte Eglise à son rang. »
Traduction d’un texte de Domenico Agasso. Il manque, à la fin, ce que voulait dire Jean XXIII quant au « rang » qui convenait à Grégoire Barbarigo : « stantem ante thronum, et in conspectu Agni, amictum stola alba, et palma in manibus ejus » (Ap 7,9).
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Lords avorteurs
La chambre des lords a très largement adopté hier, par 355 voix contre 77, les « règlements » par lesquels les députés britanniques ont imposé l’avortement en Irlande du Nord. Et cela malgré le vote de l’Assemblée d’Irlande du Nord, qui les a rejetées le 2 juin. La baronne Nuala O’Loan, qui mène le combat contre cette réglementation depuis le début, a présenté un amendement qui la rejette, au motif que les élus d’Irlande du Nord l’ont rejeté, et qu’en outre un sondage a montré que 79% des habitants étaient contre, et encore que plus de 18.000 Nord-Irlandais viennent de signer une lettre aux lords et aux députés pour leur demander de ne pas approuver ce règlement. L’amendement a été rejeté par 388 voix contre 112.
Le baron Alton a souligné que le « débat » avant le vote avait été une parodie de démocratie : chaque intervenant avait droit à une minute : 18 contre, 20 pour. Et les dirigeants des partis avaient un temps additionnel pour se manifester en faveur de l’avortement, tandis que les trois pairs d’Irlande du Nord n’eurent pas la parole… « Les élites politiques se demandent pourquoi les gens sont tellement désabusés à leur égard : elles ont donné la réponse. »
Lord Willie McCrea, faisant allusion aux discours du gouvernement pendant l’épidémie de covid-19, a remarqué : « Chaque jour nous avons entendu une homélie de ministres nous disant combien il est important de sauver des vies, pourtant rien que l’an dernier près de 210.000 enfants ont été perdus à cause de l'avortement » en Angleterre et au Pays de Galles.
Le texte va être (re)voté demain par la chambre des Communes. Ce sera une nouvelle claque aux Nord-Irlandais, et à la démocratie. Un ricanement diabolique de plus de la dictature de la culture de mort.
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Saint Jean-François Régis
Fête « en certains lieux » du saint patron des jésuites de France.
Extrait d’une homélie d’un prêtre de la Famille missionnaire de Notre Dame (du même diocèse) :
Il a mis en application avec zèle et grand courage ce que Jésus disait à ses disciples : partir à la recherche de la brebis égarée et se réjouir de la ramener au bercail. Dans une France à peine relevée des ruines provoquées par les guerres de religion qui avaient ensanglanté la fin du XVIème siècle, Saint Jean-François Régis est apparu comme un homme providentiel appelé par Dieu à redonner force et courage à tout un peuple abandonné et livré à lui-même.
Il était originaire du Languedoc. Il entra chez les jésuites à l’âge de 19 ans et fut ordonné prêtre en 1630. Il rêvait d’aller avec tant d’autres frères jésuites évangéliser la « Nouvelle-France », mais ses supérieurs le désignèrent pour répondre à la demande de Mgr Louis-François de La Baume de Suze, évêque de Viviers, qui entreprenait la reconstruction spirituelle de son diocèse après les ravages causés par les guerres de religion. Pendant 6 ans, il va parcourir les montagnes du Vivarais, des Cévennes et du Velay, surtout en hiver afin d’approcher les paysans libérés des travaux des champs pour leur annoncer la Bonne Nouvelle. Ses talents de pédagogue et de catéchiste attiraient les foules. Il se donna tout entier pour redresser les consciences et dissiper les confusions en rappelant la doctrine catholique purifiée des erreurs protestantes. Il le fit par des paroles toutes simples mais aussi par ses actes et sa vie tout ordinaire mais pleine de foi et d’ardeur spécialement pour l’eucharistie. Sa fidélité au magistère et à l’évangile lui valut bien des calomnies. Par la simplicité de sa parole et par sa charité sans limite, il atteignait le cœur des petits et des humbles. Au Puy, il multiplia les œuvres caritatives, visitant les hôpitaux et les prisons, organisant l’ «œuvre du bouillon», sorte de soupe populaire ou créant encore un refuge pour les prostituées repenties, prenant aussi la défense des dentellières. En moins de dix ans de ministère, il réussit, grâce à Dieu, à ramener au Christ une foule immense d’hommes, de femmes et d’enfants de tous âges et de toutes conditions. Fin décembre 1640, malgré une violente tempête de neige, il se met en route pour Lalouvesc. Comme à son habitude, il se donne sans compter à toutes les familles des hameaux de l’Ardèche profonde, passant des heures dans l’église glaciale pour écouter, réconcilier, donner les sacrements. Il contracte ainsi une pneumonie et meurt le 31 décembre 1640 à l’âge de 43 ans.
St Jean-François Régis a été un véritable fils de Saint Ignace et un émule de Saint François Xavier, œuvrant à la plus grande gloire de Dieu, n’hésitant pas pour cela à renoncer à ses désirs et à sa volonté propre, en cultivant au plus haut degré une grande disponibilité, une humilité exemplaire et une grande simplicité.
Le prêtre ajoute :
Il y a un lien fort entre notre Famille Missionnaire et Saint Jean-François Régis. Notre Mère disait qu’elle devait sa conversion en partie à Saint Jean-François Régis. Le Père a donné à Augusta Bernard la responsabilité de l’Equipe Notre-Dame des Neiges, le 16 juin 1945. Le 16 juin 1948, le Père prêchait à Péreyres, pour la fête de Saint Régis. Il eut en cette petite église, en cette Fête de St Jean-François Régis, l’inspiration de venir faire avec Mère Marie-Augusta puis avec l’Equipe la retraite d’été en cette paroisse. Cette retraite de l’été 1948, en ce lieu sanctifié par cet apôtre missionnaire, a été très importante pour notre Communauté. L’Equipe Notre-Dame des Neiges, disait le Père à la fin de sa vie, est devenue après cette retraite la Famille Domini.
Rappelons que la Famille missionnaire de Notre-Dame est actuellement victime d’une persécution et même d’une occupation de zadistes de « l’esprit Charlie ».
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Saints Guy, Modeste et Crescence
Multæ tribulatiónes justórum, et de his ómnibus liberávit eos Dóminus : Dóminus custódit ómnia ossa eórum : unum ex his non conterétur.
Benedícam Dóminum in omni témpore : semper laus ejus in ore meo.Les tribulations des justes sont nombreuses et le Seigneur les délivrera de toutes ces peines. Le Seigneur préserve tous leurs os ; il n’y en aura pas un seul de brisé.
Je bénirai le Seigneur en tout temps ; toujours sa louange sera dans ma bouche.L’introït est un chant clair, joyeux, triomphal, qui célèbre la victoire des martyrs : dès après l’évocation des « nombreuses » tribulations, elle s’installe dans le haut du mode, d’où elle ne descend que pour les cadences.
Le voici par un chœur de femmes, lors du 17e Colloque de musique sacrée organisé par Musica sacra (2007) dans la crypte du sanctuaire national de l’Immaculée Conception à Washington. Selon le site New Liturgical Movement qui publiait cette vidéo l’année suivante, la plupart de ces femmes n’avaient jamais chanté de grégorien jusque-là. Le résultat est réellement étonnant, même si cela manque un peu de fermeté.
Il ne s’agissait pas de la messe de ce jour, mais de celle des saints John Fisher et Thomas Moore, qui a repris le même introït.