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Saint Grégoire Barbarigo

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(Cathédrale de Padoue.)

En mai 1656 éclate à Rome la peste bubonique, qui dure jusqu'en août 1657, faisant des milliers de victimes. Le pape Alexandre VII (Fabio Chigi), qui était à Castelgandolfo, revient immédiatement à Rome et, pour encourager les Romains, on l’y voit marchant à pied. Pour diriger les secours au Trastevere, l'épicentre de l'infection, il choisit un prêtre de 31 ans, Grégoire Barbarigo, de la famille vénitienne de ce nom. Et il sait ce qu'il fait. Il était nonce à Münster (Allemagne) dans la décennie précédente, pour négocier la paix après la guerre de Trente Ans ; et là il avait rencontré le jeune Barbarigo, alors secrétaire de l'ambassadeur de Venise. Il le conseilla ensuite dans ses études, jusqu'au sacerdoce. Enfin, élu pape en 1655, il l'appelle à Rome. Il lui fait confiance comme à lui-même et l'envoie donc aux pestiférés du Trastevere.

Il obéit, sans cacher sa peur. Il en parle également dans des lettres à son père. Mais quand il voit comment ces gens vivent et meurent, il sait être chef, guide, frère ; il est prêtre, infirmier, fossoyeur, il est le père des Trasteverini.

En 1657, le pape le nomme évêque de Bergame et en 1658 cardinal. Dans son diocèse il prend Charles Borromée comme modèle, mettant un accent personnel passionné sur l'enseignement religieux. Nommé évêque de Padoue (1664), dans la ville de la grande université, il donne une impulsion au grand séminaire : il stimule la formation théologique et biblique et veut l'enrichir de connaissances classiques, de science et de pratique des langues ; il donne aux clercs une bibliothèque très riche et crée une imprimerie utilisant aussi des caractères grecs et orientaux, jetant des ponts culturels entre l'Europe et l'Asie. En même temps, dit un témoin, « il ne mange que parce qu’il le faut et ne cesse jamais d’enseigner la doctrine chrétienne, de faire des missions et d’assister les mourants ».

A propos des coutumes du clergé d’alors, il ne plaisantait pas. Nommé par le pape Innocent XI pour inspecter un couvent romain qui faisait jaser, celui-ci dut fermer définitivement, car « une crainte salutaire » avait frappé tous les frères de Rome (Pastor). Deux fois il est sur le point de devenir pape, et deux fois il dit non. Pour lui, vivre c’est Padoue, c'est étudier, c'est la charité. Il sonne la cloche du catéchisme pour les enfants, il prépare les bancs et les chaises lui-même, pour la joie de les éduquer personnellement à la foi, comme il avait soigné de ses mains les pestiférés du Trastevere.

Grégoire a été béatifié par Clément XIII en 1761. Puis tout s'est arrêté pendant 150 ans. En 1911, Pie X reçut des appels pour sa canonisation, et l'un d'eux avait parmi ses signataires le « prof. sac. Angelo Roncalli » de Bergame. Qui ne savait pas qu'un autre demi-siècle devait encore s'écouler. Et enfin, sous le nom de Jean XXIII, il proclamera Grégoire saint, le 26 mai 1960, à Saint-Jean de Latran, avec une légère touche élégante sur la longue attente: « Nous aimons nous féliciter avec ferveur de le voir élevé par la Sainte Eglise à son rang. »

Traduction d’un texte de Domenico Agasso. Il manque, à la fin, ce que voulait dire Jean XXIII quant au « rang » qui convenait à Grégoire Barbarigo : « stantem ante thronum, et in conspectu Agni, amictum stola alba, et palma in manibus ejus » (Ap 7,9).

Commentaires

  • Merci pour la superbe citation de l'Apocalypse !

  • Photo ou penture? Quelle sublime lumière!

  • C'est le tombeau du saint. Et c'est son corps. Les Italiens sont spécialistes de ce genre d'éclairage.

  • Assister les malades et les mourants était naguère qualifié d d'oeuvre de miséricorde- une dimension majeure de notre Foi.

    Peut-être l avons nous un peu oublié lors déclaration récente épidémie?.

  • Oui Roger c'est vrai. Seuls les gens ayant un diplôme médical ou apparenté avaient le droit de visiter les malades et de nombreuses personnes sont mortes sans visites et sans prêtre dans les ephad ou les hôpitaux.

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