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Syrie

Depuis hier 17 juin et pendant théoriquement cinq ans, la Syrie est sous le coup de nouvelles sanctions américaines, par l’entrée en vigueur du « Caesar Act ».

Réaction de Mgr Joseph Tobji, archevêque maronite d’Alep, à l’agence Fides :

« Maintenant, à Alep, tous disent : nous étions beaucoup mieux sous les bombes. La bombe arrive à l'improviste et tue les personnes autour du lieu où elle tombe. Maintenant, en Syrie, on perçoit véritablement la faim et des millions de personnes ont devant les yeux la perspective de se voir lentement mourir d'une mort annoncée et sans échappatoires possibles. La valeur de la livre syrienne s'est effondrée de manière vertigineuse. Avant la guerre, 1 dollar équivalait à 50 livres syriennes alors qu'il en faut maintenant 3.000, sachant que le salaire moyen d'un employé est resté ce qu'il était à l'époque, à savoir 50.000 livres, en pratique moins de 20 euros. Les magasins, les petites entreprises ferment leurs portes. Chacun essaie de survivre avec ce qu'il trouve. Ceux qui ont des dépôts dans les banques du Liban ne peuvent les retirer à cause de la crise financière libanaise. Dans les hôpitaux, les médicaments et les appareillages indispensables aux interventions chirurgicales urgentes font défaut. En entrant dans l'intimité des familles, les histoires entendues tirent les larmes des yeux. La situation peut encore empirer. Le caractère ciblé des sanctions est un mensonge auquel ne croirait pas même un enfant. Tous voient très bien quel est l'objectif poursuivi : augmenter les souffrances au sein de la population pour alimenter le mécontentement populaire et produire de cette manière un changement de régime. Cependant, cette manière d'agir est criminelle. Jeter dans la souffrance un peuple entier à un moment comme celui-ci, où plane sur le monde entier le spectre de la pandémie, est terroriste, inhumain. C'est le signe que pour arriver à ses fins, quelqu'un est disposé à tout, même à sacrifier des millions de personnes, de pauvres, de familles. Il s'agit d'un acte diabolique. »

AsiaNews publie la réaction identique de la supérieure des trappistines d’Azeir, sœur Martha :

« Les gens autour de nous meurent de faim et de maladie, non pas parce qu'il y a un virus ! Mais parce qu'ils ne peuvent plus trouver de médicaments pour le diabète, l'hypertension, le cancer, les maladies cardiaques. Les pharmacies sont fermées. Il n’y aplus d’importation de n'importe de matières premières et la production de médicaments est bloquée. La livre syrienne perd de la valeur à d’heure en heure. Nous espérions que l’Europe [qui a également renouvelé ses sanctions], faisant l’expérience de la précarité et voyant la vie menacée par le coronavirus, pourrait comprendre comment les gens peuvent vivre dans la tragique réalité de la guerre, comment des sanctions peuvent affecter une situation déjà compromise. Le temps après les combats est plus difficile, parce qu’il y a une guerre économique pour le pouvoir et l’influence, tandis que les terroristes continuent d’incendier les champs de blé dans le nord. Les sanctions frappent des gens comme vous et moi : les hommes, les femmes et les enfants... pas les politiciens, pas les dirigeants. Les sanctions sont contre le peuple. Bien sûr, ceux qui décident de les imposer savent cela. Leur objectif est de pousser les gens à renverser ceux qui gouvernent, à obtenir ce que les armes ne peuvent pas obtenir. Mais est-il moral d'utiliser la souffrance du peuple à des fins politiques ? »

Le Caesar Act tire son nom du pseudonyme du photographe qui a publié une série de photos de prisonniers morts dans les geôles syriennes. Il a été incorporé à la loi budgétaire de la Défense américaine, votée par le Congrès le 17 décembre 2019 et signé quelques jours plus tard par Donald Trump. Ses dispositions devaient entrer en vigueur six mois plus tard.

L’ironie diabolique (pour reprendre le mot de Mgr Tobji), est que le nom complet de la loi est « Loi César de protection des civils en Syrie »…

Commentaires

  • Nouvelle épouvantable. Informés de ces horreurs, que pouvons-nous faire? Spectateurs/lecteurs/auditeurs réduits à ingurgiter jour après jour des informations face auxquelles nous restons impuissants. QUE POUVONS-NOUS FAIRE?

  • quelle est la raison de ces sanctions ?
    est-ce encore une "fake new" du gouvernement américain, comme les armes de destruction massive de Saddam Hussein ?

  • Les Américains et leurs valets européens sont vexés comme des poux de n'avoir pas été capables de renverser Bachar. Ce dernier était à deux doigts de reconquérir ses territoires perdus, avec l'aide des Russes, quand le Turc Erdogan est intervenu avec l'appui d'iceux pour l'en empêcher.

    Quant aux Russes, leurs intérêts ne coïncidant pas exactement avec ceux des Syriens ne savent plus trop quoi faire pour parachever leur victoire politique car ils doivent ménager les Turcs pour neutraliser autant que possible l'hégémonie américaine notamment au Moyen-Orient. Erdogan ne le sait que trop et il mise tantôt sur Trump tantôt sur Poutine pour affirmer l'influence de la Turquie dans cette région .

    La pauvre Syrie n'est plus que le jouet de ces puissances qui convoitent cette région et tant pis pour ses habitants, ils n'ont qu'à crever, c'est le dernier de leur souci.

    Déjà les Américains ne se privent pas de voler sans la moindre vergogne le pétrole syrien et ils sont d'autant moins prêts à se retirer de la partie de la Syrie qu'ils occupent qu'ils vont redevenir dépendants du pétrole étranger car leur production à partir du schiste n'est plus rentable...

    En un mot comme en cent, la "politique" des uns et des autres est littéralement criminelle elle se fait toujours sur le dos des populations qui n'en peuvent mais et tant pis pour le coût en vies humaines que cela entraîne...

  • Bonne synthèse, qui omet toutefois l'essentiel : pour Bachar, comme pour Saddam, le méchant petit succube à qui on a laissé prendre le contrôle des médias et des gouvernements occidentaux est derrière les manettes.

  • C'est d'ailleurs un fait dont sont singulièrement conscients les chrétiens de Syrie, qui soutiennent Assad et observent leurs tortionnaires directs (les djihadistes) avec la compassion presque indulgente que le Christ devait avoir pour les soldats romains qui tâchaient à le laminer.

  • Donald Trump et l'extrême droite israélienne ,
    entrent en guerre avec Bachar Al-Assad et ses alliés chrétiens :

    https://www.valeursactuelles.com/monde/donald-trump-et-lextreme-droite-israelienne-entrent-en-guerre-avec-bachar-al-assad-et-ses-allies-chretiens-120766

    PS Valeurs actuelles (la feuille de choux numérique),
    nous explique que c'est un coup de l’extrême-droite.
    Voyez-vous on peut rire de tout,
    sauf de l'antisémitisme & l'antisionisme .

  • Je suppose que, d'une manière ou d'une autre, plus on a de pouvoir, moins on est libre. C'était déjà vrai des rois de France, dont la nuit de noces se déroulait en présence d'une partie de la Cour (d'où, je présume, l'initiative d'Anne d'Autriche, cher Dauphin, d'autant qu'icelle avait connu les affres de cette expérience avec le timide Louis XIII, et que le mariage de son fils devait attendre le traité des Pyrénées et ses vingt ans révolus...). Quant à Donald Trump, je ne sais pas si c'est Machiavel ou Héraclite l'obscur. J'avais bien aimé son "Amazing !", à Yad Vashem, en tout cas. C'était trouvé.

  • n'y a-t-il pas une confusion dans cette démonstration ?
    ce qui se déroulait en public était l'accouchement de la reine, pas la nuit de noces du couple royal
    si cela avait été, on saurait ce qui se serait passé pendant la nuit de noces de Philippe Auguste et de la reine Isambourc et cela n'aurait pas donné lieu à la suite judiciaire qui a troublé si longtemps le pays

  • Ce cher Saint-Simon a beau vouer Louis XIV aux gémonies, il ne manque pas de raconter dans ses Mémoires qu'ayant croisé le roi (comme par hasard...) le lendemain de sa nuit de noces, celui-ci (le roi) le félicita de ce qu'il s'en était "fort bien acquitté".
    Tout se savait à la Cour. Le sacre était déjà fort éprouvant. Quant à la nuit de noces de Louis XIII, je vous mets ce lien :
    http://princesstorchon.canalblog.com/archives/2009/09/29/16119216.html
    En Espagne, c'était encore pire. Philippe V ne put jamais se résoudre à ce qu'un chambellan fût préposé à lui torcher le cul. Il faillit en faire une péritonite. Là aussi, cf Saint-Simon.

  • vous restreignez à la cour et à l'époque classique un fait qui est assez banal de par le monde
    j'ai connu une française de métropole mariée à un tahitien qui était malade à l'idée de retourner à Tahiti : dans cette île, tout ce qui peut se faire entre époux pendant la nuit est connu dès le lendemain de toute la population : c'est une question de construction des habitations traditionnelles
    cela ne se passe pas qu'à Tahiti : j'ai vécu à Paris, quand j'étais étudiant, dans les chambres de bonne d'un bâtiment de luxe, et j'entendais tout ce qui se passait chez les voisins, y compris dans la garçonnière d'un ministre en exercice

  • Vous avez beaucoup vécu, Théo. et vous êtes du genre couillu viril qui fréquentait les bordels ambulants de l'armée française en Afrique du Nord au siècle avant-dernier. Moi, timide, assez moche, sans uniforme, pas entreprenant pour deux sous, je dois surtout mon initiation sexuelle à un professeur de gymnastique du lycée Ampère de Lyon, qui confondait sa bite avec la barre fixe.
    Par contre, sa fille se roulait volontiers dans le foin pour quelques sous.. La seule difficulté, à Lyon, était de trouver des bottes de foin.

  • de retour à votre obsession habituelle
    je pense que la fréquentation des BMC vous a laissé des souvenirs cuisants; dans l'unité de l'Armée d'Afrique dans laquelle j'ai servi, les FSE n'y mettaient pas les pieds et n'en franchissaient la porte que pour prendre l'anisette les jours où les bistrots en ville étaient consignés; il y reignait d'ailleurs une atmosphère particulièrement triste

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