Le blog d'Yves Daoudal - Page 556
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Le masque selon Audiard
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Rappel
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— Thomas Porcher (@PorcherThomas) August 16, 2020 -
Saint Hyacinthe
La Messe : Os justi, du commun des confesseurs. — Les messes du commun contiennent de puissants enseignements pour la formation chrétienne. L’Église en effet a pénétré les textes du commun de son idéal de vie. Voyons la formule de notre messe d’aujourd’hui ; j’en souligne seulement quelques passages : A l’Introït, il est dit que le juste (Justus, un mot cher à la liturgie) est maître de sa langue ; à vrai dire, la parole n’est que le petit ruisseau dont le cœur est la source ; mais celui-ci est rempli de l’amour de Dieu.
La Leçon exprime une nouvelle idée : Le juste se tient au-dessus des choses, des biens de ce monde. Pour lui les créatures, y compris l’or trompeur, ne sont que des moyens en vue du but ; la fin, c’est Dieu. Notre grande faute est de nous arrêter aux moyens ; nous faisons ainsi des biens de ce monde nos idoles. Seul le saint s’élève vraiment au-dessus des choses.
L’Alléluia dit que tout juste doit passer par le feu de la souffrance. C’est le seul moyen de subir l’épreuve et de gagner la couronne de vie. Sans portement de croix, pas de sainteté.
Enfin l’Évangile présente le juste comme un serviteur vigilant qui attend. Pour le Sauveur la perfection consiste à être toujours prêt. Que cette image est donc belle ! Le saint se tient là, avec sa lampe allumée et les reins ceints, et il guette attentivement jusqu’à ce que le Maître frappe. La lampe est la lumière de la grâce baptismale, les reins ceints sont l’éloignement du péché.
Avec cette image, l’Église nous conduit au Saint-Sacrifice. A la Communion le Maître frappe réellement et nous trouve vigilants. Ainsi chaque messe est comme une répétition générale en vue de sa venue réelle à la mort.
Quels principes de vie dans un pareil commun !
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11e dimanche après la Pentecôte
Omnípotens sempitérne Deus, qui, abundántia pietátis tuæ, et merita súpplicum excédis et vota : effúnde super nos misericórdiam tuam ; ut dimíttas quæ consciéntia metuit, et adícias quod orátio non præsúmit.
La collecte est un vrai joyau liturgique : « O Dieu, l’on dit que, dans l’immensité de votre amour, sans regarder à nos fautes, vous allez au-delà de nos prières elles-mêmes ; répandez sur nous votre miséricorde, éloignant ce que redoute la conscience coupable et y ajoutant dans votre bienveillance ce que la prière n’ose pas même implorer. »
Cette brève prière de la liturgie dominicale vaut tout un traité sur l’oraison. Celle-ci, pour conserver l’ordre convenable, doit être humble et commencer par les exercices de la voie purgative, demandant assidûment à Dieu le pardon des fautes. Il ne convient pas, en effet, à une âme coupable de mille infidélités, de demander au Seigneur ces faveurs spéciales que seuls peuvent se promettre l’épouse ou l’ami. C’est pourquoi le saint moine qui convertit la courtisane Thaïs, après l’avoir enfermée dans une grotte lui apprit à prier uniquement ainsi : Qui plasmasti me, miserere mei. Il la jugea indigne de prononcer même le nom adorable du Seigneur. Thaïs obéit et devint une sainte.
Quand l’âme a fidèlement accompli les exercices de purification propres à la voie purgative, Dieu lui-même l’invite — ascende superius [Luc 14,10] — à s’élever plus haut, c’est-à-dire à la voie illuminative et enfin même à la voie unitive, à laquelle est réservée l’union parfaite avec le Seigneur, le don de l’amour, qui est précisément ce à quoi fait humblement allusion aujourd’hui la collecte : et adiicias quod oratio non praesumit. Certes, l’oraison du pauvre pécheur ne peut prétendre à un si grand don ; mais il est bien permis de l’espérer de l’infinie bonté de Dieu, par les mérites du Christ ; car si la grâce de l’amour parfait ne nous est pas due à nous, elle lui est certainement due à lui et elle nous sera accordée par égard pour lui.
Bienheureux cardinal Schuster (qui signale que dans d’anciens sacramentaires le formulaire de la messe de ce dimanche était celui du "premier dimanche après la fête de saint Laurent" – et c’est le cas cette année).
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Assomption
Le somptueux graduel de la messe de sainte Cécile (22 novembre) a été repris pour la messe de l’Assomption créée après la formulation du dogme. On a juste changé le texte du verset (qui souligne à quel point le nouveau psautier latin de Pie XII était exécrable).
Comme peu de fidèles entendent chanter la messe de la patronne des musiciens, c’est l’occasion d’en profiter. Les plus attentifs constateront qu’ici et là il y a des échos d’autres graduels (selon le principe de la centonisation). Il est particulièrement remarquable que la formule la plus spectaculaire du verset, sur « regis », tout en haut, ponctue toute l’année liturgique puisqu’on la trouve dans un graduel dominical du temps de l’Epiphanie, du Carême, de la Pentecôte.
Dom Gajard : « Longue effusion lyrique, il se développe tout entier dans la partie supérieure de l’échelle de sol ; authentique 7e mode, avec ses envolées caractéristiques, le déploiement et l’entrecroisement de ses légères voacalises, qui se commandent, se répondent, escaladent toute l’octave, semblant ne plus vouloir finir. »
Audi, fília, et vide, et inclína aurem tuam, et concupíscet rex pulchritúdinem tuam. ℣. Tota decóra ingréditur fília Regis, textúræ áureæ sunt amíctus eius.
Écoutez, ma Fille, voyez et tendez l’oreille : le Roi désirera votre beauté. Toute belle s’avance la fille du Roi, son vêtement est fait de tissus d’or.
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Vigile de l’Assomption
Du 1er au 14 août les byzantins observent le Carême de la Mère de Dieu, et chaque jour (sauf à la Transfiguration) est chanté l'office de la Paraklisis. Voici les louanges de la Mère de Dieu (Mégalinaires) vers la fin de l’office, à Palazzo Adriano (Sicile), le 5 août dernier (Eglise grecque-catholique italo-albanaise).
Ἄξιόν ἐστιν ὡς ἀληθῶς, μακαρίζειν σε τὴν Θεοτόκον, τὴν ἀειμακάριστον καὶ παναμώμητον, καὶ Μητέρα τοῦ Θεοῦ ἡμῶν.
Il est vraiment digne de te bénir, ô Mère de Dieu, toujours bienheureuse et tout-immaculée, et Mère de notre Dieu.
Τὴν τιμιωτέραν τῶν Χερουβείμ, καὶ ἐνδοξοτέραν ἀσυγκρίτως τῶν Σεραφείμ, τὴν ἀδιαφθόρως Θεὸν Λόγον τεκοῦσαν, τὴν ὄντως Θεοτόκον, σὲ μεγαλύνομεν.
Toi plus vénérable que les Chérubins et plus glorieuse incomparablement que les Séraphins, qui sans tache enfantas Dieu le Verbe, toi véritablement la Mère de Dieu, nous t’exaltons.
Τὴν ὑψηλοτέραν τῶν οὐρανῶν, καὶ καθαρωτέραν λαμπηδόνων ἡλιακῶν, τὴν λυτρωσαμένην ἡμᾶς ἐκ τῆς κατάρας, τὴν Δέσποιναν τοῦ κόσμου, ὕμνοις τιμήσωμεν.
Tu es plus haute que les cieux et plus pure que les rayons du soleil ; tu nous délivres de la malédiction : Reine du monde, par nos hymnes nous te magnifions.
Ἀπὸ τῶν πολλῶν μου ἁμαρτιῶν, ἀσθενεῖ τὸ σῶμα, ἀσθενεῖ μου καὶ ἡ ψυχή, πρὸς σὲ καταφεύγω τὴν Κεχαριτωμένην, ἐλπὶς ἀπηλπισμένων, σύ μοι βοήθησον.
À cause du grand nombre de mes péchés, je suis sans force d’âme et de corps ; Pleine de grâce, vers toi j’accours : viens à mon aide, toi l’espérance des sans-espoir.
Δέσποινα καὶ μήτηρ τοῦ Λυτρωτοῦ, δέξαι παρακλήσεις, ἀναξίων σῶν ἱκετῶν, ἵνα μεσιτεύσῃς πρὸς τὸν ἐκ σοῦ τεχθέντα. Ὦ Δέσποινα τοῦ κόσμου γενοῦ μεσίτρια.
Mère souveraine du Rédempteur, agrée la prière de tes indignes serviteurs ; sois notre médiatrice devant ton Fils ; Reine du monde, plaide en notre faveur.
Ψάλλομεν προθύμως σοι τὴν ᾠδήν, νῦν τῇ πανυμνήτῳ, Θεοτόκῳ χαρμονικῶς, μετὰ τοῦ Προδρόμου, καὶ πάντων τῶν Ἁγίων, δυσώπει, Θεοτόκε, τοῦ οἰκτειρῆσαι ἡμᾶς.
Avec ardeur chantons, de tout notre art, louange à la Toute-digne de nos chants ; avec le Précurseur et tous les Saints, Mère de Dieu, prie le Seigneur de nous prendre en pitié.
Ἄλαλα τὰ χείλη τῶν ἀσεβῶν, τῶν μὴ προσκυνούντων, τὴν εἰκόνα σου τὴν σεπτήν, τὴν ἱστορηθεῖσαν, ὑπὸ τοῦ ἀποστόλου, Λουκᾶ ἱερωτάτου, τὴν Ὁδηγήτριαν.
Que se taisent les lèvres impies qui ne vénèrent pas ton image sacrée, l’icône de Celle-qui-montre-le-Chemin, œuvre de l’apôtre saint Luc.
Πᾶσαι τῶν Ἀγγέλων αἱ στρατιαί, Πρόδρομε Κυρίου, Ἀποστόλων ἡ δωδεκάς, οἱ Ἅγιοι Πάντες, μετὰ τῆς Θεοτόκου, ποιήσατε πρεσβείαν, εἰς τὸ σωθῆναι ἡμᾶς.
Que tous les Anges dans le ciel, le Précurseur du Seigneur, les Apôtres et tous les Saints avec la Mère de Dieu intercèdent pour notre salut.
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Couleur tabac, c’est raciste…
Marks and Spencer a présenté ses excuses pour avoir mis sur ses catalogues un soutien-gorge brun dont le nom était « Tabac ».
Une jeune femme noire avait été « choquée » par cette publicité, parce que le mot « tabac » a des « connotations négatives » (fumer tue…) : appeler un soutien-gorge marron « Tabac » c’est donc du « racisme caché ».
La jeune femme avait demandé à la marque de retirer ce nom. Mais il ne se passait rien. Alors, deux mois plus tard, elle a contacté un journal, le Mirror, et Marks and Spencer s’est enfin exécuté, pour éviter le scandale. Trop tard.
Car la jeune personne trouve nombre d’oreilles complaisantes pour compatir à son chagrin et partager sa colère. Elle raconte qu’elle a vu cette publicité deux semaines après la mort de George Floyd « et c’était particulièrement cruel à voir à ce moment-là ». Et c’est le mouvement Black Lives Matter qui lui a donné le courage de se manifester…
On suppose que les parfums Tabac vont devoir se saborder. Et que les teinturiers vont devoir censurer leurs nuanciers qui ont très officiellement quatre teintes « tabac ».
En bref, le délire est sans fin.
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Deux religions antagonistes
Il y a un conflit en Ecosse entre les deux principales religions du pays : l’athéisme et l’islam.
La controverse a pour objet la nouvelle loi « contre la haine » préparée par le ministre de la Justice, Humza Yousaf, et qui se trouve au Parlement depuis avril.
Une vingtaine de personnalités du monde de la culture et du spectacle, avec en figure de proue Rowan Atkinson (Mr Bean) ont publié une lettre manifestant leur inquiétude quant aux conséquences de cette loi sur la liberté d’expression, et particulièrement de « critiquer les croyances religieuses ».
C’est que la lettre est « coordonnée » par la « Société humaniste d’Ecosse », organisation qui milite pour l’avortement, l’euthanasie, le mariage pour tous, etc., mais d’abord pour l’athéisme pur et dur. Et ce n’est pas un groupuscule : elle se vante d’organiser davantage de mariages que l’organisation calviniste appelée « Eglise d’Ecosse ». Il est vrai que l’Eglise d’Ecosse ne représente plus rien, mais quand même…
D’un côté on a donc un ministre de la Justice qui est un militant islamiste, qui veut une loi dont le principal non-dit est qu’elle est destinée à empêcher toute critique de l’islam ; de l’autre on a les athéistes qui ne veulent pas d’une loi dont le principal non-dit, pour eux, est qu’elle empêcherait éventuellement de critiquer l’islam, mais aussi et surtout ce qui reste de la religion chrétienne.
Les évêques catholiques se sont manifestés, le 29 juillet, exprimant leur inquiétude quant à la « liberté d’expression et de conscience », et soulignant que certains enseignements de l’Eglise tomberaient sous le coup de cette loi. Mais ils sont les représentants d’une minorité négligeable et universellement méprisée.
Quant à la dite Eglise d’Ecosse, elle ne s’est manifestée que par l’unique voix de la « première femme évêque » d’Ecosse, et comme l’Eglise d’Ecosse fait partie de l’Establishment elle est d’accord avec la loi, à condition qu’elle soit « très claire quant à ce qui peut être dit ou ne peut pas être dit aux gens et par les gens dans les communautés de croyants ». Sic.
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Il ose tout
Joe Biden avait déjà osé publier une vidéo, en février, alignant nombre de photographies qui montraient à quel point il était un bon catholique, allant à la messe, priant le chapelet, non sans fréquenter aussi les évangéliques.
Il avait déjà dit qu’il avait communié de la main du pape, peu après s’être vu refuser la communion aux Etats-Unis en raison de son militantisme pour la culture de mort.
Et voici une nouvelle vidéo de Biden le Catholique, centrée sur Biden et François, en accord complet… Conclusion : si vous êtes catholique vous devez voter Biden.
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Sainte Radegonde
Mgr Louis-Joseph Gaillard n’a pas laissé un grand souvenir, si l’on en croit Wikipedia, puisqu’il est le seul archevêque de Tours depuis 1314 à ne pas avoir de notice…
A son actif cependant l’imprimatur donné le 29 avril 1939 à un formulaire de messe de sainte Radegonde « pro Gallia ».
En réalité la messe est entièrement du commun des femmes non vierges, en dehors de l’oraison, qui est fort bien conçue avec son double parallélisme très traditionnel, et que voici :
Deus, cujus ope beáta Radegúndis aulæ delícias vitæ monásticæ austeritáte commutávit : da nobis, ejus collucentíbus exémplis et suffragántibus méritis, terréna non sápere, sed amáre cæléstia.
Dieu, vous avez, par votre grâce, amené la bienheureuse Radegonde à échanger les délices de la cour pour l’austérité de la vie monastique : faites qu’éclairés par ses exemples et soutenus par le suffrage de ses mérites, nous ne goûtions pas les biens terrestres mais aimions ceux du ciel.
C’est le genre d’oraison qui a été mis à la poubelle par les fabricants de la néo-liturgie, parce que, faisant semblant de ne pas comprendre le langage liturgique (mais peut-être ne le comprenaient-ils plus), ils trouvaient insupportable pour l’homme d’aujourd’hui qu’on demande à Dieu de ne pas goûter les biens terrestres, et de vaincre le monde...
Je ne sais pas ce qu’est la collecte de la messe de la néo-liturgie, si tant qu’il y en ait une, puisqu’il n’y a rien du tout sur sainte Radegonde sur le site du diocèse... (Ça ne vous étonne pas ? Moi si, quand même un peu, je suis un incorrigible naïf.)
Dans le propre de la congrégation de France de l’ordre de saint Benoît, concocté par dom Guéranger, sainte Radegonde est une mémoire, avec une autre collecte :
Deus, qui beátam Radegúndem advérsus mundi illécebras viriliter decertáre fecisti : da nobis insígnes ejus triúmphos recoléntibus, fidem illam cólere quæ vincit mundum, et ea caritáte fervére quæ cælos apprehéndit.
Dieu qui avez fait combattre virilement la bienheureuse Radegonde contre les séductions du monde, faites que nous, qui rappelons ses triomphes insignes, cultivions cette foi qui vainc le monde, et brûlions de cette charité qui s’empare des cieux.