Somno reféctis ártubus,
Spreto cubíli, súrgimus:
Nobis, Pater, canéntibus
Adésse te depóscimus.
Tandis que le sommeil, réparant la nature,
Tient enchaînés le travail et le bruit,
Nous rompons ses liens, ô clarté toujours pure,
Pour te louer dans la profonde nuit.
Te lingua primum cóncinat,
Te mentis ardor ámbiat:
Ut áctuum sequéntium
Tu, Sancte, sis exórdium.
Que dès notre réveil notre voix te bénisse ;
Qu'à te chercher notre cœur empressé
T'offre ses premiers vœux ; et que par toi finisse
Le jour par toi saintement commencé.
Cedant ténebræ lúmini,
Et nox diúrno síderi,
Ut culpa, quam nox íntulit,
Lucis labáscat múnere.
L'astre dont la présence écarte la nuit sombre
Vendra bientôt recommencer son tour :
O vous, noirs ennemis qui vous glissez dans l'ombre,
Disparaissez à l'approche du jour.
Precámur iídem súpplices,
Noxas ut omnes ámputes,
Et ore te canéntium
Laudéris omni témpore.
Nous t'implorons, Seigneur ; tes bontés sont nos armes :
De tout péché rends-nous purs à tes yeux ;
Fais que t'ayant chanté dans ce séjour de larmes,
Nous te chantions dans le repos des cieux.
Præsta, Pater piíssime,
Patríque compar Únice,
Cum Spíritu Paráclito
Regnans per omne sǽculum. Amen.
Exauce, Père saint, notre ardente prière,
Verbe son fils, Esprit leur nœud divin,
Dieu qui, tout éclatant de ta propre lumière,
Règnes au ciel sans principe et sans fin. Amen.
Hymne des matines du lundi, traduction-adaptation de Jean Racine.
Ci-dessus, la première page des matines du lundi dans un bréviaire de 1495 conservé à la Bibliothèque d’Etat de Bavière sous le titre « Psalmi, hymni ... cum pulchris picturis ».
Ci-dessous, extrait de l’édition des hymnes traduites par Racine par la Compagnie typographique, en 1985. Réalisation de l'imprimeur Robert Blanchet, seul possesseur des caractères Augustaux provenant de l'imprimeur lyonnais Louis Perrin. Tirage limité à XXV + 88 exemplaires sur papier d'Auvergne à la main de Richard-de-Bas.