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11e dimanche après la Pentecôte

Omnípotens sempitérne Deus, qui, abundántia pietátis tuæ, et merita súpplicum excédis et vota : effúnde super nos misericórdiam tuam ; ut dimíttas quæ consciéntia metuit, et adícias quod orátio non præsúmit.

La collecte est un vrai joyau liturgique : « O Dieu, l’on dit que, dans l’immensité de votre amour, sans regarder à nos fautes, vous allez au-delà de nos prières elles-mêmes ; répandez sur nous votre miséricorde, éloignant ce que redoute la conscience coupable et y ajoutant dans votre bienveillance ce que la prière n’ose pas même implorer. »

Cette brève prière de la liturgie dominicale vaut tout un traité sur l’oraison. Celle-ci, pour conserver l’ordre convenable, doit être humble et commencer par les exercices de la voie purgative, demandant assidûment à Dieu le pardon des fautes. Il ne convient pas, en effet, à une âme coupable de mille infidélités, de demander au Seigneur ces faveurs spéciales que seuls peuvent se promettre l’épouse ou l’ami. C’est pourquoi le saint moine qui convertit la courtisane Thaïs, après l’avoir enfermée dans une grotte lui apprit à prier uniquement ainsi : Qui plasmasti me, miserere mei. Il la jugea indigne de prononcer même le nom adorable du Seigneur. Thaïs obéit et devint une sainte.

Quand l’âme a fidèlement accompli les exercices de purification propres à la voie purgative, Dieu lui-même l’invite — ascende superius [Luc 14,10] — à s’élever plus haut, c’est-à-dire à la voie illuminative et enfin même à la voie unitive, à laquelle est réservée l’union parfaite avec le Seigneur, le don de l’amour, qui est précisément ce à quoi fait humblement allusion aujourd’hui la collecte : et adiicias quod oratio non praesumit. Certes, l’oraison du pauvre pécheur ne peut prétendre à un si grand don ; mais il est bien permis de l’espérer de l’infinie bonté de Dieu, par les mérites du Christ ; car si la grâce de l’amour parfait ne nous est pas due à nous, elle lui est certainement due à lui et elle nous sera accordée par égard pour lui.

Bienheureux cardinal Schuster (qui signale que dans d’anciens sacramentaires le formulaire de la messe de ce dimanche était celui du "premier dimanche après la fête de saint Laurent" – et c’est le cas cette année).

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