Je découvre que le « métochion du monastère d’Optina Poustyne de la Dormition de la Mère de Dieu » de Saint-Pétersbourg retransmet aussi régulièrement sa divine liturgie sur YouTube. Un métochion est une sorte de prieuré qui ne dépend pas canoniquement du diocèse où il se trouve mais de son monastère d’origine.
Ce qui est intéressant ici est que ce métochion, sur l’île Vassilievski à l’embouchure de la Neva, dépendait au XVIIIe siècle de la laure de la Trinité-Saint Serge. Puis il à la fin du XIXe siècle il est devenu la propriété de la laure des Grottes de Kiev. Même après la Révolution, les moines qui dépendaient donc du monastère « ukrainien » ont pu continuer discrètement leur vie liturgique. Jusqu’à la grande persécution des années 30. En 1932 ils ont été arrêtés et exilés. Une vie paroissiale continua tant bien que mal jusqu’à la fin de l’année suivante, où les fidèles furent arrêtés, dont le chantre, qui était le père de l’actuel patriarche, et deux furent fusillés.
Le métochion fut restitué à l’Eglise orthodoxe en 1991, et devint un métochion du monastère d’Optina (région de Kalouga). Mais les deux fêtes patronales sont toujours celles de la Dormition et des Saints Pères des Grottes de Kiev (dont des reliques se trouvent de chaque côté de l'iconostase).
Aujourd’hui l’église est connue notamment pour la qualité de sa chorale, qui est en effet remarquable. On peut en juger par exemple par l’ensemble constitué par la préface et le Sanctus (1h37’58) que suit à 1h42 l’hymne entre les paroles de l’institution de l’eucharistie et l’épiclèse (Nous te chantons, nous te bénissons, nous te rendons grâce, Seigneur, et nous te prions, ô notre Dieu), et le mégalynaire pascal à 1h44’25.
Le chœur chante aussi le vieux chant monodique, comme à 1h53’31 après l’élévation : « Un seul est Saint, un seul est Seigneur, Jésus-Christ, à la gloire de Dieu le Père. Amen. »