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Saint Pierre Claver

s-l500.jpgDans le calendrier liturgique c’est aujourd’hui une férie, avec mémoire du martyr saint Gorgon. Mais « en certains lieux » c’est la fête de saint Pierre Claver, notamment en Colombie puisqu’il est le saint patron de ce pays. Jésuite né en Catalogne en 1580, Pierre Claver, qui a passé 40 ans à Carthagène auprès des esclaves africains qui arrivaient à ce port, a été canonisé en 1888 par Léon XIII qui l’a nommé patron universel des missions auprès des Noirs.  Naturellement on en fait aujourd’hui le patron des « migrants » sans Dieu et l’Osservatore romano de François est allé jusqu’à en faire le précurseur de Black Lives Matter. Ainsi va le monde dans sa dégringolade vers l’abîme. Voici un extrait d’un article de la revue jésuite Christus, qui est un résumé du procès de canonisation.

Dès que Claver apprenait la venue d'un bateau, il était dans une telle joie qu'il disait des messes pour celui qui lui avait donné la nouvelle. Il se renseignait sur la nationalité des arrivants et trouvait des interprètes ; s'il n'y en avait plus, il en faisait rechercher en dehors de la ville. Avec le temps, il constitua un corps complet d'interprètes, environ dix-huit, plus ou moins multilingues. Il recueillait des aumônes auprès de ses dévots et, avec les interprètes, allait au marché acheter des cadeaux pour les Noirs. Puis il se rendait en barque vers les bateaux.
Dès l'abord, au milieu des interprètes, il donnait la bienvenue aux esclaves, prenant chacun dans ses bras. Il leur disait qu'il était comme un père pour tous. Il leur assurait qu'on n'allait pas les tuer mais se servir d'eux, et que, s'ils se comportaient bien, on se comporterait également bien avec eux. Il s'étendait beaucoup là-dessus, car, comme le confirment d'abondants témoignages, on leur faisait croire chez eux qu'on les tuerait pour leur extraire de la graisse et peindre les bateaux avec leur sang. Voilà pourquoi ils arrivaient au bord du désespoir et se laissaient mourir de faim ou se jetaient à la mer. Claver leur disait que Dieu les avait amenés pour qu'ils Le connaissent et pour faire d'eux ses fils.
Claver cherchait à savoir s'il y avait des malades graves ou des nouveau- nés en péril. Il allait vers eux, les lavait, les soulageait avec ce qu'il leur avait apporté : boissons et friandises. Puis il leur demandait s'ils avaient reçu le baptême. Si tel n'était pas le cas, au milieu des interprètes, il les préparait le mieux possible et, avec toute la solennité requise, les baptisait. Ceux qui étaient déjà baptisés, ils les instruisait. A tous, il apposait les huiles.
C'est dans les fermes où l'on tenait les esclaves en quarantaine, en attendant qu'ils soient récupérés pour être vendus ou transférés dans le sud, que commençait l'instruction chrétienne. Claver trouvait des vêtements pour les hommes et surtout pour les femmes, car toutes étaient nues. Il mettait d'un côté les hommes et de l'autre les femmes, les malades étant à part avec le meilleur confort possible. Il faisait apporter des chaises pour qu'y prennent place ses interprètes et que cette démonstration d'autorité pousse les esclaves à devenir chrétiens. Il les instruisait avec force mimiques, en sorte qu'ils participent avec enthousiasme. Il leur faisait souvent répéter les gestes jusqu'à ce qu'ils les incorporent. Il leur montrait aussi des tableaux très schématiques, où apparaissaient des Noirs aux caractéristiques soit désirables soit repoussantes, selon ce qu'il voulait inculquer. Il passait du groupe à l'individu.
Ces instructions, ils les répétait plusieurs jours de suite, de façon très personnelle, expliquant ce qu'est la foi et comment faire des actes de foi. Il encourageait aussi les Noirs à espérer voir Dieu au ciel ; il leur parlait « avec des mots si ardents et de si vives explications qu'on aurait dit qu'il enflammait les esprits et brûlait leurs âmes avec les sûres espérances de la gloire qu'ils devaient atteindre au moyen du baptême ».
Ensuite, il les portait à faire des actes d'amour au nom de Dieu et leur disait aussi « comment par Dieu et par son amour on devait beaucoup s'aimer les uns les autres en éprouvant pour tout prochain et compagnon la même affection qu'on avait pour soi-même ». Et il donnait des exemples très concrets pour mieux partager le repas, bannir les inimitiés qu'ils avaient conçues dans leur terre d'origine ou celles surgies durant le voyage, renoncer aux vengeances. Il demandait que ceux qui avaient été ennemis se pardonnent et s'embrassent, « se traitant comme des frères et des enfants de Dieu ». Il concluait en disant que dans la charité se trouvait le résumé de toute la loi des chrétiens. La cérémonie du baptême devait être la plus solennelle et agréable possible, mais aussi la plus imagée et personnalisée. D'où le tableau du Noir non baptisé en enfer et du beau Noir lavé par l'eau du baptême provenant du sang du Christ en croix. D'où les questions auxquelles chacun devait répondre s'il voulait être baptisé : « De qui est cette eau ? De Dieu. » « De qui restera-t-il enfant s'il la reçoit ? De Dieu. » « Où ira-t-il avec cette eau ? Au ciel. » « Tout enflammé de l'amour de Dieu — dit un des interprètes noirs —, il les baptisait en versant l'eau sur leur tête avec un pichet en verre. Aussitôt, il ordonnait qu'on leur mît au cou une médaille de plomb présentant Jésus d'un côté et Marie de l'autre. Après les avoir tous baptisés, il se mettait à genoux face à l'autel et restait en prière un long moment : il rendait grâces à Dieu pour la faveur qu'il lui avait faite d'avoir voulu se servir de lui comme d'un instrument afin que les infidèles reçoivent l'eau du baptême. Après les avoir tous pris dans ses bras, il les saluait en leur disant de se rappeler comment ils étaient avant de recevoir le saint baptême, car à présent ils étaient dans la grâce de Dieu, ils étaient ses enfants adoptifs et héritiers de la gloire. »
Le jour suivant, il revenait de bon matin et leur faisait prendre conscience que, comme ils étaient enfants de Dieu, ils devaient éviter de L'offenser, mais qu'étant faibles, s'ils péchaient, ils avaient la confession comme remède. Les jours de fête, il les emmenait à la messe. « Et la mauvaise odeur était si forte que les femmes espagnoles ne pouvaient la supporter et sortaient de l'église. »

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