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Le blog d'Yves Daoudal - Page 219

  • Hymne des chérubins

    Ce matin à la divine liturgie du monastère Sretenski de Moscou.

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    Nous qui, dans ce mystère, représentons les chérubins et chantons l’hymne trois fois sainte à la vivifiante Trinité, déposons maintenant tous les soucis de cette vie.

    (Ce n’est pas de Tchaïkovski, ni de Rachmaninov, ni de Rimski-Korsakov, ni de Bortnianski, ni de Tchesnokov, ni de Kastorski auteur d’une version également chantée par le chœur de ce monastère. Celui qui trouve qui est le compositeur gagne... ma plus haute considération.)

  • 4e dimanche après Pâques

    Cum vénerit Paráclitus Spíritus veritátis, ille árguet mundum de peccáto et de justítia et de judício, allelúia, allelúia.

    Quand le Consolateur, l’Esprit de vérité sera venu, il convaincra le monde en ce qui concerne le péché, la justice et le jugement, alléluia, alléluia.

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    L’antienne de communion, par les moines du Barroux en 1994.


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    Ici, pour la première fois dans les chants de la messe après Pâques, il est fait mention du Saint-Esprit, de l'Esprit de vérité, de sa venue et de son activité. Comme l'explique plus amplement l'Évangile, il vient convaincre le monde de son péché, le plus grand, son rejet du Fils de Dieu, sa résistance à la vérité enseignée par les Apôtres et l'Église et annoncée au monde entier. Il vient aussi lui montrer la justice, c'est-à-dire la justice de la cause de Jésus. Celui que le monde a condamné comme blasphémateur et séducteur est ressuscité et monté au ciel ; lui seul est donc saint, lui seul est juste. Le Saint-Esprit prépare également le jugement. A la mort de Jésus, il a déjà porté un coup mortel au prince de ce monde ; mais au jugement dernier, il glorifiera pleinement le Fils de Dieu. Contre les preuves apportées (arguet) par l'Esprit de vérité, aucun savoir prétentieux et aucune puissance sur terre ne peuvent prévaloir. La vérité vaincra infailliblement.

    C'est pourquoi l'arguet marque à juste titre le sommet de la mélodie. C'est également pour cette raison qu'un double alléluia brillant est ajouté à ce texte sérieux, et pour la même raison que ille est vigoureusement souligné. La formule finale si-la-sol avec les lourds intervalles de pas entiers sur peccato, justitia, et judicio, ne peut pas être entièrement non préméditée. La mélodie sur Spiritus veritatis est une citation du début de la Communion Ego sum pastor bonus du deuxième dimanche après Pâques, ou vice versa. Les deux communions sont également employées comme répons à Matines.

    L'antienne pour le Magnificat du mardi après le quatrième dimanche après Pâques a le même texte et aussi une certaine ressemblance mélodique.

    Notre chant doit être un hommage sincère à l'Esprit de vérité, et en même temps un défi à toutes les vaines prétentions d'un monde qui tente d'ignorer Dieu. La Sainte Communion d'aujourd'hui renforcera cette détermination. Chaque fois que nous communions, nous annonçons la mort du Seigneur jusqu'à ce qu'il vienne comme le Saint, le Juge du monde entier.

    Dom Dominic Johner

  • De la Sainte Vierge le samedi

    Christus virgo, Mater vírginis nostri virgo perpétua, mater et virgo. Jesus enim clausis ingréssus est óstiis ; in sepúlcro ejus, quod novum et in petra duríssima fúerat excísum, nec ante quis nec póstea pósitus est. Hortus conclúsus, fons signátus : de quo fonte manat ille flúvius, juxta Amos, qui írrigat torréntem vel fúnium vel spinárum : fúnium peccatórum, quibus ante alligabámur ; spinárum, quæ suffocábant seméntem patris famíliæ. Hæc est porta orientális in Ezéchiel, semper clausa et lúcida, et opériens in se vel ex se próferens Sancta sanctórum; per quam Sol justítiæ et Póntifex noster secúndum órdinem Melchísedech ingréditur et egréditur.

    Le Christ est vierge, la mère de celui qui est vierge et qui est nôtre est vierge à jamais (1), elle est mère et vierge. En effet, Jésus est entré les portes étant fermées (2), et en son sépulcre qui était neuf et qui avait été taillé dans le roc, personne n’a été déposé ni avant ni après lui (3). Un jardin bien clos, une source scellée (4), elle est la source d’où jaillit ce fleuve qui, selon Amos, arrose le ravin des liens ou des épines (5), liens des péchés qui autrefois nous enserraient, épines qui étouffent ce que le père de famille a semé (6). Elle est ce porche, face à l’orient, comme le dit Ezéchiel (7), fermé toujours et lumineux, qui couvre en soi ou fait surgir de soi le Saint des Saints ; par où entre et sort le Soleil de justice (8), notre grand prêtre selon l’ordre de Melchisédech (9).

    Saint Jérôme, lettre 49 (Apologie au sénateur Pammaque pour le livre contre Jovinien).

    (1) « Ille virgo de virgine, de incorrupta incorruptus » (Il est vierge d'une vierge, incorrompu de l'incorrompue - saint Jérôme, Contre Jovinien).
    (2) Jean 20, 19.
    (3) Luc 23, 53.
    (4) Cantique des cantiques 4, 12.
    (5) Joël 3, 18 dans la Vulgate, 4, 18 dans la Septante. Comme à son habitude quand il commente le texte sacré, saint Jérôme donne les deux traductions, de la Septante et la sienne, qui sera la Vulgate. Celle-ci, c’est le « torrent des épines ». Le mot hébreu que saint Jérôme avait était différent de celui qu’avaient les Septante, qu’ils ont traduit par σχοίνων : un mot qui veut dire « de joncs », ou tout ce qui est fait, tressé, avec des joncs, donc une corde, un lien. Dans son commentaire du livre de Joël d’après les Septante, il traduit par le diminutif « funiculorum » : des cordelettes. Le mot qui figure dans le texte massorétique, Chittim, a été gardé tel quel, comme un nom propre, dans la Bible du rabbinat et quelques autres traductions. Chittim, ou Sittim, comme le lieu où les Israéliens couchèrent avec les femmes de Moab, et le dernier campement avant l’entrée dans la terre promise. Mais Joël ne peut pas parler ici de ce lieu, puisque précisément il ne faisait pas partie a priori de la terre promise dont parle ce verset. La majorité des traductions récentes donnent « la vallée » (ou « le ravin »)… « des acacias », parce que MM. Brown, Driver et Briggs en ont décidé ainsi…
    (6) Mat. 13, 7 ; Marc, 4, 7 ; Luc 8, 7.
    (7) Ezéchiel 44, 1.
    (8) Malachie 4, 2.
    (9) Psaume 109, 4 ; Hébreux 5, 1-9.

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    Quand l’icône russe de la Mère de Dieu du buisson ardent (« non consumé ») est complète, on voit aux quatre coins les quatre principales figures de Marie dans l’Ancien Testament. En haut à gauche, précisément le buisson ardent que voit Moïse. En haut à droite, le séraphin qui purifie les lèvres d’Isaïe avec un charbon ardent (ou bien l’arbre de Jessé). En bas à droite, l’échelle de Jacob. En bas à gauche, Ezéchiel voyant la porte fermée par laquelle seul le Seigneur peut entrer.

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  • Borrell dans le texte

    L’Union européenne n’a pas le choix : elle doit impérativement dépenser l’argent des citoyens, tout l’argent qui pourrait aider les citoyens, pour soutenir la guerre de Zelensky. Le slogan de l’UE, c’est l’Ukraine d’abord, et même l’Ukraine seule, dit le vieux débris qui se croit ministre des Affaires étrangères de l’UE :

    "If we don't support Ukraine, Ukraine will fall in a matter of days. So, yes, I would prefer to spend this money increasing the well-being of the people, hospitals, schools, cities, etc. But we don't have a choice."

    « Si nous ne soutenons pas l'Ukraine, l'Ukraine tombera en quelques jours. Alors, oui, je préférerais dépenser cet argent pour améliorer le bien-être de la population, les hôpitaux, les écoles, les villes, etc. Mais nous n'avons pas le choix. »

  • La persécution

    Le maire de Tchernivtsi a dit en conférence de presse que l’Eglise orthodoxe ukrainienne ne pourra plus opérer dans la commune, puisque toutes les parcelles qu’elle occupait ont été saisies. « Il s'agit d'églises qui possèdent de vastes terrains. Nous parlons maintenant du fait que le conseil municipal peut prendre une décision sur la division de ce terrain et le transférer pour des terrains de jeux, une place ou un parc ou un parking. »

    Non sans ajouter qu’il espère qu’une « décision sur la dissolution des relations de propriété » soit prise par le conseil régional. Autrement dit il sait que les saisies sont illégales. Mais le conseil régional n’a pas davantage le pouvoir de les rendre légales…

    *

    Le conseil municipal de Kropyvnytskyï (oblast de Kirovohrad) a adopté une résolution demandant au Parlement ukrainien de voter les deux lois qui visent à interdire l’Eglise orthodoxe ukrainienne. Car « la poursuite de l'existence et de l'activité de l'Église orthodoxe ukrainienne en Ukraine en général et sur le territoire de la collectivité territoriale de la ville de Kropivnytsyï en particulier est inacceptable ». En vertu de la législation actuelle, les autorités locales n'ont pas le droit d'interdire les organisations religieuses, donc seule l'adoption de lois permettra aux autorités locales, dit-il, de priver les communautés de l'Église orthodoxe ukrainienne du droit d'utiliser les biens communaux, y compris les parcelles de terre.

    *

    Le directeur par intérim de la « Réserve » de la Laure des Grottes de Kiev s’est entretenu avec une société d’auxiliaires médicaux sur une transformation de bâtiments du monastère en un centre de réadaptation et de réhabilitation pour les militaires, ce qui « permettra aux soldats ukrainiens de ressentir ce pour quoi ils se sont battus »…

    *

    Le vice-président du conseil régional de Lvov, Youri Kholod, fait savoir qu’il reste 15 communautés de l’Eglise orthodoxe ukrainienne qui n’ont pas encore été « transférées » à l’Eglise du régime. Il faut impérativement que « la vague de transferts soit terminée d’ici la fin de l’année ».

    *

    Le chef du « service d'État pour l'ethnopolitique et la liberté de conscience », Viktor Yelenski, fait savoir qu’aucun prêtre de l’Eglise orthodoxe ukrainienne ne peut plus obtenir de mandat pour être aumônier militaire. Seuls peuvent être aumôniers militaires des membres de l’Eglise orthodoxe d’Ukraine, de l’Eglise grecque-catholique, de l’Eglise catholique romaine, de l’Eglise évangélique, de « l’Eglise ukrainienne des chrétiens de foi évangélique », de l’Administration spirituelle des musulmans d’Ukraine, et de quelques autres dénominations…

    Puis il a dit à une autre occasion que l’Ukraine manque d’aumôniers militaires…

    *

    Le bureau du procureur du district de Kremenets a ouvert une procédure pénale à l’encontre de la laure de Potchaïev pour « mauvaise gestion des terres ». Comme il est actuellement impossible de résilier l’accord entre le monastère et les autorités, on cherche tout ce qu’on peut trouver pour harceler les moines. L’enquête du SBU a mis en lumière que les moines ont creusé une fosse à déchets, sans autorisation, et ont partiellement enlevé de la terre d’une autre parcelle… Le tribunal a accepté la requête du bureau du procureur et a autorisé l'inspection des parcelles avec la participation de spécialistes et d'employés du département de l'environnement et des ressources naturelles de l'administration régionale d'Etat de Ternopil…

    *

    La BBC rapporte que selon ses sources plus d’un tiers des députés du parti de Zelensky sont fermement opposés à une interdiction de l’Eglise orthodoxe ukrainienne et que c’est la raison pour laquelle le vote des projets de loi est indéfiniment reporté. Les députés des autres partis sont encore plus critiques, comme Artem Dmitruk qui répète dans une longue interview donnée hier à l’Union des journalistes orthodoxes ukrainiens que ces projets de loi sont anticonstitutionnels (et aussi que toutes les saisies de terrains et d’églises sont illégales et seront annulées par la justice). La source de la BBC le cite aussi : « Certaines personnes, comme le député Artem Dmitruk, critiquent publiquement les actions des autorités concernant, comme il le dit, le harcèlement de l’Eglise orthodoxe ukrainienne, et il s'est même plaint au ministère de l'Intérieur à ce sujet. En privé, beaucoup de ses collègues du Parlement soutiennent une telle position. » La BBC ajoute qu’il est néanmoins toujours prévu d’examiner ces projets de loi.

  • Aux Etats-Unis

    Un groupe de militants LGBT a perturbé hier les travaux des élus du Texas qui discutaient une proposition de loi interdisant les « soins d’affirmation de genre », à savoir les bloqueurs de puberté, et les mutilations des mineurs se disant transgenres, les soi-disant « chirurgies de réassignation de genre ».

    Les militants présents dans la tribune ont déployé une banderole et crié des slogans pro-LGBT. « Un, deux, trois, quatre, les trans méritent plus ! » « Qu'est-ce que nous voulons ? Des droits pour les trans ! Quand le voulons-nous ? Maintenant ! »

    Le président de la Chambre a fait appel à la police, qui a évacué les trublions.

    Il y avait aussi à la tribune des parents qui soutenaient pacifiquement le projet de loi en portant une chemise rouge où était inscrit : « Sauvez les enfants du Texas ». L’un des auteurs de la proposition de loi, Tom Oliverson, les a remerciés et a déclaré que leur présence « renforce notre détermination à faire aboutir le projet ».

    Le texte sera adopté sans problème par les deux chambres et signé par le gouverneur. Une quinzaine d’Etats ont d’ailleurs adopté un texte comparable ces derniers mois ; mais le Texas fait figure de symbole.

    *

    Le même jour, le gouverneur du Maryland a signé une série de lois visant à faire de son Etat un « havre de sécurité » pour l’avortement et les procédures de « réassignation de genre ». L’une d’elles stipule que les avorteurs ne peuvent être soumis à des sanctions pénales, civiles ou administratives pour avoir violé les lois sur l'avortement d'autres États. Et la « loi de santé trans équitable » énumère complaisamment toutes les procédures de « changement de genre » qui sont garanties, et dont on demande qu’elles soient remboursées au niveau fédéral.

    *

    Le même jour, le gouvernement de Jobidon a alloué au Pakistan une subvention de 500.000 $ pour développer des « cours de développement professionnel pour les jeunes transgenres pakistanais ».

  • Eteindre la lumière de la foi

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    L’Agence fédérale du département américain de la Santé et des Services sociaux (CMS) exige que le système de santé Saint-François de l’Oklahoma enlève deux lumignons qui signalent la Présence réelle, l’un qui brûle depuis 1960, et l’autre depuis 15 ans dans un autre hôpital (ce qui n’avait jamais fait l’objet d’une quelconque observation). Faute de quoi il perdra son accréditation et tout financement fédéral.

    Le système hospitalier catholique est défendu par le Fonds Becket pour la liberté religieuse :

    « En demandant à Saint-François d'éteindre sa flamme, vous essayez d'éteindre non seulement une bougie, mais aussi les droits du système de santé Saint-François au premier amendement, ainsi que des soins de santé vitaux pour les personnes âgées, les pauvres et les handicapés de l'Oklahoma. »

    L’action de l'administration viole la loi sur la restauration de la liberté religieuse (RFRA) en exigeant de l'hôpital qu'il cache sa foi sans qu'il y ait d'intérêt gouvernemental impérieux. Le fonds rappelle à l'administration du président Joe Biden, qui se dit catholique :

    « Le Code de droit canonique exige que, partout où le Saint-Sacrement est conservé, une lampe spéciale brille en permanence. La flamme vivante est si importante pour le culte que le cinquième chapitre de l'Instruction générale du Missel romain prescrit expressément qu'"une lampe spéciale, alimentée par de l'huile ou de la cire, doit briller de façon bien visible pour indiquer la présence du Christ et l'honorer". Saint-François croit que les lois régissant la liturgie et la convenance des chapelles ont été divinement instituées par Jésus-Christ lui-même et que déroger à ces lois est un affront à Dieu. »

    En outre, l'inspecteur du gouvernement a qualifié la bougie de "flamme nue". Mis en face de son mensonge, il a déclaré que le briquet brièvement utilisé pour allumer la bougie était une "flamme nue" et qu'il violait les normes de sécurité fédérales…

    Addendum 8 mai. L'agence gouvernementale a abandonné son exigence. Quand même... Mais il a fallu que le Fonds Becket se mobilise...

  • La musique de Charles

    Pas moins de 12 compositeurs (dont quatre femmes, c’est un minimum) ont été chargés d’écrire les musiques du couronnement de Charles III. Le seul nom vraiment connu est Andrew Lloyd Webber, pour ses comédies musicales à succès. Le couronnement royal serait-il une autre comédie musicale ?

    L’autre nom connu, mais seulement en Angleterre, est Judith Weir, puisqu’elle est « Maître de musique de la reine », et donc désormais du roi. C’est une lesbienne militante, cela va de soi. Le prochain sera transgenre de couleur, mais chaque chose en son temps.

    Il y a là une absence spectaculaire : celle du plus grand compositeur britannique actuel, James MacMillan. Pourtant commandeur de l’ordre de l’empire britannique, et anobli en 2015. On lui avait demandé un très bref hymne pour les funérailles de la reine, mais il a été ignoré pour le couronnement du roi, soi-disant mélomane.

    James MacMillan est un père de famille catholique. Et même tertiaire dominicain. Telle est sans doute la raison de se priver de son génie.

    C’est lui qui avait composé la messe de la béatification du cardinal Newman par Benoît XVI. Malgré l’opposition… des évêques. Parce que le seul compositeur britannique internationalement reconnu est aussi… pour la liberté de la messe traditionnelle et contre les idéologies qui ravagent l’Eglise.

  • Sainte Monique

    Le cardinal Schuster nous dit :

    Le corps de sainte Monique demeura à Ostie jusqu’à 1162 ; c’est alors qu’un certain Walter, prieur des chanoines réguliers d’Aroasia en Belgique, le déroba furtivement et le transporta dans son monastère. Les actes de cette translation, rapportés par les Bollandistes, ne semblent autoriser aucun doute, d’autant plus que la présence en Belgique des reliques de sainte Monique depuis plus de sept siècles est assurée par les documents.

    Comme on ignorait le jour du trépas de sainte Monique, les chanoines d’Aroasia, qui célébraient déjà le 5 mai la conversion de saint Augustin, attribuèrent à la solennité de sa mère le jour précédent. Du monastère de Walter le culte de sainte Monique se répandit en Belgique, en Allemagne et en France, si bien que la fête du 4 mai entra peu à peu dans l’usage liturgique général.

    Les Bollandistes ont repris le récit de la Translatio sanctae Monicae, écrite autour de 1165 par Gautier (Walter) de l’abbaye d’Arrouaise (Aroasia en latin), en « Belgique » (dans le diocèse d’Arras). En voici le résumé.

    Gautier quitta Arrouaise pour Rome en septembre 1161, chargé par son abbé, Fulbert, d’une mission auprès du pape Alexandre III. Arrivé à Agaune, il convainquit l’abbé Rodolphe de l’accompagner. Ils arrivèrent à Vada, sur la côte toscane, en pleine querelle entre Alexandre III et Frédéric Barberousse. Menacés d’être conduits auprès de l’empereur, ils parvinrent à se réfugier à Pise après une éprouvante ascension nocturne du Montenero. L’abbé de Saint-Maurice resta à Pise, Gautier alla à Rome, et de là à Terracine où il trouva enfin Alexandre III, mais celui-ci ne put traiter son affaire car il était sur le point de partir en Gaule. Découragé, Gautier apprit de surcroît que l’abbé de Saint-Maurice, voulant le rejoindre, avait été arrêté par le préfet de Rome, mais il parvint à le faire libérer. Ensemble ils allèrent à Ostie pour trouver un bateau et y restèrent un temps indéterminé, attendant que la météo leur fût favorable. À Ostie se tenait une sorte de colloque (collocutio !) d’ecclésiastiques désœuvrés, attendant de pouvoir embarquer pour rejoindre le pape et qui entretemps nouaient des contacts avec les collègues locaux. Ceux-ci leur racontèrent l’histoire des reliques de sainte Monique, dont la sainte elle-même avait récemment demandé l’invention et la translation, sans cependant qu’on ait eu le temps de procéder à cette cérémonie. Il est vrai que l’évêque, en réalité le cardinal-évêque d’Ostie, était très accaparé par la crise politico-ecclésiastique en cours. Finalement, sur la suggestion d’Ulric, clerc de l’abbé d’Agaune, Gautier déroba les reliques. Gautier, Rodolphe, Ulric et les reliques de Monique quittèrent enfin Ostie, mais ce fut un faux départ : une forte tempête les contraignit à revenir à terre. Leur bateau repartit cependant derechef, et après de nouveaux périls marins ils retrouvèrent enfin le pape à Gênes. Là Gautier reçut la nouvelle de la démission de l’abbé d’Arrouaise Fulbert, ce qui annulait sa mission. Le cardinal-évêque d’Ostie, présent à Gênes auprès du pape, ayant appris que les reliques de Monique avaient été volées par un clerc français, Gautier quitta précipitamment la ville et, après un détour par Agaune, arriva à Arrouaise. La translation fut solennellement célébrée le 20 avril 1162.