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Le blog d'Yves Daoudal - Page 218

  • Orban et le virus

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    Extraits du discours de Viktor Orban à la CPAC (Conservative Political Action Conference) de Hongrie, le 4 mai.

    Aujourd'hui, en tant que responsable d'un programme d'incubation, je vous informe que nous sommes tous attaqués, en Europe comme en Amérique. Je dois aussi vous dire que l'attaque n'est pas de nature économique : il s'agit d'une arme biologique. Une attaque virale a été lancée contre nous. Ce virus a été développé dans des laboratoires libéraux progressistes. Ce virus s'attaque au point le plus vulnérable du monde occidental : la nation. Il s'agit d'un virus dévoreur de nations qui atomisera et pulvérisera nos nations.

    La nation est la grande invention de l'Occident. Elle est le cœur du monde libre. Mais elle est aussi le talon d'Achille du monde occidental. Si les nations s'évaporent, se désintègrent ou rouillent, la possibilité d'une vie libre disparaît et l'Occident s'effondre. Les personnes sans patrie ne peuvent jamais être libres : elles ne peuvent être que des vagabonds, transplantés ici ou là, jouets de l'élite mondiale. La tradition judéo-chrétienne nous enseigne que Dieu a divisé le monde en nations et qu'il a même désigné un ange gardien pour chacune d'entre elles.

    Mes amis, l'idée de nation est notre héritage occidental particulier. C'est pourquoi les Hongrois l'ont également reconnue, c'est pourquoi ils ont fait un serment de sang, c'est pourquoi ils se sont organisés en nation, c'est pourquoi nous avons rejoint le monde occidental, et c'est pourquoi nous n'avons pas disparu dans les brumes de l'histoire - comme ce fut le cas pour les autres peuples asiatiques qui sont venus en Occident. Au fur et à mesure que l'organisation politique fondée sur la nation s'est répandue en Occident, nous nous sommes élevés et, dans la compétition entre les civilisations, nous avons dépassé nos homologues occidentaux. La nation s'est avérée être le meilleur cadre. C'est le meilleur cadre pour libérer les forces latentes dans les citoyens d'un pays et pour servir les intérêts de l'ensemble de la communauté. Si quelqu'un connaît, accepte et embrasse une langue, une histoire et une culture communes, cette personne est un membre à part entière de la nation - et donc libre. Cela représentait l'énorme avantage de la civilisation occidentale, la raison pour laquelle nous avions des siècles d'avance sur les autres continents. C'est cet avantage concurrentiel civilisationnel, chers amis, qui est attaqué aujourd'hui. Et j'ai le regret de vous dire que cette attaque est en train de réussir. Notre progression s'est ralentie, voire arrêtée. D'autres civilisations se sont renforcées, ont accéléré et, dans de nombreux domaines, nous ont tout simplement dépassés.

    Lorsque la gauche a lâché son virus sur le monde, de nombreux conservateurs bien intentionnés ont déclaré que ce virus antinational n'était qu'une fuite accidentelle de laboratoire. Selon eux, la gauche ne veut pas - ou ne peut pas - lâcher ses radicaux sur le monde ; elle les maîtrisera elle-même. Mais cela ne s'est pas produit. Ne soyons pas naïfs ! Aujourd'hui, nous constatons que ce virus ne s'est pas simplement échappé : il a été élevé, il se propage et se répand dans le monde entier. Les migrations, le genre, la guerre, ne sont que des variants, des variants d'un même virus.

    Si vous dites que le genre et les mouvements LGBTQ concernent la sexualisation des enfants, vous serez accusé de trahir les valeurs occidentales. Si vous dites que les universités ne devraient pas avoir pour mission de dispenser un enseignement idéologique, mais de rechercher la vérité, vous portez atteinte à la liberté académique. Si vous dites que la guerre n'est pas dans l'intérêt du monde occidental, vous serez considéré comme l'un des complices de Poutine.

    En conclusion, ce virus engourdit le cerveau des nations, démoralise leurs cœurs et paralyse leurs membres. Il transforme les nations vivantes en communautés sans vie. Ce que nous célébrons ici, c'est le fait qu'il existe des incubateurs comme la Hongrie, dont l'objectif est la défense. Mais n'oublions pas qu'il existe également des laboratoires de recherche progressistes où le virus qui attaque l'Occident est développé à un degré de plus en plus élevé. Ici, en Europe, l'un de ces laboratoires est Bruxelles et l'élite progressiste qui la dirige. J'imagine qu'il existe également de tels laboratoires aux États-Unis. Certains d'entre eux se trouvent dans des mains privées, dans les ONG de riches milliardaires, tandis que d'autres se trouvent dans le monde des fondations et des groupes de réflexion des partis progressistes. La bonne nouvelle, chers amis américains, c'est qu'ici, en Europe, la "Reconquista" a commencé.

    La bonne nouvelle pour tout le monde est que nous n'avons pas besoin de chercher plus loin un sérum pour le virus progressiste : il est ici, en Hongrie. Il est disponible pour tous. Vous pouvez le prendre librement, il a juste besoin d'une petite adaptation locale, et il fonctionnera partout : dans les climats chauds ou froids, dans le Nord ou dans le Sud. Il protège contre tous les variants des forces progressives et n'a pas d'effets secondaires. Demandez à votre médecin ou à votre pharmacien. Tout ce qu'il faut, avant les élections, c'est écrire en lettres énormes et bien visibles sur votre drapeau : "Pas de migration ! Pas de genre ! Pas de guerre !"

    Traduction intégrale du discours (par DeepL) :

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  • Saint Grégoire de Nazianze

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    (La Martorana, Palerme, XIIe siècle.)

    Son père, dit Grégoire l’Ancien, était évêque de Nazianze. Il insistait tellement pour que son fils devienne prêtre (prêtre diocésain pour le seconder puis lui succéder à Nazianze et non devenir moine comme il en avait l’intention avec son ami Basile) qu’il finit par accepter… et s’enfuit. Il revint quelques mois plus tard, acceptant son destin, et sa première homélie fut à Pâques 362. La partie centrale se retrouve dans les leçons du deuxième nocturne des matines de Pâques dans le bréviaire monastique :

    Hier on immolait l'Agneau; on marquait de son sang l'entrée des maisons; l'Egypte pleurait ses premiers nés; l'Ange exterminateur nous a épargné, il a respecté et redouté cette marque; un sang précieux nous a protégés. Nous sommes aujourd'hui purifiés, sortis de l'Egypte, à l'abri de Pharaon et de la cruauté de ses gouverneurs; nous ne sommes plus condamnés à mouler des briques et nul ne peut nous empêcher de célébrer la fête de notre délivrance et de rendre grâces à Dieu non avec un levain vieilli de ressentiment et de malveillance, mais avec le pain sans levain de la vérité, de l'honnêteté, sans rien conserver du levain impie de l'Egypte.

    Hier, j'étais crucifié avec le Christ, aujourd'hui je suis glorifié avec lui; hier je mourais avec lui, avec lui je revis aujourd'hui; hier j'étais enseveli avec lui, avec lui je sors aujourd'hui du tombeau.

    Offrons à celui qui, pour nous, est mort et ressuscité, non pas de l'or, ni de l'argent, non plus que de magnifiques broderies, ou des diamants d'un grand prix, toutes matières qui proviennent de la terre et qui sont le plus souvent le partage des scélérats, des esclaves du Prince du monde, mais bien plutôt nous-même : c'est le présent le plus agréable que nous puissions faire à Dieu. Accordons l'image au Modèle, respectons-Le, reconnaissons la dignité à laquelle nous avons été élevés, tâchons de comprendre la force de ce mystère et les motifs de la mort du Christ.

    Soyons semblables au Christ, puisque le Christ s'est fait semblable à nous; devenons des dieux à cause de lui, puisqu'il s'est fait homme à cause de nous. Il a pris ce qu'il y a de pire pour nous donner ce qu'il y a de meilleur; il s'est fait pauvre pour nous enrichir par sa pauvreté; il s'est revêtu de la forme d'un esclave pour nous retirer de la servitude; il s'est abaissé pour nous élever; il a été tenté, afin que nous vainquions; il a été méprisé pour nous combler de gloire; il est mort pour nous sauver; il est monté aux cieux pour entraîner avec lui ceux qui étaient tombés par le péché. Sacrifions donc tout pour celui qui s'est livré lui-même à notre place. Comprenant ce mystère, donnons-nous nous-même, faisant pour le Christ ce qu'il a fait pour nous.

  • Crimée

    « Après la dé-occupation, la Crimée deviendra un territoire où l’on ressentira la liberté », dit la représentante du président ukrainien en Crimée, Tamila Tacheva.

    Et voici comment : « Certains habitants de la péninsule ont changé de serment et sont allés travailler dans les administrations d'occupation. Il s'agit de milliers de personnes, qui doivent être tenues pénalement responsables. Les professeurs qui enseignent la langue, la littérature et l'histoire russes font de la propagande. Ils doivent être tenus pour responsables ou lustrés. Selon la législation ukrainienne actuelle, presque tous les enseignants de Crimée tombent sous le coup de cette responsabilité. »

    Et la langue russe, qui est celle de la quasi-totalité de la population, sera évidemment interdite comme sur l’ensemble du territoire ukrainien, qui sera unitaire.

    Mikhaïlo Podolyak, le premier conseiller de Zelensky, souligne que la Crimée n’aura plus aucun statut d’autonomie : « Il est évident qu'après avoir reçu l'autonomie, on se considère inconsciemment comme meilleur que les autres régions d'une certaine manière. Pour un État unitaire, l'autonomie est une voie dangereuse, c'est une voie de conflit au niveau régional. »

    Si les habitants de Crimée et du Donbass voulaient des arguments pour résister au régime de Kiev, on les leur sert sur un plateau…

  • Rivne

    Samedi c’était la fête de saint Georges au couvent Saint-Georges, dépendance du monastère Saint-Nicolas de Gorodok, près de Rivne. Il est intéressant de constater que Rivne se trouve à l’ouest de l’Ukraine (là où l’on fait la chasse aux « moscovites » de l’Eglise orthodoxe ukrainienne), et que l’oblast compte 16 monastères de l’Eglise orthodoxe ukrainienne et 1 (un) de l’Eglise du pouvoir. (Voir la foule, à 2’30 – c’est un samedi.)

  • La persécution

    Samedi dernier, des activistes de l’Eglise du pouvoir ont fait irruption dans l’église Saint-Nicolas de Mytintsi (région de Khmelnitski). Ils ont commencé à insulter les fidèles, ils ont coupé la corde de la cloche avec un couteau alors qu’un enfant était en train de sonner. Il semble que la police les ait empêchés d’y tenir la soi-disant réunion de « transfert ». Celle-ci a eu lieu ailleurs, tandis que les fidèles réaffirmaient leur loyauté à l’Eglise orthodoxe ukrainienne et à leur curé.

    *

    A Boïarka (région de Kiev), l’église Saint-Michel a été de nouveau occupée samedi par les voleurs de l’Eglise du pouvoir, en uniforme militaire, utilisant des boulons, des pieds de biche et des gaz lacrymogènes. Un prêtre et le maire étaient à la tête de l'opération. Hier, la divine liturgie a été célébrée à l’extérieur, devant quelque 130 fidèles. Puis il y eut un « service » à l’intérieur, par des représentants de l’Eglise du pouvoir, avec une quinzaine de personnes.

    *

    Pendant la persécution la vie continue. Samedi, le métropolite Philippe de Poltava et Mirgorod a consacré une nouvelle église dans le village de Belochenkovka puis a dirigé la divine liturgie, accompagné de quatre archiprêtres du diocèse et du clergé local.

    En Transcarpatie, le métropolite Mark de Khust et Vinogradov a consacré l'autel de l'église Saint-Nicolas dans le village de Rekty.

    *

    Hier à Putivl (région de Soumy), plus de 300 personnes ont voté à l’unanimité le maintien de leur paroisse Saint-Nicolas au sein de l’Eglise orthodoxe ukrainienne. Une copie du procès-verbal sera remise aux autorités municipales. Le métropolite Romain de Konotop et Gloukhiv qui participait à la réunion a expliqué que cette démarche était nécessaire en raison de l’intention des opposants à l'Église orthodoxe ukrainienne de « transférer » l'église dans une autre juridiction. Il a noté que les initiateurs du « transfert », comme dans d'autres localités d'Ukraine, prévoient de recourir à la manipulation : faire passer le vote de membres de la communauté municipale pour la décision de la communauté de l'église.

    *

    Hier à Khorochev (région de Jitomir), une foule de 700 personnes s’est réunie à la Maison de la Culture pour voter le « transfert » de l’église Saint-Michel. Puis ils se sont rendus à l’église, et aux cris de « Mort aux ennemis », « Dehors les popes moscovites », ont découpé la clôture, puis les portes, et ont chassé les fidèles qui s’y trouvaient. Sous les encouragements d’un prêtre de l’Eglise du pouvoir qui affirmait qu’en Ukraine pour dire « le Christ est ressuscité » on ne dit pas « Khristos Voskressè » mais « Khristos Voskress ». Tiens donc. En langue russe aussi on dit « Khristos Voskress ». Si l’on proclame « Khristos Voskressè » c’est parce que c’est ainsi en slavon d’Eglise et que c’est la langue liturgique aussi des Ukrainiens…

  • La phrase du jour

    Kyrylo Boudanov, chef du renseignement militaire ukrainien (GUR), dans une interview à Yahoo News, en réponse à une question sur une éventuelle responsabilité des autorités ukrainiennes dans l’attentat contre Daria Douguine :

    « Tout ce que je dirai, c'est que nous avons tué des Russes et que nous tuerons des Russes partout dans le monde jusqu'à ce que l'Ukraine remporte une victoire totale. »

  • Insolite

    Le Japon a lui aussi pris des sanctions, forcément, contre la Russie. Toutefois, il en a exclu les produits de la mer. Parce que, aussi étonnant que ça paraisse, l’archipel nippon importe 40% de sa consommation. La Russie est le troisième fournisseur après le Chili et les Etats-Unis, mais la production des Etats-Unis est en baisse, et le déficit est comblé par… les Russes. De ce fait, les importations de produits de la mer russes par le Japon ont atteint l’an dernier le record de 1,2 milliard de dollars.

    C’est le « crabe des neiges » qui est le plus importé (252 millions de dollars). Les importations de pâte de lieu jaune, l'ingrédient de base des gâteaux de poisson "kamaboko", ont été multipliées par sept par rapport à l'année précédente.

    Les mauvaises conditions de pêche au Japon ont également stimulé les importations d'oursins, de saumons et de truites en provenance de Russie.

    « Le gouvernement russe se concentre sur la revitalisation de l'industrie de la pêche pour le développement de son extrême orient », dit le directeur d’une importante fédération coopérative japonaise de pêcheries. La présence de produits russes devrait augmenter à l'avenir, car la production continue de diminuer aux États-Unis. »

  • Délire woke

    Vu sur Fdesouche:

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  • La dictature

    Deux professeurs agrégés de philosophie, Franklin Nyamsi et René Chiche, ont été suspendus pendant trois mois sans solde, pour avoir émis sur les réseaux sociaux des propos critiques envers le pouvoir.

    Ce sont des « sanctions justifiées », a déclaré le ministre de la déséducation nationale, qui a lu l’un des propos inadmissibles :

    « Les députés qui voteront le pass vaccinal sont, à mon sens, les dignes héritiers de ceux qui votèrent le statut des Juifs. »

    Ce sont là, a-t-il dit, des « propos outranciers, complotistes, injurieux, d’une très grande violence ». « Nous garantissons le droit de libre expression, mais ce type de propos n’entre pas dans le droit de libre expression. »

    Donc il n’y a plus de libre expression. Car il est indiscutable que le pass vaccinal était obligatoire pour la vie sociale comme l’étoile jaune empêchait la participation à la vie sociale.

    C’est polémique ? Oui, mais dans les limites de l’analogie. Si l’on ne peut plus faire ces analogies, il n’y a plus de « droit de libre expression », selon l’expression du ministre, et nous sommes en dictature.

    Le ministre n’a pas daigné donner d’autres exemples. Il faut croire qu’il n’y avait donc rien de scandaleux et que la seule phrase citée l’est parce qu’elle évoque le tabou juif…

    La commission paritaire réunie en conseil disciplinaire a considéré « que la fréquence de ces propos est de nature à impacter le bon fonctionnement du service public ». On fera remarquer à cette instance de la déséducation nationale que le mot « impacter » n’est pas un mot de la langue française.

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    Cette persécution de deux professeurs de philosophie va de pair avec l’interdiction des manifestations, qui a pris un tour tout particulier ce matin avec le défilé sur les Champs-Elysées, où le dictateur était bien seul dans sa voiture, et invisible, sur une avenue où il n’y avait quasiment personne, puisque pour y arriver il fallait passer par une fouille policière.

    A Lyon aussi les manifestations sont interdites, parce que le dictateur a décidé que sa deuxième petite publicité du jour (son deuxième bras d’honneur aux Français) était d’aller y rendre hommage à Jean Moulin…

    Naturellement cette dictature est ubuesque. Ainsi, le seul tweet du dictateur en ce 8 mai est celui-ci :

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    Parce qu’un homme a aspergé de peinture une horreur pédopornographique d’une certaine Miriam Cahn, tellement ignoble que les mineurs non accompagnés ne peuvent pas entrer dans la salle.

    « C’est une attaque directe contre la liberté d’expression », a ajouté Rima Abdul Malak, ministre de la déculture.

    La boucle est bouclée.

  • (Apparition de saint Michel au Mont Gargan)

    (L’une des trois fêtes supprimées au début du mois de mai par Jean XXIII.)

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    L’an 490 de l’ère chrétienne, la 17e année du règne de l’empereur Zénon, la 8e du pape saint Félix III, le 8 mai, eut lieu la mémorable apparition de saint Michel Archange sur le Mont Gargan.

    Un riche seigneur de Siponto, possesseur d’un important troupeau, pieux et charitable envers les pauvres, possédait une montagne distante de six milles de Siponto (aujourd’hui Manfredonia) sur laquelle il faisait paître ses bêtes. Il avait un taureau féroce, énorme, méfiant, qui se sépara du reste du troupeau. On le chercha quelques jours inutilement; on le trouva enfin dans une caverne profonde, difficile à atteindre. Ne pouvant l’avoir vivant, il résolut de le tuer. Tirant son arc, il lâcha une flèche sur le taureau, mais la flèche, rejaillissant contre celui qui l’avait tirée, le blessa.

    Gargan et ses compagnons, étonnés de cet accident et jugeant qu’il y avait là quelque chose de mystérieux, eurent recours à l’évêque de Siponto, pour apprendre de lui ce que ce pouvait être. Déjà informé par la rumeur publique, l’évêque Lorenzo Maloriano, grec d’origine, citoyen de Constantinople et parent de l’empereur Zénon, eut recours à Dieu par la prière pour lui demander lumière et connaissance. Le prélat ordonna un jeûne de trois jours et exhorta les fidèles à prier de leur côté pour obtenir de Dieu la signification de ce fait étrange. Au bout de 3 jours, saint Michel lui apparut et lui déclara que cette caverne, où le taureau s’était retiré, était sous sa protection et désormais son domaine, et que Dieu voulait qu’elle fut consacrée sous son nom, en l’honneur de tous les Anges. Puis l’Archange disparut.

    Grande et indicible fut la joie du saint évêque, qui convoqua aussitôt le peuple. Il se rendit en procession à la grotte, accompagné du clergé et des fidèles, pour la reconnaître et la trouver déjà toute disposée en forme d’église. Taillée dans la pierre, assez profonde, d’accès facile : ce qui combla le peuple d’admiration et de crainte, surtout lorsque, du fond de la grotte retentirent les voix angéliques « Ici Dieu est adoré. Ici, le Seigneur est honoré. Ici le Très-Haut est glorifié. »

    L’évêque commença à y célébrer les divins offices. L’événement fut connu de l’Italie et de toute

    l’Europe ; et la dévotion à saint Michel et aux saints Anges alla se développant. On y vint aussi de
    toutes les parties de l’Europe ; des papes, des rois, des empereurs, des chefs d’État, des évêques, des pèlerins innombrables se firent un honneur et un devoir de visiter et de prier dans la grotte sacrée. Les croisés, allant en Terre sainte, s’y arrêtaient et se vouaient à saint Michel. Beaucoup de grâces de
    toutes sortes y furent obtenues ; de nombreux miracles y furent opérés.

    Les Grandeurs de Saint Michel Archange, D. Nicola Ricci; traduction : abbé Marcel Bouzon.

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