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Le blog d'Yves Daoudal - Page 217

  • Saints Nérée, Achille et Domitille, et Pancrace

    Martyrologe

    A Rome, sur la voie Ardéatine, les saints frères martyrs Nérée et Achillée. Ils demeurèrent longtemps en exil dans l'île de Ponza, pour la Foi du Christ, avec Flavie Domitille dont ils étaient les eunuques; puis le consul Minutius Rufus voulut, mais en vain, les forcer à sacrifier en recourant aux tourments du chevalet et du feu, ceux-ci alléguant que, baptisés par le bienheureux apôtre Pierre, ils ne pouvaient en aucune façon sacrifier aux idoles, ils eurent alors la tête tranchée. Leurs saintes reliques, avec celles de Flavie Domitille furent, par ordre du pape Clément VIII, transférées solennellement en ce jour, de la diaconie de saint Adrien, à l'ancienne église de leur nom où autrefois on les avait conservées et que l'on venait de réparer. Cette translation eut lieu la veille de ce jour, mais Clément VIII ordonna qu'on la célébrerait aujourd'hui ainsi que la fête de la bienheureuse vierge Domitille, dont la passion est mentionnée aux nones de ce mois.

    Martyrologe 7 mai, après saint Stanislas :

    A Terracine, en Campanie, l'anniversaire de la bienheureuse Flavie Domitille, vierge et martyre. Fille de sainte Plautille, sœur de saint Flavius Clemens, consul et martyr, elle avait été consacrée à Dieu par le pontife saint Clément, qui lui avait donné le voile. Tout d'abord, durant la persécution de Domitien, pour avoir rendu témoignage au Christ, elle fut exilée dans l'île de Ponza avec plusieurs autres, et y souffrit un long martyre. En dernier lieu, elle fut conduite à Terracine, où, ayant converti un certain nombre de personnes à la Foi par ses exhortations et par ses miracles, elle fut, par ordre du juge, brûlée dans la chambre qu'elle habitait, avec deux vierges ses compagnes, nommées Euphrosyne et Théodora;  ainsi se termina pour elle le cours d'un glorieux martyre. On célèbre la fête de Domitille avec celle des saints martyrs Nérée, Achillée et Pancrace le 4 des ides de ce mois.

    Saint Pancrace fait l’objet de la deuxième notice du martyrologe ce jour :

    A Rome encore, sur la voie Aurélienne, saint Pancrace martyr, qui, âgé de quatorze ans, accomplit son martyre par la décapitation, sous Dioclétien.

    Dans sa lettre 108, qui retrace la vie de sainte Paula, saint Jérôme écrit :

    Étant arrivée à l'île de Pontia, si célèbre par l'exil de Flavia Domitilla, la plus illustre femme de son siècle, laquelle y fut reléguée par l'empereur Domitien à cause qu'elle était chrétienne, et voyant les petites cellules où elle avait souffert un long martyre, il sembla que sa foi y prit des ailes, tant elle se sentit touchée du désir de voir Jérusalem et les lieux saints. Elle trouvait que les vents tardaient à se lever, et que toute vitesse était lente.

    Le martyrologe ne donne pas la raison du report de la fête du 11 au 12 mai. Clément VIII, c’est après saint Pie V, et dans le calendrier de saint Pie V il n’y avait pas de fête le 11 mai avant qu’on y exile les apôtres Philippe et Jacques…

  • La persécution

    Le métropolite Josaphat, ancien évêque du diocèse de Kirovohrad, et le secrétaire du diocèse l’archiprêtre Roman Kondratyouk, ont été condamnés à trois ans de prison pour « incitation à la haine religieuse, violation de l'égalité des citoyens sur la base de leurs croyances religieuses ».

    Le SBU avait découvert que l’évêque avait des publications orthodoxes imprimées en Russie et en avait présenté une lors d’une réunion des doyens de l’éparchie et l’avait distribuée à d’autres éparchies…

    Depuis le 8 décembre il était assigné à résidence.

    *

    L’église de l’icône de la Mère de Dieu de Kazan, à Khmelnytsky, a été « transférée » à l’Eglise du pouvoir le 5 avril par des personnes qui n’y avaient jamais mis les pieds. L’administration régionale a enregistré la nouvelle communauté le 19 avril. Depuis lors l’église est vide. Dimanche dernier une vidéo a été tournée au moment où un prêtre de l’Eglise du pouvoir célèbre la divine liturgie : il n’y a pas un seul fidèle.

    On notera que la paroisse désormais fantôme a été renommée « de l’icône de la Mère de Dieu de Potchaïev », parce que, même si l’icône de Kazan est l’une des plus vénérés en Ukraine, Kazan est en Russie…

    Dans l’église saint-Georges, elle aussi volée, la fête patronale n’a pas été célébrée alors qu’elle réunissait habituellement entre 800 et 1.000 fidèles.

    Dans la cathédrale volée il n’y avait dimanche que quelques rares personnes alors que l’église de Letychiv était bondée pour la divine liturgie célébrée par le métropolite Victor de l’Eglise orthodoxe ukrainienne.

    La vidéo montre tout cela, et aussi la soupe populaire qui était organisée par la paroisse au profit des plus pauvres.

    *

    Hier 10 mai, après les vêpres, transfert solennel des reliques de saint Amphiloque de Potchaïev dans la cathédrale de la Laure de Potchaïev (ouest de l’Ukraine), en vue de la célébration de sa fête le 12 mai. Voilà ce que la clique de Zelensky veut supprimer.

    *

    Serge Doumenko, dit métropolite Epiphane de l’Eglise orthodoxe d’Ukraine, annonce qu’il admettra des prêtres de l’Eglise orthodoxe ukrainienne à condition qu’ils se repentent et qu’ils abjurent « l’idéologie du monde russe ». Et ses services « vérifieront, feront tout pour s'assurer que de telles personnes, arrivant dans l'Eglise d’Ukraine, ne la détruisent pas de l'intérieur ».

    La précédente déclaration de Doumenko (dont l’Eglise a été fabriquée en 2018) était que les prêtres et les fidèles de l’Eglise orthodoxe ukrainienne sont des « parasites ».

    *

    Le député Igor Huz, qui était décoré à Vladimir (Volhynie) de l’ordre d’Epiphane, des mains d’Epiphane en personne (Serge Doumenko), a déclaré qu’il fallait accélérer le processus de transfert à l’Eglise du pouvoir. C’est pourquoi il a « demandé au ministre de la Culture et au chef de l'administration régionale de résilier le bail du monastère Zimnyansky, du monastère Nizkinichsky et de la cathédrale de la Dormition, comme cela a été fait pour la laure des Grottes de Kiev. » Il s’agit du complexe monastique « de la Dormition de Sviatogorsk », à Zymne, tout près de la frontière polonaise (ne pas confondre avec le monastère de Sviatogorsk dans le diocèse de Donetsk). Igor Huz souhaite donc que « la commission inspecte ces bâtiments appartenant à l'État, les prenne en compte dans le bilan de l'État et prenne ensuite les bonnes décisions avec la volonté du Tout-Puissant ». Afin qu’Epiphane puisse y célébrer bientôt. (Il y a un mois, le conseil régional a « interdit l’activité de l’Eglise orthodoxe ukrainienne » en Volhynie et demandé que soit annulé le contrat de location des terrains de ce monastère.).

    *

    Pendant ce temps-là, on apprend que le ministère ukrainien de l'Education et des Sciences et la fondation américaine Arcus ont signé un mémorandum « sur l'introduction de méthodes d'enseignement sensibles au genre dans le processus éducatif des établissements préscolaires, scolaires et d'enseignement supérieur ». La Fondation Arcus s'engage à impliquer 500 écoles maternelles et 500 écoles secondaires au cours des deux prochaines années scolaires. Cela passe par le don de kits de jeux, de littérature éducative et de supports pédagogiques et visuels. Elle s’engage aussi à former des coordinateurs et des formateurs régionaux chargés de former les enseignants qui enseigneront aux enfants de première année. Elle s’engage encore « à commencer la mise en œuvre de modules et de cours spéciaux sur l'enseignement sensible au genre dans les programmes de formation des enseignants dans les établissements d'enseignement supérieur et dans les programmes de développement professionnel pour les enseignants des écoles maternelles et primaires dans les établissements de formation des enseignants de troisième cycle ». Naturellement, « l'intention commune des deux parties est d'étendre progressivement la mise en œuvre de ces modules à l'échelle nationale ».

    Capture d’écran 2023-05-11 à 16.24.47.pngLa Fondation Arcus est spécialisée dans le soutien aux droits des LGBT et la préservation des grands singes (non, ce n’est pas une blague). En 2015 déjà elle annonçait le versement de 15 millions de dollars pour favoriser le mouvement transgenre aux Etats-Unis. Elle souligne que son personnel est composé à 50% de personnes de couleur et 50% de LGBT.

  • La tyrannie

    Le ministricule Darmanin qui s’improvise dictateur demande aux préfets d’interdire toutes les manifestations s’il y a un risque que « des slogans ou des propos de nature à mettre en cause la cohésion nationale ou les principes consacrés par la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen (…) soient exprimés ». Parmi les exemples qu’il donne : « l’amalgame entre immigration et islamisme ou terrorisme ou délinquance ».

    L’un des « principes » de la République est donc désormais le déni de la réalité. Il est interdit de manifester si l’on constate l’évidence du lien entre l’immigration et la délinquance, entre l’immigration et l’islamisme. En fait ce n’est plus du simple déni. Cela relève de la maladie mentale. Ou de la tyrannie à l’état pur, fondée sur l’arbitraire du pouvoir et l'idéologie antinationale.

    Dans la foulée, une sous-ministricule du nom de Sonia Backès annonce à l’Assemblée nationale qu’« une manifestation en hommage à Jeanne d’Arc, à Opéra, portée par des groupuscules d’ultradroite, sera interdite par la préfecture de police ». Parce que Jeanne d’Arc est donc désormais contraire à la « cohésion nationale »…

    Et c’est la sous-ministricule qui décide de ce que le préfet de police doit faire, sans motif, sans tenir compte de l’état de droit.

    Il s’agit semble-t-il du cortège traditionnel de Jeanne d’Arc, organisé chaque deuxième dimanche de mai par l’Action française depuis 1909, et plus encore à partir de 1920, l’année où la République française a institué en ce dimanche une fête nationale de Jeanne d’Arc (béatifiée en 1909, canonisée en 1920).

    En bref, la République macronique interdit de célébrer une fête nationale… C’est une première. Et c’est un signe clair que nous ne sommes plus en république.

  • Saints Philippe et Jacques

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    Duccio, Sienne, 1311. Ci-dessous le tableau intégral. Les deux apôtres sont en haut à gauche.

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    Philippe, né à Bethsaïde, est l’un des douze Apôtres appelés d’abord par le Christ notre Seigneur. Il apprit à Nathanaël que le Messie promis dans la loi était venu, et le conduisit au Seigneur. Les faits montrent clairement avec quelle familiarité le Christ accueillait Philippe ; des Gentils désirant voir le Sauveur s’adressèrent à cet Apôtre, et le Seigneur, voulant nourrir dans le désert une multitude de personnes, lui parla ainsi : « Où achèterons-nous des pains, pour que ceux-ci mangent » ? Philippe, après avoir reçu le Saint-Esprit, se rendit dans la Scythie, qui lui était échue en partage, pour y prêcher l’Évangile, et il convertit cette nation presque tout entière à la foi chrétienne. Enfin, étant venu à Hiérapolis en Phrygie, il fut attaché à la croix pour le nom du Christ, et accablé à coups de pierres, le jour des calendes de mai. Les Chrétiens ensevelirent son corps dans le même lieu, mais il a été ensuite transporté à Rome et déposé, avec celui du bienheureux Apôtre Jacques, dans la basilique des douze Apôtres.

    Jacques, frère du Seigneur, surnommé le Juste, s’abstint dès son jeune âge, de vin, de cervoise, et de chair ; il ne coupa jamais ses cheveux et n’usa ni de parfums, ni de bains. Il n’était permis qu’à lui seul d’entrer dans le Saint des saints ; il portait des vêtements de lin, et était si assidu à la prière que ses genoux étaient devenus aussi durs que la peau d’un chameau. Après l’Ascension du Christ, les Apôtres le créèrent Évêque de Jérusalem ; et c’est à lui que Pierre envoya un messager annoncer qu’un Ange l’avait délivré de prison.

    Une controverse s’étant élevée au concile de Jérusalem, au sujet de la loi et de la circoncision, Jacques fut de l’avis de Pierre, et fit aux frères un discours dans lequel il prouva la vocation des Gentils, et dit qu’il fallait écrire aux frères absents de ne pas imposer aux Gentils le joug de la loi mosaïque. C’est de lui que parle l’Apôtre, quand il écrit aux Galates : « Je ne vis aucun Apôtre, si ce n’est Jacques, le frère du Seigneur ».

    Telle était la sainteté de sa vie, que les hommes souhaitaient à l’envi de toucher le bord de ses vêtements.

    Étant parvenu à l’âge de quatre-vingt-seize ans, ayant gouverné très saintement l’Église de Jérusalem pendant trente années, comme il annonçait avec courage et fermeté le Christ, Fils de Dieu, il fut d’abord assailli à coups de pierres, et ensuite mené à l’endroit le plus élevé du temple, d’où on le précipita. Gisant à demi mort, les jambes brisées, il levait les mains au ciel, et priait Dieu pour le salut de ses bourreaux, en disant : « Pardonnez-leur, Seigneur, car ils ne savent ce qu’ils font ». Pendant qu’il faisait cette prière, on lui brisa la tête d’un coup de fouloir, et il rendit son âme à Dieu en la septième année de Néron. Il fut enseveli près du temple, au lieu même où il avait été précipité. Il a écrit une lettre qui est une des sept Épîtres catholiques.

    (Bréviaire)

  • La persécution

    Hier à Korop, région de Tchernihiv (en russe Tchernigov), les fidèles ont empêché que leur paroisse de la Dormition soit « transférée » à l’Eglise du régime. Ils sont tout simplement allés en masse à la réunion organisée à la Maison de la Culture, où cela devait se faire. Comprenant ce qui se passait, les organisateurs ont refusé de procéder au vote, et ils ont changé leur angle d’attaque, disant qu’ils souhaitaient « transférer » à l’Eglise du pouvoir la paroisse de l’icône de la Mère de Dieu Tchernigovskaïa-Ilinskaïa (du nom de l’icône de l’ancien monastère Saint-Elie de Tchernigov devenu monastère de la Trinité). Cette paroisse fait partie de ce qui reste de la petite « Eglise orthodoxe ukrainienne - Patriarcat de Kiev » fondée en 1992 par l’autoproclamé patriarche de Kiev Philarète, et qui pour l’essentiel est devenue la composante principale de l’Eglise de Porochenko. Les participants ont fait remarquer que l’Etat avait donné une église du XVIIIe siècle à cette communauté mais qu’elle n’a toujours pas commencé à la restaurer. Quand ils ont demandé pourquoi cette communauté n’avait pas manifesté, en fait, le désir de rejoindre l’Eglise de Porochenko, le prêtre qui présidait la réunion a entonné l’Hymne ukrainien et a annoncé la fin de la réunion…

    Les fidèles ont ensuite tenu une réunion dans leur église et ont voté à l’unanimité (486 signatures) leur maintien dans l’Eglise orthodoxe ukrainienne.

    *

    Une perquisition a eu lieu ce matin au domicile de l'archiprêtre Nikolaï Khlan, de l'éparchie de Chepetivka (région de Khmelnytskyï), qui est accusé de déclarations négatives « concernant le transfert d'églises de l’Eglise orthodoxe ukrainienne à l'Église orthodoxe d'Ukraine, ainsi que de critiques des activités de la direction de l’Eglise orthodoxe d’Ukraine ». Ce qui constitue une « incitation à la haine religieuse » selon le code pénal. Sic.

    En outre, des informations ont été obtenues par la police selon lesquelles le prêtre « pourrait cacher à son lieu de résidence des informations sur sa violation de l'égalité des citoyens dans leurs droits constitutionnels en fonction de leurs croyances religieuses ». Sic.

    Nikolaï Khlan est le recteur de la paroisse Saint-Jean de Peremychel, qui a été illégalement « transférée » à l’Eglise du pouvoir.

    *

    Le site de la Laure des Grottes de Kiev publie une déclaration de Samuel Milko, lecteur de l’église orthodoxe Saint-Nicolas de Bâle, qui est venu défendre le monastère le 28 mars, veille du jour où les moines devaient théoriquement quitter les lieux.

    « Il me semble qu'à l'époque soviétique la ligne était plus claire : foi – athéisme. La foi était éliminée, l’athéisme était encouragé. Les bolcheviques nous ont montré de façon claire et nette ce qui se passerait si nous choisissions la foi. Mais maintenant, il y a plus de demi-teintes. Les choses sont devenues plus confuses, et bien pires. Au lieu de l’athéisme, c'est une caricature de la foi qui est apparue. Et le choix n'est pas entre la foi et l’athéisme, mais entre la foi et une contrefaçon de la foi. Les hommes ne périssent pas, mais l'âme humaine périt. Ce sont peut-être des mots durs, mais c’est à peu près cela : un pistolet est pointé sur vous, derrière vous il y a une fosse - choisissez, servez l’Eglise orthodoxe d’Ukraine ou vous finirez dans la fosse. »

    Samuel Milko a écrit une adresse en allemand pour les Européens : « J'ai essayé d'expliquer ce qui se passe ici. Les Européens ne croient pas qu'une telle horreur puisse se produire et que les autorités persécutent l'Église du Christ. »

  • Géorgie

    Vladimir Poutine a signé aujourd’hui deux décrets, supprimant les visas pour les Géorgiens et autorisant la reprise des vols directs vers la Géorgie.

    Réaction de la présidente géorgienne Salomé Zourabichvili :

    « Encore une provocation russe ! Reprendre les vols directs et lever l’interdiction de visa avec la Géorgie est inacceptable tant que la Russie continue son agression contre l’Ukraine et occupe notre territoire ! »

    Réaction du ministre géorgien des Affaires étrangères Ilia Darchiashvili :

    « Plus d'un million de nos concitoyens résident dans la Fédération de Russie et ont des liens très étroits avec des personnes, des parents, des proches qui résident en Géorgie, et tout gouvernement responsable saluera cette décision d'un point de vue humanitaire. Elle facilitera la vie quotidienne de nos concitoyens. »

  • Liesse populaire

    Le 8 Mai 2023.

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  • Saint Antonin

    Lorsque Clément XI créa la fête de saint Antonin en 1707, la mémoire des martyrs romains Gordien et Epimaque qui était célébrée ce jour-là passa au second plan (mais resta la seule commémoration de ce jour dans le bréviaire monastique).

    A Rome, sur la voie Latine, l'anniversaire des saints martyrs Gordien et Epimaque. Le premier, pour avoir confessé le Nom du Christ au temps de Julien l'Apostat, fut longtemps flagellé avec des cordes garnies de plomb et enfin décapité. Durant la nuit, les Chrétiens inhumèrent son corps, sur la même voie, dans une grotte où les reliques du bienheureux Epimaque avaient été peu auparavant transportées d'Alexandrie, où il avait été martyrisé pour la Foi du Christ la veille des ides de décembre (12 décembre).

    Gordien et Epimaque laissaient eux-mêmes au second plan un groupe de martyrs romains dont on peut s’étonner que l’Eglise n’en ait pas fait une fête. Car l’énoncé de ces victimes de l’empereur Sévère Alexandre, en 232, est impressionnant. Et si les saints sont des exemples à suivre, c’est un grand exemple que donnent aux puissants de ce monde le consul Palmace et le sénateur Simplice, leurs femmes et leurs enfants et toutes leurs maisons.

    A Rome, le bienheureux Calépode, prêtre et martyr, que l'empereur Alexandre fit mourir par le glaive, et dont le corps, par ordre du même prince, fut traîné par la ville et jeté dans le Tibre; le pape Callixte l'ayant découvert lui donna la sépulture. Le consul Palmace fut aussi décapité avec sa femme et ses enfants, et quarante-deux personnes de sa maison, tant hommes que femmes. Le sénateur Simplice fut également condamné à la même peine, avec sa femme, ses enfants et soixante-huit personnes de sa famille : il en fut ainsi de Félix et de Blanda, son épouse. On exposa les têtes de ces saints martyrs à différentes portes de la ville, pour intimider les Chrétiens (« ad exemplum christianorum »).

  • Ubukraine

    L’agence de presse nationale ukrainienne Unian demande à ses lecteurs en ligne de dire quelle personnalité médiatique russe ils aimeraient voir comme prochaine victime d’un attentat, après Daria Douguine, Valdlen Tatarsky et Zakhar Prilepine.

    Pour l’heure il y a près de 50.000 réponses, parmi un flot de cœurs et de « like » indiquant que l’initiative est hautement appréciée.

    Sans surprise, le premier nom sur la liste est Vladimir Soloviov.

    Sans surprise non plus, il n’y a aucune réaction occidentale. Puisque l’Ukraine défend « nos valeurs »…

    Parmi lesquelles il y a donc aussi désormais l’implication des citoyens dans le terrorisme d’Etat.

    *

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    Un tribunal de district de Kiev a ordonné une enquête préliminaire pour « incitation à la haine et à l'hostilité religieuse, insulte aux sentiments des citoyens en rapport avec leurs croyances religieuses », suite à l’émission de Yanina Sokolova le jour de Pâques sur la chaîne de Porochenko Kanal 5.

    Cette animatrice avait invité un prêtre de l’Eglise de Porochenko, Serhiy Dmitriyev, pour évoquer le sujet religieux du jour (ce sont eux sur la photo). Ou plutôt pour insulter l’Eglise orthodoxe ukrainienne et discuter du moment propice pour sa nécessaire éradication. A un moment, Yanina Sokolova avait appelé l’eucharistie de l’Eglise orthodoxe ukrainienne « la merde d’Onuphre ». Le prêtre était resté silencieux.

    L’Eglise orthodoxe ukrainienne avait porté plainte, et la justice l’a donc prise en considération. Affaire à suivre. Et s’il y a encore des juges indépendants, ils vont avoir du travail…

  • Bryan N. Massingale

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    Il s’appelle Bryan N. Massingale. Il est prêtre catholique et jésuite. Il est professeur de théologie et d’éthique sociale à l’université Fordham de New York après avoir été professeur de théologie à l’université Marquette. Le 21 avril dernier il s’exprimait à la « Conférence ignacienne Q » (sic), qui réunit les étudiants LGBTQ des universités jésuites américaines.

    Extraits :

    Je me présente à vous en tant que prêtre et théologien noir et homosexuel. Je suis guidé non seulement par ma sexualité, ma foi et mon étude des croyances éthiques de l'Église, mais aussi par les traditions des luttes pour la liberté des Noirs aux États-Unis. Ces luttes, au fond, sont des questions d'âme et d'esprit. C'est pourquoi je vous parlerai de tout mon être, car ma sexualité, ma foi, ma vocation et mon identité raciale influencent tout ce que je suis.

    Comme la plupart d'entre vous, j'ai reçu une éducation jésuite : Université Marquette, promotion 1979. Lorsque j'étais étudiant, je ne pouvais pas rêver d'un jour comme celui-ci. Si quelqu'un avait dit au jeune étudiant de 21 ans que j’étais qu'un jour je m'adresserais à une assemblée d'étudiants LGBTQ d'universités jésuites en tant que prêtre noir et publiquement homosexuel, j'aurais ri et dit : "Dans tes rêves !".

    Lorsque j'étais professeur à mon alma mater et que j'ai voulu donner un cours sur l'homosexualité et l'éthique chrétienne, on m'a dit qu'il ne pouvait pas être enseigné dans le département de théologie, mais seulement dans le programme de spécialisation. Si vous m'aviez dit que dix ans plus tard je serais ici, j'aurais répondu : "C'est seulement dans vos rêves". Pourtant, des gens comme nous ont rêvé. Et c'est parce qu'ils ont rêvé que nous sommes ici.

    Les révolutions et les changements sociaux ne sont pas des événements singuliers, "mais de longs rêves, partagés par des communautés lésées, nourris dans des espaces fugitifs et mis en œuvre par des mouvements sociaux". Notre travail consiste donc à faire de ce lieu un espace pour nos rêves, pour les rêves queer.

    Parce que le rêve d'un lieu où tous sont accueillis, où les personnes de toute sexualité sont valorisées, où toutes les identités de genre sont respectées et protégées - ce rêve n'est pas encore réalisé. Et non seulement il n'est pas encore réalisé, mais il est attaqué de manière flagrante, inquiétante et même effrayante, alors que beaucoup d'entre nous pensaient et espéraient que c'était du passé.

    La spiritualité ignatienne nous invite à voir le monde comme le Christ le voit. Nous aimer comme Dieu nous aime. Voir et aimer "l'autre" comme le fait le Christ.

    Nous devons donc affirmer, sans nous excuser, la valeur précieuse des vies des LGBTQ. De nos vies. Nous devons proclamer avec confiance et insistance que nous sommes également rachetés par le Christ et radicalement aimés par Dieu.

    Nous sommes également rachetés par le Christ et radicalement aimés par Dieu. Nous ne le répéterons jamais assez. Nous devons nous répéter et nous répéter les uns aux autres encore et encore : "Vous êtes aimés. Vous êtes aimables. Vous êtes sacrés. Parce que vous êtes l'image de Dieu".

    Nous devons refuser les mensonges de la suprématie blanche et de l'hétérosexisme. Nous devons prier pour obtenir la grâce de nous voir et de nous aimer, d'aimer notre monde et de nous aimer les uns les autres comme le Christ nous connaît et nous aime. La grâce de rêver le rêve de Dieu pour nous.

    Et donc, j'ai encore des rêves. Je rêve d'un jour où la communauté LGBTQ considérera le racisme comme son problème, car c'est déjà le nôtre. Je rêve d'un jour où deux hommes et deux femmes pourront se tenir devant notre Eglise, proclamer leur amour et le faire bénir dans le sacrement du mariage. Je rêve d'une Église qui célèbre avec enthousiasme les amours homosexuelles comme autant d'incarnations de l'amour de Dieu parmi nous.

    Je rêve d'une Église où les prêtres homosexuels et les sœurs lesbiennes seront reconnus comme les responsables saints et fidèles qu'ils sont déjà. Je rêve d'un monde où les jeunes homosexuels du Honduras, du Salvador, de l'Ouganda, du Kenya et de l'Afghanistan pourront sortir de leur cachette et vivre sans crainte. Je rêve d'une Eglise où les employés et les enseignants LGBTQ pourront enseigner à nos enfants, servir le peuple de Dieu et voir leurs vocations, leur sexualité et leurs amours engagées affirmées.

    Je rêve d'une communauté LGBTQ engagée non seulement dans le respect de la diversité sexuelle, mais aussi dans la justice en matière d'immigration et l'égalité du droit de vote. Je rêve d'une communauté LGBTQ aussi passionnée par la justice pour les transgenres noirs et bruns que par la justice pour les hommes blancs cisgenres. Je rêve d'une communauté LGBTQ qui embrasse la diversité de ses teintes de peau comme un merveilleux reflet de la diversité de la vie intérieure de Dieu.

    Je rêve d'une Église qui célèbre avec enthousiasme les amours homosexuelles comme autant d'incarnations de l'amour de Dieu parmi nous.

    Traduction du discours intégral :

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