Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Le blog d'Yves Daoudal - Page 215

  • Parabole

    Une magnifique parabole, venant des chartreux, selon la biographie du sculpteur Eric Gill par Robert Speaight, rapportée sur le blog New Liturgical Movement. Elle dépasse de loin, tout en l’incluant de façon obvie (Ignacius Farm, Benedict Cassino), la controverse entre la spiritualité jésuito-thomiste et la spiritualité monastique.

    Le premier souvenir de John Smith est celui d'un jour ensoleillé où on l'a emmené à une fête du couronnement dans le parc local ; il se souvient un peu du thé et des brioches, mais le souvenir le plus tangible de tout cela est une "tasse du couronnement" avec des portraits aux couleurs vives de leurs Majestés dans toute la gloire des vêtements du couronnement. Il en était fasciné et son rêve d'enfant était d'aller à Londres pour voir le roi dans sa couronne d'or.

    En grandissant, ses rêves ont perdu de leur éclat, mais une révérence curieuse et désuète pour la royauté en tant que telle a gardé sa place dans son esprit juvénile. Ainsi, lorsqu'il atteint l'âge de la discrétion, il "vendit tout ce qu'il avait", quitta la maison de son père et partit pour Londres. Comme il était un parfait étranger, il demanda conseil à un certain Ignatius Farm, qui lui avait été recommandé comme connaissant tout ce qui se passait à Londres. C'est alors qu'il lui exposa ses projets extraordinaires. Il voulait connaître le roi en personne, ni plus ni moins, pénétrer dans le palais de Buckingham, devenir, peut-être, un membre de la famille royale.

    Ignatius Farm, qui habitait près des écuries [l'église jésuite de Farm Street, à Londres, est contiguë aux anciennes écuries], pensait avoir déjà rencontré ce genre de cas. Mon cher ami, dit-il, soyez pragmatique ; ce genre de chose était peut-être très bien au Moyen-Âge, mais tout cela est passé et révolu aujourd'hui. Si vous avez tant de respect pour la personne et la fonction du roi, et si vous voulez tout savoir sur lui, lisez la Circulaire de la Cour, qui vous informe de ses mouvements ; mais mieux encore, si vous voulez le servir, engagez-vous dans l'armée, où vous aurez peut-être une chance de faire quelque chose d'utile à son service.

    Le pauvre John Smith était découragé. Il traversa Green Park et regarda avec nostalgie les fenêtres du Palais. Il semblait si facile d'y entrer. C'est alors qu'un vieux monsieur, manifestement d'origine italienne (son nom s'est avéré être Benedict Cassino), s'adresse à lui et lui demande ce qu'il fait là. Après que John lui eut fait part de tous ses espoirs et de toutes ses craintes, le vieil homme lui dit : "Courage, tu peux bien sûr entrer, même si ce n'est qu'en tant que cordonnier royal de quatrième classe. Mais tu dois attirer l'attention de Sa Majesté. - Comment puis-je faire cela ? dit John. - C'est un travail de longue haleine pour beaucoup ; cela dépend. Mais tu devras rester ici toute la journée, à admirer les beautés du Mémorial Victoria et de la façade du Palais. Le roi sortira, tu devras enlever ton chapeau et t’incliner, c'est tout. Il te remarquera peut-être le premier jour, mais il faudra peut-être des semaines, voire des années, avant qu'il ne se tourne vers toi. Mais il le fera si tu restes assez longtemps.

    C'est ainsi que John Smith commença sa longue veille devant le palais. Dès le premier jour, Sa Majesté sortit ponctuellement à onze heures et à pied. John enlève son chapeau et se retrouve le dos presque plié en deux. Il est vrai que le roi ne ressemblait pas aux photos ; il est vrai que le manteau du matin était immaculé et que le lustre du chapeau était comme s'il avait été recouvert de vernis du Japon, mais qu'est-ce que c'était par rapport à un manteau écarlate à revers d'hermine et à une couronne d'or ? Mais qu'importe, c'était LUI ! Et il semblait à Jean, qui se tenait là tout seul, qu'il reconnaissait son salut ! Il y avait de quoi continuer.

    Il était fastidieux (comme pour John) de le suivre pendant toutes les semaines où il était là, mais il ne manquait jamais à l'appel ; il était toujours là quand le roi sortait et il faisait toujours le même salut respectueux. Il faut dire qu'un jour, fatigué d'attendre, il s’avança de quelques pas pour parler à Sa Majesté, mais il avait à peine bougé que deux messieurs bien habillés sortirent de nulle part, comme il l'a dit par la suite (il est possible qu'ils aient été de Scotland Yard) et lui dirent de s'en aller.

    Mais, sautons le reste, le jour arriva enfin. Le roi sortit comme d'habitude, John s'inclina et a souleva son chapeau comme d'habitude, puis une chose inhabituelle se produisit. Sa Majesté s'arrêta dans sa marche et, s'approchant de John, lui dit : « Bonjour, John Smith, tout en lui tendant la main et en lui serrant chaleureusement la main. Je vous ai observé pendant de nombreux mois et j'ai enfin trouvé quelqu'un en qui je peux avoir confiance en tant que fidèle serviteur. Je veux que vous veniez tout de suite au palais ; un tout petit travail vous attend et ce sera le début de grandes choses si vous êtes aussi fidèle à l'intérieur que vous l'avez été à l'extérieur. »

    Le monde entier sait comment John Smith est passé d'un poste à l'autre jusqu'à ce que, après une série d'événements incroyables, il devienne l'héritier du Royaume ! Et il avait l'habitude de dire « C'est toute cette attente, cette attente dehors sous la pluie, le vent et la chaleur et sous les railleries des passants, et contrairement aux conseils de tant de gens qui m'ont dit de faire "quelque chose d'utile", qui m'a amené là où je suis maintenant sur les marches du trône. »

  • Vigile de l’Ascension

    Notre Seigneur, Fils unique du Père, et coéternel avec lui, « ayant pris la forme d’esclave » pouvait, en cette forme d’esclave, prier en silence s’il l’avait jugé nécessaire ; mais il a voulu se présenter en suppliant devant son Père, tout en se rappelant qu’il était notre Maître. C’est pourquoi il a voulu que la prière qu’il a faite pour nous, nous fût connue ; car l’édification des disciples ressort non seulement des leçons que leur donne un si grand maître, mais encore de la prière qu’il adresse à son Père en leur faveur. Et si ces paroles étaient l’édification de ceux qui se trouvaient présents pour les entendre, Jésus voulait certainement qu’elles devinssent aussi la nôtre, à nous qui devions les lire, recueillies dans son Évangile.

    C’est pourquoi lorsqu’il nous dit : « Père, l’heure est venue, glorifiez votre Fils ; » il nous enseigna que ce qu’il ferait ou laisserait se faire, en quelque temps que ce fût, est disposé d’avance par celui qui n’est point sujet au temps ; car les événements qui se déroulent dans la suite des temps, ont leurs causes efficientes dans la sagesse de Dieu, en laquelle ne se trouve aucun temps. Gardons-nous donc de croire que cette heure soit venue amenée par la fatalité, car elle a été fixée par Dieu qui dispose les temps. Les lois des astres n’ont pas non plus régi la passion du Christ ; il est inadmissible que les astres puissent forcer à mourir le Créateur des astres.

    Il en est qui entendent que le Fils a été glorifié par le Père en ce sens qu’il ne l’a pas épargné mais l’a livré pour nous tous. Mais si l’on dit que le Christ a été glorifié par sa passion, combien plus par sa résurrection ? Dans sa passion, en effet, son humilité se manifeste plutôt que sa gloire ; l’Apôtre l’atteste lorsqu’il dit : « Il s’est humilié lui-même, s’étant fait obéissant jusqu’à la mort, et la mort de la croix ». Ensuite il ajoute, au sujet de sa glorification : « C’est pourquoi Dieu l’a exalté et lui a donné un nom qui est au-dessus de tout nom ; afin qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse dans le ciel, sur la terre et dans les enfers, et que toute langue confesse que le Seigneur Jésus-Christ est dans la gloire de Dieu le Père ». Voilà la glorification de notre Seigneur Jésus-Christ, elle a commencé à sa résurrection.

    Saint Augustin, traité 104 sur saint Jean, leçon des matines.

  • La persécution

    Le conseil régional de Tchernivtsi a adopté un texte interdisant les activités de l’Eglise orthodoxe ukrainienne et demandant aux collectivités territoriales de résilier tous les accords passés. « Il leur est recommandé de résilier les contrats de location de biens immobiliers et de terrains avec les organisations religieuses (communautés) qui ont un lien ecclésiastique-canonique avéré avec le pays agresseur, et d'interdire l'utilisation des biens qui sont la propriété des collectivités territoriales. » Chacun sait désormais que ces résiliations sont illégales, mais ça n’empêche pas de continuer…

    Le conseil régional demande aussi à l'administration militaire régionale de recommander « d'analyser la légalité de l'utilisation de bâtiments et de biens appartenant à l'État par les organisations religieuses interdites ».

    *

    прп.jpeg

    Aujourd'hui est une double fête à la Laure des Grottes de Kiev, avec la célébration de Saint Théodose, l'un des fondateurs, et le transfert de l'icône de la Dormition de Constantinople à Kiev à l'époque de la fondation du monastère. Le métropolite Onuphre a dirigé les célébrations hier soir et aujourd'hui dans l'église Saint Agapit. Des milliers de fidèles ont assisté à la liturgie.

    Le métropolite Luc de Zaporojié a publié le texte suivant.

    Aujourd'hui, alors que notre Église célèbre l’arrivée de l'icône de la Dormition de la Mère de Dieu des Grottes de Kiev, je voudrais partager mes réflexions avec ceux qui ne comprennent pas l'essence des événements qui se déroulent autour de la Laure des Grottes de Kiev, à qui appartiennent réellement la Laure et sa cathédrale de la Dormition, et rappeler par qui et pour quoi elles ont été construites.

    La Laure et l'église de la Dormition ont été fondées par la Reine du Ciel elle-même et n'ont pas été construites pour les besoins de l'État, mais pour la prière et le travail monastique. La Mère de Dieu a personnellement financé cette construction et a montré aux architectes les dimensions exactes de la future église. "Je veux me construire une église en Russie, à Kiev, et c'est pourquoi je vous dis de le faire. Prenez cet or", dit la Mère de Dieu aux architectes. Elle leur a également donné les reliques des martyrs qui ont été déposées dans les fondations de l'église, et leur a confié son icône de la Dormition, qui a sauvé plus d'une fois Kiev des invasions ennemies. La Reine des cieux a fondé ce lieu pour le culte, et non pour un musée, des programmes de concerts, des festivals d'art populaire et d'autres activités folkloriques. Transformer les reliques des saints en "expositions", la Laure en "panthéon ukrainien" (c’est littéralement du polythéisme), tuer la vie spirituelle de prière du plus ancien monastère, cela équivaut à jeter des pierres au visage de la Mère de Dieu et des saints dont les reliques reposent dans les grottes. Il n'est pas nécessaire d'être prophète ou voyant pour comprendre les conséquences d'une telle audace pour les fous qui agissent ainsi.

    Mais maintenant, nous voyons et nous sentons dans nos cœurs que Dieu est avec nous. La Mère de Dieu est avec ceux qui restent fidèles à l'Église du Christ. Nous sommes reconnaissants au Seigneur de nous avoir permis de vivre à une époque où la foi en Dieu et la confiance en sa providence sont mises à l'épreuve. Après tout, pour nous, la question est tout à fait différente de la manière dont elle est couverte par les médias politiquement engagés. Il ne s'agit pas de loyauté envers une juridiction ou une autre, mais de savoir si nous resterons fidèles au Christ et à l'Évangile, si nous servirons César ou Dieu, si nous professerons des valeurs antichrétiennes et une morale qui combat Dieu ou si nous resterons fidèles aux commandements de Dieu. C'est le choix que chacun d'entre nous fait aujourd'hui.

  • Les sanctions…

    Les sanctions, peut-être que ça marcherait si on les appliquait, mais on ne peut pas le savoir, puisqu’on ne les applique pas…

    Lu sur le site suédois « Portail européen » :

    Les statistiques commerciales récentes d'Eurostat et de l'autorité commerciale suédoise Kommerskollegium montrent que, depuis le début de la guerre, 12 pays de l'UE ont augmenté leurs importations en provenance de Russie, contribuant ainsi à renforcer l'économie de ce pays.

    Cela signifie que la diminution globale des importations de Russie vers l'UE ne représente que 5 % par rapport à l'année précédant le déclenchement de la guerre.

    Si les Suédois soulignent cela, c’est parce qu’ils se considèrent comme les bons élèves : leurs importations de produits russes ont baissé de 90%. Derrière eux il y a Malte (82%), l’Irlande (73%), la Lituanie (70%)…

    La France ne figure pas dans ce tableau. Elle figure dans l’autre : celui des pays qui ont augmenté leurs importations russes. Dans le bas du tableau, cependant, avec 8% de hausse. Dans le haut du tableau il y a la Slovénie (212% !), suivie de Chypre (124%), et de la Hongrie (119%) qui ne s’en cache pas.

  • Le Christ effacé

    32_main-v1684181145.png

    Zelensky est allé au Vatican. Il fallait bien qu’il y laisse une horreur. De préférence blasphématoire. Avec l’approbation de François. Il a donc offert au pape une fausse icône. La peinture d’un « artiste » nommé Oleksiy Revika. Lequel a gribouillé une très laide icône de la Mère de Dieu d’Iveron, en laissant vide la place du Christ. Il l’a intitulée « Perte », et il a expliqué : « Cette œuvre parle de la perte d'enfants ukrainiens dans la guerre d'agression que la Russie a déclenchée contre l'Ukraine. Gloire à l'Ukraine ! » (Car il faut toujours terminer par le salut nazi institué par Bandera en 1939, et repris dimanche à Berlin par le chancelier allemand sous les applaudissements de Zelensky et de toute l’élite allemande…)

    Le Christ est donc effacé parce que des enfants ukrainiens ont perdu la vie… C’est depuis 2014 que l’armée ukrainienne tue des enfants au Donbass (et ça continue, dans le silence assourdissant de la presse internationale) mais personne dans le Donbass ne serait avisé d’effacer le Christ sur une icône.

    Il est terriblement significatif qu’il y ait désormais au Vatican une icône où le Christ est un trou noir.

  • Saint Ubald

    SantUbaldo-libera-lindemoniata.jpg

    Saint Ubald libérant la démoniaque, attribué à Enea Salmeggia, (1565-1626), chapelle Saint-Ubald de l’église Saint-Laurent de Lodi.

    Auxílium tuum nobis, Dómine, quǽsumus, placátus impénde : et, intercessióne beáti Ubaldi Confessóris tui atque Pontíficis, contra omnes diáboli nequítias déxteram super nos tuæ propitiatiónis exténde. Per Dóminum nostrum.

    Laissez-vous fléchir, Seigneur : que l’intercession du bienheureux Ubald votre Confesseur et Pontife nous obtienne votre secours ; étendez sur nous votre main miséricordieuse pour nous défendre contre toutes les perfidies du démon.

    Autre traduction :

    Apaisez-vous, Seigneur, en nous accordant votre secours ; et par l’intercession du bienheureux Ubald, votre Pontife et confesseur, étendez sur nous votre bras miséricordieux contre toute malice diabolique.

    En signe de la faveur dont il jouit auprès de lui dans le ciel, le Fils de Dieu a confié à Ubald le pouvoir spécial d’agir efficacement contre les ennemis infernaux, qui tendent quelquefois aux hommes de si cruelles embûches. Souvent l’invocation du saint évêque et de ses mérites a suffi pour dissoudre les machinations des esprits de malice ; et c’est afin d’encourager les fidèles à recourir à sa protection que l’Église l’a admis au rang des saints qu’elle recommande plus particulièrement à leur dévotion.

    Soyez notre protecteur contre l’enfer, ô bienheureux Pontife ! L’envie des démons n’a pu souffrir que l’homme, cette humble et faible créature, fût devenu l’objet des complaisances du Très-Haut. L’incarnation du Fils de Dieu, sa mort sur la croix, sa résurrection glorieuse, les divins Sacrements qui nous confèrent la vie céleste, tous ces sublimes moyens à l’aide desquels la bonté de Dieu nous a rétablis dans nos premiers droits, ont excité au plus haut degré la rage de cet antique ennemi, et il cherche à se venger en insultant en nous l’image de notre créateur. Il fond quelquefois sur l’homme avec toutes ses fureurs ; par une affreuse parodie de la grâce sanctifiante qui fait de nous comme les instruments de Dieu, il envahit, il possède des hommes, nos frères, et les réduit au plus humiliant esclavage. Votre pouvoir, ô Ubald, s’est signalé souvent dans la délivrance de ces victimes infortunées de l’envie infernale ; et la sainte Église célèbre en ce jour la prérogative spéciale que le Seigneur vous a confiée. Dans votre charité toute céleste, continuez à protéger les hommes contre la rage des démons ; mais vous savez, ô saint Pontife, que les embûches de ces esprits de malice sont plus fatales encore aux âmes qu’elles ne le sont aux corps. Prenez donc pitié aussi des malheureux esclaves du péché, sur lesquels le divin soleil de Pâques s’est levé sans dissiper leurs ténèbres. Obtenez qu’ils redeviennent enfants de la lumière, et que bientôt ils aient part à cette résurrection pascale dont Jésus est venu nous apporter le gage.

    Dom Guéranger

    Comment saint Ubald (1129-1160), né à Gubbio, chanoine de Gubbio, évêque de Gubbio, mort à Gubbio, est devenu saint Thiébaut de Thann, en Alsace.

    La « fête des cierges » à Gubbio, qui a son pendant dans les trois « sapins » de Thann.

    • Pour tout savoir sur la question : ici.

  • Saints Boris et Gleb

    Capture d’écran 2023-04-13 à 17.04.01.jpg

    C’était aujourd’hui, selon le calendrier julien, la fête des saints Boris et Gleb, les fils de saint Vladimir, premiers saints canonisés de la Rus’ de Kiev. Je découvre ces extraits de l’office, par le chœur Axion Estin, un ensemble du monastère russe de Tver, sur la Volga, qui chante magnifiquement dans la plus pure tradition… grecque. (La petite "icône de voyage" ci-dessus orne le bas de mon ordinateur...)

  • La Trinité retourne à La Trinité

    « En réponse aux nombreuses demandes des croyants orthodoxes », Vladimir Poutine a décidé que l’icône de la Trinité de Roublev, « l’icône des icônes » comme l’avait qualifiée le Concile des Cent Chapitres (1551), va retourner en son lieu d’origine : l’iconostase de la cathédrale de la Laure de la Trinité-Saint-Serge.

    Elle va d’abord être exposée dans la cathédrale du Christ Sauveur, à Moscou, pendant un an.

    Elle avait été confiée à la Galerie Trétiakov en 1929. Elle n’en était sortie, jusqu’ici, que les 17 et 18 juillet 2022, pour la célébration du 600e anniversaire de l’invention des reliques de saint Serge de Radonège. Le rapport entre l’icône et cette fête est que le corps de saint Serge de Radonège, le fondateur de la laure, fut découvert lorsqu’on voulut construire la nouvelle cathédrale, celle qui allait être ornée des icônes de Roublev.

    medvedkova-trinite-2000-e66a2a486.jpeg

  • La persécution

    Samedi, à 6h du matin, des clercs de l’Eglise du pouvoir ont brisé les serrures de l’église du village d’Ivankiv (région de Kiev) et en ont pris possession, empêchant les fidèles d’y accéder. L’opération a été organisée par les autorités locales, sous la direction du chef de district. Le 5 juin 2022, les autorités avaient organisé une réunion pour le « transfert » de la paroisse. Mais au même moment les fidèles s’étaient réunis pour confirmer leur loyauté à l’Eglise orthodoxe ukrainienne, et avec leur recteur avaient empêché les voleurs d’entrer dans la cour de l’église

    Ils voulaient aussi saisir la maison du recteur et de sa famille, qui est harcelée depuis des mois. Mais les fidèles ont gardé la maison toute la nuit.

    Hier les fidèles ont célébré la liturgie dans la maison attenant à l’église. Les activistes de l’Eglise du pouvoir ont coupé l’électricité, et ont crevé les pneus de la voiture du recteur. Les policiers sur place ont laissé faire.

    *

    Samedi, vers 8h du matin, des activistes de l’Eglise du pouvoir ont pris possession de l’église de Petropavlovskoe, village de la région de Kiev. Les portes de l'église ont été bloquées par des militants en uniforme et cagoulés qui ont empêché le curé d’entrer. Les paroissiens ont commencé à s'approcher de l'église et ont tenté d'entrer. Les militants de l’Eglise du pouvoir les ont attaqués et plusieurs ont été blessés. Comme à Ivankiv, l’affaire du « transfert » illégal est toujours pendante devant la justice.

    Hier dimanche ils ont prié dehors sous la direction du curé.

    *

    Hier, les milliers de fidèles réunis à l’église de la Nativité de la Vierge de Khmelnytskyï ont réaffirmé leur loyauté envers l’Eglise orthodoxe ukrainienne, en présence des avocats du diocèse, qui ont souligné que « l'assemblée générale autorisée de la communauté religieuse s'est tenue en stricte conformité avec les exigences de la loi ukrainienne sur la liberté de conscience et les organisations religieuses, ainsi que les explications du service d'État ukrainien sur l'ethnopolitique et la liberté de conscience ». Le 5 avril dernier, des habitants de Khmelnytskyï avaient organisé une réunion clandestine de « transfert » de la paroisse à l’Eglise du pouvoir.

    *

    Hier, des habitants de Volnoye, dans la région de Dnipropetrovsk, ont décidé le « transfert » de la paroisse Saint-Pantaleimon à l’Eglise du pouvoir. La fausse « réunion paroissiale », à la Maison de la Culture, était dirigée par une journaliste, et y participaient des habitants d’autres villages. La paroisse avait prévenu la veille les autorités locales et la police qu’une réunion illégale allait être tenue. Auparavant, les fidèles s’étaient réunis et avaient réaffirmé leur loyauté à l’Eglise orthodoxe ukrainienne.

    *

    irinej-backi-scaled.jpg

    Extraits d’une interview de l’évêque Irénée de Bačka, porte-parole de l’Eglise orthodoxe serbe.

    il n’était jamais venu à l’idée de quiconque de diviser l’Église ou de décider de son sort, de son organisation et de sa structure, sur la base que la majorité de chacun des pays impliqués dans le conflit armé professait son enseignement. C’est malheureusement ce qui se passe actuellement en Ukraine, où les autorités se sont senties autorisées à déclarer ennemie, en plus de la Russie, l’Église, ou plutôt l’Église orthodoxe ukrainienne, qui a un statut autonome et est presque totalement indépendante du patriarcat de Moscou, avec lequel, en même temps, elle est en communion et en unité normales, comme avec toutes les autres Églises, y compris notre Église orthodoxe serbe. Dans le même temps, les autorités ukrainiennes soutiennent une “Église” schismatique, totalement illégale et inexistante, en l’imposant à la population du pays et en essayant de la transformer, comme je l’ai dit récemment, en une Église d’État et une sorte de structure inquisitoriale, qui mène des procès, procède à des arrestations et se comporte généralement d’une manière qui ne sied pas du tout à l’Église. L’Église ne peut recourir à aucune forme de violence, ne peut saisir les églises et les monastères par la force, ne peut insulter les gens ou arrêter le clergé. Il est inacceptable d’arrêter le supérieur d’un monastère et l’higoumène d’environ 250 moines, c’est-à-dire l’une des plus grandes fraternités monastiques du monde, dont le seul tort est de ne pas vouloir tenir un discours de haine. Il n’y a pas de monastère ou de centre spirituel qui prêche la guerre et ne prône pas la paix, le dialogue et l’amour compatissant pour tous ceux qui souffrent, quels qu’ils soient. Nous ne pouvons pas, comme certains politiciens, dire : “Nous sommes pour ce côté – disons le côté ukrainien – et pour nous, il n’y a pas de sacrifice, pas de souffrance, pas de gémissement de l’autre côté”. Nous ne pouvons pas non plus dire le contraire. Mais nous pensons que la justice dans cette guerre est – entièrement ou presque – du côté de la Russie, parce que la Russie n’a pas cherché la guerre ; la guerre a été voulue et imposée par l’Occident. Pour autant que je sache, cette opinion est celle qui prévaut dans le monde orthodoxe. J’ose dire que c’est mon opinion la plus sincère.

    (…)

    Il s’agit d’une attaque contre le cœur même de l’Orthodoxie russe au sens le plus large du terme, que nous pouvons ressentir avec une clarté particulière dans notre propre histoire. L’Ukraine est malgré tout un terme nouveau et, en tant que construction, elle est nouvelle à tous points de vue : en tant qu’identité nationale, c’est un phénomène très jeune et, en tant qu’État, elle n’avait jamais existé avant Lénine. Le véritable fondateur de l’Ukraine est Lénine. Il n’y a rien à faire. Il est impossible de changer cela.

    (…)

    La grande majorité des croyants en Ukraine sont des Ukrainiens, pas des Grands Russes, et ils ne sont pas arrivés là de nulle part, mais y vivent depuis longtemps. En même temps, le premier État russe et l’Église russe en tant que structure organisée séparément ont été créés dans ce pays. Ce que le Kosovo-Métochie est pour nous, avec les lieux saints qui s’y trouvent, Kiev l’est pour l’ensemble du monde russe, et peut-être plus encore. Le monde russe est un terme que chacun interprète à sa manière : certains dans un sens positif, d’autres dans un sens négatif ; mais c’est un fait que nous parlons d’un ensemble organique, qui s’est divisé au fil du temps en trois branches, qui, jusqu’à une date relativement récente, n’étaient pas considérées comme absolument distinctes et encore moins comme des nations et des États ennemis. Et je crois personnellement que les processus en Ukraine n’ont pas été spontanés, mais qu’ils ont été déclenchés avec beaucoup d’habileté.

    (…)

    L’Église est simplement l’Église ; l’Église n’est pas en guerre, ne peut pas être en guerre et ne devrait certainement pas être en guerre. Dans ce contexte, on assiste à une persécution directe de l’Église, qui n’est pas plus douce que pendant les pires années de la période soviétique, lorsque, dans toute l’Ukraine, il n’y avait que deux églises où l’on célébrait des offices : l’une à Kiev, et pas même dans la ville, mais dans le cimetière, et une autre à Odessa. Toutes les autres étaient fermées, détruites et profanées. Dans la partie la plus sacrée du sanctuaire, il y avait généralement un café pour les membres du KGB, ou quelque chose de similaire, et il y a eu des choses encore pires, que nous n’allons pas détailler maintenant. Mais tout cela a été surmonté, restauré au prix de grands efforts et de sacrifices. Et ces gens, qui sont aujourd’hui persécutés, ont fait revivre tout cela et l’ont remis dans un état magnifique. Quelle propreté, quelles pelouses, quels parterres de fleurs ! – Je n’ai jamais vu cela dans aucun de nos monastères, sauf peut-être dans un de nos couvents féminins.

  • Islamisation

    FwFLSl2WIAUPYyd.jpg

    Pour la sixième année consécutive, Muhammad a été le prénom le plus donné aux garçons au Royaume-Uni en 2022.

    On remarque que le numéro 2 est Noah, et il est manifeste que c’est un prénom majoritairement choisi par les parents musulmans qui préfèrent rester discrets. Il en est ensuite un peu ou beaucoup de même pour Theo (fréquent dans les pays néerlandophones mais inusité au Royaume-Uni jusqu’à présent), et partiellement pour Leo. Il faut attendre le cinquième de la liste pour retrouver les prénoms anglais traditionnels.

    Chez les filles c’est complètement dilué, ce qui est dû au fait qu’il n’y a pas de prénom spécifiquement islamique pour les filles (en dehors de Aïcha ou Fatima). Elles ne comptent pas en islam, et on leur donne des noms comme Kenza (trésor) ou Nour (lumière) ou des noms de fleurs. Mais aussi Sophia bien sûr qui brouille les pistes. On remarque dans cette liste que les prénoms spécifiquement chrétiens sont ultra-minoritaires.

    Muhammad a également été le prénom le plus donné à Berlin en 2022.

    Il était en deuxième position aux Pays-Bas.

    Les statistiques « françaises » ne sont pas encore tombées semble-t-il. Rappelons qu’en 2021 le prénom le plus donné en Seine-Saint-Denis était évidemment Mohammed, suivi de Adam, Ibrahim, Isaac, Imran, Ismaël, Amir, Issa, Yanis, Rayan. Chez les filles : Nour, Lina, Aya, Inaya, Fatoumata, Sofia, Aïcha, Alya, Sarah, Yasmine. (Lina est le jeune palmier qui donne de dates tendres, Yasmine c’est le jasmin, Aya veut dire « miracle », etc.)