Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Le blog d'Yves Daoudal - Page 221

  • Mgr Tobin

    Screenshot-2022-09-27-131600-810x500.jpeg

    Un bon évêque s’en va. Comme il n’y en a pas beaucoup, ça fait un vide. Il s’agit de Mgr Thomas Tobin, l’évêque de Providence depuis 2005. Son diocèse s’étendait sur le Rhode Island, le plus petit des Etats des Etats-Unis. Mais il était un des évêques qu’on entendait le plus. Il s’est battu tout au long de son épiscopat contre la culture de mort et contre toutes les nouvelles perversions légales LGBT et woke. Il fut donc la cible de campagnes d’une grande violence, auxquelles il faisait front de façon courageuse.

    En cela il faisait partie d’une poignée d’évêques américains qui continuent de défendre haut et fort la morale de l’Eglise qui n’est rien d’autre que la morale de la loi naturelle.

    Mais aussi, il était un défenseur de la liturgie traditionnelle. En janvier 2022, lors de la première semaine de l’unité des chrétiens après le diktat Traditionis custodes, il touitta :

    « En cette Semaine de prière pour l'unité des chrétiens, travaillons aussi à sauvegarder et à promouvoir l'"Unité catholique". En particulier, prenons la résolution de respecter et de soutenir les membres de notre propre Église qui sont dévoués à la messe latine traditionnelle. Ce sont des catholiques fidèles qui aiment beaucoup le Seigneur et son Église. »

    Et le 21 février dernier, après les nouvelles attaques de François et de Roche, il écrivit cette phrase qui ne passa pas inaperçue :

    « La façon dont le Vatican traite de la messe latine traditionnelle ne me paraît pas être dans le “style de Dieu”. »

    Mgr Tobin a eu 75 ans le 1er avril. Il a donc remis sa démission. François l’a acceptée hier, juste un mois après.

  • Saint Athanase

    Doxastikon des laudes de la fête de ce jour dans le calendrier byzantin, qui est celle de la translation des reliques de saint Athanase. Il est célébré aussi le 18 janvier avec saint Cyrille.

    Τὸ μέγα κλέος τῶν ἱερέων, Ἀθανάσιον τὸν ἀήττητον ἀριστέα, ἱεροπρεπῶς εὐφημήσωμεν· οὗτος γὰρ τῶν αἱρέσεων συγκόψας τὰς φάλαγγας, τῇ δυνάμει τοῦ Πνεύματος, τὰ τῆς ὀρθοδοξίας τρόπαια, ἀνεστήσατο καθ' ὅλης τῆς οἰκουμένης, ἀριθμῶν εὐσεβῶς τὸ τῆς Τριάδος μυστήριον, διὰ τὴν τῶν προσώπων ἰδιότητα, καὶ πάλιν συνάπτων ἀσυγχύτως εἰς ἕν, διὰ τὴν τῆς οὐσίας ταυτότητα, καὶ χερουβικῶς θεολογῶν, πρεσβεύει ὑπὲρ τῶν ψυχῶν ἡμῶν.

    Célébrons saintement la grande gloire des prêtres, Athanase, l'invincible prélat; ayant mis en pièces les phalanges des hérésies par la puissance de l'Esprit, il érigea les trophées de l'orthodoxie par tout le monde habité, donnant le juste nombre au mystère de la sainte Trinité selon les personnes et leurs diverses propriétés et sans confusion les rassemblant dans l'unité à cause de leur identité substantielle; avec les Chérubins il chante Dieu et il intercède auprès de lui pour nos âmes.

  • Pèlerinage de sainte Clotilde

    tractSteClotilde_2023.jpg

  • Pâques à Makeievka

    La célébration de Pâques (19 avril) au monastère de l’icône de la Mère de Dieu de Kasperov, à Makeïevka, ville qui jouxte Donetsk à l’est-nord-est. La divine liturgie était célébrée par le métropolite de Donetsk et Marioupol, en compagnie de quatre autres archevêques. Des chants étaient interprétés par les moniales, et par celles du monastère Saint-Nicolas de Nikolskoïe. Un diacre a été ordonné prêtre pendant la liturgie. (On voit l’icône à la 11e minute.)

  • La persécution

    43_main-v1682776566.jpg

    Pendant la Semaine Sainte, le tilleul de Job de Potchaïev, près de la laure, a été déraciné et enlevé. Il y a 500 ans, saint Job avait planté une allée de tilleuls. Le dernier qui restait était devenu un oratoire. Il avait été classé en 1974. « L'histoire de notre Église et de notre pays est en train de disparaître sous nos yeux », dit le diocèse de Chernivtsi et Bucovine, où une église Saint-Job a été incendiée le 24 avril.

    *

    Le 27 avril, le conseil municipal de Kropyvnytskyï (région de Kirovohrad) a examiné une pétition visant à interdire l’Eglise orthodoxe ukrainienne dans la ville. Le chef du département des communications a fait remarquer que le conseil municipal n'a pas le pouvoir d'interdire l’Eglise. « La législation prévoit deux façons de mettre fin aux activités d'une communauté religieuse : par une décision de justice ou par la décision de la communauté elle-même à la suite d'une assemblée générale. » A Kropyvnytskyï on ne veut donc pas faire de fausses assemblées générales comme cela a été le cas dans de nombreuses communes. Une commission a été chargée de rédiger un appel au Parlement ukrainien soutenant le vote des lois interdisant l’Eglise orthodoxe ukrainienne.

    *

    Le 28 avril, le conseil municipal d'Ostrog, dans la région de Rivne, a adopté un appel au Parlement d'Ukraine pour la mise en œuvre immédiate de la décision du Conseil de sécurité et de défense nationale d'interdire l’Eglise orthodoxe ukrainienne. Le conseil municipal remarque que d’autres autorités locales sont allées plus loin en résiliant les contrats de location ou en interdisant les activités de l’Eglise. « Nous pouvons affirmer que notre région se trouve dans la queue de la dérussification en Ukraine occidentale. Même des régions plus orientales, en particulier les régions de Khmelnitski et de Jitomir, ont fait plus que notre région de Bandera », regrette le conseil municipal, qui semble vouloir donc respecter la légalité (ce qui ne correspond pourtant pas à l’invocation de Bandera…).

    *

    42_main-v1682764622.jpeg

    Le responsable par intérim du centre antituberculeux de Rivne a demandé à l’Eglise orthodoxe ukrainienne de quitter immédiatement la chapelle Saint-Michel qui jouxtait le centre depuis huit ans et qui était dédiée à la prière pour les malades. Il a demandé au recteur de signer un document de session des locaux. Le recteur a refusé : « Je n'ai rien signé et je ne le ferai pas, car je ne comprends pas pourquoi de telles mesures sont prises à l'encontre de l'église où des prières ont été récitées et la liturgie célébrée pendant huit ans. Jusqu'à ce que je rénove l'endroit avec l'argent des donateurs, personne n'en avait besoin. C'était un lieu de désordre et un repaire de drogués. Personne ne pensait qu'il pourrait devenir une église. Mais nous n’avons pas reculé et nous l'avons fait, nous l'avons nettoyé, décoré. J'ai perçu cette petite église comme un paradis terrestre. » Les icônes et le mobilier ont été enlevés. Mais le prêtre ajoute : « Je n'ai pas abattu les coupoles, ni le crucifix devant l'église, peut-être qu'ils encourageront quelqu'un à prier et quelqu'un à se repentir. »

    *

    Le département des communications stratégiques, des nationalités et des religions de l'administration militaire régionale de Transcarpatie fait savoir que depuis le 24 février 2022 aucune des 623 communautés de l’Eglise orthodoxe ukrainienne de la région n'a soumis à l'administration régionale de demande de transfert à l’« Eglise orthodoxe d’Ukraine ». On le savait, mais ça va mieux en le disant, surtout quand c’est un organisme officiel qui montre ainsi, curieusement, que tous les « transferts » claironnés par les autorités locales sont nuls et non avenus…

    *

    Hier matin, dimanche des Myrophores, la police a empêché les fidèles de participer à la divine liturgie à la Laure des Grottes de Kiev. Ils ont dû rester derrière des barrières. Seul le métropolite Onuphre a pu entrer.

    *

    Victoria Muha, présidente de la commission permanente de la culture, du tourisme et des communications publiques du conseil municipal de Kiev, se désole des statistiques des « transferts » d’églises de l’Eglise orthodoxe ukrainienne dans la capitale. Elles sont « décevantes », dit-elle. En effet, il n’y a pas eu un seul transfert depuis le début de la guerre. Il y en avait eu sept après la création de l’Eglise de Porochenko en 2019. Il y a 273 paroisses de l’Eglise orthodoxe ukrainienne à Kiev. « Nous attendons l'adoption d'une loi qui réglera de nombreuses questions. Le conseil de Kiev a voté une décision visant à dresser un inventaire des terrains occupés par l’Eglise orthodoxe ukrainienne et des propriétés communales louées ou données pour un usage permanent. Cet inventaire devrait être réalisé par le département des ressources foncières et le département des propriétés communales. »

    *

    La municipalité de de Zinkov, dans la région de Khmelnitski, a organisé hier matin une réunion à la Maison de la Culture, décidant du « transfert » de la paroisse de l’église de l’Ascension de l’Eglise orthodoxe ukrainienne à la secte du pouvoir. Le diocèse fait remarquer que ni le recteur de la paroisse ni les paroissiens n’étaient présents. Lesquels se sont réunis après la divine liturgie et ont confirmé à l’unanimité qu’ils conservaient « l'unité spirituelle et canonique avec l'Église orthodoxe ukrainienne, dont le centre de direction se trouve à Kiev, sous la présidence de Sa Béatitude le métropolite de Kiev et de toute l'Ukraine Onuphre ».

    *

    La commission du ministère de la Culture continue son « inspection » des bâtiments de la laure des Grottes de Kiev. Ce matin elle a visité deux locaux du séminaire. « Les bâtiments résidentiels sont en bon état, nous n'avons constaté aucun dommage ni aucune autre défaillance, a commenté le directeur général par intérim de la Réserve. On peut voir qu'ils sont utilisés à des fins religieuses, pour l'enseignement des séminaristes. » Tiens donc… Le séminaire tient à souligner qu’aucun document n’a été signé sur un transfert des bâtiments vers la Réserve.

    Ce matin a également eu lieu la deuxième audience du procès intenté contre les moines. Le procès a été ajourné au 5 juin. (Le tribunal a de nouveau acquiescé à la demande de l'avocat de la Laure.)

    *

    Le maire de Nikopol reconnaît que les municipalités n’ont pas le droit d’interdire les activités de l’Eglise orthodoxe ukrainienne. « Je vois les décisions de certains conseils régionaux et municipaux. Mais l’autorité locale n'est pas l'organe qui adopte ou modifie les lois, c'est l'organisme exécutif, a déclaré le maire lors d'une conférence de presse. Nous pouvons adopter notre décision d'interdire leurs activités, mais elle n'aura pas de valeur légale. » Il promet d'appliquer « la loi réglementant l'activité de ces confessions » si elle est adoptée par le Parlement.

    *

    78_main-v1682938747.jpg

    Pendant ce temps-là les étudiants de l’Université catholique de Lvov s’éclatent, et dans une soirée disco à la Maison des Savants hurlent « The road to hell » : la route vers l’enfer…

  • La coupe d’Ubu-France

    Pour la première fois, la coupe de France de football a été remportée par une équipe qui ne comportait… aucun Français.

    En outre le club de cette équipe, dite « de Toulouse », appartient à des Américains.

     

  • Saint Joseph artisan

    Pour participer à l’esprit de cette fête qui est la glorification du travail fait sous l’égide de saint Joseph et dans des dispositions vraiment chrétiennes, méditons ces prières de l’Église :

    Introït (Sag. 10, 17 ; ps. 126, 1), « Aux justes la Sagesse donna le salaire de leurs peines, Elle leur tint lieu d’abri pendant le jour, de lumière des étoiles durant la nuit ». « Si le Seigneur ne bâtit la maison, en vain les maçons peinent. ».

    Alléluia pascal : « Dans quelque tribulation qu’ils m’invoquent, je les exaucerai, et je serai à jamais leur protecteur. Alléluia ». « Faites-nous mener, ô Joseph, une vie sans tache et qui soit toujours en sécurité sous votre patronage. Alléluia ».

    Offertoire : « Que repose sur nous l’amabilité du Seigneur notre Dieu ; fais prospérer l’œuvre de nos mains ; l’œuvre de nos mains fais-la prospérer ».

    Secrète : « Ces présents que nous vous offrons, en sacrifice, œuvre du travail de nos mains, faites qu’ils deviennent pour nous, Seigneur, grâce à l’appui de saint Joseph, gage d’unité et de paix. Par notre Seigneur Jésus-Christ, votre Fils ».

    Dom Gaspard Lefebvre

  • 3e dimanche après Pâques

    Jubiláte Deo, omnis terra, allelúia : psalmum dícite nómini ejus, allelúia : date glóriam laudi eius, allelúia, allelúia, allelúia.
    Dícite Deo, quam terribília sunt ópera tua, Dómine ! in multitúdine virtútis tuæ mentiéntur tibi inimíci tui.

    Poussez vers Dieu des cris de joie, ô terre entière, alléluia ; chantez un hymne à son nom, alléluia ; rendez glorieuse sa louange, alléluia, alléluia, alléluia.
    Dites à Dieu, que vos œuvres sont terribles, Seigneur. A cause de la grandeur de votre puissance, vos ennemis vous adressent des hommages menteurs.

    La mélodie de l'introït est divisée en deux parties. La première partie est subdivisée par les impératifs Jubilate, dicite et date. Chacun de ces mots, à sa manière, s'élève jusqu'au do, et sa dernière syllabe se trouve sur le fa, la note la plus basse de cette première partie. La première et la troisième phrases se terminent sur la tonique ; la conclusion de la deuxième sur le la est une variation agréable, dont la première partie de l'alléluia reprend le motif du psaume. Cet alléluia se retrouve également dans les introïts du troisième mode, par exemple celui du mercredi de la Pentecôte. On peut considérer le motif sur dicite comme un modèle pour l'extension sur nomini ejus et gloriam laudi ejus.

    Le triple alléluia qui constitue la deuxième partie est en fait un autre impératif : Louez le Seigneur ! Mais la ligne mélodique diffère des impératifs précédents. Elle descend d'abord au ré, puis au do, et enfin s'élève avec une force irrésistible jusqu'au do.

    Bien que la mélodie ait une portée plutôt limitée (la première partie se limite à une quinte), elle n'en a pas moins quelque chose d'impressionnant. Avec ses nombreuses quartes, elle s'efforce de pénétrer dans le cœur des gens et de les propulser dans l'atmosphère de joie dont elle est elle-même remplie. Comme l'omnis terra est souligné avec force ! Tous les pays doivent se joindre à cette liesse. Tel devrait être, en tout cas, l'effet sur nous-mêmes de la méditation sur les œuvres merveilleuses de Dieu, sur la réalisation de son plan de salut, sur la rédemption par la mort du Christ sur la croix, sur notre prédestination à la gloire éternelle. Cette seule pensée suffirait pour que la terre entière se prosterne humblement devant la face de Dieu, le cœur rempli de joie. Cela arrivera un jour ; lors de la grande résurrection finale, toute la terre se prosternera devant son Roi, son Seigneur, son Dieu. Alors, ceux qui se posent aujourd'hui en ennemis du Christ et de son royaume ne pourront que se jeter à genoux pour l’adorer, et toute l'armée céleste lui chantera son Alléluia éternel.

    Dom Dominic Johner

  • Saint Pierre de Vérone

    Ce saint Dominicain (+ 1252), martyr de la foi dans ses fonctions d’inquisiteur contre les hérétiques manichéens, fut très honoré au XVe siècle en Italie, où l’on compte un bon nombre d’autels et d’images en son honneur. L’introduction de sa fête dans le calendrier de l’Église universelle remonte à Sixte-Quint, saint Pie V l’ayant omise dans la nouvelle réforme du Bréviaire promulguée par lui. La messe est celle du Commun des Martyrs au temps pascal : Protexisti, mais les collectes sont propres. L’épître est celle du Commun des Martyrs hors du temps pascal ; elle a été choisie non seulement parce qu’elle traite de la résurrection du Christ, mais aussi parce que, décrivant la vie difficile, les persécutions et les peines supportées par Paul et par Timothée dans la diffusion de la foi chrétienne, elle trace aussi le programme de vie de tout véritable ouvrier évangélique. Quasi male operans. Voilà l’idée que le monde se fait de l’apôtre du Christ, et, sous cette imputation, il le condamne à mort. Paul observe toutefois qu’on ne peut enchaîner la parole de Dieu. Le martyre est une semence de nouveaux chrétiens, et pour un confesseur de la foi qui est mis à mort, surgissent cent autres qui continuent son œuvre.

    La foi est le trésor le plus précieux non seulement pour chaque âme en particulier, mais aussi pour les États et pour le monde en général. Dans les temps profondément religieux, tels que le moyen âge, l’hérésie était considérée comme un crime contre la foi et contre l’État et, après l’anathème de l’Église, elle était punie, par le juge laïque, des peines les plus graves du code criminel. Quiconque a connaissance des horreurs des guerres religieuses dues aux disciples de Luther en Allemagne, aux Calvinistes et aux Huguenots en France, ne pourra pas ne pas louer la prudente institution, par l’Église, de l’Inquisition, qui—sauf les déviations, dans un but politique, imposées parle gouvernement espagnol — devait, dans l’intention des papes, protéger l’unité religieuse et sociale de la chrétienté tout entière.

    C’est pourquoi la répression de la propagande hérétique par les soins de l’Inquisition était considérée vraiment comme un Sanctum Officium, puisque, sauvegardant le plus grand bien que possèdent les peuples, c’est-à-dire la foi, elle éloignait des États ces germes de haine, de révolutions et de guerres, qui, si souvent, naissent de différends religieux.

    Bienheureux cardinal Schuster

    Le polyptyque d’Andrea di Giovanni.

    Saint Pierre de Vérone chez Fra Angelico.

    Les antiennes et le répons dominicains.

  • La persécution

    Le président du conseil régional de Ternopil a « constaté de nombreux faits de violation en ce qui concerne l'utilisation des terres sur le territoire de la réserve » de la laure de Potchaïev. Et que ces faits sont suffisants pour résilier le contrat de bail avec l’Eglise orthodoxe ukrainienne. Puisque c’est évidemment le but du jeu. « Nous avons fait appel au gouvernement, au ministre de la Culture, nous continuons à faire pression sur les autorités et nous exigeons qu'elles examinent immédiatement cette question », a-t-il ajouté, non sans annoncer avoir lancé une collecte de signatures « pour la libération des sanctuaires ukrainiens ».

    Hier, la commission du Parlement ukrainien « pour la politique humanitaire » avait proposé aux députés de voter un texte demandant au gouvernement de « vérifier d’urgence le respect des termes du contrat d’utilisation du complexe de bâtiments de la Laure de Potchaïev ». Eh bien le conseil régional l’a déjà fait. Il ne reste donc plus qu’à expulser les moines.

    Le président du conseil régional de Ternopil a déclaré dans la foulée que les 80 paroisses de l’Eglise orthodoxe ukrainienne qui existent encore dans la région vont être « transférées » à la secte du pouvoir. Il a expliqué que si seulement 13 églises avaient été volées jusqu’ici, c’est parce que le ministère de la Justice « bloquait » les « transferts ». Mais le 22 mars le conseil régional a voté une motion de révocation du ministre de la Justice, « c'est pourquoi les communautés ont commencé à se faire réenregistrer activement ». Sic. « Ce ne sera pas facile, mais notre tâche est de les éradiquer définitivement », a-t-il conclu, après avoir souligné que la principale tâche des autorités est de « libérer » la laure de Potchaïev des moines qui y sont depuis 800 ans.

    *

    Le conseil régional de Vinnytsia a voté la décision de retirer à l’Eglise orthodoxe ukrainienne le droit d’utiliser tous les terrains qu’elle occupe dans la région. Et pour la deuxième fois il demande instamment au Parlement de voter d’urgence les lois interdisant l’Eglise orthodoxe ukrainienne sur tout le territoire de l’Ukraine.

    *

    Le ministre de la Culture a expliqué qu’il avait l’intention de faire de la laure inférieure des Grottes de Kiev un centre d’artisanat populaire, et le lieu d’autres activités de ce type. Mais le directeur par intérim de la « Réserve de la Laure » fait savoir que la prise du monastère par l’Etat pose un problème. Le financement de la « réserve » est aujourd’hui extrêmement limité à cause de la guerre, et « un autre problème se pose : lorsque la Laure inférieure sera entièrement transférée, le territoire de la Réserve et le nombre de ses objets (sic) doubleront », ce qui « soulève la question d’un financement supplémentaire ». (Il n’y a qu’à demander aux Américains : ils ne sont plus à quelques millions de dollars près…)

    Et il y a encore un autre problème : à l'heure actuelle, a-t-il dit, la Réserve « ne dispose pas de spécialistes » capables de s'occuper des Grottes (des « structures souterraines », selon son expression).

    Et il y a encore un autre problème : parmi le « grand nombre de pièces de musée » qui vont être récupérées, il y a des « reliques ». Le ministre de la Culture les avait également qualifiées de « pièces de musée », mais le directeur de la Réserve considère qu’il faut trouver un moyen pour que les moines puissent « poursuivre leurs activités » en ce qui les concerne. Mais il refuse de dire s’il y aura un monastère… « Cette question est actuellement étudiée à différents niveaux, car l'action des moines sur les saintes reliques est un certain rituel, un certain rituel qui doit demeurer sans équivoque. Quant à la manière de procéder, elle doit faire l'objet d'un accord au niveau du clergé et au niveau des organes de l'État responsables de la politique religieuse. Car nous ne pouvons pas permettre que les reliques se transforment simplement en objets à stocker. » Ce qui pose encore un problème : la secte du pouvoir n’a quasiment pas de moines. Pour l’heure, la plupart des moines orthodoxes ukrainiens sont toujours dans l’Eglise orthodoxe ukrainienne qu’on doit éradiquer.

    *

    En ce moment je lis les lettres de saint Basile. Ce matin je suis tombé sur celle-ci, dont le destinataire était l’évêque de Thessalonique. Le parallèle avec la situation ukrainienne est frappant.

    Tes récits, c’est la résistance des athlètes, les corps déchirés pour la piété, la fureur barbare méprisée par ceux dont le cœur ne se trouble pas, les tourments variés infligés par les persécuteurs, la constance des combattants dans tous leurs supplices, le bois, l’eau, tout ce qui peut faire les martyrs accomplis. Et ici, quel est l’état des choses ? La charité s’est refroidie. L’enseignement des Pères est saccagé ; il y a de fréquents naufrages de la foi ; les bouches des hommes pieux se taisent ; les peuples, chassés des maisons de prières, lèvent en plein air leurs mains vers le Maître qui est dans les cieux. Et, bien que les afflictions soient lourdes, il n’y a de martyre nulle part, parce que ceux qui nous maltraitent portent le même nom que nous. Pour toutes ces raisons prie toi-même le Seigneur, et associe tous les nobles athlètes du Christ à ta prière pour |’Eglise, afin que, si quelques moments sont encore laissés au monde tel qu’il est ordonné, et si toutes choses ne sont pas poussées dans le mouvement contraire, Dieu, réconcilié avec ses Eglises, les ramène à la paix d’autrefois.