Cum vénerit Paráclitus Spíritus veritátis, ille árguet mundum de peccáto et de justítia et de judício, allelúia, allelúia.
Quand le Consolateur, l’Esprit de vérité sera venu, il convaincra le monde en ce qui concerne le péché, la justice et le jugement, alléluia, alléluia.
L’antienne de communion, par les moines du Barroux en 1994.
Ici, pour la première fois dans les chants de la messe après Pâques, il est fait mention du Saint-Esprit, de l'Esprit de vérité, de sa venue et de son activité. Comme l'explique plus amplement l'Évangile, il vient convaincre le monde de son péché, le plus grand, son rejet du Fils de Dieu, sa résistance à la vérité enseignée par les Apôtres et l'Église et annoncée au monde entier. Il vient aussi lui montrer la justice, c'est-à-dire la justice de la cause de Jésus. Celui que le monde a condamné comme blasphémateur et séducteur est ressuscité et monté au ciel ; lui seul est donc saint, lui seul est juste. Le Saint-Esprit prépare également le jugement. A la mort de Jésus, il a déjà porté un coup mortel au prince de ce monde ; mais au jugement dernier, il glorifiera pleinement le Fils de Dieu. Contre les preuves apportées (arguet) par l'Esprit de vérité, aucun savoir prétentieux et aucune puissance sur terre ne peuvent prévaloir. La vérité vaincra infailliblement.
C'est pourquoi l'arguet marque à juste titre le sommet de la mélodie. C'est également pour cette raison qu'un double alléluia brillant est ajouté à ce texte sérieux, et pour la même raison que ille est vigoureusement souligné. La formule finale si-la-sol avec les lourds intervalles de pas entiers sur peccato, justitia, et judicio, ne peut pas être entièrement non préméditée. La mélodie sur Spiritus veritatis est une citation du début de la Communion Ego sum pastor bonus du deuxième dimanche après Pâques, ou vice versa. Les deux communions sont également employées comme répons à Matines.
L'antienne pour le Magnificat du mardi après le quatrième dimanche après Pâques a le même texte et aussi une certaine ressemblance mélodique.
Notre chant doit être un hommage sincère à l'Esprit de vérité, et en même temps un défi à toutes les vaines prétentions d'un monde qui tente d'ignorer Dieu. La Sainte Communion d'aujourd'hui renforcera cette détermination. Chaque fois que nous communions, nous annonçons la mort du Seigneur jusqu'à ce qu'il vienne comme le Saint, le Juge du monde entier.