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Le blog d'Yves Daoudal - Page 1484

  • Ils attaquent Al-Azhar…

    Ces derniers jours un important mouvement d’étudiants islamistes secoue l’université égyptienne, avec occupation de locaux et manifestations. Même l’université Al-Azhar, temple sacro-saint de la pensée sunnite, a été occupée. Avant–hier, des dizaines d’étudiants, venus des diverses universités du Caire, ont convergé vers Al-Azhar, armés de cocktails Molotv et de bâtons. Ils furent rejoints par des Frères musulmans criant des slogans hostiles à Ahmed A-Tayeb, le Grand Imam d’Al-Azhar, accusé d’être complice des militaires. Ils se sont heurtés à des étudiants favorables au gouvernement. La police est intervenue, et, dans la mêlée, un étudiant islamiste est mort. Ce qui a décuplé la colère dans toutes les universités. Hier, le « président par intérim » Adli Mansour a pris un décret autorisant la police à patrouiller sur le campus d’Al-Azhar… sans demander l’avis des autorités universitaires, ce qui a déclenché une nouvelle vague de protestation dans les autres universités…

    Dans la vie très agitée de l’Egypte post-Moubarak, c’est une première. Et peut-être est-ce une première historique que l’université Al-Azhar, jusqu’ici respectée par tous les sunnites, soit ainsi secouée.

  • A Huntington on ne se laisse pas faire

    Les parents d’élèves d’une école communale de Huntington, en Angleterre, ont reçu une lettre, datée du 20 novembre, leur indiquant que dans le cadre du cursus national d’éducation religieuse les élèves allaient suivre un « atelier » à l’université du Staffordshire qui leur donnera « l’opportunité de découvrir d’autres religions ». En clair de subir un cours d’islam. La lettre ajoutait que c’était obligatoire, et que ne pas permettre à l’enfant d’y participer entraînerait une sanction pour « discrimination raciale » indiquée dans le dossier de l’enfant tout au long de sa scolarité. De plus, toute absence pour soi-disant raison de santé fera l’objet d’une enquête pour vérifier la crédibilité du certificat médical…

    Je ne suis pas sûr qu’en France quiconque aurait bougé. Mais à Huntington la réaction a été très vive, et immédiate. Y compris de la part du conseil municipal. Au point que dès le lendemain la directrice de l’école envoyait une nouvelle lettre aux parents, s’excusant pour « l’erreur » qu’avait été l’envoi de la lettre précédente, et demandant de ne pas en tenir compte. Elle ajoutait que si « nous sommes une école majoritairement chrétienne », nous avons néanmoins « l’obligation de couvrir au moins une autre religion dans le cadre du programme national ». D’où la visite prévue, qui ne consiste en rien à prendre part à des pratiques religieuses, etc. De fil en aiguille le mauvais démon reprenait le dessus : « Nous avons des élèves et des enseignants qui appartiennent à l’islam et il est bon pour les enfants de comprendre et d’apprécier leur croyance autant que leur foi propre… »

    Un porte-parole du conseil du comté a déclaré qu’il était important que les enfants découvrent les différentes cultures, mais que les parents peuvent retirer leurs enfants de ces activités s’ils le souhaitent. Et « il est clair qu’il n’est pas approprié de faire des commentaires sur la discrimination raciale à ce propos ».

  • Pologne catholique et Russie orthodoxe : la suite

    En 2012 avait eu lieu un événement véritablement historique, quand on connaît le terrible contentieux entre la Pologne catholique et la Russie orthodoxe à travers les siècles. Le 17 août 2012 un message commun aux deux peuples était signé par Mgr Jozef Michalik, président de la conférence des évêques polonais, et le patriarche Cyrille. Le message qui ouvrait la voie à la réconciliation était aussi un appel aux deux peuples à défendre les valeurs chrétiennes dans un monde qui les rejette. C’est dans ce cadre qu’aura lieu du 28 au 30 novembre à Varsovie une conférence intitulée « l’avenir du christianisme en Europe », avec des délégations du patriarcat de Moscou, des évêques de l’Eglise catholique en Pologne, des évêques de l’Eglise orthodoxe polonaise, et des représentants du monde de la culture et de la politique des deux pays. Sous le haut patronage du président de la République Bronislaw Komorowski. Sous le signe d’une laïcité bien comprise…

    On prévoit l'intervention d’historiens, d’experts à propos du passé des deux pays. Les organisateurs espèrent que la conférence pourra être l’occasion de commencer une collaboration directe en différents domaines et de permettre de casser les stéréotypes historiques négatifs.

  • A propos du pape et de Scalfari

    L’entretien de François avec Eugenio Scalfari a été retiré du site du Vatican. Ce qui est ahurissant n’est pas qu’on l’en ait enlevé, mais qu’on l’y ait mis. Car pour les braves gens, si c’est sur le site du Vatican, c’est que c’est le magistère. Or il n’y avait heureusement rien de magistériel dans cet entretien (qui avait également été publié en une de l’Osservatore Romano, et dont le P. Lombardi avait affirmé qu’il était « fidèle à la pensée » du pape).

    Et voici que Scalfari fait une conférence de presse et reconnaît, selon le chroniqueur religieux du Figaro, « avoir prêté au pape François des propos que ce dernier n’a jamais tenus ». Jean-Marie Guénois insiste : « Sans note et sans enregistrement, Eugenio Scalfari a donc reconstruit une interview, comme il l'a reconnu jeudi à Rome, affirmant qu'il a toujours travaillé comme cela au long de sa brillante carrière. »

    Mais si Scalfari avait inventé les propos des interviewés, il n’aurait certainement pas fait une « brillante carrière ».

    Ce propos de Scalfari n’est en rien une révélation. L’homme est un vieux journaliste, formé à la manière d’un temps où, non seulement il n’y avait pas de magnétophones, mais où l’on apprenait à faire des interviews sans prendre de notes. Le journaliste rentrait tranquillement à son bureau, et là il écrivait l’interview. Il « reconstruisait », comme on dit maintenant. Le fait est que si le journaliste est honnête, cette reconstruction exprime beaucoup plus fidèlement la teneur de l’entretien que des extraits de propos enregistrés. Et si le journaliste est malhonnête, ou simplement s’il n’est pas bon dans cet exercice, il ne fait pas carrière…

    Après avoir rédigé son interview, le journaliste soumet le texte à la personnalité interviewée pour qu’elle corrige éventuellement certaines expressions et qu’elle donne son accord pour la publication. Ou non.

    Dans sa conférence de presse, Eugenio Scalfari est revenu assez longuement, semble-t-il, sur ce point. Et le site Benoît et moi a opportunément traduit (et tout aussi opportunément commenté) un compte rendu de la conférence de presse qui donne le détail :

    — Votre Sainteté, vous me permettez de rendre publique la nouvelle de la conversation et aussi de la raconter ?

    — Bien sûr, racontez-la.

    — Je vous envoie une copie d'abord.

    — Il me semble que c'est une perte de temps.

    — Cela ne me semble pas du temps perdu. Je reconstruis, vous faites les corrections.

    — Si vous insistez... mais, encore une fois, c'est une perte de temps. Je vous fais confiance.

    Puis Scalfari envoie le texte au pape. Avec une lettre où il souligne qu’il a « reconstruit », qu’il n’a pas écrit certaines choses dites par le pape et qu’il en a écrit d’autres que le pape n’a pas dites, pour mieux faire comprendre.

    Après quelques jours, Scalfari téléphone, et le secrétaire du pape lui donne le feu vert. Scalfari prend une dernière précaution : le pape a-t-il lu la lettre ? Le secrétaire dit qu’il va en référer, puis il rappelle Scalfari en lui disant que le pape a réitéré son feu vert.

    Il est donc tout à fait clair et évident qu’il n’y a eu aucune embrouille, aucune tentative de faire dire au pape ce qu’il n’aurait jamais dit.

     

  • Saint Clément Ier

    Extrait de son épître aux Corinthiens :

    Tous ne sont pas bons préfets, ni tribuns, ni centurions, ni officiers ; il ne se trouve dans un corps, ni cinquante préfets des soldats, ni cinquante officiers des grades suivants ; mais chacun dans son rang exécute les ordres du général ou des autres chefs.

    Les grands ne peuvent être sans les petits, ni les petits sans les grands. Partout cette fusion existe, elle est nécessaire pour le service. Voyons notre corps : la tête sans les pieds n’est rien, ni les pieds sans la tête ; les moindre parties sont utiles, nécessaires au corps entier : toutes conspirent au même but : sa conservation, et toutes dans cette vue sont soumises à une même dépendance.

    Qu’ainsi se conserve tout ce corps que nous formons en Jésus-Christ ; que chacun de nous soit soumis à son frère selon la mesure de grâce qui lui a été départie.

    Que le fort n’outrage point le faible, que le faible respecte le fort ; que le riche fasse du bien au pauvre, et que le pauvre rende grâce à Dieu de lui avoir donné le riche pour l’aider dans sa misère.

    Que le sage montre sa sagesse, non par de vains discours, mais par de bonnes œuvres ; que celui qui est vraiment humble ne se rende pas témoignage à lui-même, mais qu’il laisse ce soin à d’autres.

    Que celui dont le corps est pur ne s’enfle pas d’orgueil. Qu’il sache que c’est d’un autre que lui que vient le don de la continence.

    Rappelons-nous, mes frères, de quelle matière nous avons été formés, ce que nous étions, dans quel état nous sommes entrés dans ce monde, sortant comme d’un sépulcre et du sein des ténèbres.

    Le Dieu auteur de notre être nous a introduits dans ce monde, son ouvrage, où ses dons nous étaient préparés d’avance.

    Puisque nous avons tout reçu de lui, nous devons lui rendre grâce de tout : à lui donc la gloire dans tous les siècles des siècles.

  • Quotas

    Le Parlement européen a approuvé avant-hier par 459 voix contre 148 la proposition de la Commission européenne d’obliger les conseils d’administration à avoir au moins 40% de femmes. Viviane Reding a qualifié ce vote de « moment historique ». Sic. Cela fait des années qu’elle cherche à faire passer cette absurdité, et elle n’est pas encore tout à fait au bout de ses peines. Car il reste à faire adopter la mesure par les Etats, et certains (affreusement machistes, à moins qu’ils aient seulement gardé un peu de bons sens) pourraient la bloquer…

  • Dictature européenne

    La Commission européenne attaque l’Irlande devant la Cour européenne de Justice, parce qu’il y a des médecins irlandais qui travaillent plus de 48 heures par semaine, ce qui est interdit par une directive.


  • L’imitation jusque dans le vocabulaire

    Chacun constate à quel point Manuel Valls imite les attitudes, les procédés, les discours de Nicolas Sarkozy quand il était ministre de l’Intérieur. (Manuel Valls croit qu’ainsi il deviendra lui aussi président de la République, ce qui n’est pas stupide.)

    Après l’arrestation d’Abdelhakim Dekhar, il a évoqué le « présumé coupable ».

    Or c’est Nicolas Sarkozy (mais alors chef de l’Etat) qui avait inventé cette expression, en 2011, lorsqu’il avait critiqué la remise en liberté du « présumé coupable » Tony Meilhon, principal suspect dans l'affaire Laetitia.

    Une expression naturellement strictement illégitime et qui pourrait valoir au ministre de l’Intérieur d’être condamné pour atteinte à la… présomption d’innocence, si quelqu’un se préoccupait encore du droit dans notre pays.

  • Poutine cartonne : après l’Arménie, l’Ukraine

    Début septembre, à la surprise générale, l’Arménie, qui venait d’achever ses négociations avec l’UE sur un pacte d’association politique et de libre-échange, décidait de rejoindre l’Union douanière eurasienne pilotée par la Russie.

    Le pacte entre l’Arménie et l’UE devait entrer en vigueur lors du sommet de Vilnius, les 28 et 29 novembre prochain.

    Hier, l’Ukraine, qui devait signer un accord similaire au même sommet de Vilnius, a décidé également, in extremis, de se tourner vers la Russie.

    Au motif que l’UE serait loin de compenser les pertes que subirait l’Ukraine en se coupant de la Russie…

    Et au motif aussi que le président ukrainien Ianoukovitch, comme son Parlement, refuse obstinément la libération de Ioulia Timochenko, condition sine qua non posée par l’UE. « Libérer Timochenko signifie pour Viktor Ianoukovitch en faire le (futur) président et aller lui-même alors en prison », a commenté l'expert ukrainien Rostislav Ichtchenko cité par l'agence Ria Novosti…

    Quoi qu’il en soit, c’est une double claque retentissante pour l’UE et son soi-disant pouvoir d’attraction…

  • Vers des évêquesses anglicanes

    Le synode général de l’Eglise anglicane a approuvé mercredi, par 378 voix contre 8 et 25 abstentions, le principe de l’ordination épiscopale des femmes.

    Il y a un an, cela avait été approuvé par le collège des évêques et le collège des clercs, mais la majorité des deux tiers n’avait pas été atteinte dans le collège des laïcs (à 6 voix près). Le vote du synode général n’est donc pas une surprise.

    Après divers autres votes, notamment dans les diocèses, puis dans un nouveau synode général, l’affaire devrait être conclue l’année prochaine : mais il faudra encore le vote du… Parlement.

    Ainsi l’Eglise anglicane, qui n’est pas une Eglise puisque de toute façon elle n’a pas d’évêques au sens catholique ou orthodoxe du terme, s’éloignera un peu plus encore de l’Eglise catholique. Mais aux Etats-Unis, l’Eglise épiscopalienne, qui est le nom de l’Eglise anglicane là-bas, a déjà des femmes évêques, et même deux évêquesses ouvertement lesbiennes…