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Le blog d'Yves Daoudal - Page 1219

  • Le beau cadeau

    Le président bolivien Evo Morales a donné à François un crucifix en forme de faucille et de marteau. Après un instant de surprise, le pape s’est montré ravi.

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    Evo Morales se dit lui-même marxiste-léniniste et communiste. Il n’y a donc aucune ambiguïté sur la signification de la chose : c’est le Christ communiste.

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    Evo Morales est aussi un prophète de la « Terre Mère ». En avril 2010 il avait organisé une « Conférence mondiale des peuples sur le changement climatique et les droits de la Terre Mère », qui avait promulgué une « Déclaration universelle des droits de la Terre Mère ». En décembre de la même année, la Bolivie avait été le premier pays au monde à voter une « loi des Droits de la Terre Mère ».

    François est le premier pape à évoquer sans cesse la « Terre Mère », non pas « notre mère la Terre », comme saint François d’Assise, mais systématiquement la « Terre Mère », comme Evo Morales, et en avoir fait une « encyclique »…

    Le 3 juillet, Evo Morales déclarait : « J’ai été surpris par certaines paroles du pape François, nous mettant d’accord sur le thème du capitalisme et de la Terre Mère. »

    Addendum

    J'apprends (via le Forum catholique) que ce "crucifix" est une reproduction de celui qu'avait le P. Luis Espinal au-dessus de son lit. Le P. Espinal fut assassiné en 1980. François s'est recueilli hier sur le lieu de sa mort. François a dit que le P. Espinal avait été tué parce qu'il prêchait l'Evangile. Or le P. Espinal était clairement marxiste-léniniste, comme en témoigne par exemple son dernier éditorial.

  • Præparate corda vestra Domino

    . Præparate corda vestra Domino et servite illi soli ; * et liberabit vos de manibus inimicorum vestrorum.
    . Auferte deos alienos de medio vestri.
    . Et liberabit vos de manibus inimicorum vestrorum.

    Préparez vos cœurs pour le Seigneur, et servez-le, lui seul :
    et il vous délivrera des mains de vos ennemis. Otez du milieu de vous les dieux étrangers.

    Ce répons des matines est issu de 1 Rois 7, 3. Il s’agit d’un discours de Samuel à la veille d’une bataille contre les Philistins. Il prend un sens général qui s’applique à tout le monde à toute époque par le remplacement du mot “Philistins” par “vos ennemis” et la suppression de la mention des dieux Baal et Astaroth.

    Le premier mot, “præparate”, veut dire davantage « affermissez » que « préparez ». C’est le sens qu’a le mot grec ἑτοιμάζω dans la Septante, et seulement dans la Septante. Et c’est donc le sens qu’a le mot latin qu’il traduit, “præparo”, dans la Vulgate, comme on le voit nettement dans les psaumes. Le mot « préparer » doit se comprendre de façon militaire : préparer une armée, c’est la rendre forte. C’est précisément ce dont il est question ici. Sur le plan historique, rendre forte l’armée des Israélites contre les Philistins ; sur le plan spirituel, rendre fort notre cœur pour en extirper les idoles et lutter contre les tentations.

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    Antiphonaire des cordeliers de Fribourg, vers 1300

  • Ça fait cher du coup de menton grotesque

    Il se murmurait que la France pourrait être obligée de verser 800 millions de dollars de pénalité à la Russie pour son refus de lui livrer les deux navires Mistral, et que la Russie réclamait 1,1 milliard.

    Finalement l’accord a été conclu le mois dernier, et Jean-Yves Le Drian a discrètement reconnu que la France n’avait pas d’autre choix que de verser une pénalité de 1,2 milliard de dollars, celle qui était prévue dans le contrat.

    Et les deux navires nous restent sur les bras, puisqu’ils avaient été conçus spécifiquement pour l’armée russe.

    Le coup de menton grotesque du gouvernement français pour « punir » le méchant Poutine est un petit plaisir à 1,2 milliard de dollars.

    Bien sûr ce n’est ni Hollande, ni Valls, ni Le Drian qui vont le payer…

    (Via le Salon Beige)

  • Bac avec mension

    Les mentions « très bien » au baccalauréat ont été multipliées par 13 en 25 ans.

    Et sur twitter se multiplie le nombre de ceux qui se félicitent d’avoir obtenu le bac avec "mension" (ou avec "mansion")…

  • Au Pakistan

    Le gouvernement pakistanais a décidé qu’il était désormais interdit de traduire les « termes sacrés » de l’islam.

    Ainsi est-il interdit de traduire Allah, masjid (mosquée), salat (prière), rassoul (prophète).

    Il en résulte que quiconque utilisera les mots "mosquée" ou "prophète" (en parlant de Mahomet) pourra être accusé de blasphème…

  • Les salauds !

    La Cour Suprême d’Israël a donné son feu vert hier à la construction du mur de séparation avec la Palestine dans la vallée de Cremisan.

    Cette décision est radicalement contraire à la décision prise par la même Cour suprême en avril dernier, quand elle intimait l’ordre aux autorités militaires israéliennes de modifier le tracé du mur dans la vallée.

    Certes, le tracé a été modifié : désormais, les bâtiments des couvents se trouvent du côté palestinien. Mais toutes les terres de la vallée de Cremisan, appartenant à 58 familles palestiniennes, seront du côté… israélien, sans compter que l’horrible mur défigurera complètement ce qui est à la fois le poumon vert de la région de Bethléem et l’un des plus beaux sites de la Terre Sainte.

    « Il est évident – avait déclaré par le passé le maire de Bethléem, Vera Baboun, - que le tracé ne répond à aucun besoin de sécurité et vise seulement à séparer les personnes de leurs terres pour pouvoir les leur confisquer et élargir la zone des colonies israéliennes qui ont déjà occupé dans cette zone la majeure partie des territoires palestiniens ». L’effet de la politique des expropriations israéliennes sera que, « en l’espace de quelques années, toute la zone sera suffoquée par la tenaille du mur et les premiers à s’en aller seront les chrétiens ».

    Le vicaire patriarcal du Patriarcat latin de Jérusalem, Mgr William Shomali, dit lui aussi que les Israéliens n’ont « jamais renoncé à s’approprier de ces terrains de Cremisan pour disposer d’une zone sur laquelle agrandir les colonies israéliennes de Gilo et Har Gilo, construites elles aussi sur des terres soustraites à la ville palestinienne de Beit Jela. Telle était l’intention depuis le début, l’objectif visé et c’est à cela que l’on veut arriver à tout prix ».

    Il pense également que « le changement drastique par rapport à la décision précédente peut constituer une réaction face à la récente reconnaissance officielle de l’Etat de Palestine de la part du Saint-Siège ».

  • De la liturgie “orthodoxe”

    Un article d’une revue catholique de ce mois commence ainsi :

    « La Liturgie de l’Eglise orthodoxe, par sa beauté et sa variété, est quelque chose d’unique dans la chrétienté entière. »

    Je dois avouer que cela m’a fait bondir.

    Ce que l’auteur appelle « Liturgie de l’Eglise orthodoxe », c’est la Liturgie de saint Jean Chrysostome.

    Saint Jean Chrysostome est un saint catholique. La liturgie qui porte son nom l’est également.

    L’auteur de l’article est Alexandre Kedroff, qui est le chef de chœur de la cathédrale orthodoxe russe de Paris. Il sait donc pertinemment qu’il y a au moins trois églises catholiques à Paris où l’on célèbre cette même liturgie.

    La liturgie de l’Eglise orthodoxe n’est donc pas « unique dans la chrétienté entière ». Elle est la liturgie de 17 Eglises catholiques orientales.

  • Sainte Elisabeth

    Élisabeth, reine de Portugal, née en 1271, fut une souveraine sainte, une mère de famille et une, mère du peuple exemplaire ; la grâce particulière que l’on demande par son intercession est le rétablissement de la paix (Or. : « Seigneur qui avez accordé à sainte Élisabeth, avec d’autres faveurs remarquables, l’insigne prérogative d’apaiser les ardeurs belliqueuses »). La prière des Heures rapporte entre autres détails sur sa vie les faits suivants : Dès sa naissance elle fit voir comment elle réussirait plus tard à établir la paix entre les rois et entre les peuples, car sa naissance causa une si grande joie que son père et son grand-père, séparés jusque-là par la discorde, se réconcilièrent... (…)

    Dom Pius Parsch

    Une des principales fonctions de la charité, c'est de rétablir la paix entre les personnes qui sont en dissension : c'est en quoi l'on peut dire que celle de sainte Elisabeth a triomphé ; car si dès sa naissance elle a réuni son aïeul avec son père, dans le cours de sa vie elle fit des réconciliations qui, selon les apparences humaines, semblaient impossibles. Alphonse de Portalègre, son beau-frère, était en querelle avec son mari à cause de quelque domaine qu'il prétendait lui appartenir, et il était résolu de se faire lui-même justice par la forçe des armes. Mais notre Sainte étouffa cette guerre civile, en sacrifiant une partie de ses revenus et les cédant de grand cœur au roi pour le dédommager de ce qu'il relâchait au prince, son frère. Le principal devoir d'une reine est d'adoucir l'esprit du roi envers son peuple et ses sujets ; de lui remontrer dans les occasions les abus qui se glissent dans l'administration des affaires, et d'empêcher qu'il ne soit surpris ni trompé par des personnes malintentionnées, qui ne regardant l'intérêt de leur maître qu'autant que le leur propre y est lié. C'est à quoi Elisabeth travaillait incessamment. Elle donnait souvent de bons avis au roi ; elle le portait efficacement à bien gouverner ses Etats ; elle lui inspirait des sentiments de douceur et de compassion envers son peuple ; elle l'exhortait particulièrement à ne point prêter l'oreille aux vains discours des flatteurs, ni aux faux rapports des envieux ; elle le remit deux ou trois fois en bonne intelligence avec le prince Alphonse, son fils, lorsque l'Etat, se trouvant divisé pour eux en deux partis, l'on était sur le point d'en venir aux mains. Quand elle savait que des familles étaient en procès, elle faisait en sorte de les accommoder à l'amiable pour les empêcher de se consumer en frais. Si quelqu'une des parties manquait d'argent pour satisfaire à l'autre, selon les conditions proposées, elle en donnait libéralement du sien, afin de ne pas retarder trop longtemps les liens de la paix, qu'elle préférait à tout l'or du monde. Mais sa charité ne parut jamais plus héroïque que dans une émeute populaire qui arriva à Lisbonne. Les citoyens, dont les uns tenaient pour le roi, et les autres pour le prince Alphonse, son fils, étant déjà sous les armes, prêts à se battre les uns contre les autres, notre généreuse princesse monta sur une mule, et, allant de côté et d'autre au milieu des deux armées, pour les solliciter par ses larmes, aussi bien que par ses paroles, à mettre bas les armes et à traiter de paix, au lieu de penser à la guerre, elle réussit si heureusement dans sa négociation, qu'elle obligea le fils à demander pardon à son père et le père à pardonner son fils. Le Portugal ne fut pas le seul royaume où elle fit régner la paix ; elle travailla encore fortement à l'établir entre les autres rois des Espagnes, afin qu'étant unis ensemble ils pussent exterminer les Maures, qui en occupaient une partie assez considérable et ravageaient l'autre par leurs incursions continuelles. Elle réconcilia Pierre, roi d'Aragon, son père, avec Ferdinand, roi de Castille, son gendre : ce que quelques princes avaient plusieurs fois tenté de faire inutilement. Elle remit aussi en paix le roi, son mari, avec le même Ferdinand, lorsqu'ils se préparaient à se faire la guerre. Enfin, l'on peut dire qu'elle est morte des fatigues qu'elle prit pour éteindre une cruelle dissension entre Alphonse, roi de Portugal, son fils, et Alphonse, roi de Castille, son petit-fils. Cet amour d'Elisabeth pour la tranquillité publique méritait bien, ce semble, qu'elle jouît des douceurs d'une paix privée avec le roi, son mari ; mais Dieu, voulant éprouver sa vertu, permit que la discorde prît naissance de ce qui ne devait produire entre eux qu'une parfaite concorde. Le prince Alphonse, son fils, s'était soulevé contre le roi. La reine n'épargnait rien pour les remettre bien ensemble : outre ses prières et ses mortifications, pour apaiser la colère de Dieu et pour obtenir de sa miséricorde une paix solide dans la maison royale, elle faisait tout son possible pour persuader à Alphonse de quitter les armes, de se soumettre au roi, son père, et d'implorer sa clémence. Cependant quelques malintentionnés empoisonnèrent, auprès du roi, des négociations si charitables, lui faisant entendre que la reine assistait secrètement le prince d'argent et de soldats, et qu'elle lui révélait le secret du conseil : ce qui avait plusieurs fois empêché, disaient-ils, qu'on ne l'arrêtât. Ce rapport aigrit tellement le roi, que, sans s'informer de la vérité, il priva Elisabeth de tous ses revenus et la relégua à Alanquep, avec défense d'en sortir sans son ordre. Dès que cela fut su dans le royaume, plusieurs grands seigneurs, indignés d'un si mauvais traitement, la vinrent trouver pour lui offrir leurs services, afin que, par la force des armes, on obligeât le roi à révoquer cet exil, et à la rétablir dans les honneurs dus à sa qualité. Mais bien loin de profiter de cette disposition de ses sujets, elle fit ce qu'elle put pour les apaiser et étouffer leur fureur. « Abandonnons nos intérêts », leur dit-elle, « à la divine Providence, et n'ayons confiance qu'en Dieu seul, il saura bien montrer notre innocence et ôter de l'esprit du roi, mon seigneur, les méchantes impressions qu'on lui a données de notre conduite ». Elle passa donc tout le temps de son exil à verser des larmes, à macérer son corps, à jeûner des semaines entières au pain et à l'eau, et à prier presque sans relâche, jusqu'à ce qu'enfin le roi, entièrement désabusé, la rappela auprès de sa personne et conçut pour elle de nouveaux sentiments de tendresse et de vénération.

    Les petits Bollandistes

  • La Pologne et l’euro

    Le ministre polonais des Finances, Mateusz Szczurek, a déclaré à la radio polonaise : « Assurément, la crise grecque, et aussi la stagnation continue (de l’eurozone) sont une leçon pour la Pologne, et une nouvelle information pour ceux qui veulent une entrée rapide (de la Pologne) dans l’Eurozone sans changements de celle-ci. »

    Mateusz Szczurek, ministre d’un gouvernement libéral, est donc plutôt européiste. Mais la campagne des législatives est lancée, et il n’est pas question de laisser le PiS, qui a le vent en poupe depuis la présidentielle, seul sur le front du refus de l’euro, d’autant que selon les sondages plus de 70% des Polonais sont contre l’euro.

    Il y a quelques jours, Beata Szydlo, déjà désignée par le PiS comme futur Premier ministre, disait : « Mon gouvernement (...) ne va certainement pas travailler sur l'introduction de l'euro en Pologne. »

    Et Krzysztof Szczerski, le conseiller du président élu Andrzej Duda pour la politique étrangère, vient de déclarer que l’introduction de l’euro ne pourra être décidée que par référendum : « La décision de cesser de frapper sa propre monnaie doit incomber à la nation. Cela signifie, pour être réaliste, qu'il est inutile de parler de l'introduction de l'euro en Pologne sous le mandat du président Duda. » Puisqu’il n’organisera pas ce référendum dont on connaît le résultat…

  • Hongrie

    Le Parlement hongrois a adopté par 151 voix contre 41 une série de lois qui permettent notamment la construction d’une clôture de 4 mètres sur les 175 km de la frontière avec la Serbie, de raccourcir l’examen des demandes d’asile et de limiter les recours.

    (Réflexion subsidiaire: ce vote montre que Viktor Orban a toujours une majorité au Parlement...)