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Le blog d'Yves Daoudal - Page 1168

  • De fil en aiguille

    L’acharnement de la clique bergoglienne à valoriser les « unions de fait » quelles qu’elles soient, homosexuelles ou adultères, et à commencer l’opération de démolition par l’autorisation de la communion aux divorcés civilement remariés, va montrer à quel point l’enseignement de saint Jean-Paul II était important et crucial pour notre temps. L’épiscopat polonais, en pointe dans la résistance, ne s’y est pas trompé. Il est regrettable que de nombreux autres évêques, même de bonne volonté et de bonne doctrine, ne connaissent pas cet enseignement. Non seulement celui des encycliques sur la vie, mais aussi sur la « théologie du corps », où Jean-Paul II évoque le sacrement de mariage, non pas selon la théologie thomisto-tridentine aggravée par le jansénisme comme le dernier sacrement, celui qui n’existe en quelque sorte que pour légaliser les ébats conjugaux nécessaires à la procréation de nouveaux membres de l’Eglise, mais comme le « sacrement primordial ». Primordial parce que institué par Dieu au paradis de l’origine. Le sacrement de la communion entre deux personnes créées à l’image de Dieu et en communion avec l’union des Trois Personnes. Le « prototype » des sacrements de la Nouvelle Alliance, dit aussi Jean-Paul II.

    C’est pourquoi toucher au sacrement de mariage fait écrouler tout l’édifice, et c’est pourquoi les ennemis de la foi ont choisi de s’attaquer au mariage, avec un incroyable luxe de moyens : deux synodes et une « année de la miséricorde ».

    Une fois que l’on aura porté atteinte au sacrement de mariage, le reste suivra. Car si l’on pense que les adultères (puis les paires homosexuelles) peuvent communier, c’est qu’on ne croit plus en l’eucharistie, en la réalité de l’eucharistie, la présence concrète de Jésus-Christ Fils de Dieu, mais en une communion qui est la célébration du vivre ensemble, d’où personne ne peut être exclu. Si l’on ne croit plus en l’eucharistie on ne croit plus au sacerdoce : le prêtre est un animateur de l’assemblée. Si on ne croit plus à cela, on ne croit plus au baptême, qui devient simplement un rite d’admission dans la communauté.

    Mais ce qui est le plus terrifiant dans ce constat, c’est que nous en sommes déjà là, et depuis longtemps. Et c’est parce que les ennemis de la foi ont réussi à détruire ainsi les sacrements, dans les faits, qu’on peut maintenant passer à l’étape suivante : les détruire en droit, par l’autorité de l’Eglise. En commençant par ce que l’on présentera comme une simple mesure de compassion, de miséricorde, d’humanité : permettre aux divorcés de communier.

    Or c’est urgent, parce que Jean-Paul II puis Benoît XVI avaient commencé, peu à peu, tant bien que mal ou tant mal que bien, à modifier la donne et à rétablir la doctrine de la foi. C’est cette urgence qui unissait la mafia de Saint-Gall, c’est cette urgence qui montre de vieux cardinaux comme Danneels et Kasper déployer une énergie colossale pour arriver à leurs fins alors qu’ils devraient couler une paisible et pieuse retraite.

    (Cette réflexion m’est venue en lisant ce texte du P. Ray Blake traduit par Benoît et moi. Sur la « théologie du corps », voir ma conférence sur Jean-Paul II et l’idéologie du genre.)

  • Saint Martin

    On trouve ici ou là une « prière de saint Martin », qui commence ainsi : « Ils sont durs, Seigneur, les combats qu’il faut livrer dans son corps pour ton service. » Cette prière est rapportée par Sulpice Sévère, à la fin de sa vie de saint Martin. Elle est en quelque sorte le développement du mot que Sulpice Sévère a reproduit juste avant, et que la liturgie a repris :

    Domine, si adhuc populo tuo sum neccessarius, non recuso laborem: fiat voluntas tua.

    Seigneur, si je suis encore nécessaire à ton peuple, je ne refuse pas le travail ; que ta volonté soit faite.

    Voici donc cette prière de saint Martin :

    Gravis quidem est, Domine, corporeae pugna militiae, et jam satis est quod huc usque certavi; sed si adhuc in eodem labore pro castris tuorum stare me praecipis, non recuso, nec fatiscentem causabor aetatem ; munia tua devotus implebo ; sub signis tuis, quoadusque ipse jusseris, militabo ; et quamvis optata sit seni missio post laborem, est tamen animus victor annorum, et cedere nescius senectuti. At si jam parcis aetati, bonum est mihi, Domine : fiat voluntas tua : hos vero quibus timeo, ipse custodies.

    Ils sont durs, Seigneur, les combats qu'il faut livrer dans son corps pour ton service : et j'ai assez de luttes que j'ai soutenues jusqu'ici. Mais si tu m'ordonnes de peiner encore pour monter la garde devant ton camp, je ne refuse pas, je n'alléguerai pas pour excuse l'épuisement de l'âge. Je me dévouerai à la tâche que tu m'imposeras : sous les étendards, aussi longtemps que tu l'ordonneras toi-même, je servirai. Sans doute un vieillard souhaiterait un congé après une vie de labeur, mais l'âme est capable de vaincre les années et saura ne pas céder à la vieillesse. Mais si maintenant tu ménages mon grand âge, c’est bien pour moi, c’est ta volonté, Seigneur. Quant à mes frères pour qui je crains, tu les garderas toi-même.

    Et Sulpice Sévère de s’exclamer, et la liturgie avec lui :

    O virum ineffabilem, nec labore victum, nec morte vincendum, (…) nec mori timuit, nec vivere recusavit !

    Ô homme incomparable, qui n’a pas été vaincu par les travaux et que la mort ne pouvait vaincre, qui ne craignait pas de mourir et ne refusait pas de vivre !

    Saint Martin.jpg

    (Bibliothèque de Saint-Gall - On voit au milieu de la page le paragraphe qui commence par "Gravis".)

  • La lettre de Cameron

    David Cameron a présenté ce matin, au cours d’une conférence de presse, la lettre qu’il a envoyée à Donald Tusk, président du Conseil européen, où il expose les demandes que formule le Royaume-Uni concernant le fonctionnement de l’Union européenne, demandes qui si elles sont satisfaites permettrait au gouvernement britannique d’appeler à voter pour le maintien du Royaume dans l’UE lors du référendum qui aura lieu avant fin 2017. Sinon... « Je n'ai aucun attachement sentimental aux institutions de l'UE », a-t-il prévenu.

    Si l’on en croit les commentaires, il n’y aurait rien de nouveau dans cette lettre et les demandes seraient imprécises. A priori il n’y aurait pas de quoi fouetter un chat européiste et rien qui puisse gêner l’exécutif européen, sauf éventuellement la revendication d’une période de quatre ans pendant laquelle les immigrants en provenance d’autres pays de l’UE n’auraient pas les avantages sociaux britanniques, car c’est « discriminatoire »…

    Il semble que les commentateurs n’aient pas lu la lettre. Car il n’y a pas que cette « discrimination » qui pose problème. En outre, c’est une erreur de perspective de dire que les revendications sont imprécises. Elles sont très précises. Ce qui manque, en revanche, ce sont les solutions juridiques. Parce que, effectivement, Cameron laisse le soin à ses partenaires de les proposer…

    La lettre est en quatre points. Le premier concerne la « gouvernance économique ». Ici, c’est Cameron qui s’oppose à la « discrimination » : en l’occurrence la discrimination entre les pays qui ont l’euro et ceux qui ne l’ont pas. Il veut des « principes juridiquement contraignants » qui sauvegardent le marché unique comme véritable marché unique et un « mécanisme de sauvegarde » qui assure que les principes soient respectés.

    Il énumère alors sept principes. Qu’il suffise de citer le premier : « L’UE a plus d’une monnaie. » The EU has more than one currency.

    C’est, dans la lettre, la première revendication de Cameron. Les commentateurs ne paraissent pas voir (si par hasard ils ont lu la lettre et non la dépêche de l’AFP), que cela commence par quelque chose qui est diamétralement contraire à l’un des principes essentiels du traité européen, lequel stipule que l’UE a une « monnaie unique, l’euro ». Depuis Maastricht, l’UE est l’union de pays qui s’engagent à avoir l’euro comme monnaie parce que l’euro est la monnaie de l’Union.

    Pour reconnaître qu’il y a plusieurs monnaies dans l’UE, il faut modifier le traité. Et le modifier en le rendant contraire à ce qu’il est.

    Si l’UE accédait à cette première revendication de Cameron, ce serait la fin de l’UE telle qu’elle existe depuis Maastricht, et telle que les idéologues aux commandes veulent qu’elle se fasse.

    Ceci va de pair avec le troisième point de la lettre, celui qui est intitulé « Souveraineté », où Cameron demande « d’abord » qu’il soit mis fin à « l’obligation de la Grande-Bretagne de travailler à une union toujours plus étroite, ainsi qu’il est écrit dans le traité ». Mais cette « union toujours plus étroite » est un principe majeur de la construction européenne. Si les Britanniques obtiennent de ne plus y « travailler », c’est la porte ouverte à des revendications identiques d’autres pays, par exemple ceux du groupe de Visegrad (Pologne, République tchèque, Slovaquie, Hongrie) qui n’attendent que cela… sans parler de la Suède, ou du Danemark (qui s’est exempté de tout dès le début), voire des Pays-Bas et de la Finlande… et pour finir il ne resterait rien de « l’union toujours plus étroite »…

    Il va donc être fort intéressant, comme je le pensais, de voir ce qui va être proposé à David Cameron…

  • Une bonne nouvelle

    Le pape a accepté la démission de l’évêque d’Angoulême, Mgr Dagens, qui a eu 75 ans le 20 mai dernier, et a nommé à sa place le père Hervé Gosselin.

    Je ne sais pas qui est Hervé Gosselin, mais ce qui est absolument sûr est qu’il ne peut pas être pire que son prédécesseur.

  • Saint André Avellin

    C'est par ce sentiment d'humilité qu'André Avellin se crut obligé de cacher aux yeux des peuples toutes les bonnes œuvres de sa vie ; mais il y en eut qu'il ne put dérober à leur connaissance, parce que souvent ils en étaient eux-mêmes les objets ; parce que le Seigneur, pour remplir les desseins de sa miséricordieuse providence, le mettait dans l'obligation de faire des actions d’éclat. Il va encore s'y trouver. Ayant fini son supériorat de la maison Saint-Paul de Naples, il voulait mener une vie cachée en Jésus-Christ, et n'avoir plus pour témoin de ce qu'il ferait pour Dieu que Dieu lui-même ; le Père céleste avait des vues sur lui bien différentes des siennes. Saint Charles (Borromée) étant à Rome auprès de son Oncle Pie IV fréquentait souvent la maison de Saint-Silvestre, où il allait voir le Cardinal Sirlet. Il y fut édifié de la régularité des Théatins et forma dès lors le dessein de les établir à Milan. A peine y fut-il de retour qu'il sollicita le Général de lui envoyer quelques-uns de ses religieux. Il le fit, et en choisit quatre à la tête desquels il mit saint André Avellin. Ce saint cardinal alla les recevoir à l'entrée de la Ville et les logea dans une petite maison, d'où ensuite il les transféra dans celle de Saint-Antoine, proche la cathédrale. Cette communauté est une des principales de l'Ordre. Saint Charles ne tarda guère à concevoir de hauts sentiments pour la vertu d'un si digne supérieur ; il lia une étroite amitié avec lui, il le consulta pour la conduite de son diocèse et lorsqu'il eut été témoin du zèle avec lequel il travaillait à la vigne du Seigneur, son estime augmenta, jusqu'à le faire le dépositaire de sa conscience.

    Cette communauté naissante ne s'attira pas moins de vénération par la pureté de sa doctrine que par la régularité de ses mœurs. C'est pour cela qu'elle devint bientôt fort nombreuse, et que tous les gens de bien s’empressaient, les uns d'y entrer eux-mêmes, les autres d'y faire entrer leurs enfants ; c'est pour cela que saint Charles redoubla ses attentions sur elle et qui contribua à sa subsistance, en lui faisant tous les mois une libéralité de 25 écus ; somme qui étoit plus employée aux ornements de l’église qu'à l'entretien de la maison ; mais somme qui n'ayant été acceptée par André Avellin que parce que les peuples étaient dans l'abondance, en fut généreusement refusée lorsqu'ils furent dans la disette ; il pria saint Charles de l'employer à les secourir. Cette démarche parut au cardinal si tendre pour les pauvres qu'il la publia partout, et qu'il ne se lassait point de dire que tous les riches de son diocèse avaient un grand modèle à suivre dans la charité d'André Avellin. Il ajoutait qu'il s'estimait heureux d'avoir fait venir à Milan un homme qui était véritablement saint, et qui par l’éminence de ses vertus autant que par la vivacité de son zèle ne contribuait pas peu à la conversion de son troupeau. En effet un désintéressement si rare parut alors un prodige, et fut la source de la confiance que les grands et les petits eurent ensuite dans notre Saint.

    Il fit donc autant de fruit dans Milan qu'il en avait fait dans Naples, et toujours avec le même regret d'en avoir les hommes pour témoins. Au nombre des conversions que Dieu opéra par le ministère de son fidèle serviteur fut celle d'un pécheur endurci que l'énormité de ses crimes éloignait de la fréquentation des sacrements. II dit au Père André Avellin : Je n'oserai jamais en approcher : mes dérèglements sont trop honteux. Le saint religieux l'assura qu'il prierait Dieu pour lui, et le conjura de prononcer mais de cœur seulement tous les jours cette courte prière : Seigneur, j'ai mille fois violé vos ordres ; mais accordez-moi la grâce de m'y soumettre. Il y a longtemps que je suis à mes passions ; mais touchez mon cœur, pour que je ne sois plus qu'à vous. Mon âme est entre vos mains ; étouffez le penchant quelle a au mal, et inspirez-lui tout l'amour quelle doit avoir pour la vertu. Rendez-moi aussi pénitent que je suis pécheur. Cette prière si humble dite de cœur éteignit enfin le feu des passions dans le cœur de ce coupable ; il répara sa vie scandaleuse par une vie édifiante ; il approcha très souvent de nos augustes mystères, et eut le bonheur de mourir de la mort des Justes.

    Extrait du chapitre 8 de l’Abrégé de la vie de saint André Avellin, par Olympe du Marché, 1713.

  • Impressionnant

    Dans le cadre du fabuleux plan européen de relocalisation des demandeurs d’asile, quelque 19 (oui, dix-neuf) Syriens et Erythréens (ou présumés tels) ont été envoyés en Espagne hier.

    C’est tellement important que l’AFP en a fait une dépêche.

  • A propos des migrants

    Selon les statistiques de l’OCDE qui viennent d’être publiées, 43,3% des personnes d’origine étrangère sont au chômage en France.

    Il faut donc accueillir tous les clandestins migrants réfugiés…

  • Tous à la gay pride

    A la gay pride de Hong Kong, samedi, il y avait les consuls de France, Grande-Bretagne, Allemagne, Etats-Unis, Suède, Irlande, Canada, Suisse, Australie, Finlande, et des représentants de l’Union européenne et du British Council…

    Tous ces diplomates de l’Occident décadent s’unissaient aux militants LGBT pour demander l’interdiction de toute « discrimination », à savoir pour que soit légalisé le « mariage » entre personnes de même sexe. Il s’agissait aussi de dénoncer avec force l’évêque de Hong Kong, le cardinal John Tong Hon, qui deux jours avant avait publié une longue déclaration incitant les catholiques de Hong Kong à continuer d’être le sel de la terre et la lumière du monde en se montrant attachés au mariage entre un homme et une femme et à en tenir compte quand ils voteront le 22 novembre. Une version brève de la déclaration devait être lue dimanche à toutes les messes.

    Le cardinal Tong a rappelé que le pape venait de réaffirmer la notion traditionnelle de la famille fondée sur le mariage entre un homme et une femme. Mais le lobby LGBT a souligné combien les récents synodes ont insisté sur la nécessité de mettre fin aux discriminations contre les homosexuels, et que le pape s’était montré à plusieurs reprises ouvert sur la question… L’évêque auxiliaire a dit, sans être entendu dans le brouhaha de la polémique, que l’Eglise ne « discrimine » pas les homosexuels, mais les actes homosexuels…

  • Au Khabour

    Quelque 37 chrétiens assyriens de la vallée du Khabour, 27 femmes et 10 hommes, ont été libérés samedi par les jihadistes de l’Etat islamique.

    Sans doute la rançon a-t-elle été payée.

    Mais il reste encore près de 170 otages. Et donc encore beaucoup d’argent à réunir pour que tous soient libérés. Dans la crainte que certains d’entre eux soient tués comme trois l’ont été début octobre si ça ne vient pas assez vite…

  • Chronique des chrétiens qui ne veulent pas mourir

    Demain 10 novembre aura lieu, sur le parvis de l’église chaldéenne Saint-Georges, à Bagdad, une manifestation à l’appel du patriarche de Babylone des Chaldéens, S.B. Louis Raphaël I Sako, afin de protester contre la loi qui dispose que les enfants deviennent automatiquement musulmans quand l’un des deux conjoints se convertit à l’islam. Autrement dit les enfants d’une chrétienne qui se marie avec un musulman doivent devenir musulmans, ce qui est tout simplement un élément de la charia, mais contraire à la Constitution laïque de l’Irak. Le patriarche réaffirme que cette loi est une blessure dans l’unité du peuple irakien, et il en appelle au président, Fouad Massoum, pour que la loi soit modifiée. Sinon, un recours devant les tribunaux et les instances internationales de protection des droits fondamentaux est déjà prêt.

    Le 27 octobre, le Parlement avait rejeté à une large majorité une proposition de modification de la loi avancée par les représentants chrétiens : il était demandé de stipuler qu’en cas de conversion à l’islam de l’un des parents, les mineurs demeurent dans leur religion d’origine jusqu’à leur majorité.

    Le 4 novembre il y avait déjà eu une manifestation à Erbil au Kurdistan (où sont réfugiés la plupart des chrétiens de la plaine de Ninive), devant le bâtiment de l’ONU. Avec les chrétiens il y avait aussi des yazidis, des mandéens et des sabéens. Une délégation avait été reçue par des fonctionnaires de l’ONU, auxquels avait été remis un mémorandum sur le caractère anticonstitutionnel de la loi. Les fonctionnaires de l’ONU avaient promis d’exercer des pressions sur le Parlement irakien.