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Le blog d'Yves Daoudal - Page 1130

  • Un miracle de saint Charbel

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    Du 15 au 17 janvier a été exposée une relique de saint Charbel en l’église maronite de Phoenix, Arizona, à l’occasion du 50e anniversaire de la béatification du moine libanais. Ce qui a donné lieu à pas moins de 13 célébrations eucharistiques (dont trois par l’évêque maronite de Los Angeles, une par l’évêque de l’Eglise byzantine catholique – dont la cathédrale est à Phoenix, deux dans le rite latin dont une par l’évêque du lieu, une melkite par le curé de l’église melkite de Phoenix, et même une syriaque orthodoxe), entre force adorations eucharistiques, méditations, chapelets, et naturellement séances de vénération des reliques, avec une affluence considérable de fidèles.

    A Phoenix vit une femme, Dafné Gutierrez, mère de trois enfants, qui a complètement perdu l’usage d’un œil à l’automne 2014, puis de l’autre en novembre dernier. Un rapport médical constate que sa cécité est totale et irréversible. Le 16 janvier, ses proches la persuadent d’aller prier devant la relique de saint Charbel. On l’amène à l’église. Le Père Wissam raconte : « J’ai posé ma main sur sa tête, puis sur ses deux yeux, et j’ai demandé à Dieu de la guérir, par l’intercession de saint Charbel. »

    Le 18, à 5h du matin, elle se réveille avec une forte douleur dans les yeux, ainsi qu’une sensation de forte pression sur son crâne et ses orbites. Elle réveille son mari, qui sent quant à lui une « odeur de brûlé » et allume aussitôt la lumière… et l’éteint immédiatement parce que Dafné crie que ça lui fait mal. C’est alors, dans la pénombre, qu’elle comprend qu’elle voit. « Je te vois, je te vois avec mes yeux », dit-elle à son mari, tout en ressentant toujours la forte pression sur son crâne, « comme après une opération ».

    « Je ne pouvais pas le croire, dit-elle. Je ne voulais pas fermer les yeux. Et mes enfants criaient : Maman voit, Dieu l’a guérie ! »

    Trois jours plus tard elle va chez son ophtalmologiste, qui va appeler quatre autres médecins pour constater l’inexplicable guérison. « Ce n’est pas possible, ce n’est pas possible », répétait le Dr Jimmy Saade, regardant alternativement Dafné et le rapport médical sur sa cécité. Les examens ont montré une totale absence de l’œdème papillaire responsable de la cécité. D’autres examens sont en cours pour déterminer s’il reste des séquelles du syndrome d’Arnold-Chiari (malformation congénitale du cervelet) diagnostiqué alors qu’elle avait 13 ans et qui a abouti à la cécité.

    Il ne serait pas étonnant qu’on constate la disparition du syndrome d’Arnold-Chiari. Car les douleurs que Dafné a ressenties, « comme après une opération », ressemblent précisément aux douleurs de ceux qui disent avoir vu en songe saint Charbel les « opérer ». Quant à l’odeur de « brûlé », il s’agit sans doute de l’odeur d’encens que saint Charbel laisse éventuellement derrière lui.

    Bref, le thaumaturge libanais, auquel on attribue des milliers de miracles, a encore frappé.

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  • Saint Blaise

    Synaxaire byzantin (je ne sais pas qui en a fait des quatrains...):

    Le 11 février, mémoire du saint hiéromartyr Blaise, archevêque de Sébaste.

    Le martyr égorgé par le glaive, saint Blaise,
    visitant les malades, guérit ceux que lèse,
    en leur dolente gorge, le mal des humeurs.
    Le fer tranchant ton col, Blaise, l'onze tu meurs.

    Ce même jour, deux saints enfants et sept femmes, compagnons de martyre de saint Blaise, périssent par le glaive.

    Quel courage au combat montrent ces deux enfants;
    ils se hâtent, pour voir qui le premier arrive!
    Sept femmes croient en Christ: glaive, tu les pourfends,
    mais de virilité leur sexe ne les prive.

    Par leurs saintes prières, ô notre Dieu, aie pitié de nous et sauve-nous. Amen.

    *

    Saint Blaise, ayant poussé
    dans la pratique des vertus divines, tu fleuris,
    selon l'expression de David,
    comme un palmier dans les parvis du Seigneur
    et, par tes justes actions,
    comme un cèdre tu as grandi;
    tel une vigne florissante dans la maison de Dieu,
    taillé au moment du martyre dans les tourments,
    du fruit de tes combats tu fis couler pour nous
    ce vin mystique dont nous souhaitons boire pour combler
    nos cœurs d'allégresse divine;
    et tous ensemble d'une même voix nous t'acclamons,
    te disant bienheureux en l'auguste mémoire de ta fin
    et demandant de recevoir,
    par ton intermédiaire, la paix et la grâce du salut.

    *

    Sur saint Blaise, voir ma note de l'an dernier.

  • Sauver la chapelle Saint-Yves

    A Vannes, la chapelle Saint-Yves, sur la place Maurice Marchais, face à l’hôtel de ville, est fermée depuis longtemps. Trop longtemps. Edifiée entre 1681 et 1684, elle était la chapelle du collège des jésuites, devenu collège Jules Simon… Aujourd’hui des pierres de la corniche tombent dans la cour du collège… Pendant la campagne des municipales, le candidat qui est aujourd’hui le maire avait promis de restaurer la chapelle. Mais il n’en est plus question. Les « contraintes budgétaires », vous savez…

    Comme la chapelle se dégrade et menace une école, elle pourrait bien être démolie, bien que classée. Or sa façade, bel exemple de façade classique jésuite, et même son sobre intérieur, méritent qu’elle soit sauvée. Et aussi qu’elle reste un lieu de chrétienté (au cas où la municipalité la vendrait).

    Mais le coût de la restauration est de 2 millions d’euros…

    Une association est en cours de constitution, et une pétition a été lancée.

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  • En Slovaquie

    Selon ILGA (Association internationale des lesbiennes, gays, bisexuels, trans et intersexes), qui est « très déçue et consternée » (pauvres choux…), « le gouvernement slovaque a abandonné son projet de plan national d’action pour l’égalité LGBTI, déclarant que ce serait un sujet pour le prochain gouvernement ».

    Le projet, dont la rédaction avait duré quatre ans, avait été publié en octobre dernier en vue de recueillir les remarques du public, et un « séminaire » avait été organisé en novembre.

    Mais voilà. Le mois prochain il y aura les élections. Et si les socialistes veulent préserver leurs chances d’être reconduits, ils ont tout intérêt à fourrer les revendications LGBTI tout au fond d’un tiroir…

    Encore qu’il n’y ait pas besoin de la moindre menace. C’est ce même gouvernement socialiste qui, en 2014, résistant à la pression européenne et internationale, a fait inscrire dans la Constitution que le mariage est « l’union d’un homme et d’une femme » (amendement voté par 102 des 150 députés)…

  • Au Pakistan

    L’Eglise catholique au Pakistan s’inquiète de la proposition de révision des lois sur le blasphème émanant du « Conseil de l’idéologie islamique » - puisque tel est en effet le nom officiel (du moins en anglais) de cet organe du gouvernement pakistanais.

    Alors que des voix s’élèvent sans cesse pour demander la suppression des lois sur le blasphème, cette proposition pourrait conduire à les renforcer…

    Le président de cet organisme, Maulana Muhammad Khan Sheerani, a déclaré : « Le gouvernement du Pakistan devrait déférer la loi sur le blasphème devant le Conseil islamique. Sur ce sujet il y a différentes opinions parmi les religieux. C’est pourquoi le Conseil peut s’occuper sérieusement de la question et dire s’il est nécessaire de confirmer la loi, la durcir ou l’assouplir. » Il dit aussi que le Conseil est disposé à « rouvrir des dossiers pour examiner si les jugements ont été rigoureux et la peine de mort correctement infligée ». Sic.

    Il est clair que si le Conseil se saisit des lois sur le blasphème, ce sera pour les durcir et les rendre intouchables.

    Les défenseurs des droits de l’homme rappellent que c’est au Parlement de s’occuper des lois, et que des institutions comme le Conseil de l’idéologie islamique ne devraient pas exister.

    Addendum

    L’archevêque de Lahore, Mgr Sebastian Shaw, se veut rassurant et déclare à l'agence Fides :

    « Nous approuvons la réflexion et les démarches du Conseil pour l’idéologie et nous espérons qu’une modification de la loi sur le blasphème, permettant d’en empêcher l’abus, puisse être imminente. Déjà, le Président du Pakistan, Mamnoon Hussain, en nous rencontrant l’an passé, nous évêques et d’autres responsables religieux, nous avait communiqué qu’il se serait engagé dans ce sens. L’abus de la loi, utilisée à d’autres fins, fait souffrir de nombreux citoyens pakistanais, musulmans, chrétiens et de toutes les religions, détruisant injustement la vie de nombreux innocents. Nous espérons en un changement qui améliore les choses. »

  • Un prêtre attaqué en Inde

    Le Père José Kannumkuzhy, économe du diocèse syro-malabar de Ramanathapuram, dans l’Etat de Tamil Nadu, et trois laïcs membres du conseil pastoral du diocèse, ont été sauvagement agressés le 28 janvier par de jeunes hindous extrémistes. Les trois laïcs ont pu sortir de l’hôpital le 31 janvier, mais le P. Kannumkuzhy, grièvement blessé, est toujours en soins intensifs.

    C’était à Ettimada, où l’Eglise gère (via des franciscains) un centre de soins pour sidaïques. Un enfant est mort du sida, et les hindous ont accusé le centre d’être responsable de sa mort, par manque de soins. Ce qui est une accusation odieuse qui n’avait encore jamais été proférée à l’encontre de gens qui se dévouent auprès des malades par amour de Dieu.

    Le prêtre et les trois laïcs (qui travaillent dans ce centre) sont allés à la police pour expliquer comment l’enfant était mort. Alors qu’ils étaient encore dans la voiture, quelque 35 jeunes hindous sont alors arrivés pour les attaquer. Ils ont pris la fuite, et ont tenté d’alerter des policiers… qui n’ont pas voulu intervenir. Rattrapés, ils ont été sortis de la voiture et sévèrement passés à tabac, surtout le prêtre qui souffre de multiples et graves blessures, notamment à la tête.

    Le cardinal Oswald Gracias, archevêque de Bombay et président de la conférence des évêques de l’Inde, condamnant l’attaque, a réaffirmé que l’Eglise continuerait de soigner de façon désintéressée tous ceux qui souffrent du sida dans tous les centres qui sont sous sa responsabilité, inspirée par l’amour et la compassion de Jésus. Il a rappelé qu’en Inde l’Eglise catholique (2% de la population) est le second plus grand prestataire de soins après l’Etat et qu’elle est infatigablement au service des gens, par son Apostolat de la Santé, sans aucune discrimination de caste ou de croyance et qu’elle procure des soins accessibles à tous depuis des décennies (3.000 institutions dont 85% en zone rurale, 64 centres spécialisés dans le sida).

  • Le virus de l’avortement

    Toutes les occasions sont bonnes à prendre pour la culture de mort, et le virus Zika est une occasion toute particulière pour décupler la propagande en faveur de l’avortement. Du coup Women on waves reprend du service et cingle vers l’Amérique latine.

    Le prétexte est que le virus Zika pourrait provoquer des « microcéphalies », et les bébés atteints de cette maladie, qui ne marcheront pas et ne parleront pas, n’ont que peu de temps à vivre après une terrible déchéance. Sauf que la Brésilienne Ana Carolina Caceres était atteinte de microcéphalie et qu’elle est aujourd’hui journaliste après être passée par l’université. Et qu’elle se sent personnellement attaquée par la propagande actuelle qui se déchaîne dans son pays…

  • Concerts privés

    Extrait du témoignage d’un ancien garde suisse sur Benoît XVI :

    Alors que certains le décrivent comme un homme austère, j’ai pour ma part le souvenir d’un être charismatique et chaleureux, et par ailleurs excellent musicien. Pendant la saison estivale, il se rendait dans sa résidence d’été à Castel Gandolfo où j’ai eu l’occasion d’être sentinelle. Chaque soir avant de s’endormir, le pape jouait du piano avec les fenêtres ouvertes. Le temps s’arrêtait alors pour mes camarades et moi. Nous nous asseyions sur un banc pour écouter ce récital exécuté par le Saint-Père en personne.

    Ça fait rêver...

  • Tusk et le Brexit

    Le président du Conseil européen Donald Tusk a publié la lettre qu’il envoie aux Etats membres sur ses « propositions pour un nouvel accord pour un Royaume Uni dans l’Union européenne », lettre accompagnée de six projets de déclarations du Conseil et de la Commission. Cela ressemble beaucoup à un rideau de fumée, et l’on ne voit pas comment David Cameron pourrait s’appuyer sur ces textes (à condition encore qu’ils soient acceptés par le Conseil) pour faire campagne contre le Brexit.

    Le seul élément qui puisse être retenu est que, « à la lumière de la situation particulière du Royaume Uni dans les traités, celui-ci n’est pas tenu à aller plus loin dans l’intégration politique ». Mais cela veut dire aussi qu’on ne reviendra pas sur les pertes de souveraineté déjà imposées. On remarquera l’habileté qui consiste à limiter au seul Royaume Uni la possibilité de ne pas aller plus loin dans l’intégration. Même si les deux choses (ne pas aller plus loin, et la limitation à un seul pays), sont évidemment et littéralement contraires au traité…

    A cela s’ajoute une autre proposition, renforçant la « subsidiarité » : une majorité numérique de parlements nationaux (quelle que soit la taille des Etats) pourrait bloquer une loi européenne. Mais comme ce n’est pas dans le traité…

    On passera sur les vœux pieux concernant la compétitivité (on va tout faire pour la renforcer, bien sûr…).

    Pour le reste, on fait semblant d’admettre la demande britannique du limiter pendant quatre ans les aides sociales pour les ressortissants de l’UE travaillant au Royaume Uni, mais on la limite strictement à des « situations exceptionnelles de flux de travailleurs »… (sinon ce serait contraire au traité).

    Sur la « gouvernance économique » de l’UE, le texte parle de respect mutuel entre ceux qui ont l’euro et ceux qui ne l’ont pas, de la prise en compte des inquiétudes de ceux qui ne l’ont pas, ce qui ne saurait aller jusqu’à un droit de veto ou même une possibilité de retarder les décisions à prendre…

    Donald Tusk demande aux 27 partenaires du Royaume Uni de répondre à ses propositions dans les deux semaines, afin de pouvoir adopter les textes définitifs lors du sommet des 18 et 19 février prochains.

  • La Purification de la Sainte Vierge Marie

    La Vulgate, et avant elle les anciennes versions latines, ont modifié le texte grec de saint Luc, pour gommer une apparente incongruité. Le texte grec dit en effet : « Et quand furent accomplis les jours de leur purification, selon la loi de Moïse, ils le portèrent à Jérusalem pour le présenter au Seigneur. »

    Saint Jérôme, lorsqu’il écrit son livre contre Helvidius sur la virginité de Marie, retraduisant pour l’occasion le texte original sans s’occuper des textes latins existants, écrit donc aussi : « les jours de leur purification » (cum expleti essent dies purgationis eorum), mais il ne commente pas cette anomalie, car c’est un passage où il évoque uniquement la question du « premier-né ».

    Or ce n’est pas la seule anomalie. Saint Luc les multiplie. A dessein. Dans la phrase citée il y en a une autre : « pour le présenter au Seigneur », selon la loi de Moïse. Or la Loi (à laquelle saint Luc renvoie pas moins de quatre fois dans ce bref passage), qui prévoit la purification de la mère seule et non de la famille, ne prévoit pas cette présentation au temple de Jérusalem. Elle prévoit une consécration du premier-né, qui n’a a pas à être solennisée au Temple. En revanche la loi exige le rachat du premier-né, dont saint Luc ne dit pas un mot…

    Alors que le texte paraît insister sur la purification de Marie (avec le sacrifice des deux pigeons ou tourterelles), Luc veut montrer que ce qui est important est la « présentation ». A savoir, en fait, la « consécration » à Dieu du premier-né. Qui a lieu exceptionnellement au Temple. Mais il ne veut pas utiliser le mot « consécration ». Parce qu’il sait que Jésus est saint, consacré, depuis sa conception. Et Marie et Joseph le savaient avant lui et l’ont transmis. Jean Daniélou : « La présentation de l’enfant au Temple est la reconnaissance par eux de cette consécration. Il n’a pas à être consacré. Il l’est en lui-même. Il appartient au même ordre que le Temple, puisque l’ombre, qui témoignait de la présence de Dieu dans le Temple, l’a couvert dès sa conception. »

    Le propos de saint Luc, montre le cardinal Daniélou, est de souligner le caractère sacerdotal de Jésus. (Le personnage qui importe d’abord est cet enfant, c’est pourquoi saint Luc a fait un raccourci est disant « leur purification » en parlant de Marie mais en pensant aussi à Jésus - du reste ni l’un ni l’autre n’avait à être purifié).

    Saint Luc, montre Daniélou, a choisi le mot « présenter » (paristhénai) parce que c’est celui qui est utilisé dans la Loi à propos des prêtres et des lévites qui se tiennent dans le sanctuaire. « La présentation a donc une signification proprement sacerdotale. Elle tend à montrer déjà en Jésus-enfant le grand prêtre de la Nouvelle Alliance. C’est le thème qui sera développé dans l’Epître aux Hébreux (9, 11-14). Par ailleurs, toujours dans le même contexte cultuel, le mot paristhénai désigne la présentation d’une offrande. Il prend alors un sens sacrificiel. Ainsi dans Rom. 12,1 : “Présentez vos corps à Dieu comme une hostie vivante.” Jésus est ainsi présenté à la fois comme le prêtre qui offre et comme le sacrifice qui est offert. » (Les évangiles de l’enfance, pp. 108-111.)