Synaxaire byzantin (je ne sais pas qui en a fait des quatrains...):
Le 11 février, mémoire du saint hiéromartyr Blaise, archevêque de Sébaste.
Le martyr égorgé par le glaive, saint Blaise,
visitant les malades, guérit ceux que lèse,
en leur dolente gorge, le mal des humeurs.
Le fer tranchant ton col, Blaise, l'onze tu meurs.
Ce même jour, deux saints enfants et sept femmes, compagnons de martyre de saint Blaise, périssent par le glaive.
Quel courage au combat montrent ces deux enfants;
ils se hâtent, pour voir qui le premier arrive!
Sept femmes croient en Christ: glaive, tu les pourfends,
mais de virilité leur sexe ne les prive.
Par leurs saintes prières, ô notre Dieu, aie pitié de nous et sauve-nous. Amen.
*
Saint Blaise, ayant poussé
dans la pratique des vertus divines, tu fleuris,
selon l'expression de David,
comme un palmier dans les parvis du Seigneur
et, par tes justes actions,
comme un cèdre tu as grandi;
tel une vigne florissante dans la maison de Dieu,
taillé au moment du martyre dans les tourments,
du fruit de tes combats tu fis couler pour nous
ce vin mystique dont nous souhaitons boire pour combler
nos cœurs d'allégresse divine;
et tous ensemble d'une même voix nous t'acclamons,
te disant bienheureux en l'auguste mémoire de ta fin
et demandant de recevoir,
par ton intermédiaire, la paix et la grâce du salut.
*
Sur saint Blaise, voir ma note de l'an dernier.
Commentaires
J'aimerais signaler une traduction quasi fautive dans le texte de la messe de dimanche prochain:
si linguis hominorum loquar => à supposer que je parle les langues des hommes
et hominorum caritatem autem non habuero, et à supposer que je n'aurais pas la charité des anges,
factum sum etc.
Les missels traduisent:
si je je parle pas la langue des hommes et des anges, etc.
Cette traduction est manifestement corrompue et fautive.
Angelorum ne peut pas se rapporter à linguis, mais se rapporte à caritatem.
Désolé, j'ai validé un peu trop vite: je voulais écrire:
si linguis hominorum loquar => à supposer que je parle les langues des hommes
et angelorum caritatem autem non habuero => et à supposer que je n'aurais pas la charité des anges,
factum sum etc.
Les missels traduisent:
si je ne parle pas la langue des hommes et des anges, etc.
Cette traduction en français est manifestement fautive et contrefait la structure du texte latin.
Non. Le texte doit se lire ainsi:
Si linguis hominum loquar et angelorum
caritatem autem non habeam factus sum velut æs sonans
C'est ainsi qu'il se trouve dans les codex. Il faut donc une virgule après angelorum.
J'aurais beau parler les langues des hommes et des anges, si je n'ai pas la charité, je suis comme un airain qui résonne.
C'est très étrange.
Habituellement, sert de sépareur pour organiser le texte.
Il est très bizarre que puisse se rapporter à ce qui précède au lieu de se rapporter à ce qui suit.
Personnellement, j'aurais également attendu angelorumque si cela devait se connecter à ce qui précède.
Je reste assez dubitatif.
Vous voulez parler du "et"?
Mais la Vulgate est une traduction littérale du grec, qui a "kai", et ce "kai", comme souvent, veut au moins autant dire "aussi" que "et" (latin etiam).
Même si je parlais (outre) les langues des hommes aussi celles des anges...
Aucune édition, aucune traduction, ne va dans votre sens. Parce que vraisemblablement aucun manuscrit ne peut laisser supposer une autre construction.
On pourrait avancer d'autres arguments, bien que ceux d'Yves Daoudal suffisent (mais AF reste dubitatif!). Le fait de rejeter après le verbe une partie des compléments du verbe ou des noms qui le précèdent est courant dans la syntaxe grecque classique (ici kai, à mon sens, est conjonctif est non adverbial - mais ce n'est pas important). Par ailleurs, la place de "dè" (autem en latin) est toujours la seconde : si caritatem se rapportait à la deuxième partie de la phrase, autem l'aurait suivi immédiatement, pour le séparer de ce qui précède. Convaincu?
Oui. J'avoue que je n'avais même pas fait attention à "autem" donc au "de" grec.