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Le blog d'Yves Daoudal - Page 11

  • A Téhéran

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    En plein centre de Téhéran, ces affiches :

    « Vraiment le Messie 'Isa fils de Marie est messager de Dieu »

    Et en dessous, l’indication que c’est une réponse à la « cérémonie satanique de l’ouverture des Jeux olympiques 2024 à Paris ».

    C’est une citation du Coran, 4, 171. Les autorités iraniennes font ainsi d’une pierre deux coups. Elles dénoncent le blasphème des JO en affichant la Cène de Léonard de Vinci, donc en manifestation de sympathie avec les chrétiens agressés par l'ignoble parodie, et en montrant que les musulmans sont eux aussi agressés, tout en rappelant ce qu’est Jésus, 'Isa, pour l’islam. Non seulement le texte souligne en creux qu’il n’est pas fils de Dieu, mais c’est le début d’un des versets les plus antichrétiens…

    Ô gens du Livre, n'exagérez pas dans votre religion, et ne dites d'Allah que la vérité. Le Messie 'Isa, fils de Maryam, n'est qu'un Messager d'Allah, Sa parole qu'Il envoya à Maryam, et un souffle venant de Lui. Croyez donc en Allah et en Ses messagers. Et ne dites pas : « Trois. » Cessez ! Ce sera meilleur pour vous. Allah n'est qu'un Dieu unique. Il est trop glorieux pour avoir un enfant. C'est à Lui qu'appartient tout ce qui est dans les cieux et sur la terre et Allah suffit comme protecteur.

  • Transfiguration

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    Début du XVe siècle, traditionnellement attribuée à Théophane le Grec, galerie Tretiakov.

    Tropaire et kondak, au monastère de Potchaïev, dont la dictature ukrainienne veut chasser les moines.

    Преобразился еси на горе, Христе Боже,/ показавый учеником Твоим славу Твою,/ якоже можаху,/ да возсияет и нам, грешным,/ Свет Твой присносущный/ молитвами Богородицы,// Светодавче, слава Тебе.

    Tu t'es transfiguré sur la montagne, ô Christ notre Dieu, laissant tes disciples contempler ta gloire autant qu'ils le pouvaient : fais briller aussi sur les pécheurs que nous sommes ton éternelle clarté par les prières de la Mère de Dieu, Source de lumière, gloire à toi.

    На горе преобразился еси,/ и якоже вмещаху ученицы Твои,/ славу Твою, Христе Боже, видеша,/ да егда Тя узрят распинаема,/ страдание убо уразумеют вольное,/ мирови же проповедят,// яко Ты еси воистинну Отчее сияние.

    Sur la montagne tu t’es transfiguré et tes disciples contemplèrent ta gloire, ô Christ notre Dieu, pour autant qu’ils le pouvaient, afin qu’en te voyant sur la croix ils comprennent que ta Passion était voulue et proclament à la face du monde que tu es en vérité le reflet de la splendeur et de la gloire du Père.

    Le mégalynaire, à la cathédrale de la Résurrection du Christ de Tver.

    Величаем Тя,/ Живодавче Христе,/ и почитаем пречистыя плоти Твоея/ преславное// преображение.

    Nous te magnifions, ô Christ source de vie, et nous vénérons de ta chair immaculée la sainte Transfiguration.

  • Mali

    Le gouvernement du Mali annonce la « rupture avec effet immédiat de ses relations diplomatiques avec l'Ukraine », suite à l’implication des services secrets ukrainiens dans l’embuscade tendue fin juillet par les "rebelles Touaregs" (avec en première ligne des islamistes d'Al Qaïda) à une colonne de mercenaires russes et de soldats de l’armée malienne, qui a fait de nombreux morts (et qui constitue une défaite sans précédent pour le groupe « Wagner »).

    Le porte-parole du gouvernement ajouté que les autorités ukrainiennes seront traduites en justice pour actes de terrorisme et apologie du terrorisme, qu’il y aura des répercussions sur les relations avec les États africains de la région « qui tolèrent la présence de terroristes déguisés en diplomates », que notification sera faite aux instances régionales et internationales « que le Mali considère tout soutien à l’Ukraine comme un soutien au terrorisme international ».

    Le porte-parole du service de renseignement militaire de l’Ukraine, Andriy Ioussov, avait en effet déclaré que « les rebelles ont reçu les informations nécessaires, et pas seulement des informations, qui ont permis de mener à bien une opération militaire contre les criminels de guerre russes ».

    Un porte-parole du CSP DPA (« Cadre stratégique permanent pour la Défense du peuple de l’Azawad »), a proposé au gouvernement ukrainien, « en signe de soutien et de solidarité », de lui remettre des mercenaires prisonniers. « Chers frères ukrainiens, ce geste vise à vous aider dans votre lutte pour la justice et la liberté. Nous espérons qu'il contribuera à renforcer nos liens et notre victoire commune. »

    Il n’est pas certain que les zélenskistes aient intérêt à exporter en Afrique leur guerre contre la Russie…

    Addendum

    Le ministère ukrainien des Affaires étrangères affirme que l'Ukraine n'était en rien impliquée dans l'embuscade et dénonce la décision malienne comme "à courte vue et hâtive"...

    Mais c'est la presse ukrainienne aux ordres qui avait publié cette photo censée prouver l'implication des services de Kiev:

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    Ça fait désordre...

  • Le CIO LGBT

    Le président du CIO, Thomas Bach, interrogé une fois de plus sur le cas du boxeur de boxe féminine, s’est irrité et a manifesté que le CIO est désormais ouvertement acquis à l’idéologie LGBT :

    « Soyons très clairs ici. Nous parlons de boxe féminine. Et nous avons deux boxeuses qui sont nées femmes, qui ont été élevées comme femmes, qui ont "femme" sur leur passeport et qui ont concouru pendant de nombreuses années en tant que femmes. Et c’est la définition claire d’une femme. Ce que nous constatons maintenant, c’est que certains veulent s’approprier la définition de qui est une femme. Et là, je ne peux que les inviter à proposer une base scientifique, une nouvelle définition de qui est une femme, et comment une personne née, élevée, concourant et possédant un passeport en tant que femme ne peut-elle pas être considérée comme telle. »

    Une base scientifique ? Mais elle existe. Ce n’est pas ce qu’on a dit de la naissance ou ce qu’on met sur le passeport, c’est la génétique.

    István Kovács Kokó, champion olympique et champion du monde, qui était le secrétaire général de l'Association internationale de boxe amateur lors des Championnats du monde de 2022 quand Imane a été disqualifié, a été interrogé par Magyar Nemzet, qui n’est pas une feuille complotiste mais le premier quotidien hongrois :

    « Le plus triste dans cette histoire, c'est que le problème n'était pas le taux de testostérone d'Helif, qui peut être ajusté de nos jours, mais les résultats du test de genre, qui ont clairement montré que le boxeur algérien est biologiquement un homme. De plus, lors des Jeux olympiques de Tokyo et des championnats du monde qui ont suivi, cinq boxeurs au total ont été testés, dont l'Algérien, et tous ont obtenu le même résultat : ils étaient des hommes. Bien sûr, j'ai immédiatement écrit au CIO et, incroyablement, à ce jour, il n'y a eu aucune réaction. »

    Kokó avait vivement conseillé à la championne hongroise Anna Luca Hamori de ne pas participer, et celle-ci s’est évidemment fait ratatiner samedi par l’Algérien.

    Kokó a ajouté qu'il a récemment parlé à l'ancienne championne du monde de boxe féminine Maria Kovács, qui lui a dit qu'il y a aujourd'hui 20% de chances qu'une combattante souffre d'une blessure au testicule lors d'un match de boxe féminine…

    Sic. En publiant l’autre jour le graphique gaguesque des blessures de testicules chez les boxeuses, je croyais simplement répercuter une blague. Je n’imaginais pas que cette blague soit en fait proche de la réalité…

    Pour ceux à qui elles auraient échappé, voici deux anciennes photos de la « boxeuse » algérienne :

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  • Pitoyable “Saint-Siège”

    Samedi soir, le « Saint-Siège » a discrètement publié un communiqué anonyme, en français, qui disait ceci :

    Le Saint-Siège a été attristé par certaines scènes de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Paris et ne peut que se joindre aux voix qui se sont élevées ces derniers jours pour déplorer l’offense faite à de nombreux chrétiens et croyants d’autres religions.

    Dans un événement prestigieux où le monde entier se réunit autour de valeurs communes ne devraient pas se trouver des allusions ridiculisant les convictions religieuses de nombreuses personnes.

    La liberté d’expression, qui, évidemment, n’est pas remise en cause, trouve sa limite dans le respect des autres.

    1. Le « Saint-Siège » a attendu huit jours pour donner son avis.

    2. Le « Saint-Siège » ne condamne rien. Il « déplore ». Et il ne déplore ni blasphème, ni sacrilège (il s’agit de l’institution de l’Eucharistie), mais seulement une « offense faite à de nombreux chrétiens ».

    3. Le « Saint-Siège » ne « déplore » donc même pas une offense qui serait faite à Dieu (qui n’est pas nommé, pas plus que le Christ ou la Trinité).

    4. Le « Saint-Siège » « déplore l’offense faite à de nombreux chrétiens ». Pas à tous. Comment il peut se faire que l’offense concerne des chrétiens mais pas d’autres, cela on ne le saura pas.

    5. Enfin, si l’offense ne concerne pas certains chrétiens, en revanche elle concerne des « croyants d’autres religions » Pourquoi ? Ça non plus on ne le saura pas.

    Ce qu’on comprend c’est que le « Saint-Siège » s’est cru obligé de dire quelque chose après le ramdam d’Erdogan…

  • Dédicace de Sainte Marie aux Neiges

    Voir ici et .

    En ce jour, le bienheureux cardinal Schuster cite un poème du VIe siècle qui chante magnifiquement la théologie du concile de Chalcédoine, mais tellement latin qu’il en oublie le rôle du Saint-Esprit dans l'Incarnation… Selon son titre l’auteur est un certain Andreas Orator : André l’orateur, à moins que ce ne soit son nom, inconnu par ailleurs. Il est dédié à Rusticiana, la femme la plus connue de ce nom étant l’épouse de Boèce.

    Andreae oratoris, de Maria Virgine, ad Rusticianam carmen.

    Virgo parens hac luce Deum virumque creavit,
    Gnara puerperii, nescia conjugii.

    La Vierge-Mère a donné le jour à l’Homme-Dieu ;
    Elle a connu l’enfantement, ignoré le mariage.

    Obtulit haec jussis uterum, docuitque futuros
    Sola capax Christi quod queat esse fides.

    Aux ordres divins elle a prêté son sein, enseignant à la postérité
    Que seule la foi peut posséder le Christ.

    Credidit et tumuit, Verbum pro semine sumpsit,
    Sepserunt magnum parvula membra Dominum.

    Elle a cru et conçu, ensemencée du Verbe :
    Ses très petits membres ont contenu le Seigneur très grand.

    Fit fabricator opus, servi rex induit artus,
    Mortalemque domum vivificator habet.

    Le Créateur se fait créature, le Roi prend le corps d’un serviteur,
    Et dans une demeure mortelle réside l’Auteur de la vie.

    Ipse sator semenque, sui matrisque creator ;
    Filius ipse hominis, qui pater est hominum.

    Il est semeur et semence, son auteur et celui de sa Mère ;
    Fils de l’homme, Lui, Père des hommes.

    Affulsit partus, lucem lux nostra petivit,
    Hospitii linquens ostia clausa sui.

    A sa naissance glorieuse, notre lumière est venue au jour,
    Laissant portes closes son asile.

    Virginis et Matris, servatur gloria consors,
    Mater dans hominem noscere, Virgo Deum.

    Vierge et Mère, ces deux gloires demeurent associées :
    Mère, elle enfante l’Homme ; Vierge, elle connaît Dieu.

    Spiritus huic Genitorque suus sine fine cohaerent,
    Triplicitas simplex, simplicitasque triplex.

    Son Esprit et son Père lui sont unis à jamais,
    Trinité simple et trine simplicité.

    Bis genitus, sine Matre opifex, sine Patre redemptor,
    Amplus utrisque modis, amplior unde minor.

    Deux fois engendré, Créateur sans mère, Rédempteur sans père,
    De part et d’autre il est grand, d’autant plus grand qu’il s’abaisse.

    Sic voluit nasci, domuit qui crimina mundi,
    Et mortem jussit mortuus ipse mori.

    Ainsi voulut naître le vainqueur des crimes de ce monde,
    Qui, mourant, contraignit la mort à mourir.

    Nostras ille suo tueatur numine vitas,
    Protegat ille tuum, Rusticiana, genus.

    Que, par sa puissance, il protège nos vies.
    Qu’il protège, ô Rusticiana, ta race.

  • La nouvelle Tikhvine

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    Soyouz TV retransmettait ce matin la divine liturgie depuis la cathédrale Saint Alexandre Nevski du Nouveau monastère de Tikhvine à Iekaterinbourg. C’est l’un des plus grands monastères féminins de Russie, et il a parmi ses particularités celles d’avoir un chœur qui chante le vieux chant monodique znamenny et surtout un chant byzantin de toute beauté. Par exemple, à 41’17, un sublime hymne des chérubins. A 54’12 « il est digne et juste » et le Sanctus.  A 1h18’55, le chant de communion.

    Ce monastère a été fondé à la fin du XVIIIe siècle par une veuve illettrée, Tatiana Kostromina.

    A l’origine il y a le nouveau cimetière près de la ville. Un marchand, dont la femme y est enterrée, fait ériger une église en bois, et une maison pour les prêtres. Mais aucun prêtre n’est nommé, et la maison devient un hospice pour les veuves et les orphelines. Les femmes vivent grâce aux dons pour les prières pour les défunts, et d’une allocation de la mairie. Tatiana dirige la communauté, quasi monastique. En 1801, avec une autre femme, elle se rend à Saint-Pétersbourg pour obtenir la création d’un monastère. Les femmes s’installent chez l’amiral Ouchakov, qui va finir par obtenir l’autorisation et le financement. D’autre part, Tatiana obtient de l’abbé du monastère de Tikhvine une copie de la célèbre icône de la Mère de Dieu. Le 31 décembre 1809 un décret d’Alexandre Ier érige le monastère de Tikhvine de Iekaterinbourg, et Tatiana en devient la première abbesse. Selon le décret le monastère est prévu pour 17 religieuses, mais en 1819 elles sont déjà 135.

    Pendant la période soviétique le monastère est défiguré et à moitié démoli, et l’icône de Tikhvine disparaît.

    L’Eglise orthodoxe a récupéré le monastère en 1994 et un long travail de restauration des bâtiments a commencé. La cathédrale a été consacrée en 2013, avec à gauche des portes royale une nouvelle icône de Tikhvine.

    Aujourd’hui les moniales perpétuent la tradition première de l’hospice : leur cantine nourrit 800 personnes par jour, elles gèrent un entrepôt de vêtements où chacun peut apporter ou emporter, un centre spirituel et éducatif où des psychologues consultent gratuitement, des ateliers de théâtre, de musique, d’artisanat, une maison d’édition. Leur atelier d’icônes est célèbre (deux des religieuses sont membres de l’Union des artistes de Russie), elles cousent et brodent des vêtements liturgiques, etc.

    Non seulement leur chant byzantin est reconnu, mais elles sont parmi les principales spécialistes ayant travaillé à la reconstitution du « Grand Polyeleos de Multan », un « trésor de l’ancienne Byzance » désormais accessible.

  • 11e dimanche après la Pentecôte

    Exaltábo te, Dómine, quóniam suscepísti me, nec delectásti inimícos meos super me : Dómine, clamávi ad te, et sanásti me.

    Seigneur, je chanterai vos grandeurs, parce que vous m’avez relevé, et que vous n’avez point donné à mes ennemis sujet de se réjouir contre moi ; Seigneur, j’ai crié vers vous, et vous m’avez guéri.

    Cet offertoire est le même que celui du mercredi des Cendres. Ce jour-là Don Johner explique que l’on rend grâce déjà pour la grâce du baptême qui nous sera conférée, ou rendue, le jour de Pâques. Ce qu’anticipaient aussi les pécheurs publics chassés de l’église en ce jour, jusqu’au Jeudi Saint.

    Nous continuons à rendre grâce pour la grâce du baptême. L'"Ephpheta" de l'Évangile d'aujourd'hui, avec les cérémonies qui l'accompagnent, a été incorporé au rite du Baptême et a produit en nous son effet dans le sens le plus sublime. Notre oreille s'est ouverte à la parole de Dieu, notre langue s'est déliée pour louer Dieu, et notre œil a contemplé les merveilles de la grâce que Dieu a opérée dans notre âme. Nous avons été faits enfants de Dieu et héritiers du ciel, participants du Christ pour la vie éternelle. Si une prière d'action de grâces s'est imposée aux lèvres de celui qui était sourd et muet, nous devons certainement prier et chanter : Je t'exalte, Seigneur, car tu m'as protégé ; tu m'as accueilli dans ton Église, tu as brisé le pouvoir de mon ennemi mortel et tu as commencé à guérir les blessures du péché originel. Puisses-Tu rester avec moi, afin que mes ennemis ne se réjouissent plus à mon sujet.

  • On dérussifie la Mère de Dieu…

    Le 14 juillet dernier, l’Eglise du pouvoir ukrainien a supprimé la vénération de quatre icônes de la Mère de Dieu, dont celle de Kazan, la plus populaire, parce que ce sont des icônes de l’impérialisme russe…

    Aujourd’hui, le « métropolite Eustrate », Ivan Zorya, ancien évêque du « patriarcat de Kiev » et sorte de porte-parole de l’Eglise du pouvoir ukrainien, a expliqué :

    kazanskaya.jpg« L'image de la Mère de Dieu de Kazan n'est pas une nouvelle icône distincte, mais une version plus petite de l'un des types anciens les plus courants d'images de la Mère de Dieu - Hodigitria (Guide, Celle qui montre le chemin). C'est à ce nom de l'icône trouvée à Kazan que le patriarche russe Hermogène - témoin des événements, rédacteur et auteur de l'une des premières descriptions de l'apparition de l'image - a fait allusion. Par la suite, autour de l'icône de la Vierge Marie de Kazan (ainsi qu'autour du prince Alexandre de Novgorod et, dans une moindre mesure, autour d'autres saints et icônes) a commencé à se créer le mythe et le culte de la grande puissance moscovite, où les sanctuaires chrétiens ont été transformés en idoles. »

    Sic. Il faudrait un livre pour démêler l’écheveau d’erreurs de ce propos. L’icône de Kazan est immédiatement reconnaissable parce que c’est une version très particulière de l’Hodigitria. A proprement parler elle n'est pas une Hodigitria, car la Vierge ne montre pas Jésus (on ne voit pas ses mains). Et lui enlever son nom ne changera pas le fait que c’est l’icône de Kazan…

    Ivan Zorya a ajouté qu’il en est de même de l’autre plus célèbre icône de la Mère de Dieu, celle de Vladimir :

    icone-religieuse-de-la-vierge-de-vladimir.jpg« Nous vénérons la même image, mais sous la forme de l'icône de Vychgorod - progressivement, il convient d'apporter des changements à la vénération de cette icône également. Il faut séparer la vénération de la Mère de Dieu et les miracles accomplis par son intercession de la mythologie impériale. Il convient de redonner à cette icône son véritable nom - Hodigitria - et c'est sous ce nom qu'il convient de la vénérer. »

    L’icône de la mère de Dieu de Vladimir était en effet à Vychgorod avant d’être à Vladimir, mais il est ridicule de changer son nom « russe » pour son nom « ukrainien », surtout pour ajouter qu’il faut la vénérer « sous son véritable nom » d’Hodigitria. A ce tarif-là la plupart des icônes de la Mère de Dieu du monde russe doivent être appelées ainsi, ce qui est tout simplement contraire à la tradition russe, qui était d’abord la tradition « ukrainienne » (de la Rus’ de Kiev). Et c’est supprimer toutes les fêtes liturgiques qui y sont attachées.

    C’est étonnant à quel point les Ukrainiens veulent à tout prix s’appauvrir, dans tous les domaines. Ou plutôt se suicider.

  • Yermak se réveille

    Andryi Yermak, le chef de cabinet de l’ex-président ukrainien Zelensky découvre qu’Anna Netrebko va chanter Tosca à l’Opéra de Rome en janvier prochain, et sonne l’alerte :

    « Une nouvelle plutôt étrange. La soprano russe Anna Netrebko va revenir sur la scène de l'Opéra de Rome. Il s'agit de la figure culturelle qui, en 2012, était une personne de confiance lors de l’élection de Poutine, en 2014, elle est venue à Donetsk et a brandi le drapeau de la "Novorossiya". Elle était au service du régime. Et soudain, elle revient sur la scène européenne. Les personnalités russes ne peuvent pas gagner de l'argent dans le monde civilisé et continuer à apporter la culture russe à l'Europe et à l'Occident, alors que la Russie tue notre peuple, enlève des enfants et les tue avec des missiles (sic). Mme Netrebko ne devrait pas se produire en Europe. Le seul endroit pour elle et ses semblables est l'opéra de Moscou. J'appelle toutes les personnes concernées et nos alliés à réagir. »

    Yermak ne sait donc pas que Anna Nebreko a chanté la Traviata à Vienne en septembre dernier, puis a fait un tour du monde avec un concert de mélodies russes (notamment à Paris, Naples, Vienne), puis a ouvert la saison de la Scala de Milan avec Don Carlo, puis en janvier a été Adrienne Lecouvreur à l’Opéra de Paris, puis a chanté La Gioconda au festival de Salzbourg.

    Hier 2 août elle chantait… Tosca… aux Arènes de Vérone (et le 9 et le 16), puis en septembre elle donnera des concerts à Linz, Bucarest et Madrid, en octobre elle chantera dans Nabucco à Berlin, en novembre dans La Bohème à Monte Carlo, puis elle donnera un concert le 29 novembre à la Scala de Milan, où elle chantera dans La Force du destin en décembre…

    Tout cela a donc échappé à Andryi Yermak et à ses services, alors qu’il suffit d’aller sur le site internet d’Anna Nebreko.

    Andryi Yermak en était resté aux consignes de boycott des artistes russes qui étaient plus ou moins suivies en 2022. Mais elles sont peu à peu tombées dans l'oubli... Pour tous les artistes, et au premier chef évidemment pour celle qui est la plus grande soprano du moment. Si Yermak suivait un peu la question, il verrait par exemple aussi des musiciens russes qui habitent en Russie, se produisent régulièrement en Russie, et viennent donner des concerts à Paris et ailleurs…