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Le blog d'Yves Daoudal - Page 9

  • Oubli…

    Le Figaro publie un long article sur la Cour des comptes qui s’inquiète : « La situation des finances publiques est préoccupante, voire au-delà », dit Moscovici, en présentant le rapport annuel de l’institution.

    On n’en est plus aux 10 milliards de gel de crédits annoncés au début du mois, ni des 20 milliards de coupes annoncés quelques jours plus tard, mais il s’agit de faire 50 milliards d’économies, et la Cour des comptes rappelle que c’était déjà ce qu’elle demandait avec insistance il y a un an.

    Ce qui est curieux, ou plutôt significatif, est que nulle part dans ce long article, qui souligne que la France a « la situation la plus dégradée de la zone euro », il n’y a la moindre allusion à l’aide à l’Ukraine, « autant qu’il faudra et aussi longtemps qu’il faudra », dixit Macron. Comme si les milliards déversés à Kiev venaient d’ailleurs…

  • Tyrannie lettone

    Le chef de la police lettone rappelle que les citoyens russes qui iront voter pour l'élection présidentielle russe à l'ambassade russe à Riga du 15 au 17 mars seront particulièrement surveillés :

    « Il y aura des points de contrôle mobiles dans les rues autour de l'ambassade afin de vérifier que ces citoyens russes ont bien le droit de résider en Lettonie. Nous aurons également une tolérance zéro envers quiconque tenterait de profiter de ce week-end pour justifier l'invasion de l'Ukraine et les crimes de guerre qui y ont été commis. »

    Les autorités n'excluent pas de recourir à des « expulsions immédiates » si des électeurs russes n'ont pas de permis de résidence en règle.

    De nombreux Russes vivant depuis toujours en Lettonie ont déjà été expulsés parce qu’ils ne parlent pas le letton et ne sont pas inscrits dans un cours de langue. Une obligation parfaitement discriminatoire puisqu’elle vise exclusivement les citoyens russes, ne s’appliquant ni aux Ukrainiens ni aux ressortissants de l’UE. Mais la discrimination envers les Russes n'est pas une atteinte aux droits de l'homme, c'est un acte vertueux.

  • Chronique des tarés

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    Le Festival international du film documentaire de Thessalonique se déroule du 7 au 17 mars. L’un des films est intitulé Corps errants. Son affiche, ci-dessus, « dépasse les limites de la provocation malveillante sous couvert d'une démarche artistique douteuse », comme dit le métropolite de la ville, qui a écrit aux organisateurs pour dénoncer le blasphème.

    Voici l’argument du film :

    « Robine est enceinte, mais ne souhaite pas devenir mère. Katerina ne peut pas avoir d'enfant, même si elle le souhaite. Le seul désir de Kiki est de terminer sa vie dans la dignité. Malheureusement, l'avortement, la fécondation in vitro et l'euthanasie ne sont pas légaux dans leurs pays respectifs. Corps errants explore la notion d'autonomie du corps en Europe, un endroit où l'on peut voyager, travailler et consommer librement, mais pas nécessairement vivre ou mourir selon ses désirs. »

    Et voici l’affiche du festival du "film documentaire" :

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  • Mardi de la quatrième semaine de carême

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    Graduel

    Exsúrge, Dómine, fer opem nobis : et líbera nos propter nomen tuum. ℣. Deus, áuribus nostris audívimus : et patres nostri annuntiavérunt nobis opus, quod operátus es in diébus eórum et in diébus antíquis.

    Levez-vous, Seigneur, donnez-nous le secours et libérez-nous à cause de votre nom. ℣. O Dieu, nous avons entendu de nos oreilles : nos pères nous ont annoncé l’œuvre que vous avez faite en leurs jours, et aux jours anciens.

    Le graduel de la messe de ce jour est pris du psaume 43. Il commence par le dernier verset de ce psaume, mais dans une version très originale. Le psautier du bréviaire a :

    Exsurge Domine adjuva nos et redime nos propter nomen tuum.

    Le psautier romain est très proche :

    Exsurge Domine adjuva nos et libera nos propter nomen tuum.

    Il y a ici, comme dans le graduel, « libera » au lieu de « redime ». Les deux mots traduisent le grec litrossai : libère contre rançon. Donc « libère », ou « rachète ».

    On voit que dans le premier stique il y a, dans les deux versions du psautier : « adjuva nos ». Aide-nous.

    La formule du graduel : « fer opem nobis », a le même sens : « apporte-nous une aide ». Mais on ne la trouve dans aucun manuscrit des psaumes en latin. Le « psautier pourpré de Saint-Germain » (des Prés, début du VIe siècle) est le seul qui a quelque chose de proche : « fers opem nobis ». Mais le verbe est au présent, au lieu d’être à l’impératif : « Tu nous apportes de l’aide. »

    Enfin, dans son livre sur « l’erreur des religions profanes » (païennes), le très peu connu Juilius Firmicus Maternus, citant les derniers versets de ce psaume, écrit : « opem fer nobis ». C’est presque le graduel, mais avec le verbe et le complément intervertis…

    Voici la fin du psaume dans le « psautier pourpré », où les textes sont en lettres d’argent et les titres, ainsi que les mots Dieu et Seigneur, sont en lettres d’or : Fers opem se trouve juste après dme (Domine) en lettres d’or. Ci-dessus le graduel dans le codex 338 de Saint-Gall (XIe siècle), entre l’introït Exaudi et l’offertoire Exspectant.

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  • Les sanctions, ça marche

    Ce qui reste d'un centre commercial de Moscou après 700 jours de sanctions.

  • Marioupol

    Quelques images de Marioupol (prises hier dimanche, ce qui explique qu’il n’y ait pas beaucoup de monde à pied ou en voiture comme d’habitude).

    Le vidéaste, qui pourtant filme sa ville quasiment tous les jours, s’exclame (à 1’) « Maisons méconnaissables » en voyant comment a été restauré un immeuble qui était en ruine, et il ajoute : « Très beau. »

    Puis à 1’21 il montre que la nouvelle gare est presque terminée (les voiles qui cachaient le chantier ont été enlevés) : « Il ne manque que les horaires ».

    (Les chats sont d’abord à 1’41 et surtout à 2’.)

    *

    Denis Pouchiline, le président de la République de Donetsk, a une fois de plus procédé lui-même à la remise de clefs dans des immeubles nouvellement construits (et ceux-là je ne les connaissais pas encore).

  • Portugal

    Le parti Chega (Ça suffit ! ou Assez !) est passé de 7,8% des voix à 18,1%, et il a quadruplé le nombre de ses députés : il en a désormais 48.

    Ni le centre droit ni le parti socialiste, qui sont à peu près à égalité (79 et 77 sièges) ne peut avoir de majorité absolue en s’alliant à d’autres formations. Sauf si la droite s’allie avec Chega. Mais, avant le scrutin, son chef avait catégoriquement rejeté l’idée d’une alliance avec « l’extrême droite ».

  • La dictature

    Les gazettes ont fait l’impasse sur la proposition de loi adoptée en première lecture mercredi dernier. Seuls les réseaux sociaux en ont un peu parlé. Il faut croire que la dictature de la police de la pensée est tellement admise désormais que ses progrès ne suscitent plus guère de réaction. Pourtant ce texte n’est pas anodin : il vise à « renforcer la réponse pénale contre les infractions à caractère raciste, antisémite ou discriminatoire », en sanctionnant les propos privés. Autrement dit, selon ce texte, vous pouvez être condamné à une lourde amende si quelqu’un de votre entourage vous dénonce pour avoir dit chez vous quelque chose qui n’est pas conforme à l’idéologie obligatoire. Voici l’essentiel du texte, qui a été adopté par 107 députés sur les 148 présents. A noter, et à ce stade du processus parlementaire c’est le plus important, qu’il n’y a eu aucun vote contre. Le texte a été aussitôt transmis au Sénat. (Le soulignés sont de moi, pour lire plus vite cette litanie répétitive.)

    Art. 225-16-4. – La provocation non publique à la discrimination, à la haine ou à la violence à l’égard d’une personne ou d’un groupe de personnes en raison de leur origine ou de leur appartenance ou de leur non-appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, une nation, une prétendue race ou une religion déterminée est punie d’une amende de 3 750 euros

    « Est punie de la même peine la provocation non publique à la haine ou à la violence à l’égard d’une personne ou d’un groupe de personnes en raison de leur sexe, de leur orientation sexuelle, de leur identité de genre, vraie ou supposée, ou de leur handicap ainsi que la provocation non publique, à l’égard de ces mêmes personnes, aux discriminations prévues aux articles 225-2 et 432-7

    La diffamation non publique commise envers une personne ou un groupe de personnes en raison de leur origine ou de leur appartenance ou de leur non-appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, une nation, une prétendue race ou une religion déterminée est punie d’une amende de 3.750 euros.

    « Est punie de la même peine la diffamation non publique commise envers une personne ou un groupe de personnes en raison de leur sexe, de leur orientation sexuelle, de leur identité de genre, vraie ou supposée, ou de leur handicap.

    « Est punie de la même peine la diffamation non publique commise envers une personne ou un groupe de personnes en raison de leur sexe, de leur orientation sexuelle, de leur identité de genre, vraie ou supposée, ou de leur handicap.

    « Art. 225-16-6. – L’injure non publique commise envers une personne ou un groupe de personnes en raison de leur origine ou de leur appartenance ou de leur non-appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, une nation, une prétendue race ou une religion déterminée est punie d’une amende de 3.750 euros.

    « Est punie de la même peine l’injure non publique commise envers une personne ou un groupe de personnes en raison de leur sexe, de leur orientation sexuelle, de leur identité de genre, vraie ou supposée, ou de leur handicap.

  • Menteur

    « Je crois que les plus forts sont ceux qui voient la situation, pensent aux gens et ont le courage de hisser le drapeau blanc et de négocier », a dit François à propos de l’Ukraine.

    Réponse de Dmytro Kouleba, le ministre des Affaires étrangères :

    « Notre drapeau est jaune et bleu. C'est le drapeau pour lequel nous vivons, nous mourons et triomphons. Nous ne hisserons jamais d'autres drapeaux. »

    Or le drapeau de l’UE est omniprésent, notamment au Parlement ukrainien, alors que c’est évidemment illégal puisque l’Ukraine ne fait pas partie de l’UE.

    Au ministère de Koubela:

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    Devant le Parlement :

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    Dans le Parlement :

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    Leur propagande :

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  • Lundi de la quatrième semaine de carême

    Revoici (par saint Jean) Jésus chassant les marchands du Temple. La première fois (par saint Matthieu), c’était au début du carême, le mardi de la première semaine. Pour nous faire comprendre que le carême doit servir à nous débarrasser de tout ce qui est « marchand », et marchandise, en nous, tout ce qui nous encombre et nous attache et nous empêche de courir vers Dieu. Le message est encore celui-là, et plus pressant : il est repris dans l’antienne du Benedictus : Auferte ista hinc : « Enlevez tout cela... »

    Mais il y a un autre message. Cet évangile commence par la mention : « La Pâque des Juifs était proche ». Pâques approche en effet. Et le coup de balai dans le Temple est surtout l’occasion d’un enseignement sur la Passion et la Résurrection. Ce qui est d’ailleurs l’unique véritable enseignement de ce geste prophétique, reconnu comme tel par les juifs (« Quel signe nous montres-tu en faisant cela ? »). Jésus annonce sa mort et sa résurrection : « Détruisez ce temple, et en trois jours je le relèverai… Il parlait du temple de son corps. » (C’est l’antienne du Magnificat.) Le verbe grec, egero, est l’un de ceux qui sont utilisés dans le Nouveau Testament pour évoquer la résurrection d’entre les morts.

    Et donc, après la Résurrection, les disciples se souvinrent de cet épisode « et crurent à l’Ecriture, et à la parole que Jésus avait dite ».

    Déjà, sur le moment, les disciples s’étaient « souvenus qu’il est écrit (dans le psaume 68) : Le zèle de ta maison me dévore ».

    Le souvenir de l’Ecriture, le souvenir de la Parole, est devenu efficace : il réalise la promesse, le Testament, l’Alliance. Telle est la mémoire eucharistique, celle du "Mémorial", si efficace qu'elle transcende le temps : elle rend présent ce dont on fait mémoire, et dans la divine liturgie byzantine, juste après les paroles de la consécration, on fait même mémoire du second avènement du Seigneur.