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saints - Page 11

  • Saint Antoine Marie Zaccaria

    De la place d'honneur où monte ainsi vers vous l'hommage de l'Eglise, daignez bénir ceux qui comme vous poursuivent ici-bas l'œuvre apostolique, sans retour sur eux-mêmes, sans espoir qu'en Dieu, sans se lasser des perpétuels recommencements qu'imposent aux ouvriers du salut la sape et la mine de l'enfer.

    De notre temps comme de vos jours, les démolisseurs applaudissent au renversement prochain de la maison de Dieu; et tout semble, maintenant comme alors, justifier leur funeste espérance. De notre temps comme de vos jours cependant, l'enseignement des Apôtres, soutenu de l'exemple et de la prière des Saints, suffit à sauver la terre. Si plus que jamais le monde ne voit que folie dans la Croix et ceux qui la prêchent, plus que jamais elle demeure seule pourtant la vertu de Dieu. Derechef s'accomplit sous nos yeux l'oracle qui dit : Je perdrai la sagesse des sages, je condamnerai la prudence des prudents. Où sont à cette heure, en effet, les sages? où sont les doctes et les habiles qui se promettaient d'adapter aux exigences de temps nouveaux la parole du salut? La première condition du triomphe qui ne manque jamais, dit l'Apôtre, aux fidèles du Christ Jésus, est de n'altérer point le Verbe de Dieu, de l'annoncer sous l'œil de Dieu tel que Dieu nous le donne, ne prétendant point le rendre acceptable pour ceux qui s'obstinent à périr.

    Disciple de Paul et son imitateur fidèle, ce fut la science du Christ apprise à son école qui, de médecin des corps, vous fit sauveur d'âmes ; ce fut l'amour, supérieur à toute science, qui jusque par delà le tombeau rendit féconde votre vie si courte et pourtant si remplie. Puisse Dieu, comme le demande par votre intercession l'Eglise, susciter au milieu de nous cet esprit réparateur et sauveur ; puissent, les premiers, vos fils et vos filles, rangés sous la bannière apostolique, faire honneur toujours au grand nom du Docteur des nations.

    Dom Guéranger

  • Vers la béatification des parents de sainte Thérèse

    Le pape Benoît XVI a signé hier « le décret reconnaissant le miracle de l'enfant Pietro Schiliro qui permettra la béatification des parents de sainte Thérèse » de Lisieux, indique le diocèse de Séez (Orne) dans un communiqué.

    Les corps de Louis (1823-1894) et Zélie (1831-1877) Martin, déclarés vénérables en 1994, avaient été exhumés de leur tombeau, le 26 mai, au cours d'une cérémonie privée à laquelle assistait Pietro, en en vue de leur placement dans la basilique de Lisieux en septembre.

    Le diocèse ajoute que le cardinal José Saraiva Martins, préfet de la Congrégation des causes des saints, précisera le lieu et le jour de la cérémonie de béatification des parents de sainte Thérèse lors des célébrations du 150e anniversaire de leur mariage.

  • Saint Irénée

    Le texte qui suit est la dernière partie de la catéchèse de Benoît XVI lors de l’audience du 28 mars 2007.

    La Tradition apostolique est "publique", et non pas privée ou secrète. Pour Irénée, il ne fait aucun doute que le contenu de la foi transmise par l'Eglise est celui reçu par les Apôtres et par Jésus, par le Fils de Dieu. Il n'existe pas d'autre enseignement que celui-ci. C'est pourquoi, celui qui veut connaître la véritable doctrine doit uniquement connaître "la Tradition qui vient des Apôtres et la foi annoncée aux hommes":  tradition et foi qui "sont parvenues jusqu'à nous à travers la succession des évêques" (Adv. Haer. 3, 3, 3-4). Ainsi, succession des Evêques, principe personnel et Tradition apostolique, de même que principe doctrinal coïncident.

    La Tradition apostolique est "unique". En effet, tandis que le gnosticisme est sous-divisé en de multiples sectes, la Tradition de l'Eglise est unique dans ses contenus fondamentaux que - comme nous l'avons vu - Irénée appelle précisément regula fidei ou veritatis:  et parce qu'elle est unique, elle crée ainsi une unité à travers les peuples, à travers les diverses cultures, à travers les différents peuples; il s'agit d'un contenu commun comme la vérité, en dépit de la diversité des langues et des cultures. Il y a une phrase très précieuse de saint Irénée dans le livre Contre les hérésies:  "L'Eglise, bien que disséminée dans le monde entier, préserve avec soin [la foi des Apôtres], comme si elle n'habitait qu'une seule maison; de la même façon, elle croit dans ces vérités, comme si elle n'avait qu'une  seule âme et un même cœur; elle proclame, enseigne et transmet en plein accord ces vérités, comme si elle n'avait qu'une seule bouche. Les langues du monde sont différentes, mais la force de la tradition est unique et la même:  les Eglises fondées dans les Germanies n'ont pas reçu ni ne transmettent de foi différente, pas plus que celles fondées dans les Espagnes, ou encore parmi les Celtes ou dans les régions orientales, ou en Egypte ou en Libye ou dans le centre du monde" (1, 10, 1-2). On voit déjà à cette époque, nous sommes en l'an 200, l'universalité de l'Eglise, sa catholicité et la force unificatrice de la vérité, qui unit ces réalités si différentes, de la Germanie à l'Espagne, à l'Italie, à l'Egypte, à la Libye, dans la vérité commune qui nous a été révélée par le Christ.

    Enfin, la Tradition apostolique est, comme il le dit dans la langue grecque dans laquelle il a écrit son livre, "pneumatique", c'est-à-dire spirituelle, guidée par l'Esprit Saint:  en grec Esprit se dit pneuma. Il ne s'agit pas, en effet, d'une transmission confiée à l'habileté d'hommes plus ou moins savants, mais à l'Esprit de Dieu, qui garantit la fidélité de la transmission de la foi. Telle est la "vie" de l'Eglise, ce qui rend l'Eglise toujours fraîche et jeune, c'est-à-dire féconde de multiples charismes. Pour Irénée, Eglise et Esprit sont inséparables:  "Cette foi", lisons-nous encore dans le troisième livre Contre les hérésies, "nous l'avons reçue de l'Eglise et nous la conservons:  la foi, par l'œuvre de l'Esprit de Dieu, comme un dépôt précieux conservé dans un vase de valeur rajeunit toujours et fait rajeunir également le vase qui la contient. Là où est l'Eglise se trouve l'Esprit de Dieu; et là où est l'Esprit de Dieu, se trouve l'Eglise et toute grâce" (3, 24, 1).

    Comme on le voit, saint Irénée ne se limite pas à définir le concept de Tradition. Sa tradition, la tradition ininterrompue, n'est pas traditionalisme, car cette Tradition est toujours intérieurement vivifiée par l'Esprit Saint, qui la fait à nouveau vivre, qui la fait être interprétée et comprise dans la vitalité de l'Eglise. Selon son enseignement, la foi de l'Eglise doit être transmise de manière à apparaître telle qu'elle doit être, c'est-à-dire "publique", "unique", "pneumatique", "spirituelle". A partir de chacune de ces caractéristiques, on peut conduire un discernement fructueux à propos de l'authentique transmission de la foi dans l'aujourd'hui de l'Eglise. De manière plus générale, dans la doctrine d'Irénée la dignité de l'homme, corps et âme, est solidement ancrée dans la création divine, dans l'image du Christ et dans l'œuvre permanente de sanctification de l'Esprit. Cette doctrine est comme une "voie maîtresse" pour éclaircir avec toutes les personnes de bonne volonté l'objet et les limites du dialogue sur les valeurs, et pour donner un élan toujours nouveau à l'action missionnaire de l'Eglise, à la force de la vérité qui est la source de toutes les véritables valeurs du monde.

  • Saints Pierre et Paul

    Aurea luce et decore roseo,
    Lux lucis, omne perfudisti sæculum,
    Decorans cælos inclyto martyrio
    Hac sacra die, quæ dat reis veniam.

    Janitor cæli, doctor orbis pariter,
    Judices sæcli, vera mundi lumina,
    Per crucem alter, alter ense triumphans,
    Vitæ senatum laureati possident.

    O felix Roma, quæ tantorum principum
    Es purpurata pretioso sanguine,
    Non laude tua, sed ipsorum meritis
    Excellis omnem mundi pulchritudinem.

    Sit Trinitati sempiterna gloria,
    Honor, potestas atque iubilatio,
    In unitate cui manet imperium
    Ex tunc et modo per æterna saecula. Amen.

    Lumière de la lumière, inonde tout le siècle de lumière d’or et de beauté vermeille, décorant les cieux du martyre insigne, en ce jour sacré qui donne aux pécheurs le pardon.

    Le portier du ciel, et le docteur de l’univers, juges du siècle, vrais luminaires du monde, triomphant l’un par la croix, l’autre par le glaive, entrent ensemble, couronnés de lauriers, au sénat de la vie.

    O bienheureuse Rome, empourprée du précieux sang de tels princes, tu surpasses toutes les beautés du monde, non par ta propre louange, mais par leurs mérites.

    Soit à la Trinité gloire éternelle, honneur, puissance et joie, en l'Unité dans laquelle réside l’empire, dès maintenant et pour les siècles éternels. Amen.

    Cette hymne des vêpres de la fête des saints Pierre et Paul, nous apprend Dom Guéranger, a été écrite par la Sicilienne Elpis, tante de saint Placide le martyr, et femme de Boèce, « le plus illustre rejeton de la gens Anicia, si cette famille n'eût donné dans le même temps saint Benoît à l'Eglise ». La troisième strophe est tirée d'un autre poème antique attribué à saint Paulin d'Aquilée. « Ce fut l'immortel saint Pie V qui compléta, par cette heureuse addition, l'œuvre d'Elpis. »

  • Saints Jean et Paul

    Jean et Paul étaient frères et Romains. Ayant servi pieusement et fidèlement Constance, fille de Constantin, ils en avaient reçu de grands biens  avec lesquels ils nourrissaient les pauvres du Christ. Julien l'apostat les invita à prendre place parmi ses familiers ; mais ils répondirent avec liberté, qu'ils ne voulaient point demeurer chez un homme qui avait abandonné Jésus-Christ.  L'empereur leur donna dix jours pour délibérer, leur faisant savoir que si, passé ce terme, ils refusaient de s'attacher à lui et de sacrifier à Jupiter, ils mourraient sans nul doute.

    Ce temps fut mis par eux à profit pour distribuer le reste de leur fortune aux pauvres : ainsi devaient-ils s'en aller plus librement au Seigneur ; et le nombre, s'accroîtrait de ceux qui, en retour de leurs aumônes, les recevraient dans les tabernacles éternels. Le dixième jour, Térentianus, préfet des prétoriens, fut envoyé vers eux ; il apportait l'image de Jupiter qu'ils devaient adorer. On leur déclare l'ordre du prince : s'ils ne rendent leur culte à Jupiter, ils mourront. Sans interrompre leur prière, ils répondent qu'ils honorent de cœur et de bouche le Christ comme Dieu, et sont prêts à mourir pour sa foi.

    Craignant qu'une exécution publique ne produisît quelque émotion dans le peuple, Térentianus les fit décapiter là même où ils étaient, dans leur propre maison. C'était le six des calendes de juillet. Ayant pris soin qu'on les ensevelit secrètement, le préfet répandit le bruit que Jean et Paul avaient été envoyés en exil. Mais leur mort fut divulguée par les esprits impurs qui tourmentaient les corps d'un grand nombre de personnes, entre lesquelles se trouva le fils même de Térentianus. Agité par le démon, on le conduisit au tombeau des martyrs, où il trouva sa délivrance. Sa conversion fut la suite du miracle, et Térentianus son père également crut au Christ : c'est lui, dit-on même, qui écrivit l'histoire des bienheureux martyrs.

    (Bréviaire. Voir aussi ma note de l'an dernier)

  • Saint Guillaume

    Guillaume naquit de parents nobles, à Verceil en Piémont. A peine avait-il achevé sa quatorzième année, qu'embrasé des ardeurs d une merveilleuse piété, il entreprit le pèlerinage de Compostelle au célèbre temple de saint Jacques. Vêtu d'une seule tunique, ceint d'un double cercle de fer, nu-pieds, en butte aux rigueurs du froid et de la chaleur, de la faim et de la soif, il accomplit sa route en grand danger de la vie. De retour en Italie, il médite un nouveau pèlerinage au saint tombeau du Seigneur; mais diverses sortes d'obstacles très graves s'opposent à son projet. La divine Providence tournait à des desseins plus hauts et plus parfaits les religieux penchants du jeune homme. C'est alors qu'il passa deux ans au mont Solicchio, priant sans interruption, jeûnant, veillant, couchant sur la dure, soutenu du seul secours divin.

    Ayant rendu la vue à un aveugle, le bruit du miracle se répandit, et Guillaume, qui ne pouvait plus rester caché, songea de nouveau à se rendre à Jérusalem. Plein d'ardeur, il se mit en route.

    Mais Dieu, qui voulait de lui une vie plus utile et plus fructueuse pour l'Italie et d'autres contrées, lui apparut et l'avertit de renoncer à sa résolution. Gagnant donc le mont Virgilien, appelé depuis Mont-Vierge, il bâtit avec une rapidité étonnante un monastère au sommet, en dépit des difficultés que présente ce lieu inaccessible. Des compagnons, touchés de la grâce, s'adjoignent à lui, voulant vivre conformément aux préceptes et aux conseils de l'Evangile. Des règles empruntées en grande partie à saint Benoît, et, d'autre part, la parole de Guillaume et l'exemple de sa vie très sainte les aident admirablement à atteindre ce but.

    D'autres monastères s'élevèrent dans la suite; de jour en jour, éclatait davantage la sainteté du fondateur ; de toutes parts  on venait à lui, attiré par le parfum de cette sainteté et la renommée de ses miracles. Car, à son intercession, les muets recouvraient la parole, les sourds l'ouïe; la vigueur était rendue aux membres desséchés, la santé à tous ceux qu'affligeaient les plus diverses et les plus irrémédiables maladies. Il changea l'eau en vin, et accomplit une multitude d'autres merveilles, entre lesquelles il faut citer la suivante : une femme perdue ayant été envoyée pour éprouver sa chasteté, lise roula sur des charbons ardents étendus à terre sans en éprouver aucun mal.Roger, roi de Naples, ayant eu connaissance de ce fait, conçut une vénération profonde pour l'homme de Dieu. Il prédit au roi et à d'autres le temps de sa mort, et, illustre par ses vertus et miracles sans nombre, il s'endormit enfin dans le Seigneur, l'an du salut mil cent quarante-deux.

    (bréviaire)

  • Nativité de saint Jean Baptiste

    Ut queant laxis resonare fibris
    Mira gestorum famuli tuorum,
    Solve polluti labii reatum, Sancte Johannes.

    Nuntius celso veniens olympo.
    Te patri magnum fore nasciturum,
    Nomen et vitæ seriem gerendæ
    Ordine promit.

    Ille, promissi dubius superni,
    Perdidit promptæ modulos loquelæ;
    Sed reformasti genitus peremptæ
    Organa vocis.

    Ventris obstruso recubans cubili,
    Senseras regem thalamo manentem :
    Hinc parens, nati meritis, uterque
    Abdita pandit.

    Sit decus Patri, genitæque Proli,
    Et tibi, compar utriusque virtus
    Spiritus semper, Deus unus,
    omni Temporis ævo. Amen.

    Pour que d'une voix étendue et puissante vos serviteurs fassent retentir les merveilles de vos actes, bannissez, ô saint Jean, l'indignité de nos lèvres souillées.

    Un messager venu des célestes sommets annonce à votre père que vous naîtrez et serez grand; le nom que vous porterez, la vie que vous mènerez, il expose par ordre toutes choses.

    Lui doute des célestes promesses, et soudain il n'a plus le pouvoir d'articuler les sons; mais, en naissant, vous restaurez l'organe de sa voix éteinte.

    Reposant dans le secret des entrailles maternelles, vous aviez senti la présence du roi séjournant en sa couche nuptiale; en suite de quoi, par le mérite de leur fils, votre père et votre mère découvrirent tous deux les mystères.

    Honneur au Père, et au Fils qu'il engendre, ainsi qu'à vous, puissance éternellement égale aux deux, ô Esprit, Dieu unique, dans toute la suite des âges. Amen.

    (Hymne des vêpres, traduction de Dom Guéranger. Chaque hémistiche de la première strophe commence par une note différente et monte la gamme. On a pris la première syllabe de chaque vers pour désigner les notes de la gamme : ut, ré(sonare), mi(ra), fa(muli), sol(ve), la(bia). Dans les gammes de plain chant il n’y a pas de « sensible », ici il n’y a donc pas de si. On a pris ensuite les initiales de saint Jean : Sancte Iohannes. C’est Guido d’Arezzo, au début du XIe siècle, qui avait découvert cette particularité de l’hymne et trouvé ainsi le moyen d’apprendre la gamme à ses étudiants. L’hymne est de Paul Diacre, historien lombard du VIIIe siècle.)

  • Saint Silvère

    silverius2.jpg

    Silvère, né en Campanie, fut le successeur d'Agapit dans le pontificat. Il fit briller sa doctrine et sa sainteté dans la poursuite des hérétiques, et sa force d'âme apparut tout entière dans la manière dont il maintint le jugement d'Agapit. Malgré les instances réitérées de l'impératrice Theodora, il se refusa à rétablir Anthime qu'Agapit avait déposé de l'évêché de Constantinople comme fauteur de l'hérésie eutychienne. Rendue furieuse, Theodora manda à Bélisaire d'envoyer Silvère en exil. L'île de Ponza fut le lieu de son bannissement. On rapporte qu'il écrivait de là en ces termes à l'évêque Amator : « Je vis d'un pain de tribulation et d'une eau d'angoisse ; et cependant, je n'ai point abandonné, je n'abandonne point ma charge. » Bientôt, en effet, usé de chagrins et de souffrances, il s'endormit dans le Seigneur le douze des calendes de juillet. Son corps, porté à Rome et déposé dans la basilique Vaticane, a été illustré par de nombreux miracles.

    (bréviaire)

    (photo, trouvée sur le site de l’ICRSP : saint Silvère est le saint patron de l’île de Ponza. Selon la tradition, des pêcheurs furent pris dans une tempête, et ils implorèrent l'aide du Pape Silvère. Une apparition de celui-ci les attira vers Palmarola, où ils accostèrent sains et saufs.)

  • Sainte Julienne Falconieri

    armoirie2.jpgVoici l’explication du blason de la commune de Sainte-Julienne, au Québec, tel qu’elle figure sur le site officiel de la commune (rubrique histoire).

    Écartelé au premier d'azur à une montagne de sinople à copeaux d'or accompagné en chef d'une croix d'or chargée d'une hostie d'argent à deux nuées d'argent mouvantes à dextre. Au deuxième d'argent à la fleur de lys d'azur. Au troisième d'or au trèfle de sinople. Au quatrième d'azur au vaisseau d'or accompagné à dextre d'une étoile du même voguant sur une mer d'azur ondée qui est de Saint-Jacques-de-l'Achigan.

    Le "premier quartier" signifie que le territoire de Sainte-Julienne est en partie montagneux. La Croix rappelle que c'est une paroisse catholique; l'hostie que la dévotion à l'Eucharistie était vive chez sainte Julienne Falconieri, patronne de la paroisse, et les nuages, que c'est un endroit où le tourisme vient chercher la fraîcheur l'été.

    Les trois autres quartiers rappellent les origines des trois principaux groupes fondateurs: les Canadiens-français (fleur de lys), les Irlandais (trèfle) et les Acadiens venant surtout de Saint-Jacques où ils se sont établis en 1766-1767, douze ans après leur déportation par bateau, de Nouvelle-Écosse en Nouvelle-Angleterre en 1755. L'étoile rappelle leur traditionnelle dévotion mariale.

    La devise symbolise bien le caractère catholique de la paroisse qui doit son implantation et sa résistance à la foi de ses ancêtres, entretenue par des curés parfois pittoresques.
    Enfin, les couleurs ont elles aussi un sens :
        •     L'or symbolise la foi, la confiance, la force, la richesse;
        •     L'argent la blancheur, le désir de bien faire;
        •     L'azur la beauté, la loyauté;
        •     Le sinople (vert), l'espérance.

    Heureux Québécois, heureuse laïcité…

    (Mais on fera remarquer au dessinateur qu'il a fait une faute dans la devise. C'est Per fidem ad gloriam, Par la foi à la gloire. Glorium n'existe pas, à ma connaissance.)

  • Saints Tiburce, Valérien et Maxime

    Valérien [le mari de Cécile] et [son frère] Tiburce donnaient la sépulture aux corps des saints que le préfet Almachius faisait tuer. Almachius les fit mander devant lui et les interrogea sur les motifs qui les portait à ensevelir ceux qui étaient condamnés comme criminels. « Plût au ciel, répondit Tiburce, que nous fussions les serviteurs de ceux que tu appelles des condamnés ! Ils ont méprisé ce qui paraît être quelque chose et n'est rien ; ils ont trouvé ce qui paraît ne pas être, mais qui existe réellement. » Le préfet lui demanda: « Quelle est donc cette chose? » « Ce qui paraît exister et n'existe pas, répondit Tiburce, c'est tout ce qui est dans ce monde, qui conduit l’homme à ce qui n'existe pas ; quant à ce qui ne paraît pas exister et qui existe, c'est la vie des justes et le châtiment des coupables. » Le préfet reprit : « Je crois que tu ne parles pas avec ton esprit. » Alors il ordonne de faire avancer Valérien, et lui dit : « Comme la tête de ton frère n'est pas saine, toi, au moins, tu sauras me donner une réponse sensée. Il est certain que vous êtes dans une grande erreur, puisque vous dédaignez les plaisirs et que vous n'avez d'attrait que pour tout ce qui est opposé aux délices. » Valérien dit alors qu'il avait vu, au temps de l’hiver, des hommes oisifs et railleurs se moquer des ouvriers occupés à la culture des champs, mais au temps de l’été, quand fut arrivé le moment de récolter les fruits glorieux de leurs travaux, ceux qui étaient regardés comme des insensés furent dans la joie, tandis que commencèrent à pleurer ceux qui paraissaient les plus habiles. « C'est ainsi que nous, poursuivit Valérien, nous supportons maintenant l’ignominie et le labeur ; mais plus tard, nous recevrons la gloire et la récompense éternelle. Quant à vous, vous jouissez maintenant d'une joie qui ne dure pas, mais plus tard, aussi, vous ne trouverez qu'un deuil éternel. »

    (…) Alors les saints furent livrés à la garde de Maxime. Celui-ci leur dit : « O noble et brillante fleur de la jeunesse romaine ! ô frères unis par un amour si tendre! Comment courez-vous à la mort ainsi qu'à un festin? » Valérien lui dit que s'il promettait de croire, il verrait lui-même leur gloire après leur mort : « Que je sois consumé par la foudre, dit Maxime, si je ne confesse pas ce Dieu unique que vous adorez, quand ce que vous dites arrivera ! » Alors Maxime, toute sa famille et tous les bourreaux crurent et reçurent le baptême d'Urbain qui vint les trouver en secret.

    Quand donc l’aurore annonça la fin de la nuit, Cécile s'écria en disant : « Allons, soldats du Christ, rejetez les œuvres des ténèbres, et revêtez-vous des armes de la lumière. » Les saints sont alors conduits au quatrième mille hors de la ville, à la statue de Jupiter; et comme ils ne voulaient pas sacrifier, ils sont décapités l’un et l’autre. Maxime affirma avec serment qu'au moment de leur martyre il avait vu des anges resplendissants, et leurs âmes comme des vierges qui sortent de la chambre nuptiale. Les anges les portaient au ciel dans leur giron. Quand Almachius apprit que Maxime s'était fait chrétien, il le fit assommer avec des fouets armés de balles de plomb, jusqu'à ce qu'il eût rendu l’esprit. Cécile ensevelit son corps à côté de Valérien et de Tiburce.

    (Légende dorée)