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saints - Page 13

  • Saint Ambroise

    O Père très saint, ô divin Ambroise, lyre résonnante, mélodie salutaire des vrais enseignements, tu attires au Seigneur les âmes des Fidèles. Harpe harmonieuse du divin Paraclet, grand instrument de Dieu, trompette célèbre de l'Eglise, source très limpide, fleuve qui purifie nos âmes de toute passion ; prie, supplie le Christ de donner à l'Eglise une paix unanime et une grande miséricorde.

    Imitant le prophète Elie et Jean-Baptiste, tu as repris avec courage les Princes qui se livraient à l'iniquité; tu as orné le trône hiérarchique auquel tu fus divinement appelé, et tu as enrichi le monde de la multitude de tes miracles ; tu as corroboré les fidèles, et converti les infidèles par l'aliment des saintes Ecritures. Ambroise ! ô saint Pontife ! prie Dieu de nous accorder la rémission de nos péchés, à nous qui fêtons avec amour ta sainte mémoire.

    Tu as préservé ton troupeau de tout dommage de la part des ennemis, ô Bienheureux ! et tu as dissipé l'erreur d'Arius par la splendeur de tes paroles.

    L'assemblée des Pontifes se réjouit en ta douce mémoire ; les chœurs des Fidèles, mêlés aux Esprits célestes, tressaillent d'allégresse; et l'Eglise se nourrit spirituellement en ce jour de ta parole, ô Ambroise, auguste Père !

    Tu es le laboureur habile, qui traces les sillons dans le champ ouvert à tous de la foi et de la doctrine ; tu y sèmes, ô très sage, tes divines leçons; et l'épi s'étant multiplié par tes soins, tu distribues à l'Eglise le céleste pain de l'Esprit-Saint.

    Rome célèbre tes glorieuses œuvres ; car, ainsi qu'un astre radieux, tu répands partout les clartés de tes prodiges, ô grand Pontife, vraiment admirable !

    T'approchant du Christ dès l'aurore, tu sortais d'auprès de lui richement irradié de ses splendeurs ; c'est pourquoi ayant puisé à la source de la divine lumière, tu illumines ceux qui avec foi t'honorent en tous lieux.

    (extrait de la liturgie byzantine)

  • Saint André

    Au premier appel, Pierre et André ont abandonné leurs filets pour suivre le Rédempteur. Ils ne l’avaient pas encore vu faire de miracles; ils ne l’avaient rien entendu dire de la récompense éternelle. Et pourtant, au premier commandement du Seigneur, ils ont oublié tout ce qu’on leur voyait posséder. Et nous, combien de miracles du Seigneur n’avons-nous pas sous les yeux? De combien de fléaux ne nous afflige-t-il pas? Combien d’âpres menaces ne viennent-elles pas nous frapper de terreur? Et cependant, nous négligeons de suivre celui qui nous appelle.

    Il siège déjà au Ciel, celui qui nous exhorte à la conversion; déjà il a courbé les nations sous le joug de la foi; déjà il a renversé la gloire de ce monde, et par l’accumulation de ses ruines, il annonce l’approche du jour où il nous jugera avec rigueur. Et pourtant, notre esprit orgueilleux ne consent pas à abandonner de plein gré ce qu’il perd tous les jours malgré lui. Que dirons-nous donc, mes très chers, que dirons-nous le jour où le Seigneur nous jugera, puisque ni les préceptes ne peuvent nous détacher de l’amour du siècle présent, ni les châtiments nous en corriger?

    Quelqu’un se dit peut-être, dans le secret de ses pensées : qu’ont-ils abandonné de si précieux à la voix du Seigneur, ces deux pêcheurs qui n’avaient presque rien? Mais en telle matière, frères très chers, c’est l’affection qu’il faut peser, non la richesse. Ils ont beaucoup quitté, puisqu’ils ne se sont rien réservé. Ils ont beaucoup quitté, puisqu’ils ont renoncé à tout, si peu que fût ce tout. Nous, au contraire, l’amour nous attache à ce que nous avons, et le désir nous fait courir après ce que nous n’avons pas. Pierre et André, eux, ont beaucoup abandonné, parce que tous deux se sont défaits même du désir de posséder. Ils ont beaucoup abandonné, car en même temps qu’à leurs biens, ils ont également renoncé à leurs convoitises. En suivant le Seigneur, ils ont donc abandonné tout ce qu’ils auraient pu désirer en ne le suivant pas.

    Ainsi, en verrait-on certains abandonner beaucoup de choses, qu’on ne devrait pas se dire à part soi: «Je veux bien les imiter dans leur mépris du monde, mais qu’abandonnerai-je? Je ne possède rien.» Vous abandonnez beaucoup, mes frères, si vous renoncez aux désirs terrestres. En effet, nos biens extérieurs, si petits qu’ils soient, suffisent au Seigneur : c’est le cœur et non la valeur marchande qu’il considère; il ne regarde pas combien nous lui sacrifions, mais de combien [d’amour] procède notre sacrifice. Car à ne considérer que la valeur marchande extérieure, voilà que nos saints commerçants ont payé de leurs filets et de leur barque la vie éternelle des anges. Il n’y a pas ici de prix fixé; mais le Royaume de Dieu te coûte ni plus ni moins que ce que tu possèdes. Il coûta ainsi à Zachée la moitié de ses biens, puisqu’il se réserva l’autre moitié pour rembourser au quadruple ce qu’il avait pris injustement (cf. Lc 19, 8). Il coûta à Pierre et à André l’abandon de leurs filets et de leur barque. Il coûta deux piécettes à la veuve (cf. Lc 21, 2), et un verre d’eau fraîche à tel autre (cf. Mt 10, 42). Oui, comme nous l’avons dit, le Royaume de Dieu te coûte ni plus ni moins que ce que tu possèdes. (…)

    Puisque nous célébrons aujourd’hui la fête du bienheureux apôtre André, frères très chers, il nous faut imiter ce que nous honorons [en lui]. Que l’honneur rendu [au saint] par notre âme transformée témoigne du zèle de notre dévotion : méprisons ce qui est de la terre, et par l’abandon des biens transitoires, achetons les biens éternels. Si nous ne pouvons pas encore abandonner ce qui est nôtre, du moins ne convoitons pas ce qui est aux autres. Et si notre âme n’est pas encore embrasée du feu de la charité, qu’elle garde en son ambition le frein de la crainte, afin que fortifiée par un continuel progrès et réprimant son désir des biens d’autrui, elle arrive un jour à mépriser les siens propres, avec l’aide de Notre-Seigneur Jésus-Christ.

    Saint Grégoire le Grand

    Voir aussi ma note de l’an dernier sur saint André et les Turcs…

  • Saint Silvestre, abbé

    Silvestre naquit de race noble à Osimo, dans la Marche d'Ancône. La science des lettres et les bonnes mœurs avaient, dès l'enfance, merveilleusement brillé en lui. Son père l'envoya à Bologne, quand il fut plus grand, pour y étudier la jurisprudence. Mais, sur un avertissement divin, il s'adonna aux lettres sacrées et, de ce chef, encourut l'indignation paternelle qu'il supporta patiemment durant dix années. Son éminente vertu détermina les chanoines de l'église cathédrale d'Osimo à lui faire partager l'honneur de leur titre; il fut dans cet office le secours du peuple par ses oraisons, son exemple et ses prédications.

    Un jour qu'il assistait aux funérailles d'un de ses proches, noble personnage remarquable par sa beauté, il vit dans le cercueil ouvert l'affreux état du cadavre et dit : Je suis ce qu'il fut ; ce qu'il est, je le serai. Puis la parole du Seigneur lui vint en pensée : Si quelqu'un veut venir après moi, qu'il se renonce lui-même, qu'il prenne sa croix et qu'il me suive. Sans tarder, la cérémonie funèbre achevée, il se retira dans la solitude pour y travailler à sa perfection, se livrant aux veilles , aux prières , aux jeûnes, n'usant le plus souvent comme nourriture que d'herbes crues. Pour rester mieux caché aux hommes, il changea plusieurs fois d'asile, et arriva enfin au mont Fano. C'était alors, bien que proche de Fabriano, un lieu désert. Il y bâtit en l'honneur du très saint Père Benoît une église, et y jeta les fondements de la congrégation des Silvestrins, sous la règle et l'habit que, dans une vision, Benoît lui avait montrés.

    Cependant la jalousie de Satan s'efforçait de troubler ses moines, cherchant à les effrayer en diverses manières, donnant de nuit l'assaut aux portes du monastère. Mais l'homme de Dieu repoussa si bien l'attaque de l'ennemi, que les moines, connaissant la sainteté de leur père, s'en trouvèrent plus affermis encore en leur saint institut. L'esprit de prophétie et d'autres dons brillaient en lui. L'humilité toujours si profonde qu'il leur donnait pour garde excita à ce point l'envie du démon que, le précipitant par l'escalier de l'oratoire, il l'eût tué sans la très secourable assistance de la bienheureuse Vierge qui le releva sain et sauf. Il voua jusqu'au dernier soupir à sa bienfaitrice une piété singulière. Agé d'environ quatre-vingt-dix ans,  illustre par sa sainteté et ses miracles, il rendit son âme à Dieu l'an du salut mil deux cent soixante-sept, le six des calendes de décembre. Léon XIII, Souverain Pontife, a étendu son Office et sa Messe à toute l'Eglise.

    (La fête de saint Silvestre abbé a naturellement été supprimée par Paul VI. Le site des silvestrins dit qu’il en reste une « mémoire facultative », mais elle est introuvable sur le calendrier officiel de l’Eglise de France.)

  • Saint Jean de la Croix

    « Sur la terre, c’est l’amour seul qui purifie et éclaire, car la pureté de cœur n’est pas autre chose que l’amour et la grâce de Dieu. Aussi ceux qui ont le cœur pur sont-ils appelés « bienheureux » par notre Sauveur, ce qui signifie qu’ils sont remplis d’amour, puisque la béatitude ne se donne qu’à l’amour. »

    (La nuit obscure)

    L'an dernier j'avais évoqué l'étonnant dessin qui résume la "pensée" de saint Jean de la Croix.

  • Saint Clément Ier

    Tu as ouvert les yeux de notre cœur pour qu'il te connaisse, Toi, le seul Très-Haut
    dans les cieux très hauts, le saint qui repose parmi les saints,
    Toi qui abaisses l'orgueil tes superbes,
    Qui confonds les pensées des peuples,
    Qui exaltes les humbles, et qui humilies les hautains,
    Toi qui donnes la richesse et la pauvreté,
    Toi qui fais mourir, qui sauves, et qui fais vivre,
    Toi seul bienfaiteur des esprits, et Dieu de toute chair,
    Toi qui sondes les abîmes, qui scrutes les œuvres de l'homme.
    Secours dans le danger, Sauveur dans le désespoir,
    Créateur et évêque de tout esprit vivant.
    Toi qui multiplies les races sur la terre,
    Et qui, du milieu de chacune d'entre elles, choisis ceux qui t'aiment, par Jésus-Christ, ton Fils bien-aimé,
    Par qui tu nous as enseignés, sanctifiés, glorifiés.
    Nous t'en prions, Maître, fais-toi notre secours et notre protecteur.
    Parmi nous, sauve les opprimés,
    Aux humbles fais miséricorde.
    Ceux qui sont tombés, relève-les ;
    A ceux qui sont dans la misère, montre ta face.
    Les faibles, daigne les guérir,
    Les égarés de ton peuple, veuille les ramener, Donne du pain aux affamés,
    Délivre-nous de nos liens,
    Rends-nous debout ceux qui languissent,
    Console les pusillanimes.
    Que toutes les nations connaissent
    que tu es toi le seul Dieu
    Et que Jésus-Christ est ton Fils
    Et nous-mêmes, ton peuple et le troupeau de ton bercail.

    (Saint Clément de Rome, Epître aux Corinthiens, début de la « grande prière »)

    Le texte intégral de l'Epître aux Corinthiens de saint Clément, qui fut considérée presque à l’égal des épîtres de saint Paul, se trouve sur le site jésusmarie.

    L’an dernier j’avais évoqué l’extravagante légende de saint Clément.

  • Sainte Cécile

    Le mercredi 20 octobre 1599, le cardinal [Sfondrate] commanda d'enlever le pavé aux abords de l'autel. On déblaya ensuite la terre qui se trouvait sous les dalles, et on dégarnit les fondations du mur qui fermait l'enceinte souterraine. Ce mur ayant été attaqué lui-même, et une ouverture pratiquée avec beaucoup d'efforts dans son épaisseur, les regards pénétrèrent enfin dans l'espace vide qui s'étendait sous l'autel. Deux sarcophages de marbre blanc, placés côte à côte, à 3 pieds au-dessous du sol, apparurent aux yeux de Sfondrate.

    Transporté d'une sainte joie, le cardinal songe à s'entourer de témoins respectables avant de procéder à l'ouverture des tombeaux. Il mande aussitôt l'évêque d'Isernia, vice-gérant du cardinal-vicaire; Jacques Buzzi, chanoine de la congrégation de Latran, et les Pères Pierre Alagona et Pierre Morra, de la Compagnie de Jésus. Ils arrivèrent bientôt accompagnés de plusieurs personnes de la maison du cardinal.

    Après une nouvelle reconnaissance des lieux, on s'empressa d'ouvrir le premier tombeau, celui qui se trouvait le plus près de l'entrée du souterrain. Les ouvriers ayant enlevé la table de marbre qui le recouvrait, on aperçut dans l'intérieur un coffre en bois de cyprès. Ce cercueil ne présentait aucune trace de serrure, et la planche du dessus n'était point fixée avec des clous. Elle était fort mince et retenue au moyen d'une coulisse, en dedans de laquelle on pouvait la faire aller et venir. Sfondrate et les assistants furent quelque temps incertains sur les moyens qu'il leur fallait prendre pour ouvrir cette arche sacrée, que déjà tant d'indices leur désignaient comme celle-là même où reposait Cécile. Enfin le cardinal découvrit lui-même le moyen à employer, et de ses mains, tremblantes d'émotion, il enleva respectueusement le frêle obstacle qui dérobait la vue du corps de la vierge.

    Le moment fut solennel. Après huit siècles d'obscurité et de silence, Cécile apparaissait encore une fois aux yeux des fidèles du Christ, dans l'ineffable majesté de son martyre. C'était bien encore dans l'intérieur du cercueil l'étoffe précieuse, quoique un peu fanée par le temps, dont Paschal avait fait garnir les parois. Les siècles avaient respecté jusqu'à la gaze de soie que le pontife avait étendue sur les restes glorieux de Cécile, et à travers ce voile transparent, l'or dont étaient ornés les vêtements de la vierge scintillait aux yeux des spectateurs. (…)

    Mais qui n'eût aspiré à contempler de plus près la dépouille mortelle de l'épouse du Christ? Sfondrate leva enfin avec un profond respect le voile qui recouvrait le trésor que les mains d'Urbain et de Paschal avaient successivement confié à la terre, et les assistants eurent sous les yeux Cécile elle-même, dans toute la vérité de son sacrifice.

    Elle était revêtue de sa robe brochée d'or, sur laquelle on distinguait encore les taches glorieuses de son sang virginal; à ses pieds reposaient les linges teints de la pourpre de son martyre. Etendue sur le côté droit, les bras affaissés en avant du corps, elle semblait dormir profondément. Le cou portait encore les cicatrices des plaies dont le glaive du licteur l'avait sillonné; la tête, par une inflexion mystérieuse et touchante, était retournée vers le fond du cercueil. Le corps se trouvait dans une complète intégrité, et la pose générale, conservée par un prodige unique, après tant de siècles, dans toute sa grâce et sa modestie, retraçait avec la plus saisissante vérité Cécile rendant le dernier soupir, étendue sur le pavé de la salle du bain. On se croyait reporté au jour où le saint évêque Urbain avait renfermé dans l'arche de cyprès le corps de Cécile, sans altérer en rien l'attitude que l'épouse du Christ avait choisie pour exhaler son âme dans le sein de son Epoux. On admirait aussi la discrétion de Paschal qui n'avait point troublé le repos de la vierge, et avait su conserver à la postérité un si grand spectacle.

    (Dom Guéranger, Sainte Cécile et la société romaine, ch. 22)

    (L’an dernier j’avais cité le dialogue entre sainte Cécile et le préfet.)

  • Saint Félix de Valois

    J’avais déjà évoqué saint Félix de Valois l’an dernier. Je ne savais pas, alors, que le cofondateur de l’ordre des Trinitaires avait été rayé du calendrier par Paul VI. Raison de plus pour insister.

    Les « experts » qui ont fabriqué le nouveau calendrier ont décidé que saint Félix de Valois n’avait jamais existé. Ce n’était pas original. Le coup avait déjà été fait au XVIIe siècle. Mais le pape Innocent XI (béatifié par Pie XII) confirma la canonisation de Félix et fixa la date de sa fête au 20 novembre.

    Depuis 1970 saint Félix de Valois n’existe donc plus dans le calendrier officiel « ordinaire » de l’Eglise. Ce qui est amusant, comme un joli clin d’œil, est qu’à partir de 1973, alors que les Trinitaires n’existaient plus en France depuis trois siècles, trois maisons furent réinstallées, dont celle de Cerfroid, l’ermitage de saint Félix de Valois, là où celui-ci et saint Jean de Matha, qui était venu le visiter, décidèrent de constituer un ordre pour le rachat des captifs des barbaresques, après la célèbre vision du cerf portant entre ses bois une croix bleue et rouge.

    On trouvera sur le site de la maison des Trinitaires de Cerfroid, précisément, un impressionnant bilan de l’action de ces religieux.

  • Saint Pontien

    Voici que revit d'abord devant nous la figure du pape martyr Saint Pontien (21 juillet 230 - 28 septembre 235): cinq ans de pontificat, de grande action pastorale, d'oppositions, de luttes contre l'hérésie. Le pape Pontien rappelle, par contraste, la figure de son adversaire irréductible Hippolyte (215-235), prêtre romain, antipape. Personnalité de marque dans la Rome chrétienne du IIIe siècle, théologien du clergé de Rome, Hippolyte fut toutefois une figure controversée à cause de ses attitudes d'intransigeance et de contestation à l'égard de l'autorité pontificale. Il était déjà entré en conflit avec le pape Saint Callixte (217-220) pour son rigorisme envers les adultères, auxquels il refusait la réconciliation et le pardon, qui leur étaient concédés par le pape. Aux divergences doctrinales s'ajoutèrent des motifs personnels d'opposition, de jalousie à peine voilée, parce que Callixte lui avait été préféré comme successeur du pape Zéphyrin. On ne peut compter les accusations, les calomnies et les interprétations méprisantes de la personne et de l’œuvre du pape. Hippolyte alla jusqu'à la rupture totale: il se fit ordonner évêque et fonda son église, entraînant dans le schisme une partie du clergé et du peuple de Rome. Le schisme qui dura une vingtaine d'années, continua au cours du pontificat de Pontien, qui réussit toutefois à ramener Hippolyte et son groupe dans le giron de l'Église grâce sa magnanimité. Exilé en 235 en Sardaigne et condamné aux travaux forcés, Pontien donna sa démission peu après son arrivée dans l'île. C'est une première dans l'histoire des papes. Il le fit non seulement pour ne pas créer de difficulté à l'Église de Rome durant son absence, mais aussi et surtout pour faciliter le retour à l'Église d'Hippolyte, avec qui il avait été condamné à l'exil et ad metalla, autrement dit au travail des mines. Il eut en effet la joie d'accueillir sa réconciliation et la grâce de partager avec lui la palme du martyre.

    (Giovanni del Col sur les catacombes de saint Callixte)

  • Saint Diègue

    Aujourd’hui on dit saint Didace, ça fait plus savant. Il s’agit de saint Diègue, et là on comprend mieux : c’est le saint patron de Dom Diègue, et de tous les Diego.

    Entré comme frère convers dans un couvent de franciscains près de Cordoue, il fut envoyé aux Canaries où il devint supérieur de sa communauté, puis à Rome. Il est mort à Alcala en 1463. Sa réputation de sainteté ne fit qu’augmenter après sa mort en raison des miracles qui éclataient sur sa tombe. Le pape Sixte Quint le canonisa en 1588.

    « Dieu éternel et tout puissant, suivant votre admirable providence vous choisissez ce qu’il y a de faible dans le monde pour confondre la force ; dans votre bienveillance, et sur la prière de votre confesseur saint Diègue, faites que dans notre faiblesse nous méritions d’être éternellement glorifiés dans le ciel. »

    Dans le calendrier bénédictin, ce jour est celui de la Toussaint des moines.

  • Saints Chrysanthe et Darie

    C’est une bien belle histoire que celle de Chrysanthe et Darie.

    Chrysanthe était né à Alexandrie, en Egypte. Son père, sénateur, l’amena avec lui à Rome. Chrysanthe cherchait la vérité, et la trouva bientôt dans le christianisme, dont il devint un ardent propagandiste. Son père essayait par tous les moyens de le faire revenir au paganisme. En désespoir de cause, il fit venir des femmes pour séduire son fils. Mais ce fut une série d’échecs. Finalement il fit appel à Darie, qui était une des vierges affectées au culte de Minerve. Elle était intelligente et d’une grande beauté. Il ne s’agissait plus de coucher avec Chrysanthe, mais de l’amener à se marier. Darie tenta de convaincre Chrysanthe de renoncer à sa foi, mais au fil des discussions c’est elle qui se convertit. Tous deux décidèrent de se « marier », du moins aux yeux de la société. Tout le monde était content, mais les vierges époux, au lieu de fonder une bonne petite famille païenne, se mirent à prêcher l’évangile avec la plus grande ardeur. Et les conversions se multipliaient. Le préfet ordonna au tribun Claude de les arrêter et de les forcer à sacrifier aux dieux. Comme Claude n’y arrivait pas, il fit torturer Chrysanthe, mais chaque fois cela se terminait par un miracle. A la fin Claude se convertit, avec sa femme, sa famille et 70 soldats. Ils furent tous massacrés sur ordre de l’empereur.

    Pendant ce temps-là, Darie avait été emmenée dans un lupanar, et un jeune homme fut chargé de la violer. Mais un lion échappé d’une cage se jeta sur le jeune homme, qui se convertit, et fut exécuté.

    Après avoir tenté de nouveau de les torturer, on les condamna à être enterrés vifs (ce qui était un supplice très rare, réservé aux vestales qui avaient fauté).

    C’était vers 285.