Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

saints - Page 10

  • Saints Abdon et Sennen

    1307637023_800_800.jpg

    Il faut savoir qu'autrefois, je ne saurais dire précisément à quelle époque, le territoire d'Arles(-sur-Tech) fut infesté d'une grande quantité de bêtes féroces, lions, dragons, ours, etc., qui mangeaient les bestiaux et les hommes. La peste vint encore ajouter aux maux qui affligeaient la contrée. Un saint homme nommé Arnulphe résolut d'aller chercher des reliques à Rome pour guérir l'épidémie et chasser les animaux féroces. Pendant longtemps ce fut l'unique remède dans toutes les calamités. Arrivé à Rome, Arnulphe exposa au Saint-Père la misère de ses concitoyens et lui présenta sa requête. Le pape, touché de compassion, l'accueillit avec bonté, et lui permit de choisir parmi les reliques conservées à Rome, exceptant toutefois celles de saint Pierre et d’un certain nombre de saints, dont il eût été imprudent de se dessaisir.

    Arnulphe était embarrassé pour se décider, après avoir passé tout un jour en prières, il s'endormit et eut un songe dans lequel deux jeunes hommes lui apparurent: « Nous sommes, dirent-ils, Abdon et Sennen, saints tous deux. De notre vivant, nous étions princes. La Perse est notre patrie. Nous avons été martyrisés à Rome, et nos corps sont enterrés en tel lieu ; exhume-les et porte-les dans ton pays, ils feront cesser les maux qui l'affligent. »

    Le lendemain, Arnulphe, accompagné d'une grande foule du peuple, et suivi de travailleurs pourvus d'instruments convenables, fit fouiller l'endroit indiqué. On trouva bientôt les corps des deux jeunes gens, parfaitement conservés, reconnaissables pour saints à l'odeur. Il les exhuma en grande pompe, et se disposa à les emporter. Arnulphe était un homme prudent ; il pensa que, pendant le long voyage qu'il avait à faire pour retourner dans son pays, il pouvait trouver bien des gens qui voudraient s'approprier le trésor qu'il portait, car on se faisait peu de scrupule alors de s'emparer, même par force, des reliques de vertus bien constatées. Pour détourner les soupçons, il mit ses saints dans un tonneau enfermé dans un autre beaucoup plus grand, qu'il remplit d'eau. Dès qu'il fut en mer, les matelots firent un trou au tonneau, croyant qu'il contenait du vin ; mais, s'étant aperçus qu'il n'y avait que de l'eau, ils ne poussèrent pas plus loin leurs recherches. Je passe rapidement sur les événements du voyage, tempêtes apaisées, vents favorables et le reste. Arnulphe débarque à Reuss avec ses reliques en double futaille, entendit toutes les cloches sonner d'elles-mêmes et se garda bien d'expliquer la cause de la merveille.

    Le chemin de Reuss à Arles était alors extrêmement mauvais et pratiquable seulement pour les mulets. Le tonneau est donc chargé sur un mulet, et le saint homme, avec un guide, se met en route. Dans un sentier dangereux, bordé d'affreux précipices, le muletier, homme grossier et brutal, crut qu'il fallait donner du courage à sa bête et lâche un gros juron. Soudain, le mulet tombe dans le précipice et disparaît. On juge du désespoir d'Arnulphe. Retrouver le mulet était impossible ; retourner à Rome en quête d'autres reliques ne l'était pas moins. Il prit le parti de poursuivre sa route et de rentrer dans sa ville natale. Quelle est sa surprise et sa joie en rentrant à Arles, d'entendre sonner les cloches et de voir, sur la place de l'église, tout le peuple à genoux entourant le mulet et son tonneau qui avait déjà opéré la guérison des pestiférés et fait déguerpir les lions et autres bêtes féroces.

    Arnulphe tira d'abord les saints de leur tonneau et quant à l'eau, il la versa bonnement dans un tombeau vide pour s'en débarrasser, où un lépreux, qui vint s'y laver, fut guéri dans l'instant. D'autres malades vinrent bientôt constater la vertu de cette eau miraculeuse. Avertis de sa propriété, les moines du lieu la renfermèrent avec soin et n'en donnèrent plus que pour de l'argent. Elle coûte encore vingt sous la fiole ; mais on n'en donne pas à tout le monde. Il faut en demander en catalan pour en obtenir, et pour avoir parlé gavache j'ai eu le chagrin d'être refusé. »

    Prosper Mérimée, Notes d'un voyage dans le Midi de la France, 1835

     

    arlestombe.jpgL’eau sourd presque en permanence dans le tombeau en question, un sarcophage de marbre du Ve siècle, appelé « Sainte Tombe ». Elle est recueillie une fois par an, le 30 juillet, jour de la fête des saints Abdon et Sennen. En 1910, l'abbé Craste, curé-doyen d'Arles-sur-Tech, avait mis au défi les "libres-penseurs" d'expliquer la présence de l'eau dans ce sarcophage de marbre. Il avait déposé chez un notaire 1.000 francs destinés à être remis à celui qui donnerait l’explication rationnelle.

    En 1961, une étude scientifique a conclu que l’eau était de l’eau de pluie qui passe à travers le couvercle de marbre. Cela n’expliquait pas pourquoi de l’eau sourd même quand il ne pleut pas, et que le niveau ne monte pas toujours quand il pleut (contrairement à ce qu’elle affirmait). Une autre étude a été réalisée entre 1997 et 2000, dont les conclusions sont très compliquées, mais qui prétend avoir définitivement percé le secret. A condition d’admettre ce qui a été dit comme allant de soi en 1961 mais n’a pas été prouvé, à savoir que si l’eau ne passe pas de même à travers le fond du tombeau c’est à cause des poussières accumulées, et de faire l’impasse sur le fait que (semble-t-il, mais là non plus on n’a pas refait d’analyses) l’eau de la tombe n’a pas la même composition que l’eau de pluie. Sans parler du fait qu’on ne connaisse aucun autre exemple.

    (La première photographie est celle du superbe retable des saints Abdon et Sennen, dans l'église d'Arles-sur-Tech, attenante à la courette où se trouve la Sainte Tombe.)

  • Sainte Marthe

    449px-Église_Collégiale_Sainte_Marthe_(Tarascon).jpg« Marthe, Marthe, tu t'inquiètes et te troubles pour beaucoup de choses. Or une seule chose est nécessaire. Marie a choisi la meilleure part, qui ne lui sera pas ôtée. »

    La célèbre réplique de Jésus est aujourd’hui trop dure à entendre, comme tant de passages de l’évangile. La traduction liturgique officielle de l’Eglise de France l’a donc édulcorée. On préfère censurer le Verbe que de comprendre ce qu’il dit.

    C’est aussi dans saint Luc qu’il dit : « Si quelqu'un vient à moi, et s'il ne hait pas son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères, et ses sœurs, et même sa propre vie, il ne peut être mon disciple. »

    Ce sont là des contrastes sémitiques, qui remplacent les comparaisons tout en visant à frapper les esprits.

    Il n’en demeure pas moins que le calendrier bénédictin ignore sainte Marthe…

    Il est parfaitement vrai qu’une seule chose est nécessaire et que Marie a choisi la meilleure part. Il n’en demeure pas moins que le souci des autres, est également la voie du salut, comme Jésus le souligne lui-même autre part : « Venez, vous qui êtes bénis de mon Père; prenez possession du royaume qui vous a été préparé dès la fondation du monde. Car j'ai eu faim, et vous m'avez donné à manger; j'ai eu soif, et vous m'avez donné à boire; j'étais étranger, et vous m'avez recueilli; j'étais nu, et vous m'avez vêtu; j'étais malade, et vous m'avez visité; j'étais en prison, et vous êtes venus vers moi. Les justes lui répondront: Seigneur, quand t'avons-nous vu avoir faim, et t'avons-nous donné à manger (…) ? Et le roi leur répondra: Je vous le dis en vérité, toutes les fois que vous avez fait ces choses à l'un de ces plus petits de mes frères, c'est à moi que vous les avez faites. »

    La voie chrétienne consiste à se détacher de soi-même, par la contemplation de Dieu, ou par le service de charité. La voie de Marthe rayonne dans toute l’histoire de l’Eglise, par les innombrables congrégations religieuses centrées sur les œuvres de charité. Le détachement par les œuvres est aussi la seule chose nécessaire. Mais avec le péril de se disperser et d’oublier de voir le Christ dans son prochain. La voie contemplative montre de façon plus évidente (aux hommes dans le monde) la seule chose nécessaire. Cela dit elle n’est pas non plus sans risques, d’autant plus graves que la voie est plus éminente...

    De Marthe il faut aussi se souvenir de ces prodigieuses réponses qu’elle fait à Jésus après la mort de Lazare, montrant que sa foi surpasse de loin celle des apôtres avant la Résurrection :

    « Jésus lui dit: Ton frère ressuscitera. Marthe lui dit: Je sais qu'il ressuscitera à la résurrection, au dernier jour. Jésus lui dit: Je suis la résurrection et la vie; celui qui croit en Moi, quand même il serait mort, vivra, et quiconque vit et croit en Moi, ne mourra jamais. Crois-tu cela? Elle lui dit: Oui, Seigneur, je crois que tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant, qui es venu dans ce monde. »

    Enfin on doit rappeler que selon la tradition Marthe vint en Provence avec Lazare et Marie-Madeleine, qu’elle évangélisa le pays d’Aix et soumit le monstre nommé Tarasque. Son tombeau est dans la collégiale royale de Tarascon qui porte son nom, et qui est un fleuron de l’art roman.

  • Saint Victor Ier

    Né en Afrique, sans doute Berbère, Victor devient pape vers 189 et règnera pendant dix ans. Il lutte contre les gnostiques et tente d’imposer que la fête de Pâques soit célébrée un dimanche en Orient comme en Occident.

    Saint Victor Ier est le premier pape à écrire en latin, et c’est à partir de cette époque que le latin commence à concurrencer le grec dans la liturgie romaine. Mais le latin ne supplantera définitivement le grec qu’en 230.

  • Sainte Anne

    Lumière bienheureuse, dont les joies font tressaillir la Mère Eglise ! en ce jour elle chante Anne, l'honneur de la Judée, la Mère de Marie.

    Joignant  au sang  des saints Rois celui de ses aïeux les Pontifes, Anne surpasse par l'éclat des vertus l'illustration d'une telle race.

    Sous le regard du ciel, elle contracte une alliance bénie ; dans sa chair sainte prend vie l'astre immortel des vierges.

    Merveille de la céleste grâce ! Au sein d'Anne sa mère, la vierge écrase en sa conception la tête du dragon cruel.

    Nantie d'un tel gage de salut, la race humaine espère enfin : au monde racheté la colombe annonce la paix qui la suit.

    Soit louange au Père, ainsi qu'au Fils, et à vous, Esprit-Saint ! Aux pieux clients d'Anne donnez la grâce éternelle. Amen.

    La fête de sainte Anne est d’origine orientale. L’Eglise d’Orient célèbre en effet depuis toujours, le 25 juillet, la fête de la Dormition d’Anne (sans que le mot dormition ait ici la valeur qu’on lui donne pour celle de sa fille). Quand la fête fut admise en Occident, non sans réticences car aucun texte sacré ne parle de sainte Anne, elle fut transférée au lendemain, puisque le 25 était déjà occupé par saint Jacques (et le martyrologe romain reprit l’expression orientale : « Dormition de sainte Anne, mère de la très sainte Mère de Dieu »).

    Il est intéressant de se souvenir que c’est le 25 juillet 1624 (et non le 26, mais toutefois le soir du 25, donc aux premières vêpres du 26...), que sainte Anne apparut pour la troisième fois à Nicolazic, de Ker Anna, près d’Auray, et lui parla, pour lui demander de (re)construire une chapelle en son honneur.

    En 1622, un an avant la première apparition, le pape Grégoire XV, guéri d’une grave maladie par l’intercession de sainte Anne, avait déclaré ce jour fête d’obligation. Dans le nouveau calendrier il n’y a plus qu’une « mémoire » de sainte Anne et saint Joachim… (Mais on notera que la fête avait été carrément supprimée par saint Pie V…)

    Cette année, sainte Anne est honorée le jour de Marie... 

    Le diocèse de Vannes a (avait…) une liturgie propre de sainte Anne pour ce jour. A la demande de l’évêque, ce propre fut remanié par Dom Guéranger en 1870. Ainsi l’hymne citée plus haut, dans la traduction qu’en donne Dom Guéranger dans son Année liturgique, est-elle peut-être de Dom Guéranger lui-même. Certes, il est plus probable qu'il l'ait trouvée dans  un ancien bréviaire ou un ancien missel. Mais, contrairement à son habitude, il ne donne aucune indication de provenance. Si quelqu’un a des lumières à ce sujet…

  • Saint Jacques

    1516-+Santiago+Matamoros.jpg

  • Sainte Christine

    Sainte Christine est une des innombrables martyres du règne de Dioclétien. Sa foi et sa constance marquèrent singulièrement les esprits pour que son nom soit inscrit au calendrier. Sa légende est typique de ces récits où l’on accumule les horreurs, jusqu’à l’extravagance la plus invraisemblable, pour montrer l’héroïsme de la sainte. Elle est notamment rapportée par Jacques de Voragine dans la Légende dorée, qui en rajoute encore un peu.

    On retiendra ce fier propos, en réponse à sa mère qui la supplie de sacrifier aux dieux : « Que  m’appelles-tu ta fille ? Ne sais-tu pas que je porte le nom de mon Dieu ? »

  • Saint Apollinaire

    Saint Ambroise s'exprime ainsi sur ce martyr dans la préface : « Le très digne prélat Apollinaire est envoyé par le prince des apôtres Pierre à Ravenne, annoncer aux incrédules le nom de Jésus. Après y avoir opéré un grand nombre de miracles en faveur de ceux qui croyaient en Jésus-Christ, il fut souvent accablé sous les coups de fouet, et son corps déjà vieux fut soumis à des traitements horribles de la part des impies. Mais afin que les fidèles ne fussent pas ébranlés dans la foi en présence de pareils tourments, il opérait des miracles comme les apôtres par la puissance de Notre Seigneur Jésus-Christ. Après ses supplices, il ressuscite une jeune personne, il rend la vue aux aveugles, la parole aux muets, il délivre une possédée du démon, il guérit un lépreux, il rend la santé à un pestiféré dont les membres tombaient en dissolution, il renverse une idole et le temple qui l’abritait. O Pontife le plus digne de toute admiration et de tout éloge, qui mérita de recevoir le pouvoir dès apôtres avec la dignité épiscopale ! O courageux athlète de Jésus-Christ, sur le déclin et le froid des ans, il prêche au milieu des tortures avec constance Jésus-Christ, le Rédempteur du monde ! »

    (Légende dorée)

  • Sainte Marie-Madeleine

    Æterni Patris Unice,
    Nos pio vultu respice,
    Qui Magdalenam hodie
    Vocas ad thronum gloriæ.

    In thesauro reposita
    Regis est drachma perdita ;
    Gemmaque luce inclyta
    De luto luci reddita.

    Jesu, dulce refugium,
    Spes una pœnitentium,
    Per peccatricis meritum
    Peccati solve debitum.

    Pia mater et humilis,
    Naturæ memor fragilis,
    In hujus vitæ fluctibus
    Nos rege tuis precibus.

    Uni Deo sit gloria
    Pro multiformi gratia,
    Qui culpas et supplicia
    Remittit, et dat præmia.

    Fils unique du Père éternel, tourne affectueusement ton visage vers nous, toi qui aujourd’hui appelles Madeleine au trône de gloire.

    La drachme qui avait été perdue est remise dans le trésor du Roi ; et la pierre précieuse, d'une lumière insigne, est rendue de la boue à la lumière.

    Jésus, doux refuge, unique espoir des pénitents, par le mérite de la pécheresse, efface la dette du pécheur.

    Pieuse et humble mère, qui te souviens que notre nature est fragile, guide-nous par tes prières dans l’agitation de cette vie.

    Au Dieu unique soit la gloire, pour sa grâce multiforme, lui qui remet les fautes et les peines, et donne les récompenses.

    (Hymne des laudes, datant au moins du XIIe siècle)

  • Saint Laurent de Brindes

    L'Ecriture Sainte se montre étonnamment réservée et avare de détails quand il s'agit de parler de la Vierge, il en est d'ailleurs de même pour ce qui touche à la nature des anges et à la gloire du Paradis céleste. Moïse, dans son récit des origines du monde, ne fait aucune mention de ces deux derniers éléments. Il ne nous dit rien sur leur création, même si, sous l'inspiration du Saint-Esprit, il raconte bien des choses au sujet de la création du monde visible et du paradis terrestre, tout comme il le fait au sujet de la formation de l'homme ; et c'est avec simplicité et véracité qu'il raconte les nombreuses actions historiquement véridiques de Dieu et des hommes, ceci afin de produire un témoignage qui traverserait les générations. Moïse a-t-il eu du mépris pour les anges ou pour la création de la Jérusalem céleste, alors même que leur Créateur, l'Artisan de leur existence, n'est autre que Dieu ? Pourquoi donc a-t-il omis d'en parler ? La sagesse lui commanda de garder le silence, car ce qu'il aurait pu dire dépassait la compréhension de notre esprit et la capacité de notre intelligence. Epiphane va dans le même sens quand dans son Panarium, Haereses 78, il dit de la Vierge Mère de Dieu : "Les Ecritures restent silencieuses en raison de l'excellence du miracle, de peur que celui-ci ne plonge l'esprit des hommes dans la stupeur." Aussi, les Saintes Ecritures ne disent-elles rien des parents de la Vierge ; elles ne disent rien non plus de sa conception ou de sa naissance, contrairement à ce qui s'était passé pour Jean Baptiste. Elles ne nous informent en rien sur l'âge de la Vierge, sa vie, son caractère ou bien encore sa façon de vivre. Elles ne font même aucune allusion à sa mort. C'est soudainement que la Vierge fait son apparition, à la manière de Melchisédech, ce distingué prêtre de Dieu et Roi de Salem, lui dont saint Paul dit "qu'il était sans père, sans mère, sans généalogie, sans commencement ni fin" (Genèse 14, 18, Hébreux 7, 1-3), une affirmation qu'il peut faire puisque aucun de ces renseignements ne figurent dans les Saintes Ecritures. C'est ainsi que la prêtrise fit son apparition, avec majesté, comme si elle descendait du Ciel d'auprès de Dieu, ne tenant son origine ni des hommes ni de la terre.

    (Saint Laurent de Brindes, Mariale, sermon I)

  • Saints Cyrille et Méthode

    Chantez, fidèles, les deux athlètes reçus dans les brillantes demeures des cieux ; chantez du peuple Slave la double force et la gloire.

    Un même amour a réuni ces frères, une même piété les arrache au désert : ils brûlent de porter à plusieurs les gages de la vie bienheureuse.

    Par eux la lumière qui brille dans les temples d'en haut, remplit Bulgares, Moraves et Bohémiens, farouches multitudes, que bientôt ils amènent à Pierre en bataillons pressés.

    Ceignant la couronne méritée, oh ! continuez pourtant d'être propices aux prières et aux larmes : il est besoin que vous gardiez aux Slaves vos présents d'autrefois.

    Que la généreuse terre qui crie vers vous, conserve la pureté de la foi éternelle ; comme elle fit au commencement, Rome elle-même toujours lui donnera le salut.

    Auteur de la race humaine et son Rédempteur, dont la bonté nous vaut tous les biens, à vous action de grâces, à vous soit gloire dans tous les siècles. Amen.

    (Hymne de Léon XIII pour la fête des saints Cyrille et Méthode, qu’il fixa au 7 juillet et étendit à toute l’Eglise latine le 30 septembre 1880 par l’encyclique Grande munus. Traduction de Dom Guéranger.)

    L’alphabet « cyrillique » est lié, sur le plan liturgique, à la liturgie slavonne, puisque c’est d’abord l’écriture du slavon. En fait l’écriture inventée par saint Cyrille en Moravie était le glagolitique, d’où le cyrillique est issu. Et il y eut une liturgie « latine » traduite en langue slave de l’époque, écrite en glagolitique. En 1926, Leos Janacek, qui était morave, composa une « Messe glagolitique », dont voici le Slava, c’est-à-dire le Gloria.

    podcast